Le rapport qui embarrasse Bush |
Retour sur investissement, suite
6/01/2004 Le géant américain du bâtiment et des travaux publics Bechtel (une
société d'ingénierie californienne qui, en 1988, avait signé plusieurs contrats
avec Bagdad pour la construction d'une...
usine chimique à double-usage, a remporté mardi un nouveau contrat
portant sur près de 1,8 milliard de dollars pour la reconstruction des
infrastructures en Irak, a annoncé l'agence américaine pour le développement
international (USAID). Le financement de ce contrat appelé «Irak infrastructure
II» attribué pour une période de 24 mois est toutefois sujet à l'approbation du
Congrès américain, a indiqué USAID dans un communiqué. Un premier contrat
similaire de quelque 680 millions de dollars sur 18 mois avait déjà été attribué
à Bechtel en avril 2003. L'un de ses responsables, Riley Bechtel, conseille le
président Bush pour l'exportation.
Rappelons que les sociétés ayant soutenu financièrement Doobleyou lors de
son élection en 2000
figurent parmi les mieux servies en Irak et en Afghanistan pour les
contrats de reconstruction, selon un rapport d'un centre de recherches publié
jeudi. Plus de 70 sociétés ayant effectué des dons d'au moins 500'000 dollars au
profit de Bush ont obtenu au total
8 milliards de dollars de contrats, annonce le Center for Public
Integrity, basé à Washington. Le rapport souligne les relations des entreprises
avec l'armée et le monde politique (>>relire
le dossier Waxmann). La plupart des contrats n'ont pas donné lieu à un
appel d'offres. «Les 10 plus gros contrats pour l'Irak et l'Afghanistan ont
été accordés presque tous à des sociétés employant d'anciens hauts responsables
politiques ou des personnes ayant des liens privilégiés avec le pouvoir ou avec
le Congrès», révèle le rapport. Le géant du pétrole Halliburton, dirigé par
l'actuel vice-président Dick Cheney jusqu'en 2000, a remporté le plus gros
contrat, d'une valeur de 2,3 milliards de dollars.
Aux dernières nouvelles, Halliburton a tiré presque un quart de ses
bénéfices au 3e trimestre 2003 des contrats en Irak accordés sans appel d'offres
à l'une de ses filiales, KBR. A elle seule, Kellogg Brown and Root a ainsi
réalisé un chiffre d'affaires de 2,3 milliards de dollars, soit un bon de...
+80% par rapport à la même période de l'année précédente.
Rappelons qu'en guise de cadeau d'adieux après la nomination de
Cheney au gouvernement, Halliburton lui avait offert une prime de 20 millions de
dollars.
Vous avez dit retour sur investissement?
- retour sur
investissement: toujours plus fort! 30/10/2003 Des sociétés ayant
soutenu financièrement Doobleyou lors de son
élection en 2000 figurent parmi les mieux servies en Irak et en
Afghanistan pour les contrats de reconstruction, selon un rapport d'un centre de
recherches publié jeudi. Plus de 70 sociétés ayant effectué des dons d'au moins
500'000 dollars au profit de Bush ont obtenu au total
8 milliards de dollars de contrats, annonce le Center for Public
Integrity, basé à Washington. Le rapport souligne les relations des entreprises
avec l'armée et le monde politique. La plupart des contrats n'ont pas donné lieu
à un appel d'offres. «Les 10 plus gros contrats pour l'Irak et l'Afghanistan
ont été accordés presque tous à des sociétés employant d'anciens hauts
responsables politiques ou des personnes ayant des liens privilégiés avec le
pouvoir ou avec le Congrès», révèle le rapport. Le géant du pétrole
Halliburton, dirigé par l'actuel vice-président Dick Cheney jusqu'en 2000, a
remporté le plus gros contrat, d'une valeur de 2,3 milliards de dollars. Bechtel
(une société d'ingénierie californienne qui, en 1988, avait signé plusieurs
contrats avec Bagdad pour la construction d'une...
usine chimique à double-usage), a remporté un contrat d'un milliard de
dollars pour réparer des infrastructures en Irak. L'un de ses responsables,
Riley Bechtel, conseille le président Bush pour l'exportation.
Aux dernières nouvelles, Halliburton a tiré presque un quart de ses bénéfices au
3e trimestre 2003 des contrats en Irak accordés sans appel d'offres à l'une de
ses filiales, KBR. A elle seule, Kellogg Brown and Root a ainsi réalisé un
chiffre d'affaires de 2,3 milliards de dollars, soit un bon de... +80% par
rapport à la même période de l'année précédente.
Rappelons qu'en guise de cadeau d'adieux après la nomination de Cheney au
gouvernement, Halliburton lui avait offert une prime de 20 millions de dollars.
Vous avez dit retour sur investissement?
- Disparition de 4 milliards 25/10/2003 A l'heure où les Etats-Unis et leurs zélateurs cherchent à obtenir la manne internationale, officiellement pour reconstruire l'Irak qu'ils ont renvoyé à l'âge de pierre, la nouvelle fait tache. Quelques 4 milliards de dollars de revenus pétroliers irakiens ont «disparu dans des comptes bancaires opaques gérés par l'Autorité provisoire de la coalition» que contrôlent les Etats-Unis, a affirmé jeudi l'organisation non gouvernementale Christian Aid (>>2). L'ONG, basée à Londres, a publié à Madrid, au premier jour de la Conférence des donateurs pour la reconstruction de l'Irak, une enquête qui, affirme-t-elle, a conclu à l'existence d'un «trou noir financier» dans lequel auraient disparu «4 milliards de dollars de revenus pétroliers». Ces revenus sont intégrés dans un Fonds pour le développement de l'Irak, géré par les Etats-Unis...
-
Retour sur investissement, épisode V 21/10/2003 Halliburton, le géant
pétrolier dont Dick Cheney était PDG jusqu'en 2000 et qui s'est vu, ô miracle,
attribuer sans appel d'offres pour 1,7 milliard de dollars de contrats en
Irak, se retrouve aujourd'hui au centre d'une nouvelle polémique aux Etats-Unis.
Deux Démocrates, députés à la Chambre des Représentants Henry A. Waxman
(Californie) et John D. Dingell (Michigan) ont accusé ce groupe d'avoir...
gonflé le prix du pétrole en Irak.
Profitons-en pour rappeler que, dans son interview à Meet the Press
du 14 septembre, le vice-président Dick Cheney, soupçonné de collusion
d'intérêts, a déclaré qu'il n'avait plus «aucun lien financier» avec le
géant pétrolier Halliburton. Là où le bât blesse toutefois, c'est que selon un
rapport du bureau du
sénateur Lautenberg, Cheney a perçu d'Halliburton, au titre de salaire
différé, quelque 205'298 dollars en 2001 et 162'392 dollars en 2002. En stock
options, le vice-président a aussi empoché 100'000 parts à 54,50 dollars
(acquis), expiration le 12/03/07; 33'333 parts à 28,12 dollars (acquis),
expiration le 12/02/08, et 300'000 parts à 39,50 dollars (acquis), expiration le
12/02/09. A ces salaires différés et autres stocks options s'ajoutent encore des
indemnités de départ d'un montant de 20 millions de dollars qu'Halliburton lui a
versés après seulement cinq années de service, et une prime de 1,4 million de
dollars versés en liquide en 2001.
Vous avez dit retour sur investissement?
Autre cas intéressant dans le juteux marché de la reconstruction
irakienne, le géant du bâtiment et travaux publics étasunien, Bechtel, qui a
obtenu quant à lui les dix plus importants contrats en Irak dans son domaine
d'activité. Ironie du sort: en 1988, Brechtel avait signé plusieurs contrats
avec Bagdad pour la construction d'une...
usine chimique à double-usage. Dans l'inventaire remis aux Nations Unies
à la fin de l'année dernière, Saddam Hussein citait d'ailleurs Bechtel parmi les
fournisseurs de technologie qui ont participé à la mise au point des armes
chimiques détenues par le régime.
- Retour sur
investissement épisode IV
29/08/2003 Dans son interview à Meet the Press du 14 septembre, le
vice-président Dick Cheney a déclaré qu'il n'avait plus «aucun lien financier»
avec le géant pétrolier Halliburton, dont il était le PDG de 1995 à 2000, et qui
s'est vu attribué par le gouvernement, sans appel d'offres, des contrats pour un
montant de... 1,25 milliard de dollars en Irak.
Là où le bât blesse, c'est que selon un rapport du bureau du
sénateur Lautenberg, Cheney a perçu d'Halliburton, au titre de salaire
différé, quelque 205'298 dollars en 2001 et 162'392 dollars en 2002. En stock
options, le vice-président a aussi empoché 100'000 parts à 54,50 dollars
(acquis), expiration le 12/03/07; 33'333 parts à 28,12 dollars (acquis),
expiration le 12/02/08, et 300'000 parts à 39,50 dollars (acquis), expiration le
12/02/09. A ces salaires différés et autres stocks options s'ajoutent encore des
indemnités de départ d'un montant de 20 millions de dollars qu'Halliburton lui a
versés après seulement cinq années de service, et une prime de 1,4 million de
dollars versés en liquide en 2001.
Vous avez dit retour sur investissement?
Le 23 septembre, le sénateur Lautenberg a officiellement demandé par
écrit au sénateur Susan Collins, présidente de la commission des Affaires
gouvernementale du Sénat, de tenir des auditions immédiates sur les contrats
pour les travaux en Irak.
Rappel: Fin mars dernier, l'armée étasunienne avait attribué le
principal contrat de lutte contre les incendies de puits de pétrole en Irak au
géant texan Halliburton, dirigée de 1995 à 2000 par l'actuel vice-président,
Dick Cheney. Déjà, les soupçons de collusion d'intérêts allaient bon train,
surtout que ledit contrat avait été attribué sans appel d'offres. Les services
de Dick Cheney avaient même dû affirmer à plusieurs reprises que le
vice-président n'était pour rien dans l'octroi du contrat. Hier jeudi, on
apprenait que les contrats en Irak, conclus entre Washington et les groupes
américains d'énergie et d'ingénierie pétrolière Halliburton Co. et Bechtel Group
Inc., sont en fait bien plus importants que les estimations avancées jusqu'à
présent. Selon des documents obtenus par le quotidien Washington Post,
les contrats de Halliburton avec le Pentagone dépassent ainsi les... 1,7
milliard de dollars, sans compter plusieurs centaines de millions de plus
obtenus en vertu d'un accord avec le Corps des ingénieurs de l'armée de Terre
américaine. Les précédentes estimations, datant de mai, parlait de contrats à
hauteur d'environ 500 millions de dollars. Selon le Washington Post,
Halliburton, basé au Texas (sud), est le plus gros client du gouvernement
étasunien en Irak, suivi par la société Bechtel, basée en Californie.
Rappelons qu'en guise de cadeau d'adieux après la nomination de Cheney au
gouvernement, Halliburton lui avait offert des stock options pour une valeur de
20 millions de dollars. Vous avez dit retour sur investissement?
Accessoirement, notons aussi que Bechtel a signé, en 1988, plusieurs
contrats avec Bagdad pour la construction d'une
usine chimique à double-usage en banlieue de la capitale, selon
TomPaine.com. Dans l'inventaire remis aux Nations Unies à la fin de l'année
dernière, Saddam Hussein citait d'ailleurs Bechtel parmi les fournisseurs de
technologie qui ont participé à la mise au point des armes chimiques détenues
par le régime.
- Retour sur
investissement, épisode III
13/05/2003 Kellogg, Brown & Root, filiale de BTP Halliburton, a
obtenu un contrat de 24 millions de dollars pour la distribution d'essence en
Irak, a annoncé l'armée américaine. Le Corps d'armée du Génie a précisé que le
contrat a été attribué le 4 mai dans le cadre d'un contrat global. Fin mars
dernier, l'armée américaine avait en effet attribué le principal contrat de
lutte contre les incendies de puits de pétrole en Irak au géant texan
Halliburton, dirigée de 1995 à 2000 par l'actuel vice-président, Dick Cheney.
Déjà les soupçons de collusion d'intérêts allaient bon train, surtout que ledit
contrat avait été attribué sans appel d'offres. A l'époque, l'administration
Bush avait caché l'ampleur du mandat. Dans une lettre adressée à Henry Waxman,
membre démocrate de la Chambre des représentants (qui avait déjà dénoncé la
collusion d'intérêts
entre les pétroliers et la Maison-Blanche), le Corps du génie de l'Armée
de terre a ainsi récemment révélé que le contrat en question comprenait non
seulement l'extinction des puits en feu, comme annoncé, mais aussi «la
gestion d'installations et la distribution de produits». M. Waxman a écrit
mardi au général Robert Flowers, qui appartient au Corps en question, soulignant
que le contrat d'Halliburton avait «une portée considérablement plus large
que ce que l'on en savait auparavant». «Je suis préoccupé par le fait que
la réticence de l'administration à fournir une information complète sur ce
contrat, et sur d'autres en Irak, a pu priver le Congrès et l'opinion
d'informations importantes», expliquait M. Waxman. L'élu estimait aussi que
la proposition du Corps de remplacer l'actuel contrat du géant des services
pétroliers par un autre de longue durée contredit les déclarations de Washington
selon lesquelles le pétrole de l'Irak appartient au peuple irakien.
Les services de Dick Cheney avaient affirmé à plusieurs reprises que le
vice-président n'était pour rien dans l'octroi du contrat. Rappelons tout de
même qu'en guise de cadeau d'adieux après la nomination de Cheney au
gouvernement, Halliburton lui avait offert des stock options pour une valeur de
20 millions de dollars. Vous avez dit retour sur investissement?
- Retour sur
investissement. Episode II
07/05/2003 Fin mars dernier, l'armée américaine avait attribué le principal
contrat de lutte contre les incendies de puits de pétrole en Irak au géant texan
Halliburton, dirigée de 1995 à 2000 par l'actuel vice-président, Dick Cheney.
Déjà les soupçons de collusion d'intérêts allaient bon train, surtout que ledit
contrat avait été attribué sans appel d'offres. Mais il semble aujourd'hui que
l'administration Bush a aussi caché l'ampleur du mandat confié à Halliburton.
Dans une lettre adressée à Henry Waxman, membre démocrate de la Chambre des
représentants (qui avait déjà dénoncé la
collusion d'intérêts
entre les pétroliers et la Maison-Blanche), le Corps du génie de l'Armée
de terre vient en effet de révéler que le contrat en question comprenait non
seulement l'extinction des puits en feu, comme annoncé, mais aussi «la
gestion d'installations et la distribution de produits». M. Waxman a écrit
mardi au général Robert Flowers, qui appartient au Corps en question, soulignant
que le contrat d'Halliburton avait «une portée considérablement plus large
que ce que l'on en savait auparavant». «Je suis préoccupé par le fait que
la réticence de l'administration à fournir une information complète sur ce
contrat, et sur d'autres en Irak, a pu priver le Congrès et l'opinion
d'informations importantes», explique M. Waxman. L'élu estime aussi que la
proposition du Corps de remplacer l'actuel contrat du géant des services
pétroliers par un autre de longue durée contredit les déclarations de Washington
selon lesquelles le pétrole de l'Irak appartient au peuple irakien.
Les services de Dick Cheney avaient affirmé à plusieurs reprises que le
vice-président n'était pour rien dans l'octroi du contrat. Bien sûr, Bien sûr.
Rappelons tout de même qu'en guise de cadeau d'adieux après la nomination de
Cheney au gouvernement, Halliburton lui avait offert des stock options pour une
valeur de 20 millions de dollars. Vous avez dit retour sur investissement?
Halliburton et Cheney: premier retour sur investissement 26/03/2003 Un élu démocrate à la Chambre des représentants américains, Henry Waxman (qui avait déjà dénoncé la collusion d'intérêts entre les pétroliers et la Maison-Blanche), s'est indigné mercredi dans une lettre au Génie militaire des conditions d'attribution d'un important contrat en Irak à une filiale du groupe pétrolier Halliburton. L'armée américaine a en effet attribué le principal contrat de lutte contre les incendies de puits de pétrole en Irak à une filiale du groupe américain Halliburton, et ce sans appel d'offres. Rappelons qu'Halliburton a été dirigé jusqu'en 2000 par l'actuel vice-président, Dick Cheney. Et qu'en guise de cadeau d'adieux après la nomination de Cheney au gouvernement, Halliburton lui avait offert des stock options pour une valeur de 20 millions de dollars. C'est ce qu'on appelle, en jargon économique, un retour sur investissement.
Une enquête du quotidien suisse 24 Heures (18 janvier 2002)
ÉTATS-UNIS: REBONDISSEMENT DANS L'AFFAIRE ENRON
Le rapport qui embarrasse Bush
Un texte rédigé par le bureau du député Henry Waxman parle, avec dix-sept exemples à l'appui, d'une politique énergétique taillée sur mesure pour le géant de l'électricité. La Maison-Blanche dément toute collusion d'intérêts.
JEAN-COSME DELALOYE
Article paru dans: Le Courrier 14 août 2003
Comment la Maison-Blanche PAR MANUEL GRANDJEAN Les experts du président On censure les rapports |
Qui est qui? -Kenneth Lay: PDG d'Enron. Ami du président Bush. Enron et M. Lay ont donné quelque 2 millions de dollars à Bush depuis 1993 pour ses campagnes. -National Energy Policy Development Group (NEPDG): structure informelle mise sur pied le 29 janvier 2001 par Dick Cheney pour élaborer une politique énergétique. Le 16 mai 2001, cette task force publie un rapport recommandant une augmentation de la production de charbon et encourage les technologies d'extraction de pétrole et de gaz. -Lawrence Lindsay: conseiller économique de Bush et membre de la task force sur l'énergie. Ancien consultant d'Enron, il aurait reçu l'an dernier 50 000 dollars (82 000 francs) du conglomérat. -General Accounting Office (GAO): office chargé de l'information du Congrès. Demande depuis juin au vice-président des informations sur la composition de cette task force ainsi que sur les rencontres qu'elle a pu avoir avec des représentants des industries du pétrole, du charbon et du gaz. Dick Cheney refuse de s'exécuter. -Henry Waxman: représentant démocrate de Californie, spécialiste des questions d'énergie. Ce dernier a envoyé le 16 janvier une nouvelle lettre à Dick Cheney demandant des éclaircissements sur les liens entre l'administration Bush et Enron. |
Henry Waxman défie une fois de plus l'administration Bush. Dans un rapport qu'il a fait parvenir mercredi soir à 24 heures (lire le format pdf, 67ko), le député démocrate de Santa Monica (Californie) fait de nouvelles révélations dans l'affaire Enron. Il y décrit ce qu'il considère être une politique énergétique taillée sur mesure pour le géant de l'électricité mis en faillite le 2 décembre 2001. Conclusions d'un texte qui n'a pas de valeur légale mais qui, selon l'assistante de M. Waxman, hier à Washington, «doit permettre de soulever de nouvelles questions»: dix-sept points de convergence entre les demandes émises par Enron et les recommandations de la task force sur l'énergie, de Dick Cheney.
Parmi les mesures préconisées: la privatisation de
l'électricité. Henry Waxman rappelle avoir reçu une lettre du directoire d'Enron
le 20 septembre 1999. Extrait: «Enron demande instamment au Congrès de passer
une loi sur la dérégulation des marchés de l'électricité.» Waxman rappelle
également que Kenneth Lay, président d'Enron et ami de Bush, s'est prononcé le
15 mai 1996 devant le Congrès en faveur d'une telle mesure. Le 17 mai 2001, la
task force rend son verdict: il faut privatiser l'électricité. Projet indien
Autre exemple de collusion selon Henry Waxman: le soutien du gouvernement pour
les projets énergétiques en Inde. Le député rappelle qu'Enron possède 65% des
actions dans une installation de gaz naturel estimée à 3 milliards de dollars
là-bas. A fin 2000, l'Etat indien du Maharashtra, seul client de l'installation,
refuse, à la suite d'une dispute contractuelle, de payer l'énergie qu'il
consomme. Enron demande un arbitrage le 12 avril 2001. Un mois plus tard, comme
l'écrit Waxman, la task force préconise une collaboration avec l'Inde pour
développer sa production de gaz et de pétrole.
Constatant les liens étroits entre Enron et l'administration Bush (le
conglomérat a donné plus de 3,3 millions de francs au président deuis 1993 (lire
24 heures des 13 décembre 2001 et 10 janvier 2002), Henry Waxman demande,
dès avril 2001, des explications à Dick Cheney. Quel rapport entre le géant de
l'électricité et la task force sur l'énergie? Pas de réponse. Mutisme de Cheney
L'Organe d'information du Congrès (GAO, voir calepin) décide alors de s'en
mêler. Il souhaite obtenir des renseignements sur la composition de la task
force ainsi que sur les listes de présence aux réunions de celle-ci. Nouveau
refus vice-présidentiel. Face à l'insistance d'Henry Waxman, le bureau de Dick
Cheney finit, le 3 janvier dernier, par admettre six meetings informels entre
officiels de la Maison-Blanche et représentants d'Enron. Mais Waxman n'en démord
pas et renvoie deux lettres (les 8 et 16 janvier) demandant plus de précisions à
Dick Cheney sur ses rapports avec Enron. Hier, lors du point presse de la
Maison-Blanche à Washington, Ari Fleischer, porte-parole du président Bush, a
rejeté à maintes reprises les conclusion du rapport d'Henry Waxman: «Il y a
plusieurs choses qu'Enron souhaitait obtenir qui ne sont pas inclues dans les
recommandations de la task force. Les points retenus le sont parce qu'ils
représentaient la meilleure politique énergétique pour le pays.» Et d'ajouter:
«L'enquête qu'a suggérée M.Waxman (...) est un gaspillage d'argent public.»
Quant au refus du bureau du vice-président de dévoiler des informations sur la task force à l'organe du Congrès qui envisage aujourd'hui une action en justice pour les obtenir ? Ari Fleischer l'explique par le besoin de garder une certaine confidentialité sur les débats.