- Exercice israélien ou agenda de guerre?

31/05/09 L'Etat hébreu n'a jamais digéré la raclée reçue par le Hezbollah libanais lors de la guerre de juillet 2006. Une guerre sous-traitée à Tel-Aviv par les néocons de Washington et qui s'était soldée, souvenons-nous, par la mort d'une poignée de combattants de la milice chiite, et le meurtre de plus de 1300 civils libanais, dont des centaines d'enfants, et la destruction des infrastructures du pays. Avouant à demi-mot que Washinton était bien le commanditaire de la boucherie, la cheffe de la diplomatie américaine, Condoleezza Rice, avait commenté le massacre en disant qu'il s'agissait des «douleurs d’enfantement du nouveau Moyen-orient» que les Etats-Unis tentaient de mettre en place... Or voici que depuis aujourd'hui 31 mai jusqu'au 4 juin prochains, Israël va débuter un exercices militaires de grande ampleur alors que la tension à la frontière libanaise est toujours à son comble. La configuration politique et le timing sont aussi plus qu'inquiétants. D'abord, le gouvernement israélien est désormais passé aux mains d'extrémistes notoires qui n'ont jamais fait mystère de leur intention de casser à la fois le Hezbollah libanais, mais aussi et surtout de frapper Téhéran (en janvier dernier, l'aviation israélienne a opéré des bombardemetns au Soudan. Certains observateurs y ont vu une répétition générale a des frappes sur l'Iran puisque la distance entre la cible soudanaise et la ville iranienne d'Arak, où est installé un réacteur à eau lourde, est la même). Benjamin Netanyahou espérait bien obtenir l'aval de Washington pour ce faire. Mais l'élection d'Obama a bouleversé la donne. Et c'est peu dire que de constater que le courant ne passe pas, mais alors vraiment pas, entre la nouvelle administration américaine et les fous de guerre israéliens. Face à l'amorce d'un réchauffement des relations entre Washington et Téhéran surtout, il ne reste donc à Netanyahou que peu d'options. Et l'une d'elle est bien sûr de jouer les alliés en rupture de ban et d'entrainer ainsi Washington dans une guerre qu'en l'état, la Maison-Blanche sera sans doute contrainte de "couvrir". Dans ce type d'exercice, le casus belli est bien sûr une formatité. Il suffira à Israël soit d'envoyer un commando chargé de tirer quelques roquettes sur des positions israéliennes durant l'exercice, soit, plus simplement, de sous-traiter la chose à l'un ou l'autre groupuscule de faux terroristes mais vrais gangsters avec lesquels Tel Aviv travaille au coup par coup au Pays du Cèdre. Rappelons à ce sujet que ces derniers mois, des dizaines d'espions travaillant à la solde de l'Etat hébreu ont été arrêtés au Liban. Le 7 mai prochain, se tiendront par ailleurs les élections législatives libanaises et le Hezbollah a toutes les chances de se retrouver dans le camp de la majorité, une perspective que Tel-Aviv ne digère pas non plus. Enfin, dernier élément de réflexion, un sondage du Haaret'z publié début mai montre que 66% des Israéliens sont favorables à une attaque de l'Iran