jeudi 13 décembre 2001         
Bacille/Des souches militarisées cultivées dans l'Utah-Presse 
WASHINGTON (Reuters) - Une unité de fabrication d'armes chimiques et bactériologiques basée dans l'Utah développe des spores de bacille du charbon militarisées depuis 1992 au moins et a livré à plusieurs reprises des échantillons de sa production à Fort Detrick (Maryland), rapporte jeudi le Washington Post.  Citant des représentants du gouvernement et des registres de livraison, le quotidien ajoute que des échantillons ont fait la navette plusieurs fois au cours des dernières années entre l'unité de l'Utah et Fort Detrick. Les spores ont été élaborées et développées au centre d'expérimentation de Dugway, situé à 80 km de Salt Lake City, précise le journal.  Selon l'article, ces spores développées dans l'Utah sont issues de la même souche que les bactéries contenues dans les courriers ayant causé la mort de cinq personnes en Floride, dans la Connecticut, à New York et à Washington.  Aucun autre pays ne semble posséder de spores militarisées appartenant à cette souche, poursuit-il.  Des représentants de l'armée ont indiqué au Washington Post que l'ensemble de la production avait été récupéré et qu'ils coopéraient avec le FBI dans l'enquête sur les courriers contaminés envoyés en septembre et en octobre dernier.  Le FBI se refuse à tout commentaire à ce sujet, indique le Post. La livraison la plus récente a quitté le centre de Dugway le 27 juin dernier et y a été renvoyée le 4 septembre, soit moins d'un mois avant le début des attaques au courrier contaminé, ajoute-t-il.

Les spores de charbon pourraient être d'origine américaine (Maison Blanche)
WASHINGTON, 17 déc (AFP)
- Les spores de charbon envoyées par courrier à des personnalités politiques et des médias pourraient venir d'une source intérieure aux Etats-Unis, a affirmé lundi la Maison Blanche.
»Il n'y a rien de définitif dans les conclusions, mais les preuves vont de plus en plus dans le sens d'une source intérieure», a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleischer.
Mais, a souligné ce porte-parole, «il y a une grande différence entre la source (du bacille) et qui l'a envoyé, car les deux ne sont pas liés».
Plus tard, le président George W. Bush a indiqué que le gouvernement «recherchait encore» l'origine des spores de bacille de charbon, qui ont tué cinq personnes aux Etats-Unis et contaminé treize autres.
»Nous avons différents sentiments à propos de cela et nous rassemblons le plus d'informations possible. Dès que nous aurons des conclusions définitives, nous les partagerons avec le peuple américain», a-t-il indiqué à des journalistes.
Au cours du week-end, le Washington Post avait affirmé que les spores envoyées aux bureaux de parlementaires américains étaient identiques aux stocks du bacille que l'armée américaine conserve depuis 1980.
Bien que de nombreux laboratoires soient en possession de la souche Ames, une des plus dangereuses existantes, utilisée dans les récentes attaques aux Etats-Unis, on n'avait jusqu'alors trouvé que cinq laboratoires détenant des spores parfaitement identiques génétiquement à celles présentes dans des lettres adressées au Sénat, selon les mêmes sources.
Or, les échantillons dont ces laboratoires disposent sont tous originaires d'une seule source militaire aux Etats-Unis: l'Institut de l'armée américaine de recherche médicale sur les maladies infectieuses (USAMRIID) de Fort Detrick (Maryland, est).k-vmt/glr/juv             AFP

From David Ensor
CNN Washington Bureau

(CNN) 16 décembre -- The CIA uses anthrax in its bio-warfare program but the bacteria did not make it into tainted letters sent to two U.S. senators and several news organizations, an agency official said Sunday.
The confirmation that the CIA has anthrax comes less than a week after the U.S. Army admitted it has produced small amounts of the potentially deadly bacteria for years.
But, just as Army officials denied any connection to the anthrax letters, a CIA official said the anthrax detected in letters sent earlier this fall "absolutely did not" come from CIA labs.
The Washington Post reported Sunday that the FBI is focusing its anthrax investigation on a contractor who worked with the CIA. The newspaper said the contractor may be the source of the "Ames strain" of anthrax found in letters sent to Senate Majority Leader Tom Daschle, Vermont Sen. Patrick Leahy, NBC News' anchor Tom Brokaw and several other news organizations. But the CIA official, while confirming the agency has small amounts of the Ames strain for testing purposes, told CNN "we did not grow, create or produce" the anthrax in the letters, and "we are not the source of this material."
Meanwhile, experts continued Sunday to fumigate the Hart Senate Office building, closed since aides in Daschle's office opened a letter filled with anthrax spores on October 17.
"This was very serious anthrax, very highly milled and very dangerous," House Minority Leader Richard Gephardt said Sunday. "This certainly has been a tougher decontamination job than anybody expected."
The FBI is looking for someone or some group who began sending anthrax-laced letters through the mail in mid-September. Five people have died in recent months of inhalation anthrax, including three postal or mail-room employees.


Anthrax: l'armée américaine reconnait avoir militarisé la souche Ames
     WASHINGTON (AP) 14 décembre
 Les chercheurs de l'Armée de terre américaine travaillent depuis plusieurs années sur une forme militarisée du bacille de la maladie du charbon, provenant de la même souche que celle qui se trouvait dans les lettres empoisonnées responsables de la mort de cinq Américains depuis octobre, rapportent plusieurs journaux.
   Selon le «Washington Post», le «New York Times» et le «Baltimore Sun», les responsables du Centre d'essais militaires de Dugway (Utah) ont confirmé avoir produit de la poudre d'anthrax ces dernières années.
   Ce communiqué est la première reconnaissance officielle que les autorités ont mis au point une version militarisée de la bactérie mortelle depuis leur renonciation officielle à la production d'armes bactériologiques en 1969, ajoute le «Sun».
   Le traité d'interdiction des armes bactériologiques de 1972 permet toutefois les recherches scientifiques sur de petites quantités de ces produits à des fins pacifiques et l'armée américaine avait déjà reconnu fabriquer de l'anthrax humide.
   Ces militaires ne précisent pas de quelle souche il s'agit, mais selon le «Post», qui cite des responsables gouvernementaux, ces spores dites «militarisées», proviennent de la souche Ames. Tout comme les spores de charbon retrouvées ces derniers mois en Floride, à New York, dans le Connecticut, à Washington et dans le New Jersey.
   Mais la souche Ames étant relativement commune et utilisée dans nombres de laboratoires américains, il n'existe pas de preuve d'un lien éventuel entre les travaux menés à Dugway et les attaques bioterroristes à la lettre piégée.
   C'est en poudre fine que le bacille du charbon est le plus dangereux, se répandant plus facilement: inhalée, elle provoque la forme pulmonaire de l'affection, la plus mortelle.
   Les chercheurs de Dugway précisent travailler depuis 1992 sur la bactérie de la maladie du charbon, transformant de petites quantités d'anthrax humide en poudre, afin de tester les capacités de riposte à une attaque biologique.
   Jusqu'à l'arrivée des lettres piégées, ils envoyaient des échantillons via le transporteur FedEx au Laboratoire de biodéfense de l'Armée de terre à Fort Detrick (Maryland), où l'anthrax était rendu inoffensif par irradiation avant de repartir pour Dugway pour d'autres expériences. Ces échantillons étaient envoyés sous forme de pâte humide, afin de limiter les risques d'accident, précise le communiqué de Dugway.
   Ces recherches, tout comme l'envoi par FedEx, étaient légales et enregistrés, ajoutent des responsables militaires et les chercheurs de Dugway assistent le FBI dans leur enquête.
   Depuis le début des envois de lettres piégées après les attentats du 11 septembre, cinq personnes sont mortes aux Etats-Unis, toutes de la forme pulmonaire de la maladie du charbon. Selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) d'Atlanta, il y a eu en tout 18 cas confirmés d'exposition à la maladie, 11 cas d'anthrax pulmonaire et sept d'anthrax cutané.

AP