De la "perte" du Moyen-Orient au "Big band" des néocons 

10/08/2006 On ne peut désormais que le constater, le grand remodelage à coups de flingue du Moyen-Orient  commandé par Washington --- c'est-à-dire la création par la force d'un ensemble régional économique soumis à la dictature des marchés et des transcontinentales --- tourne au cauchemar. Après les carnages perpétrés par les "libérateurs" de Doobleyou et du pathétique Tony Blair dans un Irak désormais en proie à la guerre civile; après le feu vert occidental (y compris européen à notre grande honte), donné à Israël pour casser un Gouvernement palestinien du Hamas pourtant élu au terme d'un processus certainement plus démocratique que celui qui a conduit George Bush à la Maison-Blanche; après le laisser-faire, enfin, de la fameuse "communauté internationale" devant les nouveaux massacres d'Israël au Liban, nous voyons bel et bien apparaître un nouveau Moyen-Orient, mais un Moyen-Orient désormais très précisément informé sur la valeur réelle des "valeurs" occidentales, un Moyen-Orient douché donc, refroidi, écœuré. Sans doute l'Histoire retiendra-t-elle ainsi le modèle des années Bush comme l'un des pires exemples d'une politique aboutissant, par maladresse, arrogance, méconnaissance, bêtise, à l'exact opposé de ce qui était escompté. Les historiens auront aussi de quoi disserter sur l'incroyable suivisme d'une certaine Europe, sur son aveuglement qui l'auront poussé à suivre, jusque dans les abysses, un cabinet Bush égaré, coupé de la réalité, enfermé dans sa bulle virtualiste, jouet à la fois des gangsters du lobby militaro-industriel, d'illuminés évangéliques en mal d'apocalypse et des lobbies israéliens.
Lundi,
depuis son ranch de Crawford, le cowboy a même réussi à accuser... la Syrie et l’Iran de semer "le chaos" au Proche-Orient (sic). "La Syrie et l’Iran soutiennent et encouragent les activités du Hezbollah, qui visent toutes à semer le chaos, qui visent toutes à utiliser la terreur pour arrêter la marche des démocraties"... Il faut décidément que le monde marche sur la tête pour considérer encore cet homme là pour autre chose que le dangereux illuminé qu'il est. Car dans cette déclaration transparaît les obscures aspirations des néoconservateurs à un Big bang, à leur guerre finale, selon un état d'esprit que résume très bien de defensa: "Les Américanistes, encalminés dans plusieurs "guerres de 4e génération", impuissants dans diverses crises qu’ils ont aggravées et auxquelles ils ne prêtent guère d’attention, brûlent leurs dernières cartouches. Ce sont celles d’Israël. Il y a toujours la même thèse: la croyance dans un "Big Bang", dans un "tout ou rien", dans un "Moment" qui est aussi une "fenêtre d’opportunité"; la conviction qu’au bout d’une succession de défaites et d’avatars, le dernier coup de dés permettra de tout renverser; bref, la croyance au miracle, bien dans la psychologie qui mène leur étrange raison."