- Le Cabinet
Doobleyou rattrapé par la réalité 28/09/2006
Dans
un discours prononcé lors du
5e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, Doobleyou avait comme
de coutume tenté d'instrumentaliser jusqu'à la nausée la tragédie du Worl
Trade Center en affirmant que "le monde est plus sûr parce que Saddam
Hussein n’est plus au pouvoir", allant jusqu'à présenter la guerre en
Irak comme "le front principal de la guerre comme le terrorisme".
Ce week end, un rapport confidentiel des
services secrets étasuniens, intitulé "Tendances du
terrorisme mondial: implications pour les Etats-Unis", est
venu balayé ces mensonges d'Etat en concluant que la guerre en Irak
avait "accru la menace
terroriste". Le verdict énonce bien
sûr une évidence mais le rapport est d'autant plus accablant pour les fous
de guerre du cabinet Bush qu'il émane... des 16 agences de
renseignement du gouvernement étasunien réunies.
L'Irak, pire qu'avant Où
l'on apprend que, selon les
services de l'ONU
chargés de surveiller les pratiques de la torture dans le monde,
l'Irak démocratisée à coups de flingue par les
libérateurs anglo-saxons torture davantage encore que ne le faisait la
dictature de Saddam Hussein.
Le Pakistan menacé d'un tapis de bombes
L'empressement du Pakistan à se rallier à la guerre perpétuelle "contre
le terrorisme", déclenchée par le cabinet Doobleyou au lendemain du
11 septembre 2001, vient de trouver son explication. Dans une interview
avec l’émission "60 minutes" sur CBS, le général Pervez
Musharraf a ainsi déclaré la semaine dernière que les Etats-Unis avaient
menacé de bombarder violemment le Pakistan après les attentats du
11-Septembre, à moins qu’il ne coopère dans la guerre contre le
terrorisme. Musharraf: "Le directeur du Renseignement [le général
Mahmood Ahmed] m’a déclaré que le secrétaire d’Etat adjoint Richard
Armitage lui avait dit:
"Soyez prêts à être bombardés. Soyez prêts à revenir à l’âge de pierre"(...)
Vous êtes avec nous ou contre nous".
L'espoir
d'un second round avec le Hezbollah Le
bilan des dévastations infligées au Liban cet été par l'Etat hébreu
ne cessent de s'alourdir. Il y a d'abord
les 1200 civils, dont 30% d'enfants, massacrés par les bombardements
aveugles israéliens. Il y a ensuite la destruction délibérée de dizaines
de cibles civiles visées dans des buts
parfois
purement économiques, à l'instar de la
destruction de l'usine Liban-Lait,
dont les juteux contrats sont tant
convoités.
Il y a aussi la destruction gratuite des infrastructures du pays, opérée
pour freiner l'essor du seul pays
qui
puisse
prétendre rivaliser avec l'Etat hébreu en tant que pôle économique
régional. Il y a encore la terrible marée
noire provoquée par la destruction, elle aussi sans objectif militaire,
d'une usine électrique au début du conflit. Il y a enfin le véritable
scandale des bombes à fragmentations déversées dans des proportions
hallucinantes sur le Liban Sud. Quelque 200'000 Libanais ayant dû quitter
leur foyer pendant la guerre vont ainsi devoir attendre plusieurs
mois avant de pouvoir rentrer chez eux en raison de la présence de
centaines de milliers de sous-munitions israéliennes non explosées. "Nous
pensons que la situation pourrait durer 24 mois" pour certains
déplacés à cause des sous-munitions non explosées se trouvant dans leurs
maisons et sur leurs terrains, a déclaré Arjun Jain, membre de l’équipe
d’urgence du Haut comité des réfugiés de l’ONU (HCR), lors d’une
conférence de presse à Beyrouth mardi, précisant qu’il s’agissait de la "plus
grande menace contre les civils". Le colonel Wassim Rizb, du Bureau
de déminage de l’armée libanaise, a affirmé lors de cette même conférence
de presse que "des centaines de milliers, peut-être même un million"
de sous-munitions non explosées sont éparpillées à travers le Liban-Sud.
Des sous-munitions qui ont déjà fait 14 morts et 90 blessés parmi la
population civile en six semaines, depuis la cessation des hostilités le
14 août.
Alors de deux choses l'une. Ou Israël et ses états-major militaires
ont définitivement perdu tout sens moral et il faut ranger l'usage extrême
des bombes à fragmentations dans la listes déjà longue des crimes de
guerre de l'Etat hébreu contre ses voisins. Ou l'usage intensif de ces
bombes obéissait à un objectif militaire qui
correspond à l'objectif visé par ce type de bombes, à savoir de rendre une
zone impraticable. En l'espèce d'empêcher
ou de freiner au maximum le retour des
populations. En
prévision du
fameux deuxième round que nombres d'extrémistes
israéliens appellent de tous leurs vœux?
Mercredi, Israël a suspendu son retrait du Liban-Sud et menacé de recourir
à la force en cas d'activité du Hezbollah.
"Bien sûr, il n’est jamais bien de mentir à la population" La formule vaut
son pesant de petites invasions. La semaine dernière, la Maison-Blanche a
ainsi commenté le scandale touchant le premier ministre hongrois, Ferenc
Gyurcsany, qui a avoué dans une conversation avoir "menti aux Hongrois
pour gagner les élections législatives d’avril". Réaction de la
Maison-Blanche par la bouche d'une de ses porte-paroles, Dana Perino: "Bien
sûr, il n’est jamais bien de mentir à la population"... Il y a dans
la légèreté de cette vague désapprobation, dans cette banalisation du
mensonge fait aux peuples, comme la marque involontaire de cette sorte de
compréhension que l'on a pour les gens desquels on se sent proche ou, ici,
dont on comprend les égarements de les pratiquer soit-même.
Les
atlantistes paniquent 13/09/2006 Dans une précédente brève,
nous rapportions les résultats de deux sondages disant
l'un que, grosso modo, 30% des Européens considèrent désormais les
Etats-Unis comme la "principale menace pour la stabilité globale",
et l'autre que si, en 2002, près des deux-tiers des Européens estimaient
encore "souhaitable" un leadership américain dans le monde, ils
n'étaient plus qu’un tiers de cet avis en 2006. Ceci expliquant peut-être
cela, c'est un véritable vent de panique qui secouent les atlantistes en
ce moment. Le même mercredi, Henry Kissinger (soi-même) et Tony Blair
(encore) nous ont pondu deux perles.
Kissinger L’ancien secrétaire d’Etat américain a ainsi appelé, dans le
Washington Post, l’Europe et les Etats-Unis à s'unir afin d’éviter
toute "guerre de civilisations" qui proviendrait d’un
Moyen-Orient doté de l’arme nucléaire... (non, non, il n'évoque pas
ici les 200 ogives israéliennes). Ecoutons-le: "Une politique
atlantiste soutenue par des Etats arabes modérés doit devenir une priorité
peu importe les expériences passées". Concernant
la nécessité de maintenir des liens transatlantiques étroits malgré la fin
de la guerre froide, Kissinger assène: "Nous savons maintenant
que nous devons impérativement construire un nouvel ordre mondial ou nous
faisons face à une énorme catastrophe potentielle. Or ceci ne
peut pas être fait que d'un côté de l'Atlantique", souligne-t-il,
espérant que cela sera suffisant pour "réactiver un sens d’intérêt
commun". Notons que cette dernière formule résonne comme un aveu que,
justement, le sens de l'intérêt commun est de plus en plus
difficile à cerner, à vendre, à défendre. Dans son discours, Kissinger
nous dit au fond que sans une réaffirmation des liens transatlantiques,
c'est-à-dire sans l'adhésion aveugle de l'Europe aux thèses
washingtoniennes, nous courrons à une énorme
catastrophe. Or, rien ne dit que la rupture, disons plutôt une
redéfinition souhaitables des liens transatlantiques dans le sens d'une
émancipation de l'Europe, soit une catastrophe pour qui que ce soit
d'autres que les Etats-Unis justement. Au final, Kissinger nous propose
donc l'unité retrouvée dans.... la guerre bien sûr (toujours et encore),
la guerre perpétuelle contre le terrorisme, les Etats-voyous avec ou sans
bombe atomique, les régimes qui ne sont pas des économies de marchés
hystériquement libérale, qui n'acceptent pas les OGM, le ketchup.
Blair Le premier ministre
britannique, que même les travaillistes ne supportent plus, a fait de son
côté très, mais alors très très fort. "La tendance à un sentiment
anti-américain dans certains secteurs de la politique européenne est une
folie comparée aux intérêts à long terme du monde dans lequel nous
croyons", écrit Tony Blair dans un document intitulé
"Une alliance mondiale pour des valeurs mondiales" et dévoilé
mercredi. Il est intéressant de noter que le poodle britannique
parle du "monde dans lequel nous croyons", et
non pas du monde dans lequel nous "vivons". Le plaidoyer de Tony Blair
évolue donc bien dans le registre du fantasme et non dans celui de la
réalité, qui est pour chacun celle d'une Amérique égarée, principal
fauteur de guerre de la planète. La suite est encore plus révélatrice de
l'état d'esprit d'un Tony Blair qui tente en fait moins de montrer une
direction par un discours éventuellement visionnaire, que de légitimer
dans la panique sa politique du caniche vis-à-vis de Washington. Mais
écoutons-le: "Le danger avec l’Amérique d’aujourd’hui n’est pas
qu’elle est trop impliquée. Le danger est qu’elle décide... de relever le
pont-levis et de se désengager". L'image est fascinante. D'abord
parce-qu'elle suggère que les Etats-Unis sont une sorte de château-fort au
grenier forcément bien rempli, et que nous sommes donc à l'extérieur de ce
sanctuaire, Europe vassale vivant des prébendes du prince. L'image met à
la fois en exergue l'idée d'une dépendance insurmontable, structurelle de
l'Europe vis-à-vis des Etats-Unis, et pointe au final tout ce qui
divise. La suite du discours confine au pathétique: "Nous avons besoin
qu’elle [l'Amérique]
soit impliquée. Nous avons besoin qu’elle soit engagée. La réalité est
qu’aucun de nos problèmes pressants ne peut être résolu ou même envisagé
sans elle." Certes.
-
Vous avez dit "tyran"? 07/09/2006
On l'attendait. C'est fait. Comme lors du
montage
qui a servi de justification à l'invasion de l'Irak, Doobleyou a commencé
à faire l'amalgame entre sa nouvelle cible, l'Iran, et la
"nébuleuse Al-Qaïda". Mardi 5 septembre, il a ainsi qualifié le président
iranien, Mahmoud Ahmadinejad, de "tyran", affirmant qu’il fallait
empêcher le régime iranien, "aussi dangereux qu’Al-Qaïda", de se
doter de l’arme nucléaire. Ecoutons-le, avec en préambule une petite leçon
d'histoire qui vaut son pesant d'invasions: "L’extrémisme chiite a
réussi là où Al-Qaïda a échoué en prenant le contrôle d’un pays, l’Iran,
en 1979"... Et maintenant le morceau de bravoure: "Les dirigeants
iraniens qui soutiennent le Hezbollah ont (...) déclaré leur
hostilité absolue à l’Amérique. (...) Le régime iranien et ses
sbires terroristes ont démontré leur volonté de tuer les Américains et le
régime iranien cherche à présent à posséder l’arme nucléaire (...).
Les nations du monde libre ne permettront pas à l’Iran de produire l’arme
nucléaire." Les propos hystériques du cowboy étasunien sont à
replacer dans le contexte d'une
campagne lancée début septembre et visant à mieux "vendre" aux Américains
l'occupation de l'Irak.
Hormis la confirmation, malgré le
chaos,
d'une volonté apparemment toujours intacte des neocons
étasuniens de finaliser leur
remodelage à coup de flingue du Moyen-Orient
en frappant l'Iran, l'usage
du mot "tyran" par Doobleyou résonne d'une manière toute particulière à
l'heure d'une guerre perpétuelle "contre le terrorisme" qui
couvre toutes les dérives du cabinet Bush
à l'intérieur et à l'extérieur des frontières étasuniennes. Et
certains auteurs de s'affranchir complètement du terrorisme intellectuel
ambiant pour dénoncer un système de plus en plus dictatorial,
totalitaire. Sur un plan strictement législatif,
Jacob G.
Hornberger va ainsi jusqu'à comparer le “Patriot Act” à
l’ensemble législatif dit “Enabling Act”, imposé par Hitler après
l’incendie du Reichstag en 1934.
Mardi 5 septembre, Doobleyou a
prolongé l'état d'urgence nationale décrété le
14 septembre 2001,
au lendemain des
attentats du 11 septembre.
Il a aussi reconnu l’existence de prisons secrètes de la CIA à
l’extérieur des Etats-Unis.
Rupture transatlantique Un sondage publié sur
Angus Reid Global Scan, confirme une fois encore une rupture
transatlantique qui s'installe dans la durée: 36% des Britanniques, 28%
des Français, 21% des Italiens, 44% des Espagnols et 24% des
Allemands considèrent ainsi que les Etats-Unis sont la "principale menace
pour la stabilité globale". Une autre étude, du German Marshall Fund cette
fois, est aussi révélatrice. Si, en 2002, près des deux-tiers des
Européens estimaient encore "souhaitable" un leadership américain dans le
monde, ils ne sont plus qu’un tiers (37%) de cet avis en 2006, selon
l'Institut.
Tel Aviv fait le forcing pour la
guerre Dans un message aux allures de piqûre de rappel à l'adresse des
neocons étasuniens, un ancien chef du Mossad, Shavtaï Shavit a ainsi
déclaré le 1er septembre qu'"Israël doit se préparer à la pire des
possibilités, même à une option militaire"
en préparatin depuis longtemps, pour empêcher l’Iran d’acquérir l’arme
nucléaire.
Grosse pression sur le poodle
britannique Ca sent la fin de règne pour Tony Blair, et la fin de
règne sous les huées. Mercredi, six de ses collaborateurs ministériels ont
démissionné pour protester contre son mutisme sur la date de son
départ. Et selon la BBC, un groupe de 17 députés habituellement loyaux
à Tony Blair lui a en outre envoyé une lettre pour lui demander de
démissionner, et une autre lettre similaire circulerait également à
Westminster. Pour un homme littéralement obsédé par la trace qu'il
pourrait bien laisser dans l'histoire, la sanction pour sa politique du
caniche vis-à-vis de Washington s'annonce sans appel.
- Tortures US sur la sellette onusienne 06/05/2006 "Donnez-nous une liste de tous les lieux de détention secrets, y compris les navires, avec les informations détaillées sur tous les détenus. Quelles mesures ont été prises pour permettre les visites du CICR et des familles? Quelles sont les techniques d’interrogatoire utilisées à Guantanamo, en Afghanistan, en Irak et ailleurs? Qui décide qu’une personne sera soumise à la torture et de quelle manière? Assumez-vous la responsabilité des actes de tortures commis par vos propres agents en zones extra-territoriales sous votre juridiction? Sur quelles bases avez-vous autorisé des interrogatoires qui durent 20 heures d’affilée, où les détenus sont maintenus dans des positions douloureuses, isolés, aveuglés, soumis au chaud et au froid, privés de nourriture et de sommeil, déshabillés, rasés? Pourquoi avez-vous utilisé des chiens pour les effrayer, des femmes pour les interroger? Pourquoi les détenues restent-elles entravées pour l’accouchement? Pourquoi sont-elles enchaînées les unes aux autres?" Ces questions ont été posées officiellement aux Etats-Unis pour leurs agissements en Irak, à Guantanamo, en Afghanistan, dans leurs prisons secrètes, vendredi 5 mai à Genève devant le Comité de l’ONU contre la torture. Un cas de figure unique, inédit, où seules les questions comptent en fait.
L'heure
de vérité? 01/09/2006
Comme prévu, la fin de l'ultimatum
de la "communauté internationale" qui exige de l'Iran la suspension d'un
enrichissement d'uranium -- pourtant autorisé par le TNP -- a laissé Téhéran de
marbre. Conscient des divisions grandissantes qui lézardent le Conseil de
sécurité sur la pertinence d'éventuelles sanctions, la république des mollahs
campe sur ses positions avec une certaine sérénité, une certaine jubilation
même. A l'inverse, du côté occidental, c'est un peu la panique. Poussé à la
guerre par les neocons et ses amis du
complexe militaro-industriel, Doobleyou proclame bien sûr
que l’attitude de "défi" de l’Iran doit avoir des "conséquences".
Mais la France a multiplié ces derniers jours les déclarations apaisantes,
rappelant que «la voie du dialogue doit toujours être privilégiée».
Quant à la Russie et à la Chine, leurs réticentes vis-à-vis des sanctions sont
connues. La semaine prochaine sera donc décisive, avec des discussions prévues
du groupe des six "sur les sanctions", à en croire les Etasuniens.
Le plus probable est d'assister à un enlisement de la crise sur fond de
division du Conseil de sécurité, avec deux conséquences possibles. Soit, de plus
en plus isolés dans leur croisade
remodelage à coup de flingue du Moyen-Orient
, au demeurant empêtrés dans le
bourbier
irakien et, il faut
l'espérer, conscients des vastes capacités de ripostes de Téhéran, Washington se
résoudra à en passer par la négociation préconisée par ses "partenaires". Soit
il restera enfermé dans sa logique de guerre et, de surcroît blessé dans son
orgueil de "leader du monde libre", il choisira d'en découdre avec des
conséquences que l'on peut d'ores et déjà annoncées comme dévastratrices, tant
l'Iran n'est en rien, mais alors en rien du tout, un Etat comparable aux nains
militaires que les Etats-Unis ont choisi d'affronter ces 5 dernières années dans
ce micro-militarisme théâtral que l'on sait.
Cinq ans après, trois théories concurrentes sur le 11 septembre 2001
A l'heure du cinquième anniversaire des attentats du
11 septembre 2001, voici un petit résumé des théories en
concurrence pour expliquer ces événements qui ont fait basculer le monde dans la
guerre perpétuelle (contre le terrorisme) sous commandement étasunien.
1. La théorie dite de la "surprise" C'est la théorie
officielle. Le cabinet Bush et son administration ont
été totalement surpris par les
attaques du 11 septembre 2001 préparées
et exécutées exclusivement par
Oussama ben Laden et ses sbires. La pseudo
guerre contre le terrorisme n'est ici qu'une réaction à ces attaques.
Evidemment, cette théorie est si bancale, comporte tant
d'invraissemblances qu'elle est tout simplement
"incroyable", comme le soulignait récemment le chroniqueur
Paul Craig Roberts, ancien adjoint au secrétaire au trésor de Reagan.
2. La théorie dite
LIHOP
(Let It Happen On Purpose) L'administration Bush
était au courant de l'imminence de l'attaque et l'a laissé survenir pour avoir
un prétexte pour attaquer l'Afghanistan, puis l'Irak, opérer un redéploiement
stratégique de ses forces armées à travers le monde, bref, avancer ses pions sur
le terrain après la chute du bloc soviétique. Un
rééquilibrage jamais opéré mais nécessitant des offensives militaires de grandes
ampleurs impossibles à justifier sans un casus belli indiscutable. Rappelons
que pour les neocons, il s'agissait ainsi
d'appliquer quasi à la lettre le programme élaboré par Wolfowitz
(adjoint de Rumsfeld), notamment dans le fameux Defense Policy Guidance
1992-1994 (DPG), document qui préconisait d'accorder la priorité stratégique à
la suprématie militaire absolue des États-Unis,
ceci dans le but de consolider et de prolonger autant que possible le
«moment unipolaire» inauguré par l'écroulement de l'URSS. On sait
d'ailleurs que Doobleyou et consorts planifiaient déjà une attaque de l'Irak
avant l'investiture du rejeton Bush (Sunday
Herald ), comme le démontre
un autre document rédigé,
en septembre 2000, par le
Project for a New American Century (PNAC), un think-tank fondé
par Dick Cheney (vice- president), Donald Rumsfeld (secrétaire à la Défense),
Paul Wolfowitz encore, mais aussi le frère du George W. Bush, Jeb, et Lewis
Libby (le chef d'équipe de Cheney) (>>Lire
le document pdf). D'aucuns
prêtent aussi aux neocons d'avoir voulu dans la foulée réduire les libertés
civiles sous couvert de lutte contre le terrorisme.
3. La théorie dite de
l'Inside Job Al-Qaïda n'a rien à voir avec l'attaque qu'on lui a
attribuée (mais que l'organisation, à
l'état embryonnaire, accepte d'endosser comme une promo inespérée).
Des éléments radicaux, au sein du Pentagone ont
ainsi directement planifié les attentats pour pouvoir en
instrumentaliser les conséquences. Cette théorie se fonde sur un précédent de
1962, l'''Operation Northwoods'' ((Document
déclassifié en format pdf (777ko)) dans lequel la CIA avait
projeté de faire exploser des avions et de poser des bombes aux Etats-Unis pour
"créer une vague d'indignation instrumentalisable" et avoir ainsi un
prétexte pour attaquer Cuba. A noter que
l’édition norvégienne du
Monde diplomatique a publié dans son numéro de juillet 2006 une
enquête intitulée: "Was 9/11 an inside job?". La
théorie de l'Inside Job est soutenue par des dossiers à charge parfois
bluffant, comme le film
Loose Change II, qui passe au
crible les attentats du 11 septembre pour arriver à des conclusions pour le
moins stupéfiante (>>ici
un
lien direct. sur la video google).
La théorie de l'Inside Job est certe radicale, mais elle reste
finalement impossible à écarter tout à fait au vu du caractère parfaitement
amoral et des méthodes de gangsters qui sont la marque de fabrique du cabinet
Bush, l'affaire
irakienne fournissant nombre d'exemples en la matière.
-
L'attaque du Liban comme répétition générale (ratée) de l'attaque de
l'Iran 18/08/2006 La conviction du
journaliste américain de renom Seymour
Hersh (>>2)
est que l'attaque du Hezbollah par Israël devait notamment être une
sorte de répétition générale de
l'attaque étasunienne en
préparation contre
l'Iran. Les américano-israéliens ne percevant, dans
leur logique manichéenne, le Hezbollah que comme une simple
extension des forces armées iraniennes avec les mêmes techniques de
combat, le même type de bunkers qu'il faut s'attendre à trouver en Iran
etc... Les stratèges du pilonnage aveugle
et criminel du Liban, façon "choc et effroi" en Irak, pensaient
aussi que plus il y aurait de destructions et de morts, plus il y aurait
de déplacés, plus l’opinion public libanaise se retournerait contre le
Hezbollah. Un modèle idéal
qui, appliqué ensuite à l'Iran, devait sans doute permettre un
éventuel renversement de régime de l'intérieur. De
defensa.org estime qu'avec
cette lecture des événements, Hersh apporte "une contribution
essentielle à l’éclairage et à la compréhension évidente de la
signification du conflit. Israël ayant
agi comme un “proxy” et Washington ayant
manipulé l’action de ce pays contre le Hezbollah, tout cela dans le but de
préparer une attaque contre l’Iran". Et même si l'opération
israélienne s'est soldée par l'échec
total que l'on sait -- avec un Hezbollah qui ressort renforcé et plus
soutenu que jamais de la confrontation --, "ce n’est en rien un
argument valable pour les esprits échauffés qui tiennent le haut du pavé à
Washington", assène de defensa. Et de citer aussi les
sombres pronostics d'un Patrick
J. Buchanan persuadé que l'équipe Bush poussera sa logique
destructrice à son terme: «With our War Party discredited by the failed
policies it cheered on in Lebanon and Iraq, there will come a clamor that
Bush must “go to the source” of all our difficulty – Iran.»
Le fiasco étasunien au Moyen-Orient est pourtant si énorme, si fabuleux,
si abyssal avec un Irak en pleine guerre civile, un Afghanistan ravagé, un
Liban désormais dévasté, que l'on
cherche à se persuader que, tout de même, les Etats-Unis ne peuvent plus
se permettre de s'enfoncer encore, de rompre les dernières amarres qui les
lient encore à la "civilisation",
considérés qu'ils sont désormais
par tous, enfin tous les peuples s'entend, comme le principal fauteur de
guerre de la planète. Mais c'est oublier que le déni de réalité est devenu
la règle à Washington où les neocons rêvent toujours de leur moment, de la
grande conflagration finale qui les remettra sur pied, qui leur donnera enfin
raison. Car la psychologie
américaniste impose à ses acteurs la
fuite en avant comme seul moyen de justifier
ce qui a été fait auparavant, sans
se remettre en question
ni admettre ses erreurs, à plus
forte raison ses crimes. Avec
des conservateurs en passe de perdre leur double majorité en
novembre, et qui n'ont pour tout
programme que leur pseudo-guerre contre le terrorisme, nous vivons donc
à l'évidence des temps où tout devient possible, surtout le pire.
Conscient de la menace qui se précise, l’Iran a d'ailleurs décidé de
débuter samedi une série de grandes
manœuvres
militaires dans tout le pays, censées se poursuivre "pour une durée
non-précisée".
L'espoir d'éviter ce pire existe toutefois, tant l'échec de la politique
moyen-orientale du cabinet Bush
est manifeste. Jeudi,
une vingtaine d’anciens diplomates et militaires étasuniens ont ainsi
appelé, dans une lettre ouverte, Doobleyou à entamer immédiatement des
négociations avec l’Iran. Une lettre qui vient s’ajouter au concert de
critiques d’anciens responsables gouvernementaux, aussi bien républicains
que démocrates, sur la stratégie
désastreuse
de l’administration Bush au Moyen-Orient. Ancien ambassadeur des
Etats-Unis à l’ONU, Richard Holbrooke a déclaré que "les seuls
bénéficiaires de ce chaos sont l’Iran, le Hezbollah, Al-Qaïda et le leader
chiite irakien Moqtada Sadr." Et d'ajouter: "Cette combinaison
d’éléments inflammables pose la plus grande menace pour la stabilité
mondiale depuis la crise des missiles à Cuba en 1962".
Jusqu'à
Londres, on commence enfin à s'interroger...
Espoirs donc.
No comment Extrait verbatim d'une interview entre un
journaliste et un jeune porte-parole de l'armée israélienne, diffusée sur
une chaîne satellite arabe après la mort de 12 soldats israéliens tués par
le Hezbollah le 6 août, au 26e jour de l'attaque du Liban, et dont nous
trouvons la trace sur un
site égyptien.
- Le journaliste - Comment la mort de ces soldats va-t-elle affecter vos
plans?
- Le porte-parole - Vous avez vu ce massacre de 12 Israéliens...
Cela va...
- Vous dites massacre? Mais il s'agissait de soldats et c'est la guerre?
- Non, c'était un massacre parce que les gens qui ont tiré ces
missiles ne visaient pas des soldats. Ils visaient des civils israéliens
mais ont tué des soldats par accident.
- Mais vous avez aussi commis des massacres à Cana (où 38 civils ont
été tués dont 11 enfants) et ailleurs...
- Non, il n'y a pas eu de massacre à Cana. Ce sont des
combattants du Hezbollah qui étaient la cible du bombardement mais les
civils ont été tués par accident.
-
Un temps de tous les dangers 15/08/2006 Israël a donc
perdu sa guerre contre le Hezbollah malgré les dévastations et les
boucheries perpétrées un mois durant au Pays du Cèdre. Mais l'Etat-major
israélien le sait-il? Et, si oui, va-t-il accepter de voir sa capacité
dissuasive réduite à néant après sa défaite face à une simple
milice? Quant aux commanditaires étasuniens de cette "proxy war",
comment ont-ils lu les événements? Eux qui persistent à penser qu'ils ont
gagné en Irak malgré le
fiasco
évident de leur aventure mésopotamienne, ne vont-ils pas finalement
estimer, suivant le même
raisonnement inversé, que l'opération israélienne est un
début de succès et qu'il convient d'encourager l'Etat hébreu à pousser le
fer plus loin dans la plaie, histoire de
créer les conditions-cadre à
une guerre contre l'Iran et la Syrie, la grande guerre finale
toujours au programme des néocons (>>1 ///
>>2); cela bien sûr après une réévaluation de la
stratégie israélienne à l'abri du
cessez-le-feu onusien? Autant de questions qui rendent très pessimistes
certains observateurs sur la suite des événements, à commencer par Robert
Fisk qui va jusqu'à affirmer que la
"vraie guerre va commencer" maintenant.
Quant à Doobleyou, il semble toujours dangereusement obsédé par l'Iran et
la Syrie qu'il accuse de tous les maux, Téhéran et Damas étant les deux
derniers verrous que les néocons rêvent de faire sauter dans leur grand
projet de
remodelage à coup de flingue du Moyen-Orient. Lundi soir, il
s'est lancé dans une inquiétante
diatribe contre l'Iran et la Syrie, affirmant que "le régime
iranien fournit au Hezbollah de l’argent, des armes et entraîne les
combattants de l’organisation.
A quelques jours de l’échéance d’un ultimatum lancé par le Conseil de
sécurité à la République islamique pour qu’elle renonce à l'enrichissement
d'uranium, Doobleyou s'est empressé de clamer que "l’Iran a signifié
clairement qu’il veut la destruction d’Israël. Nous ne pouvons qu’imaginer
quels dangers bien plus grands ferait courir ce conflit si l’Iran avait
l’arme nucléaire comme il en a la volonté".
A l'adresse de Damas, il a déclaré que
"la Syrie est un autre Etat à soutenir le Hezbollah. La Syrie permet
aux armes iraniennes de traverser son territoire en direction du Liban. La
Syrie permet aux dirigeants du Hezbollah d’opérer de Damas et apporte son
soutien politique à la cause du Hezbollah."
Même si le pire n'est jamais garanti, rien se semble donc joué malgré
le cessez-le-feu onusien. Il faut espérer que l'armée libanaise se déploie
le plus vite possible au Sud et que le Hezbollah renonce à en découdre, et
désarme, malgré les horreurs infligées par l'Etat hébreu au Pays des
Cèdre. C'est le seul moyen de couper l'herbe sous le pied des fous de
guerre israélo-étasuniens.
-
Déçu par Israël, Washington vote la trêve 13/08/2006 Dans
les trois Hypothèses
de guerre
que nous avions envisagées pour expliquer le conflit libanais, les deux
dernières semblent se confirmer. A savoir une guerre limitée
(proxy war)
commanditée par Washington à l'Etat hébreu pour casser le Hezbollah
au Liban Sud, et, au seul profit d'Israël, la destruction du Liban en tant
que seul rival économique régional. Mais l'opération israélienne a abouti
à un fiasco en ce qui concerne son premier objectif assigné par les
Etats-Unis. Placé dans une position intenable par les tueries perpétrées
sans progrès militaires par l'Etat hébreu au Pays du Cèdre, Washington a
donc décidé de jeter l'éponge après avoir bloqué toute résolution à l'ONU
durant plusieurs semaines pour laisser le temps à son allié de mener ses
opérations. En acceptant de voter la résolution onusienne avec les
amendements réclamés par le Liban et la France concernant le retrait des
troupes israéliennes du Pays du Cèdre, Washington signifie a l'Etat hébreu
que le temps qui lui était imparti est écoulé.
Du côté de l'Etat hébreu, c'est
une cinglante
défaite
dont on mesure mal encore les conséquences. Car après le mythe de
l'invincibilité de l'armée américaine qui s'est effondré en Irak, c'est le
même mythe de l'invincibilité de l'armée israélienne qui vient de se
briser sur la résistance d'une simple milice. Deux défaites semblables
pour des raisons d'ailleurs identiques tant l'armée israélienne s'est
"américanisée", incapable désormais de concevoir autrement ses campagnes
qu'au travers un bouclier technologique et rejetant tout contact avec
l'ennemi. Et lorsque Shimon Pérès ose affirmer que son pays émerge "vainqueur"
de la guerre, tout en jugeant que le Hezbollah en sort, lui, "la queue
basse", il nous dit surtout que, devant l'ampleur du désastre, le
déni de réalité est la seule solution supportable. Israël a eu 150 tués,
dont 41 civils.
Du côté des néocons étasuniens,
on ne décolère pas contre la "timidité" d'Israël
dans cette affaire puisqu'ils escomptaient pouvoir élargir le théâtre des
opérations à l'Iran et à la Syrie dans l'avènement de
leur grande guerre finale.
Du côté étasunien, c'est le dernier ratage en date dans leur grand
projet de
remodelage à coup de flingue du Moyen-Orient. Par armée
israélienne interposée, la destruction du Liban et l'échec des objectifs
qu'ils s'y étaient fixés représentent en quelque-sorte un étage de plus à
l'incroyable chaos
provoqué dans le monde par la politique étasunienne depuis le 11
septembre.
Du côté du Liban, c'est bien évidemment le désastre. Depuis le 12
juillet, 1145 Libanais ont été tués, dont 1040 civils au moins, parmi
lesquels 30% d'enfants de moins de 12 ans. 3628 personnes ont aussi été
blessées. Le conflit a encore fait près d'un million de déplacés, dont
220'000 ont quitté le Liban (dont 100'000 étrangers). Les pertes
matérielles libanaises s’élèveraient entre 4,5 et 6 milliards de dollars
avec la destruction partielle ou totale de 29 installations vitales
(aéroport de Beyrouth, ports, réservoirs d’eau, stations d’épuration,
centrales électriques), 630 km de routes, 23 stations-services, 145
ponts et bretelles, 7000 logements, 900 usines, commerces, fermes et
marchés. Ont également été touchés des relais de télévision, radio et
téléphonie, des sites religieux. Enfin, le bombardement israélien de la
centrale électrique de Jiyé a provoqué une marée noire sur plus de 140 km
de côtes libanaises, qui s’est étendue aux eaux syriennes. Autant de
destructions qui n'ont que peu, ou pas du tout à voir avec le Hezbollah
mais obéissait bien à l'objectif secondaire d'Israël de détruire le Liban
en tant que rival économique régional. Ces massacres et ces
destructions devront maintenant être jugés comme les crimes de guerre
qu'ils sont.
Mais pour l'heure, malgré la souffrance et le deuil,
le Liban peut aussi se targuer d'une victoire qui surpasse de loin celle
du Hezbollah sur le terrain. C'est d'avoir réussi à maintenir sa cohésion
nationale, sa pleine unité malgré les manœuvres israéliennes pour tenter
de relancer la guerre civile. C'est une victoire fantastique dont l'Etat
hébreu devra tenir compte à l'avenir. Le Liban, bien que dévasté et en
ruine, est plus fort que jamais. Mais pour être capitalisée, cette
victoire doit passer par l'intégration immédiate et complète du Hezbollah
dans le paysage politique libanais, ce qui suppose bien sûr son
désarmement et la pleine souveraineté de l'Etat libanais sur tout le
territoire.
-
Ouf, ENFIN un bon gros complot terroriste! 11/08/2006 Or
donc, des terroristes islamistes prévoyaient faire exploser des avions en
vol entre Londres et Washinton. Ils préparaient même un nouveau "11
septembre", selon l'image la plus utilisée pour commenter l'affaire.
Reste qu'il y a comme ça des hasards de calendrier qui font le bonheur des
uns, mais pas celui des autres.
Le bonheur des uns...
- Côté Tony Blair, l'affaire tombe à pic. Le
poodle britannique était dans les cordes depuis quelques
jours, menacé par la fronde de 130 parlementaires qui, exaspérés par son
suivisme aveugle de la politique désastreuse de Doobleyou au
Proche-Orient, exigeaient une convocation extraordinaire des Communes pour
discuter de la situation. Il avait aussi dû faire face à la démission d'un
parlementaire travailliste conseiller au ministère de la défense, Jim
Sheridan, également exaspéré par la politique du caniche de Tony Blair.
Heureusement, les islamistes le remettent en selle avec une nouvelle
menace terroriste qui a immédiatement sonné l'heure de l’union sacrée de
toutes les forces politiques autour de son Gouvernement.
- Côté Doobleyou, c'est que du bonheur. Au plus bas dans
les sondages, menacé de perdre la double majorité républicaine lors des
élections de novembre qui s'annoncent comme un référendum contre la guerre
en Irak, le président texan a immédiatement voulu capitaliser l'aubaine,
avec la finesse d'esprit qu'on lui connaît, histoire de relancer une
guerre contre le terrorisme franchement un peu poussive ces derniers
temps: "Ce projet d’attentats vient nous rappeler que cette nation [les
Etats-Unis donc] est en guerre contre les fascistes islamiques. (...)
Croire que les Etats-Unis ne sont pas menacés est une "erreur". (...)
Mais gouvernement fera tout ce que nous pouvons pour protéger les gens
contre ces dangers".
- Côté israélo-étasunien, c'est la détente aussi.
L'annonce du complot a permis d'éjecter les massacres israéliens au Liban
des grands titres de la presse et de la télévision, et donc de donner un
peu plus de temps à l'Etat hébreu pour atteindre les objectifs fixés par
les Etats-Unis dans la guerre qu'ils lui a sous-traitée. Il tombe aussi à
point nommé pour renforcer l'amalgame entre Hezbollah et terroristes
auprès des masses, par associations d'idées, de sorte à renforcer la fable
d'un Israël aux avant-postes de la guerre antiterroriste. Tout bénéfice
donc pour l'Etat hébreu.
...mais pas celui des autres:
- Côté libanais, l'enfer continue Les Israéliens ont
multiplié hier les bombardements sur le Pays du Cèdre, ou 1100 personnes
ont été tuées depuis le 12 juillet, dont plus de 1000 civils parmi
lesquels 30% d'enfants de moins de 12 ans. Hier, l’aviation de l’Etat
hébreu a aussi lâché des tracts avertissant la population d’une réponse "douloureuse
et forte" dans le centre de Beyrouth, jusqu’ici relativement épargné.
Les tracts demandent également aux habitants de trois quartiers du sud de
la ville (Hay el-Sulloum, Bourj el-Barajneh et Chiah) d’évacuer
immédiatement. Le pire est donc à craindre au moment où l'Occident sera
tout à son
hystérie sécuritaire.
A noter, pour l'anecdote, qu'au lendemain de l'annonce de Jacques
Chirac qu'en cas de blocage persistant au Conseil de sécurité la France
proposerait sa propre résolution, des missiles israéliens ont frappé un
phare historique du quartier de Koreitem, endommageant le toit du bâtiment
datant de la période coloniale... française, et cela à environ 200m du
domicile... de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, ami défunt de
Jacques Chirac. Le message est on ne peut plus clair.
-
Nouveau bras de fer franco-américain en vue? 08/08/2006 La
première mouture du projet de résolution de l'ONU, dit franco-libanais,
vaut son pesant de petits massacres. Ainsi, s'il demande "un arrêt
complet des hostilités", il exige surtout du Hezbollah de cesser "toute
attaque" et ne demande, à Israël, que de renoncer aux attaques
"offensives". Une formule qui n’interdit donc pas à l’armée
israélienne de mener toutes les opérations qu'elle voudra pour peu qu'elle
les qualifie de "défensives", selon sa propre appréciation bien
sûr. Autres exemples: le projet de résolution ne fixe pas de calendrier
pour le retrait des troupes israéliennes qui occupent à nouveau le Liban
Sud et, en ce qui concerne le problème des prisonniers, le texte demande
la "libération inconditionnelle" des deux soldats israéliens
capturés par le Hezbollah, mais se contente d’encourager les efforts "visant
à régler la question" des prisonniers libanais détenus par l’Etat
hébreu. Le déséquilibre du texte est si énorme, si fabuleux, qu'on le
croirait dicté par l'Etat hébreu lui-même. C'est presque vrai tant on y
reconnaît la patte de Washington dans son soutien inconditionnel à Tel
Aviv, à plus forte raison pour une guerre dont nombre d'observateurs
estiment aujourd'hui qu'elle a tout bonnement été sous-traitée à Israël
par le cabinet Bush (lire ci-contre: Hyptohèses de guerre).
Reste que la France fait là son come back diplomatique. Ami
historique du Liban, Paris a, dit-on, bataillé ferme des semaines durant
pour modérer un texte dont on ose à peine imaginer la formule initiale
voulue par les Etats-Unis et Israël. Et le bras de fer n'est pas terminé.
D'aucuns y voient déjà les prémices d'un nouvel affrontement diplomatique
transatlantique. A suivre donc...
A ce jour, au moins 938 civils ont été massacrés par l'armée israélienne
au Liban, dont 30% d’enfants de moins de 12 ans, ainsi que 30 militaires
et gendarmes. S’y ajoutent 53 combattants du Hezbollah. Il y a 3400
blessés. Du côté de l'agresseur israélien, 36 civils ont été tués par les
roquettes du Hezbollah sur le nord d’Israël depuis le 12 juillet et 59
militaires israéliens ont été tués.
03/08/2006
1. Une guerre pour le compte de Washington
On le sait, le néoconservateurs américains exultent en voyant fumer les
ruines du Liban.
"C'est notre guerre", titre l'édito du Weekly Standard
du 24 juillet. D'aucuns pensent dès lors que la guerre lancée par Israël
contre le Liban l'a été pour le compte de Washington. Avec comme cibles
finales l'Iran et pourquoi pas la Syrie, bref la grande "guerre finale"
rêvée des extrémistes étasuniens, Dick Cheney en tête, histoire d'achever,
avant de quitter les rênes du pouvoir, leur grand
remodelage du Moyen-Orient
commencé avec l'Irak et l'Afghanistan.
Mais, empêtré dans le bourbier irakien, grillé sur la scène diplomatique
mondiale par son extrémisme, le cabinet Bush n'a plus les moyens de ses
ambitions. Ses partenaires du Conseil de sécurité lui ont en effet refusé
une résolution assortie d'une menace de l'usage de la force contre l'Iran
et, après le fiasco irakien, Washington ne peut plus faire cavalier seul
dans une nouvelle ratonnade.
Et c'est là que le joker israélien interviendrait à la faveur d'une petite
guerre contre le Hezbollah qui offre l'avantage ultime de pouvoir
s'étendre à l'Iran sous prétexte d'un soutien des mollahs à la milice
chiite. En cas d'escalade "réussie", Washington feindrait alors la
surprise et se dirait contraint, la mort dans l'âme, de soutenir son ami
israélien accusé au pire d'avoir jouer les alliés en rupture de ban.
Certains observateurs, comme
Justin Raimundo sont convaincus de la planification de cette
escalade.
Ce qui plaide en ce sens est la tenue à la mi-juin dernier, donc
un mois après l'échec américain à convaincre le Conseil de sécurité
de menacer l'Iran d'une intervention militaire, d'une rencontre secrète
entre Dick Cheney et Benjamin Nétanyahou (principal relais des extrémistes
US à Tel Aviv). Rencontre qui coïncide effectivement avec le durcissement
de la politique israélienne envers le Hamas d'abord, puis le Hezbollah.
Reste que cette hypothèse s'accommode mal d'une réalité qui s'avère aussi
une surprise sur le terrain: l'incroyable capacité de résistance du
Hezbollah au Liban Sud, résistance qui pourrait en quelque-sorte "fixer"
l'armée israélienne dans la version locale de cette guerre de 4e
génération qui met les marines en échec en Irak. Dans ce cas de
figures, les "ambitions" étasuniennes et israéliennes risquent donc bien
de devoir être revues à la baisse. C'est le pire qu'on souhaite.
2. Le Liban, véritable cible d'Israël
L'équipée sanglante déclenchée au Liban par l'Etat hébreu le 12 juillet
dernier a pour cible principale non pas le Hezbollah, mais le Liban en
tant que rival économique régional. C'est en tout cas ce que laisse penser
les incroyables destructions infligées par Israël au Pays du Cèdre. En 22
jours d'offensive, le Liban a ainsi subi les pires dégâts économiques de
son histoire contemporaine, pires que ceux générés en quinze ans de guerre
(1975-1990). Au moins une centaine de ponts, de routes et d’autoroutes
ont été détruits par les bombes israéliennes. L’aéroport international de
Beyrouth ainsi que le port de la capitale, de même que ceux de Jounieh et
Tripoli, ont subi d'importants dégâts. Des dizaines d'usines et
manufactures ont été visées dont Lecico, la plus importante entreprise de
sanitaires, et Liban-Lait, grande usine de produits laitiers (selon
Tsahal, des membres du Hezbollah se cachaient dans des pots de yogourt),
ainsi que des relais de télévision, de radios et de téléphones
cellulaires.
Selon le Conseil du développement et de la reconstruction, les dégâts sont
pour l'instant estimés à 2,5 milliards de dollars, dont:
- 638 millions de dollars dans la banlieue sud de Beyrouth,
- 90 millions dans la plaine de la Békaa,
Le coût des dégâts dans les infrastructures se montent à 785 millions de
dollars, dont:
- 404 millions pour le secteur des transports,
- 208 pour l'électricité,
- 99 pour les télécommunications,
- 74 pour le secteur de l'eau,
- Dans le domaine industriel, les dommages se montent à 190 millions de
dollars,
- Les installations militaires ont aussi été touchées à hauteur de 16
millions.
A ce tableau viennent évidemment s'ajouter les centaines d'usines, de
commerces et d'infrastructures touchés ou détruits par l'Etat hébreu,
laissant des milliers de patrons et d'employés sur le carreau, et la perte
de confiance des investisseurs, notamment des grosses fortunes arabes,
dont le retrait des capitaux auront des conséquences également
désastreuses pour l'économie du pays.
Sous couvert d'une guerre contre le Hezbollah apparemment "vendable" à la
communauté internationale, Israël profite donc tout simplement de faire
d'une pierre deux coups en dévastant militairement l'entier du Liban.
Histoire de se débarrasser de son principal rival économique régional?
Quinze ans après la fin de la guerre, le Liban était en effet sur le point
de redevenir, même s'il lui fallait encore quelques années pour y
arriver, ce pays prospère et accueillant, ce pont naturel entre Orient et
Occident, carrefour historique des civilisations et des cultures qui
avaient fait son âge d'or.
Avec une dette de 44 milliards de dollars héritée de la guerre, le Pays du
Cèdre aura donc bien du mal à se relever de ce nouveau cauchemar. Tout
bénéfice pour Israël donc.
A noter que la première hypothèse n'exclut en rien la deuxième.
- Offensive
terrestre en préparation 01/08/2006 Le pire est sur le point
de survenir au Liban. La bride laissée sur le cou par la fameuse
communauté internationale, l'Etat hébreu prépare une nouvelle invasion
terrestre du Pays du Cèdre. Selon Radio Israël, trois divisions
supplémentaires, soit près de 15'000 hommes, vont être mobilisées pour
l'occasion. Objectif officiel: repousser le Hezbollah à 20km de la
frontière israélienne. On l'a compris, la trêve aérienne décrétée Israël
après le massacre de Cana, où 54 civils dont 37 enfants ont été tués, aura
donc surtout permis un exode de population du Liban Sud bien utile à la
vaste opération terrestre désormais prévue. Des milliers de Libanais ont
en effet profité de l'accalmie pour fuir une région pilonnée depuis trois
semaines par Israël.
Offensive de l'ONU contre l'Iran L'ONU a lancé lundi un
ultimatum d'un mois à l'Iran pour cesser ses activités
d'enrichissement d'uranium, y compris au titre de la recherche. La
résolution 1696 évoque l'article 41 du chapitre VII de la charte de l'ONU
qui prévoit des sanctions économiques mais pas de recours à la force (art.
42). Dans un mois, le Conseil de sécurité pourra étudier une
panoplie de sanctions.
- boucheries
et objectifs multiples
30/07/2006
Une fois de plus, une fois encore au Liban, la barbarie israélienne a
repoussé les limites de l'horreur. 54 civils ont été tués dans un
bombardement à Cana, dont 37 enfants. La fameuse communauté internationale
se prétend "horrifiée" et les prochains jours diront s'il ne
s'agit-là que d'une gesticulation de plus. Quant au numéro trois de la
diplomatie américaine, Nicholas Burns, il s'est empressé d'estimer que la
tuerie de Cana "ne constituait pas un crime de guerre". Le premier
ministre israélien, Ehud Olmert, s'est alors lui aussi empressé...
d'exiger à son partenaire étasunien 12 à 14 jours de champs-libre
supplémentaires pour achever cet effarant jeu de massacre et de
destruction. Et qu'importe si, sur plus de 600 victimes des frappes de
l'Etat hébreu depuis le 12 juillet, au moins 500 sont des civils
innocents, chiffre qui ne tient évidemment pas compte de tous les morts
enterrés dans leurs abris par les bombes israéliennes et que l'on ne
découvrira qu'à la fin des "opérations".
C'est que les objectifs d'Israël sont légion:
- Désarmer par la force le Hezbollah pour faire cesser ses
attaques est l'objectif affiché bien sûr.
- Déstabilisation politique du Liban Mais le cantonner au statut de
milice combattante est aussi un objectif israélien au moment où le retour
amorcé du Parti de dieu dans le jeu politique libanais venait de connaître
une étape spectaculaire avec la signature, en février dernier, d'un
«document d’entente» avec la formation aouniste, principale force
de l'opposition. Un bémol tout de même à ce stade pour constater qu'au
Liban, même si l'aventurisme militaire du Hezbollah reste critiqué, son
taux de popularité est en train d'exploser au vu de la résistance
considérée comme héroïque de ses combattants. Et quelle que soit l'issue
de la confrontation, son poids politique au Liban n'en sortira que
renforcé. C'est là, peut-être, une première erreur tactique de l'Etat
hébreu dans son équipée sanglante.
- Guerre économique contre le Liban Parallèlement, certaines, la
plupart en fait des cibles choisies par Israël -- ponts, routes,
aéroport, infrastructures dans tout le pays -- n'ont que peu à
voir avec le Hezbollah. C'est le Liban en tant qu'Etat que l'on vise ici,
que l'on cherche à renvoyer à l'âge de la pierre, histoire de l'occuper à
15 ans de reconstructions supplémentaires. A l'heure actuelle, les
dommages causés au Liban sont estimés à 750 millions d'euros par les
économistes. 80% des routes principales ont été détruites. Il faut dire
qu'un Liban en paix, reconstruit, stabilisé politiquement, fort et capable
de rejouer son rôle séculaire de pont entre l'Occident et l'Orient est
apparemment perçu comme une menace pour l'économie d'Israël.
- La tentation iranienne Enfin, comme nous l'avons dit dans une
précédente brève, les boucheries perpétrées par Israël dans les
Territoires palestiniens et au Liban font écho à celles perpétrées par les
Etasuniens en Afghanistan et en Irak dans le cadre de leur
grand dessein de remodelage du Moyen-Orient. L'appareil militaire
israélien paraissant agir ici comme une simple extension de celui de
la Maison-Blanche pour frapper à un niveau plus local. Mais avec le risque
de voir L'Etat hébreu jouer les alliés en rupture de ban et
bombarder l'Iran, prétextant son soutien au Hezbollah. L'objectif
d'une telle opération étant, pour Israël, de compenser l'échec des
Etats-Unis à enrôler le Conseil de Sécurité dans une ratonnade contre
Téhéran. Ce serait bien sûr le scénario du pire, heureusement improbable
tant la folie de l'équipée saute aux yeux. Mais au vu de ce à quoi l'on
assiste et des alliances qui dominent l'échiquier, difficile d'écarter
totalement l'hypothèse.
- Aux dernières nouvelles, Israël a annoncé la suspension pour 48
heures des pilonnages aériens suite à l'émotion suscitée par le carnage de
Cana, avec la promesse toutefois de reprendre l'offensive après ce délai.
Pause dont Israël tire au passage un avantage non négligeable pour son
projet de création d'une zone tampon de deux kilomètres à l'intérieur du
Sud Liban. En effet, la première conséquence de cette trêve aérienne a été
un exode des populations de cette région vers Beyrouth.
- Feu vert anglo-saxon à
l'Etat-voyou israélien 28/07/2006 Au moins 406 morts, dont 340
civils! Tel est le monstrueux bilan des sanglantes opérations israéliennes
sur le Liban depuis le 12 juillet dernier. L’Unicef juge de son côté
«catastrophique» la situation dans le pays du Cèdre où près de 500'000
personnes ont été contraintes de prendre les routes de l’exode pour fuir
les massacres perpétrés par l'armée israélienne. Malgré cela, les
Etasuniens et leur caniche britannique n'en ont pas moins bloqué toute
exigence de cessez-le-feu immédiat lors de la Conférence de Rome qui s'est
dès lors bornée à annoncer qu'elle allait... "œuvrer en partenariat
avec la communauté internationale pour apporter une aide humanitaire
immédiate au peuple libanais". La plupart des autres pays à la
conférence (Canada, Egypte, Allemagne, Chypre, la Grèce, Jordanie, Russie,
Arabie Saoudite, Espagne et Turquie) demandaient en effet comme préalable
l'arrêt des opérations militaires israéliennes. Bien évidemment, l'Etat
hébreu a considéré qu'il s'agissait là d'un blanc seing et a
officiellement annoncé qu'il allait intensifier ses carnages au Liban.
Et dire qu'il suffirait d'un embargo européen d'une semaine pour faire
cesser ces tueries. Vous avez dit Europe?
- De BagDad à Beyrouth. jusqu'à
téhéran? 27/07/2006 L'offensive lancée par Israël contre le
Liban n'est évidemment pas une simple réaction défensive à l'enlèvement de
deux soldats de Tsahal sur le territoire libanais par les miliciens du
Hezbollah, le 12 juillet dernier, en vue d'un échange de prisonniers. En
fait, les plans d'attaque de l'Etat hébreu étaient prêts et le casus belli
attendu, espéré. C'est que, parallèlement aux massacres perpétrés à Gaza
et en Cisjordanie depuis des semaines pour briser le Hamas et la
résistance palestinienne, l'Etat hébreu a décidé d'ouvrir un deuxième
front avec le Liban pour en finir avec le Hezbollah. L'objectif israélien
étant la capitulation pure et simple de ses adversaires pour imposer sa
"paix" sans jamais avoir à la négocier.
Israël veut sans doute tirer aussi un maximum d'avantages de l'appui
inconditionnel que le cabinet Doobleyou lui offre depuis son investiture
frauduleuse en 2001. Et le couple américano-israélien fonctionne si bien
depuis lors que l'on pourrait même voir, dans les boucheries perpétrées
par Israël dans les Territoires palestiniens et au Liban, une sorte de
prolongement de celles perpétrées par les Etasuniens en Afghanistan et en
Irak pour servir leur grand
dessein de remodelage du Moyen-Orient . L'appareil militaire
israélien devenant ici une simple extension de celui de la Maison-Blanche
pour agir à un niveau plus local.
Reste à savoir jusqu'où ira cette escalade. Car alors que les Etats-Unis
ont échoué à convaincre leurs partenaires du Conseil de Sécurité de faire
plier l'Iran par la force, et que l'Etat hébreu accuse les mollahs de
soutenir le Hezbollah, Israël pourrait
être tenté de jouer les alliés en rupture de ban en lançant des frappes
sur l'Iran d'ailleurs déjà
planifiées. Un scénario certes catastrophe mais ce ne sont
pas, pour l'heure en tout cas, les gesticulations de la fameuse
"communauté internationale" qui lui feraient obstacle.
Un mot encore sur les incroyables destructions des infrastructures
libanaises par Israël, qui sont autant de crimes de guerre qui ne trouvent
qu'une explication rationnelle: la volonté de l'Etat hébreu de profiter de
la situation, avec un cynisme effarant, pour renvoyer le Liban à l'âge de
pierre et se maintenir comme principale pôle économique régional.
>> Réthorique et
dialectique
- La peur d'un consensus palestinien fait perdre ses nerfs à Israël 30/06/2006 L'Etat hébreu a apparemment perdu tout sens de la mesure. Apparemment seulement. Sous prétexte de vouloir récupérer un de ses soldats enlevé dimanche, il a lancé mardi une guerre contre les détenus palestiniens de la plus grande prison à ciel ouvert du monde, la bande de Gaza. Des centaines de chars, de pièces d'artillerie, d'avions de combat higt-tech et 7000 hommes ont été mobilisés. La première cible a été civile: une usine électrique. Ce qui a eu pour conséquence de priver la population palestinienne d'électricité et donc d'eau, ce qui est une violation flagrante du droit humanitaire. Des biens de première nécessité tels que la nourriture, les médicaments et le carburant sont interdit d’accès à Gaza, ce qui est une deuxième violation du droit humanitaire. Enfin, huit ministres du gouvernement élu démocratiquement et dirigé par le Hamas ont été kidnappés, ainsi que des dizaines d’élus et maires du Hamas, en tout 64 personnes. Du jamais vu (>>Lire la suite).
- Terrorisme d'Etat, épisode II 15/05/2006 Vendredi 9 mai dernier, un obus attribué à l'armée israélienne s'abattait sur la plage al-Soudania, dans la bande de Gaza, et tuait le couple Ghâli et ses trois enfants de 18 mois, 3 et 10 ans. En tout, huit civils étaient tués et une quarantaine d'autres blessés. Le lendemain, Israël annonçait une enquête pour éclaircir les circonstances de ce nouveau carnage, affirmant dès le mardi suivant que non, l'Etat hébreu n'avait rien à voir avec ce massacre. Une tuerie survenue le jour même de l'annonce par le président palestinien du lancement d'un référendum aux allures de plan palestinien pour un règlement du conflit. (>>lire la suite)
- Chavez? Un
terroriste bien sûr! 25/05/2006
Fer de lance d'une alternative
bolivarienne balbutiante,
le président vénézuélien, Hugo Chavez, ne rate pas une occasion de
fustiger les chantres du néolibéralisme et leurs machines à asservir,
FMI
et Banque Mondiale en tête.
Et bien sûr l'administration militaire de Doobleyou. Ironisant ici sur
l'incompétence du cabinet Bush lors des dévastations du cyclone
Katrina, ridiculisant là sa pseudo guerre contre le terrorisme, le
troublion d'Amérique Latine a le mérite
de bousculer un peu l'alignement jusqu'à la nausée d'une
majorité aux humeurs belliqueuses d'un clan de fous de guerre et
d'affairistes censés représenter l'élite du "monde libre". Une rébellion
qui suscite désormais la haine de Washington. La riposte officiel a donc
pris une tournure plus musclée lundi 15 mai dernier, le
Département d’Etat américain annonçant que Bush allait
imposer un embargo sur les ventes d’armes
au Venezuela en raison
du "manque de soutien du
gouvernement du président Hugo Chavez aux efforts de lutte...
contre le terrorisme"
bien sûr. Selon le
porte-parole
du département, Sean McCormack, les Etats-Unis s’inquiètent donc
des relations étroites entretenues par Caracas avec...
l’Iran et accessoirement Cuba,
qui sont considérés comme des pays soutenant...
le terrorisme bien sûr. Il a
ajouté que Washington s’inquiétait aussi des liens entre le régime
vénézuélien et deux importants mouvements de guérilla colombiens: les
Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée de
libération nationale (ELN). Ces deux mouvements étant
considérés comme des organisations...
terroristes par les Etats-Unis. Gageons que d'ici quelques temps, le
Pentagone aura découvert un lien évident,
que dis-je une preuve!, entre le président vénézuélien et la
nébuleuse al-Qaïda.
Tous terroristes!
A noter aussi que les Français, qui
aurait pu trouver-là une opportunité de pénétrer le marché sud-américain
avec peut-être leur
Rafale, ont
snobé les appels
du pied
de Chavez
au nom d'une pseudo-sacro-sainte alliance transatlantique d'un autre âge.
La Russie, elle, comble
donc le vide.
Evo Morales, bientôt terroriste aussi L'inénarrable
Doobleyou s’est aussi déclaré "préoccupé" par "l’érosion de
la démocratie" dans certains pays d’Amérique Latine, comme la
Bolivie et le Venezuela, et par les "interférences" de certains
pays dans le processus électoral de leurs voisins. Pour un homme qui a
littéralement volé son premier mandat, notamment grâce aux coups de
pouce de son frère en Floride, le jugement se pose un peu là. Bien sûr,
le président Bolivien Evo Morales vient de nationaliser les ressources
d'or noir et gazières du pays au grand dam des grands pétroliers,
américains notamment. Impardonnable donc.
Militarisation US: Bush en remet une couche De la
"sécurisation" des villes US post-11Septembre, en passant par le cyclone
Katrina jusqu'à, aujourd'hui, la crise de l'immigration
clandestine, le cabinet Bush n'a toujours qu'une seule et même réponse:
l'armée! Ce qui commence à faire de ce gouvernement un quasi régime
militaire doté d'une façade parlementaire qui, au fond, traite ses
problèmes internes comme ses angoisses extérieures: à grands renforts de
bataillons. Confronté à une fronde xénophobe, notamment anti-hispano, au
sein de l'appareil politique qui réclame à grands cris l'étanchéité des
3000 km de frontières entre le "monde libre" étasunien et les
crève-la-faim du sud, Doobleyou a ainsi annoncé qu'il envisageait de
déployer l'armée pour appuyer les douaniers locaux. C'est un pas de
plus vers la militarisation interne de l’Amérique, militarisation
galopante touchant aussi bien le maintien de l'ordre que les
actions humanitaires. La
crise de l'ouragan Katrina avait d'ailleurs montré à quel point
le système américaniste était
déjà largement militarisé, et l'exemple de
La Nouvelle-Orléans fut en cela frappant, le département
de la Défense ayant d'ailleurs très finement joué le coup en se
profilant alors comme l'acteur
incontournable de la sécurité continentale aux USA dans le
domaine civil comme dans le domaine militaire.
Évoquons aussi pour terminer la
militarisation de l'espace
et
celle des
villes américaines.
Contamination
Le délire paranoïaque qui conduit actuellement les Etats-Unis à se doter
de leur fameux bouclier anti-missile va-t-il contaminer l'Europe. C'est
en tout cas ce qu'espère le cabinet de Doobleyou qui a entamé des
discussions avec ses alliés européens pour déployer des batteries de
missiles anti-missile en Europe centrale (Pologne et Tchéquie). But
officiel de la manoeuvre: contrer toutes menaces provenant... du
Moyen-Orient (SIC). C'est-à-dire de l'Iran donc, qui succède à l'Irak
dans le rôle d'ennemi public numéro un du "monde libre". Après les
accords passés récemment entre Washington, la Roumanie et la Bulgarie
pour la construction de bases US dans ses deux pays européens: à quand
l'Europe
libre?
Des nouvelles de
l'Afghanistan libérée La démocratisation à coups de flingue de
l'Afghanistan n'en finit plus de porter ses
fruits grâce à l'opération "Liberté
immuable". Bien sûr, depuis
mercredi 17 mai, des combats entre force de la coalition et rebelles ont
tout de même fait plus de 300 morts en
5 jours. Lundi, la coalition a pilonner un village, tuant 60 à 80
talibans présumés et... une vingtaine de civils. Encore un petit carnage
pour la bonne cause donc. Mais bon, tout va quand même très bien et,
selon nos sources, au moins un quartier entier
de Kaboul est désormais
presque totalement pacifié, même si une
roquette y tombe de temps en temps. Au passage, notons aussi que
de 2001 à 2005, c'est-à-dire depuis après l'intervention des libérateurs
étasuniens qui, rappelons-le, ont lancé
des frappes contre l'Afghanistan parce-que 15 des 19 kamikazes du
11Septembre étaient Saoudiens (oui enfin bref..), la production
annuelle d’héroïne est passée dans ce
pays de 7 tonnes en 2001 donc,
à 526 tonnes aujourd'hui, avec
une pointe de 582 tonnes en 2004 (chiffres annoncés début mai lors
de la 24e Conférence internationale sur la répression des stupéfiants).
De mauvaises langues persiflent que la CIA s'en donne à coeur joie pour
financer ses opérations noires,
ses prisons noires, ses transferts noirs, ses boutons noirs, comme
aux fameux temps des trafics de cocaïne qu'elle organisait depuis le
Nicaragua via les Etats-Unis pour financer notamment les Contras
dans les années '80. Mais évidemment ce sont de mauvaises
langues.
9/11: La thèse du complot n'est plus marginale aux USA
La société d’enquête de sondage Zogby a interrogé 1200 Américains sur la
question de l’attaque du 11 septembre 2001. L’enquête officielle, qui
n’a apporté aucune modification essentielle à la version officielle,
est-elle satisfaisante? 47% des sondés pensent que oui, mais 45% pensent
qu'il y a trop de questions laissées en suspend et qu'un Tribunal
international devrait réenquêter, sans écarter la possibilité que des
officiels du gouvernement US aient aidé à faciliter le succès des
attaques (les commentaires de
de defensa.org).
-
Echec étasunien A L'ONU
12/05/2006 Malgré les pressions, les bras tordus et les chantages
habituels (Washington a tenté de conditionner l'entrée de la Russie
à l'OMC au soutien de Moscou à sa ligne dure dans la crise iranienne.
Revoir aussi le
cas irakien), les Etats-Unis ont échoué à convaincre
leurs "partenaires" du Conseil de sécurité de voter l'option hystérique
contre l'Iran. Lors de la dernière réunion importante sur le sujet,
vendredi 5 mai dernier, la Chine et de la Russie se sont ainsi montrées
beaucoup plus intraitables qu'attendu dans leur rejet d'une proposition
de résolution de l’ONU placée sous le chapitre VII, c'est à dire pouvant
autoriser des sanctions et un recours à la force. Exit donc les rêves
américains de couverture onusienne pour une nouvelle ratonnade au
Moyen-Orient. Enfonçant le clou, Vladimir Poutine a déclaré mercredi
dans son discours à la Nation: «La force produit rarement le
résultat escompté et ses conséquences sont souvent plus terribles que
les menaces originelles.» Un commentaire pas piqué des vers au
moment où, en Irak, un rapport officiel fait état de plus de 1100
meurtres interconfessionnels durant le seul mois d'avril et rien qu'à
Bagdad, c'est-à-dire attestant de la guerre civile en cours dans ce pays
"démocratisé" façon US. Toujours mercredi, l'Iran a aussi obtenu le
soutien de l'Indonésie, pays musulman le plus peuplé du globe,
qui estime que le programme nucléaire iranien est «pacifique». Ne
restait plus à Washington que d'avaler la pilule, chose faite par la
gourou de la Maison-Blanche soi-même, Condoleezza Rice, qui a finalement
déclaré mercredi donc que les Occidentaux attendraient «quelques
semaines» avant de faire pression pour une résolution contraignante
à l'ONU... Et c'est désormais un scénario à la Nord-Coréenne qui
pourrait se dessiner, avec des négociations sur le long terme et des
propositions très généreuses envers Téhéran pour l'accès contrôlé à un
nucléaire civil. C'est en tout cas l'option défendue par de nombreux
européens dont les ministres des affaires étrangères de la troïka
(Allemagne, France, Grande-Bretagne) ont d'ailleurs été priés de se
remettre immédiatement au travail pour proposer une sorte d'énorme
package deal
à Téhéran. Jeudi, l'Iran s'est empressé d'annoncer qu'il était prêt à
des négociations avec les Européens.
Bien sûr, rien n'indique que Washington acceptera le package deal
en question, ni que les Etasuniens ne cherchent pas juste à noyer le
poisson, histoire de redéfinir une stratégie hors ONU pour tout de
même aboutir à une nouvelle guerre. Mais avec un fiasco irakien encore
sur les bras, le cabinet Doobleyou aura cette fois vraiment du mal à
lancer une telle opération sans risquer une crise transatlantique
majeure et/ou une
crise washingtonienne d'une ampleur inédite. Reste que rien
de peut plus être exclu de la part d'une administration américaine de
fous de guerre messianiques et d'affairistes définitivement coupés des
réalités de ce monde.
Et reste aussi l'inconnue israélienne. L'Etat hébreu a en effet toujours
poussé à les Etats-Unis à l'option militaire contre l'Iran, comme il
l'avait fait avec l'Irak. Dans une interview du Times du 5 novembre 2002
déjà («Attack
Iran the day Iraq war ends, demands Israel»), le général
Sharon demandait ainsi à la communauté internationale d'attaquer l'Iran
dès que le conflit avec l'Irak serait terminé. Le Mardi
18 février 2003, le général Sharon avait encore déclaré, à une
délégation de congressistes étasuniens, que l'Iran, la Libye et la Syrie
étaient «des Etats irresponsables et qu'ils doivent être désarmés.»
Ajoutant que «le modèle d'une attaque américaine réussie en Irak
faciliterait» ces opérations. Plus que jamais engagé dans un
intense travail de lobbyisme auprès de l'administration US pour pousser
à l'option militaire, rien ne dit que Tel-Aviv accepterait de voir
s'envoler la perspective tant espérée d'un Iran renvoyé à l'âge de
pierre. Israël, enfermé dans sa logique manichéenne, ne sera-t-il pas
tenté de jouer les alliés en rupture de ban en lançant ses propres
frappes d'ailleurs déjà
planifiées.
- Tortures US sur la sellette onusienne 06/05/2006 "Donnez-nous une liste de tous les lieux de détention secrets, y compris les navires, avec les informations détaillées sur tous les détenus. Quelles mesures ont été prises pour permettre les visites du CICR et des familles? Quelles sont les techniques d’interrogatoire utilisées à Guantanamo, en Afghanistan, en Irak et ailleurs? Qui décide qu’une personne sera soumise à la torture et de quelle manière? Assumez-vous la responsabilité des actes de tortures commis par vos propres agents en zones extra-territoriales sous votre juridiction? Sur quelles bases avez-vous autorisé des interrogatoires qui durent 20 heures d’affilée, où les détenus sont maintenus dans des positions douloureuses, isolés, aveuglés, soumis au chaud et au froid, privés de nourriture et de sommeil, déshabillés, rasés? Pourquoi avez-vous utilisé des chiens pour les effrayer, des femmes pour les interroger? Pourquoi les détenues restent-elles entravées pour l’accouchement? Pourquoi sont-elles enchaînées les unes aux autres?" Ces questions ont été posées officiellement aux Etats-Unis pour leurs agissements en Irak, à Guantanamo, en Afghanistan, dans leurs prisons secrètes, vendredi 5 mai à Genève devant le Comité de l’ONU contre la torture. Un cas de figure unique, inédit, où seules les questions comptent en fait.
Une résolution "sous le
Chapitre VII"? 04/05/2006 On apprenait mercredi 3 mai que la
France et la Grande-Bretagne avaient terminé la rédaction d'un projet de
résolution à présenter au Conseil de Sécurité des Nations Unies dans le
cadre de la "crise" iranienne. Selon les confidences d'un diplomate
français, ladite résolution se placerait sous le "Chapitre VII" de la
Charte des Nations Unies qui autorise le recours à la force. Et Paris de
souffler le chaud et le froid en affirmant son opposition à une solution
militaire, alors que son chef de la Diplomatie, Philippe Douste-Blazy,
accuse Téhéran de préparer la bombe. Reste que si une résolution
placée sous le Chapitre VII devait être approuvée par le Conseil, ce
serait le blanc seing tant espéré par les fous de guerre étasuniens pour
poursuivre, sous couvert d'une pseudo légalité, leur jeu de massacre au
Moyen-Orient.
La Russie a-t-elle
fixé son prix? Les
termes du grand marchandage entamé par les Etats-Unis pour s'assurer le
soutien des "grands" dans son projet d'écrasement de l'Iran commencent à
faire surface. Dans une même dépêche AFP du lundi 1er mai, on apprend
ainsi que Doobleyou a appelé son homologue russe, Vladimir Poutine, pour
discuter des moyens d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
Que les deux dirigeants ont "souligné l’importance d’empêcher l’Iran
d’obtenir des armes nucléaires, en particulier au Conseil de sécurité
des Nations unies". Et que M. Bush et Poutine ont aussi "réaffirmé
leur souhait de conclure prochainement les relations bilatérales
américano-russes sur l’accession de la Russie à l’OMC".
L'OTAN contre l'Iran? (sur dedefensa.org)
Cadavre militaire transatlantique sur lequel on pratique depuis 15 ans
la respiration artificielle -- surtout parce-qu'il a le
mérite de faire tourner à plein régime les industries d'armement et
d'occuper un énorme personnel occidental qui, sans cela, se retrouverait
au chômage --, l'OTAN pourrait enfin trouver une nouvelle raison d'être.
Le
sénateur républicain John Warner, président
de la commission des forces armées du Sénat des Etats-Unis, propose en
effet rien de moins que d'organiser une nouvelle guerre froide autour de
l'Iran en utilisant l'OTAN d'abord pour un blocus du pays. Pendant ce
temps-là au pays de l'Oncle Sam,
le Congrès se prononce pour la guerre et des sénateurs vont
jusqu'à menacer la Chine et la Russie.
Savoureux Washington a appelé, mardi soir, la Turquie qui masse
des troupes à la frontière du kurdistan irakien à.... "respecter la
souveraineté de l'Irak"! Venant d'une force d'occupation, le mot
vaut son pesant de barils...
Trouble-jeu à l'Est
Le secrétaire d’Etat américain, Condoleezza Rice, a signé vendredi 28
avril à Sofia un accord sur l’utilisation par les Etats-Unis de trois
bases bulgares dans le cadre du redéploiement des troupes américaines.
Mme Rice avait signé en décembre un accord similaire avec la Roumanie.
Le Pentagone envisage de redéployer dans la décennie qui vient en Europe
de l’Est et en Asie de 60'000 à 70'000 hommes, essentiellement basés
jusqu’à présent en Allemagne et en Corée du Sud.
Lâcheté européenne et enfer palestinien La scandaleuse
punition collective infligée au peuple palestinien par les élites
occidentales bien pensantes en raison de son choix démocratique fait
enfin quelques vagues. Enfin!
>>Lire la suite
- Une surprise
en octobre? (épisode II) 28/04/2006 Sur
Ria Novosti, Piotr Romanov est persuadé que la guerre entre les
Etats-Unis et l'Iran est inévitable. Il avance même une période propice
aux frappes:
l'automne, rejoignant ainsi le pronostic du néocons
Patrick J. Buchanan, pour lequel Doobleyou, au plus bas dans les
sondages, pourrait lancer une attaque contre l'Iran en octobre pour tenter
de redonner un coup de fouet au camp conservateur avant les élections de
novembre prochain. Extrait de Ria Novosti: «L'objectif immédiat des
Américains est d'obtenir des sanctions - n'importe lesquelles - contre
l'Iran, ce qui signifiera automatiquement, pour Washington, que la justice
est de son côté. Ce n'est qu'après avoir épuisé toutes les possibilités
dans ce domaine et essuyé un échec que les Etats-Unis se décideront à agir
en contournant le droit international. Les critiques ne manqueront pas,
mais, cette fois, la Maison-Blanche
aura la possibilité formelle de dire: nous avons fait tout notre possible
en vue de parvenir à une entente. Ces manoeuvres demandent aussi du temps,
ce qui suggère un délai approximatif: l'automne.»
The day after Dans cet article publié sur
Mother Jones, l'auteur s'attache à imaginer les conséquences
d'une attaque étasunienne de
l'Iran comprenant l'usage
d'ogives nucléaires,
comme prévu par le Pentagone. Et
ce, notamment sous l'angle des ripostes possibles de Téhéran. Balayant le
fantasme néocons de voir le Hezbollah libanais -- désormais parti
solidement intégré au jeu politique de son pays -- lancer des attaques
jusque sur les pelouses
de la Maison-Blanche, il évoque plus sérieusement les frappes probables
contre Israël, le blocage du détroit d'Ormuz, les frappes sur des
troupes américaines très exposées en Irak, à Oman ou au Qatar... Bref, les
conséquences du délire guerrier étasunien s'étendront cette fois bien
au-delà du pays visé. Mercredi 26 avril, l’ayatollah Ali Khamenei a
d'ailleurs averti que Téhéran riposterait avec "deux fois plus"
de force si les Etats-Unis attaquaient l'Iran. "Les Américains doivent
savoir que s’ils envahissent l'Iran, leurs intérêts dans le monde entier
seront frappés".
De son côté,
la Pravda tente d'estimer l'impact d'une telle attaque chez
chez les Kurdes, au Pakistan, en Turquie... L'impression générale qui se
dégage de ces deux essais est que vraiment, cette fois, les Etats-Unis ne
devraient pas, mais alors vraiment pas, allumer
ce pétard-là.
Le pire des scénarios déjà
intégré? «La préparation d’une véritable guerre contre
l’Iran au cours de laquelle il serait fait usage d’ogives nucléaires est
entrée dans sa phase finale. Les partenaires de la coalition qui comprend
les USA, Israël et la Turquie sont «dans un état de préparation avancé».
Divers exercices militaires sont effectués depuis le début de 2005. De
leur côté, les forces armées iraniennes se sont livrées, en décembre, à
d’importantes manœuvres dans le golfe Persique en prévision d’une attaque
soutenue par les Etats-Unis.» Dans
cet article de Michel Chossudovsy, professeur
d’économie à l’Université d’Ottawa et directeur du Center for Research on
Globalization, les
jeux sont faits et toute l'élite occidentale, européenne comprise, est en
fait complice de la ratonnade annoncée. Chossudovsy n'a jamais fait dans
la dentelle et reste ici fidèle à sa ligne. Reste que son article est
relativement bien documenté.
La France couchée? Un diplomate français de haut rang a
déclaré selon
France2 que la France souhaitait que la résolution de l'ONU
concernant l'Iran soit placée sous le chapitre VII de la Charte, qui
autorise le recours à la force...
Consternation occidentale L’International Herald
Tribune publie deux articles (>>1
///
>>2)
dans lesquels sept grands de la politique étrangère occidentale tente de
raisonner une administration étasunienne plus que jamais enfermée sa
bulle.
Fiasco afghan, fiasco irakien, fiasco partout Propager
la démocratie à coups de flingues, de Faucheuses
de marguerite et autres «mother
of all bombs» ne va pas de soit. Les esprits les plus humbles en
perçoivent immédiatement la contradiction intrinsèque. Et pourtant. En
Irak, l'armée américaine vit en état de siège, bunkerisée au milieu d'une
guerre civile qui ne dit pas son nom. Et
en Afghanistan? Et bien une forme de démocratie militarisée s'est enfin
étendue à...
quelques quartiers de Kaboul. Au
fait, plus de 150'000 civils ont
été massacrés en 5 ans par les forces du monde libre dans ces deux pays au
nom de la démocratie. Sûr que ça va faire avancer la cause.
Petite histoire de crédibilité Ulcérée par le refus
iranien de se plier aux exigences onusiennes de cesser des activités
d'enrichissement pourtant autorisée par le TNP, la secrétaire d’Etat
étasunienne Condoleezza Rice, a déclaré jeudi à Sofia: «Les Etats-Unis
sont de l’avis que pour être crédible le Conseil de sécurité doit
évidemment agir.» Le gourou de la Maison-Blanche a ensuite affirmé,
sans pouffer de rire, que le Conseil de sécurité «ne pouvait pas voir
sa parole et sa volonté tout simplement ignorées par un Etat membre».
Lorsque l'on songe aux dizaines de résolutions du Conseil de sécurité tout
bonnement ignorées par Israël, l'argument vaut son pesant de bain de sang.
Attaque US/GB
de l'Iran prévue avant 2003 Le projet TIRANNT (pour
Theater Iran Near Term:
théâtre iranien à l'approche de son échéance),
est un plan
américain pour une opération en Iran. Au programme: attaques
au missile, invasion terrestre et déploiement naval autour du détroit
d'Ormuz... Mais bien sûr, c'était avant le bourbier irakien...
Des paroles de
faucons à retenir La cheffe de la diplomatie américaine,
Condoleezza Rice, a fait un pas de plus pour justifier la ratonnade
"préventive" annoncée en affirmant que si la crise iranienne ne pouvait
être réglée dans le cadre des Nations unies, les Etats-Unis étaient
parfaitement capables, si nécessaire, d’agir militairement. «Le droit
à l’autodéfense ne nécessite pas une résolution du Conseil de sécurité de
l’Onu», a déclaré le gourou de la Maison-Blanche. Bien sûr, bien sûr.
Sauf que le chef des services de renseignement américains, le donc bien
informé John
Negroponte, a déclaré jeudi 20 avril au National Press Club à
Washington: «Nous pensons qu’il faut encore un certain nombre
d’années avant qu’ils (les Iraniens) puissent avoir assez de
matière fissile pour disposer d’une arme nucléaire. Peut-être au cours de
la prochaine décennie.
Aussi je pense qu’il est important que cette question soit mise
en perspective.» Venant d'un faucon
de l'administration Bush, l'estimation vaut son pesant de barils.
-Les choses
se précisent
15/04/2006 Dans le New Yorker
du lundi 10 avril, Seymour Hersh (dont un
précédent article faisait déjà autorité sur la question), a
publié un
nouvel article (>>ce
qu'en pense Dedefensa) sur les préparatifs
militaires US en vue d'une attaque de l'Iran. Le
Pentagone a ainsi prévu
dans ses scénarios une campagne
de bombardement massive comprenant l’utilisation d’armes nucléaires
tactiques antibunkers de type B61-11 pour détruire la principale unité
de production nucléaire iranienne située à Natanz.
Inutile de dire que l'article de Hersh, relayé par de nombreux médias, a
fait l'effet d'une bombe jusque chez les mollahs. La réponse du berger à
la bergère ne s'est toutefois pas faite attendre et, dès le lendemain, le
chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA),
Gholamreza Aghazadeh, annonçait que l'Iran avait "réussi à
enrichir de l’uranium à 3,5%", sur quoi le président iranien
Ahmadinejad claironnait: "L'Iran
a rejoint les pays nucléaires". Comme l'a fait
remarquer l’ex-président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani, l’expérience
a été réalisée avec un assemblage de 164 centrifugeuses. Un nombre
largement insuffisant pour produire l’uranium hautement enrichi, à
hauteur de 90%, nécessaire à l’arme suprême. Mais qu'importe, tout cela
est du pain béni pour l'équipe à Doobleyou. Mercredi, le secrétaire
d’Etat adjoint chargé de la non prolifération nucléaire, Stephen
Rademaker, s'est empressé d'affirmer sans sourciller que l’Iran était "capable
de fabriquer une bombe nucléaire d’ici une quinzaine de mois" (3
ans selon les Israéliens). Une déclaration qui fixe en quelques sorte
pour la première fois une date butoir à la crise iranienne. Date qu'il
convient aussi de mettre en perspective avec les déclarations du néocons
Patrick J. Buchanan pour lequel Doobleyou, au plus bas dans
les sondages, pourrait lancer une attaque contre l'Iran en octobre pour
tenter de redonner un coup de fouet au camp conservateur avant les
élections de novembre prochain. De son côté, Condolezza Rice fait
actuellement le forcing à l'ONU pour qu'il adopte une résolution sur
l'Iran en vertu du «Chapitre Sept» de la charte des Nations unies, qui
prévoit notamment l'usage de la force.
Evidemment, L'Iran n'est pas l'Irak, et le chef des Gardiens de
la révolution iraniens, le général Yahya Rahim Safavi, a d'ailleurs
assez bien pointé la différence vendredi: «Nous surveillons
étroitement les forces américaines dans la région et nous leur
conseillons de ne pas mettre en danger la sécurité de la région en
attaquant l'Iran. (...) Les Américains savent mieux que quiconque
que leurs forces dans la région et en Irak sont vulnérables. Je leur
conseille de ne pas commettre une erreur stratégique. (...)
Je leur conseille d'abord de sortir du bourbier irakien avant de
s'engager dans un bourbier encore plus grand. L'Iran n'est ni l'Irak, ni
l'Afghanistan. Nos forces armées sont puissantes. Vous pouvez commencer
une guerre mais ce n'est pas vous qui la terminerez.» A noter que
l'Iran a étalé début avril, lors de manœuvres militaires dans le Golfe,
toute une série de nouveaux missiles modernes en prévision d'une attaque
contre les installations nucléaires iraniennes.
La révolte
des généraux Au plan intérieur, la situation pour
l'équipe Doobleyou n'est pas idéale non plus.
Cinq
généraux à la retraite ont accusé le secrétaire à la défense
Donald Rumsfeld d'être responsable des erreurs commises en Irak,
lui reprochent son arrogance et l'appellent à démissionner. Il
s'agit du général Paul Eaton, qui
accuse le secrétaire à la défense d'être «incompétent sur les plans
stratégique, opérationnel et tactique» et d'être «plus que
quiconque» responsable des difficultés américaines en Irak; du
général Anthony Zinni,
pour qui «une série d'erreurs désastreuses» ont été
commises en Irak; du général
Greg Newbold, qui a appelé les
militaires encore dans l'armée à exprimer publiquement leurs désaccords;
du général John Batiste, qui estime qu'«il nous faut un dirigeant
qui comprenne le travail d'équipe», et du général John Riggs.
Comme le relève
l'indispensable
De Defensa.org,
cette révolte des généraux a ceci de particulier qu’elle ne comprend
aucun général de l’USAF et aucun amiral. C'est que l'USAF rêve de voir
se déclencher une attaque de l'Iran dans laquelle on lui a déjà promis
le beau rôle puisque la ratonnade sera, cette fois, exclusivement
aérienne. Une occasion en or pour faire la promotion de son F-22 et
booster le carnet de commandes de l'appareil?
-
ASSOURDISSANTS TAMBOURs DE GUERRE
20/03/2006 Malgré l'écran de fumée d'une guerre contre le
terrorisme plus artificielle que jamais (lire ci-dessous),
l'inénarrable Doobleyou n'arrive plus à freiner sa descente aux enfers
dans les sondages. Avec à peine plus de 30% d'opinions favorables,
il se retrouve au niveau d'un Nixon au lendemain du Watergate.
C'est un cadavre politique à qui il reste pourtant 32 mois de
mandat. A Washington, chacun (démocrates mais aussi
républicains dans une large mesure) attend désormais avec fatalisme la
fin de ce cauchemar. Doobleyou
n'a donc
plus rien à perdre. Figé
dans la posture d'un cabinet de guerre faute de véritable
programme politique, incapable
d'évoluer,
l'équipe de Doobleyou se retrouve ainsi
piégé dans un système dépourvu d'alternative et
qui impose de ce fait une
surenchère constante. Et c'est là
qu'intervient, après Saddam, un nouvel ennemi providentiel sous les
traits d'un Ahmadinejad plus vrai que nature dans le rôle du
grand méchant ennemi de la Démocratie,
de la Liberté, de l'Occident et du
Texas. Et comme c'est dans les
vieilles marmites
que l'on fait la bonne soupe,
revoilà donc la rengaine
des
armes de destruction massive en Irak,
version iranienne et nucléaire cette fois. La collusion Iran - Al-Qaïda
n'a pas encore été avancée mais cela ne saurait tarder, les accusations
répétées de soutien iranien à la résistance irakienne ne voulant pas
dire autre-chose dans l'esprit des néocons. Quant
à la véritable nature du dossier nucléaire iranien, nul
besoin du moindre début de preuve de quoi que ce soit puisque,
bien entendu, seule l'intention que l'on prête à l'ennemi désigné compte
désormais,
stratégie de guerre préventive réaffirmée
oblige.
Bien sûr, les menaces étasuniennes à l'égard de l'Iran passent auprès de
nombreux analystes comme la simple expression d'une stratégie du fou
visant à forcer la République des mollah
à se coucher, les européens puis la fameuse "communauté
internationale" jouant le rôle du gentil policier qui tentent de
contenir l'hystérique de service.
Plusieurs facteurs rendent toutefois aujourd'hui vraisemblable et
peut-être même probable une intervention américaine (sous forme de
frappes aériennes limitées évidemment,
le bourbier irakien ayant définitivement démontré l'incompétence au sol
de l'armée américaine et excluant donc
toute intervention terrestre).
1. Des rumeurs
persistantes font état de l'ouverture
prochaine à Téhéran de L'Oil
Iranian Bourse, la première Bourse pétrolière en Euros (>>1 ///
>>2
///
>>3
///
>>4). Une Bourse ouverte
à tous les producteurs de pétrole de la région, ce qui marquerait la fin
du monopole du dollar sur le
marché mondial du pétrole. Le résultat immédiat serait de nature à
bouleverser le marché des devises notamment. Les Etasuniens sont
évidemment prêts à tout pour contrer ce type d'initiative.
2. Il existe un réel danger de voir Israël répéter
l'opération Oziraq (le 7 juin 1981, les Israéliens avaient détruit
lors d'un raid le réacteur nucléaire irakien Osiraq), version iranienne)
(cf.
préparatifs israéliens), l'Etat hébreu jouant ainsi les alliés
en rupture de ban, ce qui entraînerait les Etats-Unis dans une escalade
moins maîtrisable que s'ils contrôlent l'ensemble de l'opération de
frappes ciblées (des frappes israéliennes pourraient provoquer une union
sacrée musulmane, alors que des frappes américaines contre un Etat
chiite pourrait laisser les sunnites relativement de marbre). Les
derniers signaux qui plaident en faveur de cette thèse sont les
déclarations inhabituelles de Doobleyou lundi
20 mars, qui a prévenu la République islamique qu’il "emploierait
la force s’il fallait défendre son allié Israël". Des
déclarations clairement destinée à calmer l'Etat hébreu que l'on suppose
donc en train de faire monter la pression sur Washington dans son
plaidoyer incessant pour l'option militaire.
3.
La seule façon pour les Etats-Unis de se sortir du bourbier
irakien sans passer sous les fourches caudines, c'est-à-dire sans avouer
une défaite évidente pour tout le monde sauf pour eux, serait de trouver
une justification stratégique, donc noble, à un tel retrait. Qui
s'appellerait alors un "redéploiement stratégique". Ce que
permettrait une attaque de l'Iran.
4. Les néocons ont toujours eu l'intention de remodeler l'entier
du Moyen-Orient (Pat
Buchanan /// Boston Globe),
et pas seulement l'Irak (en gros, la stratégie américaine vise à
sécuriser le Grand-Moyen-Orient pour y développer un ensemble économique
cohérent, c'est à dire soumis à la dictature des marchés et des
multinationales). L'Iran et la Syrie sont les dernières cibles à
abattre au Moyen-Orient et 32 mois, c'est peu pour ce faire. Le temps
presse donc.
Relevons
aussi accessoirement que, placé frauduleusement à la tête de "la
plus grande démocratie du monde" par le complexe militaro-industriel, Doobleyou
se doit aussi de mettre à profit les derniers mois de son dernier
mandat pour faire engranger un maximum de deniers à ses
commanditaires/bailleurs de fonds. D'autant qu'au train où vont les
choses, une mesure d'impeachment, bien qu'improbable au vu de l'état de
somnolence démocrate, n'est toutefois pas à écarter complètement.
Une guerre contre l'Iran aurait l'avantage de créer un nouvel écran de
fumée autour du Capitole, tout en faisant tourner à plein régime les
usines d'armement des copains et en faisant exploser à nouveau le prix
du baril de pétrole.
L'Islamisme: juste un ennemi de transition
21/01/2006
Les idéologues
du néolibéralisme ne conçoivent les êtres humains que comme des entités
économiques et, s'ils déplorent les conséquences de la pauvreté dans le
monde, c'est de n'y voir qu'une masse inerte de consommateurs potentiels, un
énorme marché inexploité. A les en croire, la finalité deleur
religion serait donc de permettre aux 4 milliards de
laissés-pour-compte de la planète d'accéder peu à peu au nirvana consumériste.
Grâce évidemment à la conversion de tous à la sacro-sainte démocratie libérale,
c'est-à-dire à la dictature des marchés, selon le mot d'Hans Tietmeier,
président de la Bundesbank allemande. Ce serait alors le bonheur pour tous et
La Fin de l'Histoire façon Fukuyama, les démocraties libérales n'étant
pas sensées se faire la guerre. Vaste et noble programme. Soit.
Sauf que l'on sait aujourd'hui que, si chaque être humain voulait
prétendre au niveau de vie des Français ou des Belges, ce serait les ressources
naturelles de deux ou trois planètes qui seraient nécessaires. A celui des
Américains? Ce sont les richesses de 5 planètes qu'il faudrait aligner. Dès
lors, avec quelles ressources naturelles les chantres de la dérégulation
comptent-ils réaliser l'american dream de milliards de consommateurs
chinois, indiens, latino-américains et africains toujours dans l'attente de leur
part du gâteau?
On le devine, le délire consumériste occidental: J'achète
donc je suis, bâtit sur les énergies fossiles et les produits jetables, ne
leur profitera pas. Pour la simple et bonne raison que la chose n'est tout
simplement pas possible, faute de ressources naturelles justement. Dans son
manifeste
Guerre et Mensonge, terrorisme d'Etat
américain le journaliste et écrivain Giullieto Chiesa estime
qu'il est même nécessaire que la pauvreté la plus crasse continue à dévaster
l'Afrique, que l'écrasante majorité des Indiens restent des miséreux et que si
l'Amérique latine continue de se développer, ce soit d'abord dans ses
favelas. Ne serait-ce que pour préserver le niveau de vie occidental bien sûr,
et plus singulièrement celui, non négociable comme on le sait, des
États-Unis. Surtout à l'heure où l'on estime que le déclin de la production de
pétrole commencera à
l'horizon 2007. Tout ce
remue-ménage une guerre pour les ressources?
Washington aurait bien intégré le problème et, dit en substance
l'intellectuel italien, la stratégie américaine de ces dernières années viserait
notamment à contrôler les ressources naturelles de la planète. D'abord en
occupant la région du Golfe d'abord aux travers de deux guerres montées de
toutes pièces (épisode 1
et épisode 2). Ensuite
en se ruant sur l'Asie centrale, où bat le coeur énergétique de la planète, à la
faveur du 11 septembre,
casus belli de la si
pratique guerre contre le terrorisme, contre l'islamisme donc. Enfin,
pourrait-on ajouter, en poussant à l'intégration des anciennes
républiques soviétiques dans l'Europe tout en concluant avec elles des pactes de
défense, scénario visant à conserver le contrôle de l’Europe et à ouvrir
éventuellement un corridor sur le pétrole de la Caspienne. Rien de bien nouveau
ici. (D'ailleurs, les grandes lignes de cette stratégie avaient été
développées dès 1992, dans le fameux Defence Policy Guidance (DPG) (>>Asia
Times /
CIRPES
/
Monde Diplomatique),
par l'ex-numéro deux du Pentagone et
nouveau président de la Banque Mondiale, Paul Wolfowitz notamment. Un texte
censé déterminer les grands axes de la stratégie américaine pour le 21e siècle
et où il était question d'assurer à long terme la domination militaire
américaine sur l'«Eurasie» et d'empêcher la naissance de toute autre
superpuissance, par l'ex-numéro deux du Pentagone et nouveau président de la
Banque Mondiale, Paul Wolfowitz notamment.)
Mais Giullietto Chiesa va plus loin. Pour lui, l'islamisme n'est en fait
qu'un ennemi de transition pour les Etats-Unis, ennemi aussi spectaculaire en
terme médiatique (c'est à dire ce qui importe) qu'il est insignifiant en terme
de potentiel de nuisance. Ennemi hollywoodien donc, virtuel,
qui offre surtout à Washington un alibi permanent pour repositionner ses troupes
et, surtout, mettre les bouchées doubles en matière de développement d'armement,
de budget militaire. Pour se préparer à affronter qui? Certainement pas Ben
Laden, terré depuis des lustres dans l'humidité de grottes pakistanaises, ni une
Europe pour l'essentiel aux ordres, encore moins une Russie redevenue
elle-même pays en voie de développement. Selon Giulietto Chiesa, les
Etats-Unis se prépare en fait à faire face à la seule puissance dont l'essor est
une menace pour l'american way of life: la Chine. Il faut dire que
l'Empire du Milieu consomment déjà actuellement deux fois plus de viande que les
Américains et plus de deux fois plus d'acier. Et si la Chine continue sur sa
lancée, d'ici 2031 ses 1,45 milliard d'habitants prévus consommeront
l'équivalent des deux tiers de l'actuelle production mondiale de céréales, et
plus du double de l'actuelle production mondiale de papier (cf. Lester
Brown, (>>1 ///
>>2). Ils absorberont en outre les 60% de la production mondiale de
pétrole.
Perspective inacceptable pour
Washington!
Objectif
obligatoire pour Pékin.
Tous les ingrédients sont
donc là, nourrissant une nouvelle
course aux armements qui, bien que discrète et occultée par le
micro-militarisme théâtral étasunien
contre le monde arabo-musulman, rappelle les pires
heure de la guerre froide. Fin décembre 2005, le ministre japonais des
Affaires étrangères, Taro Aso,
déclarait: «La Chine est un pays voisin qui a un milliard
d’habitants et qui possède des bombes nucléaires et dont les dépenses
militaires, tout sauf transparentes, connaissent une hausse à deux chiffres
depuis dix-sept années consécutives.»
Voilà pour ce qui concerne les
grandes manœuvres.
Concernant la zone
déjà placée sous la dictature des marchés,
c'est à dire le Nord-occidental-riche-et-blanc, l'analyse
de Giulietto Chiesa va, là aussi, droit
au but. Chacun de nous le constate, les entreprises
de ce côté-ci du mur ne
cessent pas de délocaliser, de robotiser, de rogner sur les salaires, de
casser les acquis sociaux bref, de tout mettre en oeuvre pour produire à moindre
coup, décupler les bénéfices et satisfaire ainsi l'appétit toujours plus vorace
de patrons-actionnaires itinérants. Mais, ce faisant, elles illustrent l'un des
paradoxes les plus anciens du capitalisme, à savoir qu'il tend naturellement,
dans sa course effrénée au profit, à priver une partie sans cesse
grandissante de la population des moyens de consommer, d'acheter et
donc de huiler les rouages de la machine. C'est le syndrome du scorpion, qui
fini par s'injecter lui-même son propre venin. Jamais
les richesses du monde n'ont ainsi été concentrées dans les mains d'un nombre si
restreint d'oligarques de tous les pays. Pour Giulietto Chiesa,
il ne faut pas espérer que le système se réforme de lui-même pour freiner une
paupérisation qui pourtant le dessert. Il rappelle
plutôt qu'aux États-Unis
comme en Amérique Latine d'ailleurs,
des quartiers ou même des villes entières sont
désormais dévolus aux riches,
bunkerisés
qu'ils sont avec un seul accès très bien gardé, physiquement
inaccessibles donc à la populace. Une tendance
appelée à se généraliser selon le journaliste, qui prophétise en substance que,
demain, une élite habitera le monde dans ses villes fortifiées, protégées par
des milices privées aujourd'hui déjà en plein essor, et contre les remparts
desquels pourront toujours venir s'écraser les crève-la-faim de tous les tiers
et quarts-monde de la planète.
Pas gai tout ça!
La bunkérisation du Nord progresse, merci
Protégée par la méditerranée, l'Europe
n'a eu besoin d'ériger ses nouveaux remparts anti-crève-la-faim que dans quelque
enclaves au nord du Maroc. Outre-atlantique, la chose est différente puisque le
riche pays de l'Oncle Sam à une frontière de 3200 km avec Sud pauvre. Qu'à cela
ne tienne, dimanche 8 janvier dernier, la Chambre des représentants américain a
adopté un projet de loi sur la répression de l'immigration clandestine qui
prévoit d'ériger un une double barrière métallique haute de 4,5 mètres, jalonnée
de miradors et de caméras sophistiquées tout au long d'un d'un tiers de sa
frontière sud. Le Sénat et le président l'inénarrable Doobleyou doivent encore
avaliser le texte.
Irakisation de l'Afghanistan? Au
lendemain de l'assassinat d'un diplomate canadien, 24 personnes,
pour la plupart des civils, ont été tuées dans deux attentats-suicides
dans la province de Kandahar, au sud de l'Afghanistan
lundi. Une personne à
moto s'est fait exploser dans le bazar,
selon les premiers éléments. Depuis quatre mois, une soixantaine de personnes
ont été tuées dans une vingtaine d'attentats touchant de plus en plus des
civils. Il semblerait que les rebelles afghans soient en train d'opérer une
réorientation vers une stratégie de terreur sur le modèle irakien. Après le
bourbier
irakien, le bourbier afghan?
Une guerre à 1000 milliards La guerre en Irak pourrait
coûter entre mille et deux mille milliards de dollars aux
États-Unis, selon une étude co-dirigée
par Joseph Sitglitz, prix Nobel de l'économie 2001. L'étude, rendue publique
lundi, contredit les estimations officielles du coût du conflit en Irak, qui ne
prennent pas en considération des dépenses-clé susceptibles d'affecter le budget
américain pendant des années.
Chirac
et le nucléaire français
Dans un spectaculaire discours prononcé jeudi sur le sous-marin Le Vigilant,
Jacques Chirac a élargi le champ de la doctrine nucléaire de la France. Il a dit
envisager des ripostes aux Etats pratiquant le terrorisme ou des frappes en cas
de menaces sur ses alliés ou ses approvisionnements stratégiques.
Le point de vue de de defensa.
Stratégie délibérée de torture
Les Etats-Unis de Doobleyou ont développé une stratégie délibérée de torture
pendant les interrogatoires des suspects de terrorisme, affirme Human Rights
Watch (HRW) dans son rapport annuel sur le traitement des prisonniers, publié
cette semaine.
Tel-Aviv en remet une couche Débarrassé
de la menace irakienne et très impatient de voir la Syrie et l'Iran renvoyés à
l'âge de pierre, l'Etat hébreu ne fait plus dans la dentelle. Vendredi, il a ni
plus ni moins accusé l'Iran et la Syrie d'être directement impliqués dans
l'attentat suicide qui a fait 19 blessés hier à Tel-Aviv. "L'attentat a été
financé par Téhéran, planifié en Syrie et perpétré par des Palestiniens", a
déclaré le ministre israélien de la défense, Shaoul Mofaz. Rappelons que depuis
deux ans déjà, le gouvernement israélien fait le forcing pour que la Syrie et
l'Iran soient inscrits au tableau de chasse étasunien: «l'Irak a peut-être
transféré en Syrie des missiles et des armes de destruction massive», avait
ainsi affirmé, lundi 31 mars 2003, le général Kuperwasser, chef du département
recherche du renseignement militaire, devant la commission des Affaires
étrangères et de la Défense de la Knesset (parlement), a indiqué la radio.
Mardi 18 février 2003, c'est le général Sharon qui avait déclaré, à une
délégation de congressistes étasuniens, que l'Iran, la Libye et la Syrie étaient
«des Etats irresponsables et qu'ils doivent être désarmés.» Ajoutant que
«le modèle d'une attaque américaine réussie en Irak faciliterait» ces
opérations. Dimanche 19 janvier 2003, Benjamin Netanyahou avait, quant à lui,
affirmé, sur la chaîne de télévision américaine CNN, qu'il
n'y avait «aucun
doute que l'Irak a transféré des armes en Syrie».
Selon lui, «il s'agit d'armements que l'Irak a jugés suffisamment importants
pour les transférer en Syrie, soit parce qu'il ne veut pas qu'ils soient
découverts, soit parce qu'il veut les garder en réserve». Le général
Sharon y était allé du même refrain le 24 décembre 2002, affirmant disposer
d'informations selon lesquelles l'Irak a transféré récemment des armes non
conventionnelles en Syrie. «Il y a des informations que nous vérifions. Mais
nous sommes sûrs que l'Irak a récemment transféré des armes chimique ou
biologiques en Syrie», avait affirmé M. Sharon à la seconde chaîne privée de
la télévision israélienne. Dans la foulée, Sharon avait aussi affirmé sans
sourciller que «des experts et des savants irakiens travaillent dans
l'industrie nucléaire en Libye». Enfin, dans une interview du 5 novembre
2002, dans le Times, le général Sharon, «a man of peace» selon le
bon mot du texan de Washington, demandait déjà à la communauté internationale d'attaquer
l'Iran dès que le conflit avec l'Irak serait terminé.