le  brics, obama, medvedev et netanyahu

30/03/2012 L’année 2012 ne verra sans doute pas la fin des temps que l’on prête au calendrier Maya, mais elle marquera sans conteste la fin officielle de l’hégémonie du Bloc atlantiste au profit de l’avènement du BRICs. Quant à Obama, il nage toujours en eaux troubles et lâche imprudemment des petites phrases aussi révélatrices que potentiellement lourdes de conséquences.

Le BRICs décomplexé
Le quatrième Sommet des dirigeants des pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s'est achevé par une «Déclaration de Delhi» qui le consacre définitivement comme une nouvelle force politique, un contre-pouvoir absolu du Bloc atlantiste. C’est la fin officielle d’un monde unipolaire où l’hyper-Titanic occidental se sera définitivement épuisé dans sa quête hystérique de puissance et de domination.
Coopération financière accrue ; position commune sur la gouvernance mondiale ; front uni sur l’Iran et la Syrie ; exigences renouvelées quant à la réforme de la Banque mondiale et du FMI : le ton est ferme, les idées claires, l’unité complète, la force évidente.
Il faut dire que le BRICs dispose de deux sièges sur cinq au Conseil de Sécurité de l’ONU, et que ses membres représentent aujourd'hui 40% de la population mondiale, 40% des réserves monétaires et 30% de la croissance mondiale.

Obama prisonnier
Autre évènement majeur de ce riche mois de mars : la désormais fameuse discussion entre Obama et Medvedev, captée à leur insu par un micro resté ouvert. Dans ce bref échange, Glamour-BHO demande à Medvedev de dire à Poutine de lui lâcher du lest sur le dossier du bouclier anti-missiles. Il explique au futur ex-président russe qu'il disposera d'une plus grande flexibilité une fois qu'il aura été réélu : «C'est ma dernière élection, assène BHO. Après mon élection, j'aurai plus de flexibilité
Anecdotique ?
Bien plus que cela !
En deux phrases, Obama nous dit beaucoup.
D’abord, Glamour-BHO confirme implicitement qu’il est prisonnier d’un complexe militaro-industriel qu’il ne contrôle pas en tant que président, et dont il ne peut pas contrarier les programmes en tant que candidat.
Ensuite, implicitement toujours, il avoue comprendre l’hostilité russe à ce projet de bouclier anti-missiles, puisqu’il entend bien se montrer plus «flexible» par la suite. Ce faisant, il jette le doute sur le bien fondé d’un des programmes les plus importants jamais lancés par les Etats-Unis en matière de sécurité nationale.

Angoisse sioniste
Cette gaffe pourrait aussi avoir des conséquences assez inattendues sur un autre front.
Car du côté de l’entité sioniste, on a vite fait d’en déduire, à juste titre à notre avis, que si BHO était en passe de faire des concessions aux Russes sur le bouclier anti-missiles une fois réélu, il est probable qu’il se montre également beaucoup plus coulant avec Téhéran sur le dossier du nucléaire iranien.
Le cabinet de parano-Netanyahu se trouve ainsi brutalement confirmé dans son avis que la ligne dure actuellement suivie par la Maison-Blanche vis-à-vis de l’Iran n’est qu’un calcul électoral visant à se ménager le vote juif.
Dès lors, il est clair que si l’entité sioniste envisage réellement de déclencher une guerre contre l’Iran, elle sera fortement tentée de le faire avant l’élection présidentiel US puisqu’en tant que candidat dépendant du vote juif, Obama serait alors contraint de couvrir son allié en rupture de ban.