Houla, le casus belli qui se voulait indiscutable
31/05/2012 Vendredi 25 mai dernier, une centaine de personnes, pour moitié des
enfants, étaient massacrés à Houla. Brutalement tiré de la torpeur résignée qui
l’avait gagné sur le dossier syrien, voilà notre vertueux bloc atlantiste
reparti comme un seul homme à l’offensive, accusant sans preuves Bachar el-Assad
du carnage dans un réflexe pavlovien, rêvant à mots à peine couverts d’un bon
petit lynchage à
Dépendante d’une unique source d’information sur
Fausses photos…
Pour rendre le casus belli indiscutable aux yeux d’une opinion publique
manipulée comme jamais dans ce dossier, on a même été jusqu’à publier de
fausses photos. Et ce fut bien sûr la valse des éditos
sermonnant
courageusement
Dans un grand élan d’hystérie programmée, la plupart des capitales occidentales
ont aussi expulsé les ambassadeurs syriens. On a même été exhumer le bouffon en
chef du parti des salonards parisiens
(bien silencieux depuis le fiasco libyen) pour appeler à une nouvelle guerre
humanitaire qui, vraiment, ne peut décidément plus attendre.
Hystérie donc à tous les étages du Bloc, cela alors même que personne, près
d’une semaine après les faits, n’a encore la moindre idée de qui a véritablement
perpétré le carnage.
…et vraies questions
Or dans le «merdier» syrien, le doute n’est pas seulement permis,
il s’impose.
Sans rien nier du caractère totalitaire et brutal du régime syrien, ni de la
nécessité de sa disparition au terme d’un processus de transition politique
non-violent (les Tunisiens et les Egyptiens ont montré que c’était possible, mais il
faut reconnaître que la militarisation de la rébellion syrienne, encouragée par
le Bloc atlantiste, a considérablement compliqué la donne), nous dirions
qu’il est très peu probable, et même fort peu vraisemblable, que ce massacre lui
soit imputable.
En effet, comme toujours en pareil cas, il faut en revenir à la question
première et dernière : à qui profite le
crime ?
Et on en conviendra facilement : ce crime ne profite certainement pas au régime
puisqu’il donne des tonnes de grains à moudre aux partisans atlantistes du
regime change et des vertueuses frappes du non moins vertueux OTAN.
Et puis il faut aussi vouloir se souvenir.
Se souvenir que les montages et les massacres «sous faux drapeau» sont l’un des grands classiques des
casus belli dans la longue histoire des guerres qui ont ensanglanté le
monde, et plus singulièrement dans l’histoire des
casus belli invoqués par le bloc atlantiste pour ses dernières ratonnades.
Certains n’hésitent pas aujourd’hui à désigner les
escadrons de la mort de l’OTAN comme responsables du forfait.
Les vertus de l’inconnaissance
Quoi qu’il en soit, nous retiendrons surtout que la seule chose dont nous
sommes sûrs quant au massacre de Houla, c’est que personne ne sait rien ni de
ses commanditaires, ni de ses exécutants : les fameux Chabiha, la so called
Armée syrienne libre, des groupuscules jihadistes téléguidés, des commandos
d’assassins pilotés par l’OTAN ? Tout est absolument possible.
Et à ce stade, nous ne pouvons donc que nous prévaloir des vertus de
l’inconnaissance absolue de la chose, pour constater simplement que la machine
de guerre du Bloc atlantiste s’est saisie du carnage de Houla pour faire avancer
sa «cause», en tranchant la question de la responsabilité du crime sans aucune
preuve, et sans le moindre souci d’en avoir.
Le Bloc veut
son
regime change, veut
sa victoire d’étape syrienne sur la route de Téhéran, quitte à plonger
définitivement le pays, et peut-être la région, dans le plus abominable des
bains de sang.
Rien d’autre ne compte.
Pour l’heure,
Mais
Et bien sûr, comme nous l’assène heure après heure la presse-Système,