Scoop :
En
Israël, nombreux sont les
opposants à un renversement de Kadhafi.
Le maître de Tripoli est certes un parfait taré, mais un taré contrôlable du
point de vue israélien, et il est clair que Tel Aviv craint de voir le pouvoir
libyen échoir in
fine en
mains islamistes. Le calcul peut surprendre de prime abord, mais il est somme
toute assez conforme au point de vue israélien depuis le début du printemps
arabe. On se souvient ainsi qu’à l’heure de la révolution égyptienne, Israël et
ses porte-parole
de la Rive Gauche parisienne n’avaient
rien caché de l’angoisse que suscitait chez eux l’éventualité d’un renversement
du tyran Moubarak. En Syrie aussi, au-delà des gesticulations, l’Etat hébreu a
toujours suivi le même raisonnement en soutenant le régime alaouite de Bachar
el-Assad, de crainte de lui voir succéder un pouvoir sunnite, donc
potentiellement islamiste pour Tel-Aviv.
Reste à savoir jusqu’où vont les manœuvres de
l’Etat hébreu pour casser le printemps arabe ?
Il y a une semaine, une source diplomatique
française en poste à Beyrouth informait ainsientrefilets.com que
de hauts responsables libanais lui avaient fait état de «livraison
de missiles guidés par Tel Aviv à Kadhafi». Récemment,
une autre source est venue corroborer cette information: «Un point
d’inflexion dans l’évolution de la révolution libyenne est survenu autour du 3
mars 2011. L’avance des insurgés depuis la ville de Benghazi vers l’ouest du
pays arrivée à près d’une centaine de kilomètres de Tripoli a été arrêtée net.
Elle a correspondu à la visite de 24 heures effectuée par l’un des fils du
dictateur à Tel Aviv. Il y est allé demander au régime sioniste de lui fournir
un matériel anti-émeute sophistiqué, un équipement d’observation nocturne et des
images satellitaires de son propre pays. De même, il a négocié un appui
logistique au travers des différentes sociétés militaires privées dans
lesquelles se reconvertissent très volontiers les anciens officiers de l’armée
d’occupation. (…) Immédiatement après cette visite éclair, un avion rempli
d’experts militaires israéliens a atterri à l’aéroport de Tripoli.»
Parallèlement à cela, d’autres informations, recensées
ici, ou encore
ici, et ici
en français, ont récemment fait état du recrutement de
mercenaires africains, par une compagnie israélienne, pour venir en aide à
Kadhafi. Un recrutement apparemment effectué avec l’aval des plus hauts
responsables israéliens.
Il semble donc que la sale guerre israélienne
contre le printemps arabe soit bel et bien une réalité faite de feu et de sang.
Et ce n’est pas le moins savoureux des paradoxes
que de constater que, ce faisant, Israël combat aujourd’hui, armes à la main
pour ainsi dire, ses amis Sarko et BHO coalisés contre Kadhafi.
On en rirait presque.
Presque.