Les 99% contre les marchés
11/11/11
«Les marchés ont tranché… » ;
«Les marchés ont salué…» ; «Les
marchés ont sanctionné…» ; «Les
marchés, les marchés, les marchés…» Depuis quelques années, au fur et à
mesure de l’accélération du déclin du Système, les «marchés» sont apparus comme la référence ultime des commentateurs de
la presse-Pravda. Récemment, la plupart constatait, un brin dépitée tout de
même, qu’en déboulonnant le libidineux Berlusconi, «les
marchés avaient réussi là où
les mécanismes démocratiques avaient échoués». Certains n’hésitant
d’ailleurs pas à ajouter
au tableau de chasse des «marchés» les têtes de
l'Irlandais Cowen, du Portugais Sócrates, de
Aaarrghh, Quoi ? Comment ? Les marchés contrôlent les destins de nos
politiques ? De nos démocraties ? Dictent la marche à suivre ? Dur à encaisser
quand on vit au pays merveilleux de la narrative
démocratico-droits-de-l’hommiste de notre vertueux Système.
Du côté des «dirigeants» officiels du Système, on fait profil bas en regardant
rouler les têtes sur le billot. Et si certains paraissent parfois s’offusquer de
voir «les marchés» manier la hache,
imposer les plans d’austérité (pour
protéger les oligarques) ou spéculer ouvertement sur la dette de pays
fragiles, c’est là pure démagogie tant ils savent que le Système qu’ils ont
contribué à forger échappe désormais à leur contrôle.
En 1996, le président de
Certains idiots utiles avaient ri de bon cœur de la bonne blague ; d’autres
avaient ri jaune ; d’autres encore avaient eu un bref sourire glacé.
Aujourd’hui, 1% de la population mondiale sourit encore plus ou moins, et il y a
encore quelques sourires glacés.
Les 99 autres pourcents
commencent à se lever.