LA LIBYE, DERNIER VIETNAM DU SYSTÈME ?

30/03/2011 En 1967, le Che invitait dans sa théorie des «Focos» à «créer un, deux, trois, de nombreux Vietnam», afin de lutter contre l’impérialisme américain. Personnage plein d’humour, le Commandante n’en finirait plus de se claquer les cuisses en riant s’il pouvait voir aujourd’hui l’avatar de cet impérialisme-là, notre cher Système américano-occidentaliste donc, se créer lui-même en mode turbo une interminable succession de Vietnam où se disperse et se dilue sa puissance, et donc sa substance.

Kadhafi ne joue pas le jeu
Après l’Irak et l’Afghanistan, voici donc que notre Système se prend les pieds dans le tapis libyen avec le risque grandissant de s’y étaler, une fois encore, de tout son long. Décidée à la hâte sous l’impulsion d’un Sarko plus hystérique que jamais dans sa quête de réhabilitation et de coups médiatiques, l’opération – déguisée depuis en intervention humanitaire pour la narrative–, risque fort de tourner au cauchemar très rapidement. Lancée sans buts clairs, ni même de stratégie de sortie, la dernière guéguerre en date du Système part donc déjà en vrille. Il faut dire que malgré le déploiement de force et quinze jours de bombardements, Kadhafi ne fait rien pour faciliter les choses et ses troupes ont même l’outrecuidance de reprendre des bastions perdus. C’est vraiment pas du jeu !

Mauvaises langues
Cela dit, en voyant que la coalition suspend sa campagne de bombardement, observe, la reprend, puis la suspend à nouveau, certaines mauvaises langues se demandent si la coalition ne cherche pas simplement à fixer une fois pour toute une ligne de front entre l’Ouest contrôlé par Kadhafi, et l'Est contrôlé par les rebelles. Histoire d’acheminer la chose vers la partition du pays sur cette ligne sachant que – mais bien sûr c’est un hasard–, la majorité des gisements de pétrole et de gaz du pays se trouvent à l’Est justement. Mais ce sont de mauvaises langues.

Alors, on fait quoi ?
Pour l’heure, et pour le plus probable, cette valse hésitation n’est que l’expression du désordre le plus complet qui caractérise cette opération depuis son lancement.
Alors, on continue à bombarder ou pas ?
Combien de temps ?
Oui mais jusqu’où ?
Et ces rebelles de malheur, on les armes ?
Oui, on devrait, mais il paraît qu’ils sont infiltrés par Al-Qaïda et même par... le Hezbollah nous dit l’OTAN (ne manque que l'ETA, le Hamas et les Tigres Tamouls donc...).
Alors, on fait quoi ? Hein, on fait quoi ?
C’est sûr, le Che n’aurait pas fini de rire…
Le Système s’emballe sur lui-même, s’enlise, s’épuise dans le désordre le plus total, se disperse, impuissant à contenir le déchaînement de sa propre puissance, se dilue, se vide.
Il est vrai que le seul ennemi capable d'abattre le Système, c’est le Système.