D'Est en Ouest, la logique mécanique

10/10/2009 Déclassifié au début du mois, des interviews de hauts gradés soviétiques démentent la fable selon laquelle l'URSS aurait été ce monstre agressif obsédé par l'idée de détruire l'Occident capitaliste. Et confirment que l'URSS a vécu la guerre froide dans la peur de l'holocauste nucléaire, victime, elle aussi, des diktats de son propre Complexe Militaro Industriel ( CMI ) en matière de course aux armements. Le parallèle est absolument frappant entre la situation soviétique d'alors et la situation actuelle du système occidental, américaniste en particulier.
Le CMI soviétique a ainsi fini par paralyser l'armée rouge sous la pesanteur d'un armement de plus en plus encombrant et inutile, dont la seule vertu était d'exister. Une existence découlant elle-même de la seule dynamique commune à tous les CMI du monde: produire et produire encore, tout et n'importe quoi, ici sous la poussée du technologisme, pourvu que l'on produise, puisque telle est leur fonction première, leur raison d'être, leur finalité.
A l'Est comme à l'Ouest, c'est l'illustration, poussée à son paroxysme militariste, du système machiniste dans lequel nous vivons et dont la logique mécanique s'accommode fort bien, on le voit, de n'importe quel vernis idéologique.
Ces témoignages démentent également une autre fable : celle qui décrit la course aux armements comme une manœuvre subtile de Reagan pour entraîner la ruine de l’URSS. Sottise. L’URSS a d’abord succombé à elle-même, et cette fameuse course aux armements relève davantage de deux hystéries parallèles (celle du CMI US et du CMI soviétique), que d’une quelconque planification américaine. Pour preuve, l’hystérie du CMI US ne s’est jamais apaisée et il est probable, au vu de l’évolution du budget US en ce domaine, que ce machinisme délirant soit l’un des facteurs décisifs qui entraînera les USA vers un destin très semblable à celui de l’URSS.