On a donc tué le fantôme de Ben Laden

03/05/2011 C’est donc une photo truquée qui aura servi d’illustration à l’annonce de l’assassinat d’Oussama Ben Laden. Une photo d’autant plus symbolique qu’elle montrait un visage souriant mais sans yeux, visage de gargouille semblant nous dire aussi bien l’ultime grimace d’une créature damnée que l’éternel aveuglement de son assassin.
Ce dernier pied de nez de l’Histoire est ainsi venu admirablement ponctuer une trajectoire absolument mensongère, incarnant moins la représentation manichéenne du mal absolu tel que rêvé par la narrative occidentale, qu’une immense supercherie, une sublime et permanente manipulation au service de cette narrative justement.


911 : vous en
 reprendrez bien une tranche (brève de septembre) 21/09/2010 Le mois de septembre n’étant pas encore écoulé, la période nous autorise à jouer encore un peu les innommables complotistes pour compléter notre précédente brève sur les attaques du 11 Septembre. Et notamment pour aborder la question du comment et par qui. Car bien que l’hypothèse d’uninside job tende à s’imposer à partir du moment où l’utilisation de nano-thermite (lien 1 – lien 2 – lien 3) dans les démolitions contrôlées du WTC ne fait plus guère de doute, cette question du comment et par qui n’en restait pas moins sans réponse. Or les recherches de Kevin Ryan sur les biens étranges locataires du WTC, et sur les compagnies de sécurité actives dans les tours jumelles au moment des faits, semblent fournir quelques pistes de réflexion intéressantes. Autre élément éclairant dans l’hypothèse d’un inside job : l’étude du pedigree du directeur de la Commission d’enquête diligentée ensuite par le gouvernement américain, Philip D. Zelikow, laisse penser que, décidément, ce ne sont pas seulement les démolitions qui ont été contrôlées dans cette affaire-là...
Rappel : 
Les 12 questions qui tuent, et une histoire belge qui ose faire le tour de la question

 



La légende Al-Qaïda
Sans nous épuiser à relever l’improbabilité, si ce n’est l’impossibilité que les attentats du 11 Septembre aient pu être l’œuvre de jihadistes structurellement confinés dans des boucheries bricolées à la voiture piégée, rappelons simplement que l’évènement a très opportunément donné le coup d’envoi d’une série de guerres occidentales prévues bien en amont par les états-majors étasuniens, comme nous le savons aujourd’hui.
Avec 9/11, Ben Laden a ainsi définitivement pris possession du petit Oussama, condamné dès lors à vivre dans un costume bien trop grand pour lui. Dix ans durant, le fantôme de Ben Laden a donc régné, dans la narrative occidentale, à la tête de la légende Al-Qaïda, nébuleuse incernable, véritable label fourre-tout si pratique à la fois pour les «unes» de la presse-Pravda, et pour les conférences de presse des speakerines d’un «monde libre» enfin engagées dans le combat final, eschatologique, à travers lequel elles pouvaient s’imaginer quelque grandeur d’âme et de propos dans un grandiloquent foutoire messianique ou orwelien, c’est selon, et censé durer jusqu’à la victoire finale, c'est-à-dire indéfiniment.
Notons au passage qu’en dix ans, on a péniblement attribué
des milliers de victimes à al-Qaïda dont le label a recouvert à peu près tous les attentats perpétrés à travers le monde, pour quelque raison que ce soit, selon la lecture occidentale des événements. Et que dans le même temps, la guerre sainte contre le terrorisme, elle, a déjà fait plus d’un million et demi de victimes civiles en Irak, et coûté la vie à des dizaines de milliers d’Afghans, selon un décompte provisoire. Mais comparaison n’est pas raison, passons.

Toute la chienlit de la terre aux commandes
Depuis dix ans, l’Histoire du monde est devenu déchaînement permanent de la matière, livrée qu’elle a été aux chiens de guerre, aux industriels de l’armement et du technologisme, aux prédateurs des multinationales de la «reconstruction», aux pétroliers, aux spéculateurs bref, à toute la chianlit de la terre qui gouverne nos destinées en tant de crise, c'est-à-dire quand les politiciens croient leur heure enfin venue et se rêvent des destins extraordinaires.
Mais revenons au cœur du sujet, la mort du fantôme de Ben Laden. Car c’est bien de la mort de son fantôme qu’il s’agit, puisque de preuve de la chose il n’y en a pour l’instant aucune, et qu’il n’y en aura jamais d’irréfutables.

Une bien étrange pudeur
Car comme nous l’avons appris, le corps de l’ennemi public numéro un a été «immergé» moins de vingt-quatre heures après son assassinat, dans une précipitation pour le moins suspecte. Il ne fallait pas de lieu de pèlerinage nous dit-on. Soit, on n’en est plus là. Sauf qu’on a vraiment du mal à se convaincre de la réalité d’une telle pudeur à l’issue d’une telle traque, et face aux attentes écrasantes des familles des trois milles victimes du WTC. A plus forte raison de la part de Services US qui nous avaient habitués aux pires exhibitions, par exemple en fouillant sur CNN la bouche d’un Saddam Hussein hirsute lors de sa capture, où en disséquant les cadavres de ses deux fils onze jours durant avant de les rendre à leur famille. Pudeur bien étrange donc, convenons-en. Et qu’un obscur laboratoire de Langley nous confirme dans trois jours qu’il s’agissait bien du cadavre d’OBL n’y changera rien, ne serait-ce que parce que le prélèvement d’ADN en question aurait pu être fait il y a dix ans.
Pour accréditer l’histoire, la presse-Pravda s’est toutefois vue remettre une photo extraordinaire. Un véritable copier-coller d’une scène phare d’un vieux block buster hollywoodien,
Patriot games, où l’on voit Harrisson Ford assister en direct, dans la fameuse «situation room», au nettoyage d’un camp libyen supposé abriter des terroristes de l’IRA. Sauf que là, c’est toute l’équipe d’Obama qui est sensée assister en direct à l’assassinat d’OBL. Un must see de la Com ’ made in Hollywood-Potomac indeed…

Réalité sans importance
De la bouillie pour les chats que tout ceci. Donc de deux choses l’une. Ou tout cela n’est qu’une pantalonnade de plus pour permettre cette fois à un Obama en campagne électorale de nous jouer sa propre version de «mission accomplie», et sortir enfin du coûteux bourbier afghan que les finances US en banqueroute ne peuvent plus supporter. Ou alors, c’est effectivement OBL qui a été occis par la grâce du hasard et, surtout, celle des Séoudiens et des Pakistanais qui auraient finalement décidé de livrer le bonhomme dans un grand marchandage lié au printemps arabe. OBL en
victime collatérale du printemps arabe en quelque sorte.
Mais quoi qu’il en soit, tout cela sent le rance et n’a au final aucune importance. Car Oussama est mort lui aussi le 11 Septembre 2001, écrasé sous le poids du crime et du rôle qu’on lui a attribué.
Ce qui a survécu au lendemain de cet évènement, Ben Laden donc, n’aura été qu’un personnage de fiction, une créature virtuelle au service de la narrative d’une guerre éternelle voulue par un Système américaniste emporté par la dynamique hystérique de sa propre désintégration.
Aujourd’hui, on a donc tué le fantôme de Ben Laden.
Soit.
Reste que la photo truquée qui a accompagné cette annonce aura tout dit de la substance réelle de ce non-évènement.