une attaque de l’Iran en septembre ?
06/07/2010 Bon, ça commence à faire beaucoup. Le site israélien d’information
politique et militaire Debka,
confirme qu'un troisième porte-avions américain, l’USS Nassau et ses vaisseaux
d’escorte, s’est rapproché des côtes iraniennes avec à son bord 4000 Marines. En
tout, ce sont désormais dix mille marines qui sont sur zone où à proximité.
Côté dispositif toujours, on rappellera qu’Israël est en train ou a déjà déployé
trois sous-marins dans le Golfe persique et qu’il a obtenu des
Etats-Unis des livraisons massives de
bombes anti-bunkers, comme les
Blu-117, adaptées à l‘attaque contre les bunkers iraniens. Enfin, un
déploiement de troupes US et israéliennes a été observé en Azerbaïdjan.
En résumé, l’Iran est actuellement menacé sur quatre axes.
Au nord par les troupes US et israéliennes stationnées en Azerbaïdjan ;
à l’ouest par les troupes US stationnées en Irak et éventuellement en Arabie
séoudite ;
à l’est par les troupes US et de l’OTAN stationnées en Afghanistan ou au
Pakistan ;
et, enfin, au Sud, l’étau est en train de se refermer grâce au dispositif
maritime en déploiement.
Ça commence à faire beaucoup.
Attaque surprise obligatoire
Pourtant, nous l’avons déjà dit, l’Iran n’est pas l’Irak.
On ne peut donc pas voter une résolution annonçant l’option militaire, prendre
ensuite six mois pour déployer officiellement une grande et vertueuse
coalition ; envoyer durant ce laps de temps les non moins vertueux inspecteurs
de l’ONU négocier la restitution des derniers missiles dangereux du fauteur de
trouble pour, ensuite, paisiblement et sans le moindre risque aplatir un pays
alors exsangue et désarmé. Non, l’Iran n’est pas l’Irak.
En cas de menace militaire, l’Iran frappera le premier. Et ses options sont
vastes. Il choisira sans doute de bloquer pour commencer le détroit d’Ormuz en y
coulant quelques navires ; il écrasera ensuite le corps expéditionnaire US
encore stationné en Irak, activera ses alliés chiites d’Afghanistan pour
multiplier les attaques contre l’OTAN, cherchera sans doute à enflammer la
frontière nord d’Israël (où la tension ne
cesse de croître autour de la Finul), tout en frappant l’Etat hébreu au
cœur, et pourquoi pas sa centrale nucléaire de Dimona qu’aucun inspecteur de
l’AIEA n’a jamais été autorisé à visiter.
L’Iran peut faire tout cela, et il peut faire tout cela en même temps.
La seule option qui reste donc aux stratèges occidentaux défenseurs du bonheur
planétaire est donc l’attaque surprise, que la presse-Pravda aura pour mission
de qualifier de « préemptive » bien sûr. Ensuite, on pourra toujours tordre
quelques petits bras à l’ONU pour faire voter une résolution couvrant
l’opération a posteriori.
Et si l’on devait se hasarder à donner une date pour une telle attaque, le mois
de septembre ne manquerait pas de retenir notre attention.
Exercice bidon pour vraie guerre ?
D’importantes forces navales se concentrent en effet actuellement pour
participer à l’exercice interalliés et interarmes
RimPac
(Rim of the Pacific); un exercice de très grande envergure où 20’000 hommes de
14 nations vont se déployer, jusqu’à la fin août, au large de Guam.
Or, début septembre, les 3 porte-avions de l’US Navy participant à Rimpac
relèveront la Cinquième flotte dans le Golfe persique. A ce moment-là, en
comptant les portes–avions anglais et français positionnés face au Pakistan, une
dizaine de groupes aéronavals «alliés» devraient alors être à proximité de la
Mer d’Oman. Soit 480 avions de combat et 65 bâtiments de guerre.
Que voilà une jolie petite coalition surprise !
Qui se retrouvera par le plus grands des hasards à portée de tirs de l’Iran !
Si Israël cherche encore la date idéale pour faire éclater
l’incident qu’elle planifie depuis des mois dans le Golfe persique…
Cela dit, on peut se rassurer en se disant que cela fait cinq ans que les
menaces d’une telle attaque vont et viennent au gré des humeurs occidentales. Et
que septembre deviendra certainement octobre sans plus de bruit que d’habitude.
Certainement.
Car enfin, les Etasuniens, les Européens et les Israéliens sont les gentils de
l’histoire. Ce sont des gens raisonnables qui ne déclencheraient certainement
pas une guerre potentiellement
dévastatrice
sur le simple soupçon qu’une nation pourrait envisager de posséder les mêmes
armes de destruction massive qu’eux, non ?
PS : « Le
dessous des cartes » a fait
sa petite simulation… Quant à l’inoxydable Fidel
Castro, il est convaincu de l’imminence du désastre.