Nucléaire iranien : la leçon de bon sens libanaise
30/09/2009 Dans la cage de Faraday de l’Occident bien pensant, la question de
savoir pourquoi l’Iran n’aurait finalement pas droit à la bombe nucléaire, alors
que son belliqueux ennemi israélien en possède 200, est évidemment l’un des
nombreux sujets tabous du monde dit libre (de
même qu’il est interdit par exemple de rouvrir tout débat sur l’holocauste,
l’avortement, etc…). Au Moyen-Orient et au Liban, où la liberté de parole
est totale sur ce sujet, la récente visite à Beyrouth du Premier ministre
français, François Fillon, a donné lieu à un échange savoureux entre ce dernier
et le président du Parlement libanais, le chiite Nabih Berri. Morceaux choisis.
Après que Fillon eu insisté sur la menace iranienne sur la région si Téhéran
parvient à acquérir l’arme nucléaire, Berry a pris la parole pour exposer le
danger des ogives nucléaires israéliennes (en présence d’une assistante juive de Fillon. Berry n’a appris son
identité qu’à la fin de la réunion). Le président de la Chambre a affirmé
que la priorité devrait être d’œuvrer à un monde dénucléarisé. Les regards du
monde et du Conseil de Sécurité devraient se tourner vers le danger israélien
qui menace l’ensemble de la région «
depuis la création de cette entité ».
Fillon et la délégation qui l’accompagnait ont été surpris lorsque Berry a
affirmé que puisque Israël détient l’arme nucléaire, il est du droit de l’Iran,
de l’Arabie Saoudite, de la Syrie, de l’Egypte et du Liban de l’acquérir aussi.
« Pourquoi n’aurions-nous pas au Liban
l’arme nucléaire pour faire face à la menace israélienne qui pèse sur nos pays
et nos villes depuis 1948 ? », a-t-il demandé. Fillon a répondu qu’Israël
détenait cette arme pour se protéger, ce à quoi Berry a répondu qu’Israël a mené
toutes ses guerres contre les Arabes et le Liban sans utiliser l’arme nucléaire
et « nos pays n’ont pas ce genre d’armes ».
Berry a avancé une proposition en formulant le souhait qu’elle soit adoptée par
l’Union Européenne : elle consiste à éliminer et prohiber l’arme nucléaire, au
Moyen-Orient au moins. Il a appelé la France et les pays européens à collaborer
avec le président américain Barak Obama sur cette question, « si vous œuvrez réellement à l’élimination de l’arme nucléaire, mais pas
au profit d’Israël et aux dépens de l’Iran ». No comment.