Obama fait mine de se relever, et puis se recouche  

23/06/2011 On se souvient du vibrant discours du Caire, en juin dernier, où BHO prétendait consacrer la rupture avec les années Bush et tendre une main paternaliste au monde musulman, critiquant notamment la colonisation israélienne. On se souvient surtout du vide politique abyssal qui suivit, jusqu’aux plus nauséabondes hésitations de Potus (President Of The United States) tout au long des prémices du printemps arabe. Toute honte bue, BHO a pourtant récidivé jeudi dernier, avec un nouveau discours tout aussi vibrant, appelant cette fois carrément à la création d’un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967. Moins de 48 heures après, Glamour-Potus se couchait pourtant devant le lobby juif de l’AIPAC, revenant sur des propos bien sûr « mal compris», et promettant à Israël la « suprématie militaire » éternelle sur ses voisins. Décryptage.
Tout avait mal commencé. Les déclarations d'Obama plaidant pour la création d'un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967 étaient certes spectaculaires, mais les dés étaient pipés dès le départ. Souvenez-vous en effet que dans son discours, Glamour-Potus avait pris soin d’avertir les Palestiniens que «des actes symboliques pour isoler Israël aux Nations unies» ne permettraient pas de créer un État indépendant. En clair, les promesses n’engageant que ceux qui y croient, il avait fait ces déclarations spectaculaires aux Palestiniens pour mieux les dissuader de mener à bien leur projet de demander unilatéralement au Conseil de sécurité de l'ONU, en septembre prochain, la reconnaissance de leur Etat sur les lignes de 1967. D’ailleurs, dès les premières salves de rappel à l’ordre lancées par parano-Netanyahou et ses relais washingtoniens, des
officiels de la Maison-Blanche s’étaient empressés d’expliquer «que la mention des frontières de 1967 [dans le discours d'Obama] était une tactique destinée à faire revenir les Palestiniens à la table des négociations et à bloquer leur démarche à l'ONU».

La logique mafieuse d’Israël dévoilée
De son côté, parano-Netanyahou, quelque peu ulcéré par les excès de langage de Potus, s’est laissé aller à des déclarations finalement très éclairantes. «Je pense que pour parvenir à la paix,
a déclaré le colonisateur en chef Israélien, les Palestiniens devront accepter certaines réalités essentielles. La première est qu'Israël est prêt à des compromis généreux pour la paix (SIC) mais ne peut pas revenir aux frontières de 1967, parce que ces frontières sont impossibles à défendre, parce qu'elles ne tiennent pas compte de certains changements qui sont survenus sur le terrain, des changements démographiques qui se sont déroulés au cours des 44 dernières années». En une phrase, Netanyahou a ainsi résumé l'essence même de la politique israélienne depuis 44 ans. A savoir voler, voler, piller, séquestrer, s'approprier, voler, voler et voler encore la terre des Palestiniens par le glaive et le feu car, à terme, plus le butin sera énorme, plus petite sera la part à laquelle Israël devra peut-être renoncer.
C'est exactement le pari des toutes les mafias du monde qui tentent de «légaliser» et de consolider historiquement le fruit de leur rapine. En clair, pas question de restituer les terres pillées, pas question de libérer les colonies, les Palestiniens devront se contenter au mieux d'un Banthoustan (Pourtant, libérer les colonies ne devrait pas être si compliqué. Avec des moyens somme toute rudimentaires, les Israéliens avaient bien réussi à déporter 800'000 Palestiniens en 1948 pour s'installer sur leurs terres, dans leurs villages rebaptisés, dans leurs maisons, leur cuisine, leur chambre à coucher).

Amnésie US
On connaît la suite. Remis au pas en moins de 48 heures, Glamour-Potus s’en allait
ramper devant le lobby juif de l’AIPAC, dont on sait qu’aucun président US ne peut être (ré)élu sans son soutien. Tombant définitivement le masque, il devait même déclarer sans ambages devant cet éminent parterre que «jamais un vote de l’ONU ne créera un Etat palestinien».
Curieuse déclaration s’il en est puisque c’est précisément un vote de l’ONU, d’ailleurs largement entaché de tricherie, qui avait abouti à la création de l’Etat d’Israël en 1947. Mais la Maison-Blanche a la mémoire courte et sélective, comme chacun sait.
Au final, cette valse-hésitation confirme surtout que Glamour-Potus porte décidément chaussure trop grande à son pied. Et cela commence sérieusement à fatiguer et ses opposants, et ses supporters.
Survendu comme l’homme de la rupture et du changement après le règne sanglant de la dynastie Bush, il s’est finalement révélé être l’homme des hésitations, des voltes-faces, des déclarations grandiloquentes jamais suivies d’effets, bref, Glamour-Potus incarne désormais comme personne avant lui la plus complète des impuissances.
Sans doute trop occupé à cultiver ses abdos et son sourire devant les glaces de sa salle de sport de la Maison-Blanche, l’homme ne réalise manifestement pas que le réel cahier des charges de son job fait de lui la simple speakerine en chef d’un Système dont les leviers de commande ne sont justement pas à la Maison-Blanche.
Avec le temps et sa future réélection grâce à l’AIPAC, peut-être Glamour-Potus apprendra-t-il… à se taire au moins.
Rendez-vous donc en septembre, devant l’ONU ?