Après la pandémie des OGM, la boite de pandore de la biologie synthétique
09/07/2010 La gratuité du vivant a toujours été un cauchemar pour le Big
Business. Une sorte d’erreur de la nature qu’il fallait corriger au plus vite et
par n’importe quel moyen. Heureusement, les progrès technologique du XXe
siècle ont enfin permis d’entamer la privatisation du vivant. Ouf, il était
temps.
Les Dr. Folamour du Big Business ont donc pu se lâcher et produire ces
merveilleux organismes que sont les OGM et qui devaient, bien sûr, permettre de
combattre la faim dans le monde, de sauver l’Afrique, le Bengladesh, le Sud en
général bref, d’offrir enfin, sniff sniff que c’est beau, un bol de bon riz
Monsanto à tous les être humains de la planète qui sont tous nos frère, nos
sœurs et, en particulier, les frères et sœurs des savants-fous de Monsanto.
Voilà pour la narrative.
Dans la réalité, il s’agissait simplement pour Monsanto et ses clones du Big
Business agro-alimentaire de manipuler génétiquement le vivant pour pouvoir
enfin le breveter, le privatiser donc, et s’arroger ainsi le monopole de la
vente des semences de ces « nouvelles plantes ». L’USAID, et d’autres organismes
de bienfaisance américanistes-occidentalistes, étant chargés de les imposer aux
cultivateurs du monde entier, du Sud en particulier grâce aux programmes d’aide
au développement.
Et si les résultats ont finalement été nuls sur le terrain (99%
des céréales génétiquement modifiées n'ont pas un rendement supérieur aux
céréales traditionnelles),
avec souvent même de vraies
catastrophes
en
cascades
sur les plans environnemental mais social
aussi, qu’à cela ne tienne ! On n’arrête pas le progrès !
There Is no Alternative (TINA) !
Que des laboratoires indépendants (si si,
il y en a encore quelques uns) aient pu prouver la toxicité
de certains OGM ; que l’innocuité de tous les autres n’aient jamais été
démontrées ; qu’il soit établi enfin que les OGM détruisent la
biodiversité :
qu’à cela ne tienne ! On n’arrête pas le progrès ! TINA !
Dieu, ce hasbeen
Or donc, voici qu’un nouveau merveilleux progrès est en passe de sauver
l’humanité : la biologie synthétique !
Craig Venter et son équipe ont ainsi annoncé le 20 mai dernier avoir réalisé la
première bactérie artificielle dotée d'un génome entièrement synthétique. Ils
ont ainsi créé « la première espèce,
capable de se reproduire sur la planète, qui ait pour parent un ordinateur ».
La Chose a été baptisée Synthia.
Franchement, ça a de la gueule. L’homme est enfin officiellement devenu Dieu.
Ouf, il était temps.
Pourtant, comme le relève
Hervé
Le Crosnier
de l’Université de Caen à propos du cadre général avant tout mercantile dans
lequel s’inscrivent les recherche de Venter : « Les risques sont majeurs. On peut les regrouper en trois catégories :
l'usage pour fabriquer des armes (armes biologiques et bioterrorisme), les
risques pour les employés des laboratoires en contact avec des virus extrêmement
pathogènes, et les risques engendrés par le relâchement accidentel dans
l'environnement d'organismes issus de la biologie synthétique. La course
industrielle actuelle, mais aussi les guerres d'égo des chercheurs impliqués,
plaident pour une réflexion démocratique globale sur l'opportunité, la balance
risques/bénéfices et les conditions d'une telle recherche. »
Heureusement, que ce soit pour les OGM ou la biologie synthétique,
nous pouvons compter sur la vigilance de l’OMS qui est, comme chacun sait, ce
rempart
intègre
et
vertueux
qui nous protège tous contre l’amoralité du Big Business.
Au fait, il semblerait que le Corporate
Power ait déjà reniflé le filon car, devinez quoi ? BP, dont on peut mesurer
aujourd’hui l’expertise dans le
Golfe du Mexique,
et Exxon, ont pris des participations importantes dans les affaires de dieu,
pardon, je veux dire de Craig Venter et de sa
Synthia.