l’otan a
25/03/2011 Ouf ! La campagne en Libye a enfin
trouvé un commandement digne de ce nom, une semaine après avoir été lancée.
Puisque ni l’Europe ni les Etats-Unis n’en voulaient
(du moins pas officiellement pour ces derniers),
c’est donc l’Otan (sous
commandement américain mais c’est un détail) qui a va être désignée
volontaire pour prendre la direction des opérations.
Tout de suite, on est rassuré.
On se dit que les choses sont désormais plus claires et que tout va avancer très
vite. Car tout de même, l’immense machinerie atlantiste a des références, et pas
n’importe lesquelles.
C’est quand même elle qui, en moins de 11 ans (132 mois ; 3960 jours + 3960 nuits), a réussi à sécuriser plusieurs
quartiers résidentiels de Kaboul. Enfin… au moins un en tout cas, la zone verte
donc, où on ne déplore que de très rares attentats, et pas toujours réussis.
Politiquement, on est même sur le point d’en finir une fois pour toute avec les
Talibans. Oui, bon, d’accord, en les intégrant au Gouvernement. Mais quand même,
au moins ils vont quitter la rébellion, non ? Alors ! Si ce ne sont pas des
références, ça, Monsieur! Et puis tout cela a été fait presque sans dégâts
collatéraux puisque les bavures (Ô le
vilain mot !) n’ont fait que quelques dizaines de milliers de morts parmi
les civils, alors que des centaines d’insurgés ont été mis hors d’état de nuire.
Alors, ce ne sont pas des références, ça, Monsieur ?
Vraiment, on est rassuré.
Et puis l’Otan, c’est tout de même un patrimoine. Bon, c’est vrai, logiquement,
l’organisation aurait dû disparaître dans les poussières du Mur de Berlin et du
Pacte de Varsovie. Mais il faut dire
qu’elle représentait une fameuse poule aux œufs d’or pour le complexe
militaro-industriel américain et ses affiliés. Heureusement, des années durant,
les lobbies de l’industrie de l’armement, visionnaires s’il en est, se sont
acharnés à pratiquer la respiration artificielle sur ce qui n’était plus, aux
yeux de tous, qu’un cadavre politique de plus en plus encombrant. Et, puis,
enfin, petite consécration avec les «bombardements humanitaires»
(tiens, déjà !) sur le Kosovo en 1999, selon le savoureux mot de Vaclav
Havel. D’ailleurs, le Kosovo, c’était presque encore l’URSS, non ?
Et puis ce fut à nouveau le vide et l’angoisse, et des lobbies heureusement
visionnaires qui tournent à plein régime. Jusqu’au 11 septembre 2001 du moins.
On connaît la suite. La fameuse War on
Terror de l’inénarrable Doobleyou a permis la résurrection du monstre en lui
trouvant l’ennemi qui lui faisait si cruellement défaut: l’islamisme, le
terrorisme, et toutes leurs sous-catégories.
Et ce fut la résurrection.
Aujourd’hui, l’étrange multinationale de la guerre pète la forme avec un budget
de 2 milliards d’euros, pour la plus grande joie des industriels donc.
Et nous voici reparti, comme en 14,
en Libye cette fois.
Vraiment, on est
rassuré !
PS : Hey Folks ! You liked Abu Ghraib? You'll love Afghanistan! (Coming soon in Libya?)