Un génie de la com’ pour un triomphe afghan en cinémascope

25/06/2010 Ooops ! Placé par BHO à la tête des affaires afghanes il y a un an pour conduire le 54ème «surge final» qui devait mener les forces du bien à la divine victoire sur les immondes talibans, le général McChrystal a finalement été déclaré inapte au service.
Du coup, il y aura un 55ème «surge final» (56e, 57e, 58e ?…), mais cette fois conduit par une véritable superstar avec étoiles, strasses et paillettes : l’incontournable Petraeus-Le-Magnifique, artisan lumineux et inspiré de la sublime victoire US… en Irak.
Barack Obama s’est empressé d’assurer que le limogeage du général Stanley McChrystal ne modifiait toutefois en rien la stratégie poursuivie dans cette guerre. Ouf, on a eu peur. La stratégie des troupes de l’Otan en Afghanistan est donc la bonne.
Il est vrai qu’en dix ans, la coalition de la liberté à réussi à sécuriser au moins 3 quartiers de Kaboul et qu’un quatrième est en passe d’intégrer la zone verte. Qui plus est, le ratio actuel d’environ 300 civils tués pour un chef taliban devrait passer à 298,5 sous vingt ans. Espoir donc.
Et ce n’est pas parce-que le nombre des morts explose littéralement depuis le début de l’année dans les rangs des glorieux combattants de l’Otan (300 en six mois, 521 en 2009), qu’il faut en déduire que ça va de moins en moins bien. Le Secrétaire d’Etat à la défense, Robert Gates, est d’ailleurs formel : « Je ne crois pas que nous soyons embourbés. Je crois au contraire que nous enregistrons des progrès. Mais c'est plus lent et plus dur que nous ne l'avions anticipé ». Alors ! Si on vous le dit.
Et puis avec Petraeus, tout va changer. Si, si… Face à ce véritable génie de la « com’ » qui a réussi à faire passer la débâcle américaine en Irak pour une victoire, les talibans peuvent enfin commencer à trembler.
Bien sûr, aux dernières nouvelles, l'offensive prévue cet été dans la province de Kandahar a été repoussée sine die. Mais gageons que Petraeus va nous concocté une bonne petite « mission accomplie » cathodique dont il a le secret pour qu’au moins dans les pixels de la réalité virtuelle si chère au Système américaniste, c'est-à-dire à la une de la presse-Pravda, devant le Congrès US et au JT de TF1, la victoire afghane puisse enfin être proclamée.
Et puis, comme dit Obama, "on éteindra la lumière".
Sur la réalité au moins.