Repères
Comprendre l'Irak
Sabra et Chatila
«Liquidez-les tous!
Effacez les camps!»
«Catastrophe
humanitaire»
dans les territoires
>>Le
rapport
Ziegler
Paroles de sionistes
Un florilège
édifiant
qui se passe de commentaire
Les
armes
de destruction massive israéliennes
La
résolution 687
parle de l'objectif d'un Moyen-Orient «sans armes nucléaires (...)
chimiques ou biologiques».
MSNBC
nous donne un aperçu de l'ampleur du travail de désarmement pour Israël.
Une évaluation du
Bulletin of atomic scientists parle de 200 ogives nucléaires pour
l'Etat hébreu. Estimation similaire du
FAS.
Résolutions
de l'ONU
Soutien
des intégristes américains
à Sharon: une vision apocalyptique!
Ils sont 40 millions d'américains issus du courant évangélique à
soutenir sans réserve la politique du gouvernement Sharon. Le ministre de la
Justice, John Ashcroft, ou Tom Delay, chef de la majorité républicaine au Sénat,
font partie de ces ultras qui vivent leur foi dans une perspective
apocalyptique.
L'ombre
du pire
Intéressante relecture d'un article de Oded Yinon,
journaliste et ancien fonctionnaire israélien des Affaires étrangères sur la
stratégie
pour Israël dans les années 1980. Une stratégie du pire exhumée par le
gouvernement Sharon.
La
stratégie Sharon
Interview de Saïda Bédar, chercheuse à l'École des hautes études
en sciences sociales de Paris. (Entretien du 17 mars 2002)
Chronologie
de la seconde Intifada
Jénine
Colonisation
et opérations militaires
de Tsahal sous Sharon
(format jpeg 180ko)
«Le
courage
de dire non!»
Plus de 480 officiers
et soldats de Tsahal
refusent de servir
dans les territoires.
Etude sensible censurée Dans The Guardian
du 25 novembre 2001 (repérage tardif...), une curieuse histoire de censure au
sujet d'un article traitant d'une étude scientifique tendant à démontrer qu'au
Proche-Orient, Juifs et Palestiniens sont pour ainsi dire un même peuple.
(L'étude en question peut être consultée à
cette adresse, au format pdf (840ko).
|
Liban
>>Hypothèses de
guerre au Liban
>> Comprendre le
Liban
>>
Des enfants
israéliens parlent aux enfants libanais
>> A
tribute to Lebanon
|
toutes les
vérités sont bonnes à dire
Le 31 juillet 2006, le forum internet du
Nouvel Obs consacré au Proche-Orient était animé par
Paul Blanc, ambassadeur de France au Liban entre 1986 et 1988.
Voici quelques échanges arbitrairement sélectionnés avec des
internautes:
- Israël ne devrait-elle pas être jugée au tribunal pénal
international en regard de ses agissements vis à vis des peuples
Palestiniens et Libanais?
- Il faut reconnaître que détruire un pays avec la volonté
apparente de le faire disparaître de l’économie régionale, écraser
sous les bombes des centaines de civils n’ayant aucun rapport avec
la guerre, se comporter comme si la défense de la sécurité des
citoyens passait avant la survie des peuples de la région ne fait
pas honneur aux hommes qui ont perpétré ces actions, qu’ils soient
les dirigeants ou les éxécutants. Sans doute, Isrëel n’a pas compris
que la domination militaire totale sur la région du Proche-Orient
qu’elle a acquise lui donnait un devoir de maîtrise de soi et de
respect des obligations humanitaires, plutôt que de rendre encore
plus difficile une négociation politique par une répression brutale,
aveugle et inconsidérée.
- Pourquoi israël se permet en toute impunité le terrorisme
d’Etat sous prétexte de sa sécurité... pour les autres, revendiquer
des droits à un Etat, c’est du terrorisme!!!!
- Vous posez là la question majeure que devraient se poser les
dirigeants d’Israël. Je résume très vite : Israël est né menacé
d’être jeté à la mer et a tenu bon, après sa victoire de 1967. Il a
pendant 24h en 1973 pu croire qu’il serait détruit par les attaques
de ses voisins. Il a gagné et peu à peu est devenu de très loin la
principale force du Proche-Orient. Toujours obsédé par sa défense et
sa survie alors que personne n’était en mesure de l’ébranler il
aurait dû changer d’attitude et, comme tous les plus forts, garder
son sang froid. Au contraire il vient de donner la démonstration
qu’il se croit toujours autorisé à tout faire même à tuer des
enfants et des femmes ou à détruire un pays voisin pour assurer sa
protection. Le meilleur service que peuvent lui rendre ses amis
c’est de l’inviter à une conversion: quand on est le plus fort on se
maîtrise et on respecte les principes humanitaires.
- La mansuétude et pour tout dire la lâcheté des pays occidentaux
envers Israël est sans limites. Certes les pays européens portent
encore la croix de la Shoah. Mais en raison de ce passé on accepte
d’Israël à peu près tout y compris les actes barbares perpétrés
aujourd’hui contre tout un peuple. Quand comprendra-t-on que
dénoncer les crimes d’Israel ce n’est pas être antisémite!
- Il est exact que le comportement des descendants des victimes du
plus grand crime raçiste de l’histoire seront jugés plus sévérement
encore que d’autres quand ils commettent de sang froid les pires
brutalités car ils insultent indirectement à la mémoire de leurs
parents.
Palestine
L'Etat hébreu, qui s'étend
aujourd'hui sur les 4/5e de la patrie historique des Palestiniens,
occupe illégalement les Territoires
depuis 39 ans si l'on se base sur la première
résolution 242 qui, le 22 novembre 1967, réclamait déjà le
retrait d'Israël des territoires occupés durant le récent conflit (>>voir
aussi les principales résolutions). 39 ans durant lesquels
les Palestiniens ont été spoliés, torturés (Israël n'a renoncé
officiellement à la torture qu'en 1999), déportés ou
tirés comme à la foire (
>>1 ///
>>2 ///
>>3 ///
>>4), le tout sous l'œil bienveillant du grand
frère étasunien qui, entre 1972 et 2003, aura utilisé
38 fois son droit de veto à l'ONU pour empêcher l'adoption
de textes condamnant ou contraignant Israël (>>2).
Dans le même laps de temps, (1968-2003), Israël n'a, quant à elle,
pas respecté 32 résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU (sans
parler des résolutions de l'Assemblée générale), sans encourir
autre-chose que des blâmes.
|
Proche-Orient
«Massacrer des civils
innocents revient à violer le droit international
et à compromettre la légitimité de la cause que l'on prétend défendre.»
Kofi Annan,
Genève, vendredi 12 mai 2002, à l'adresse d'Israël.
LIBAN:
11/04/2007 Pour compléter son dossier sur le Liban et à l'heure où
la crise politique au Pays du Cèdre est dans l'impasse, principalement
parce que les gouvernements occidentaux s'acharnent à pratiquer la
respiration artificielle sur le cadavre politique que constitue le
gouvernement Siniora, Entrefilets
vous propose une
interview exclusive du député du Hezbollah Hussein Hajj Hassan.
Lequel ne mâche évidemment pas ses mots pour nous dire à quel point la
scène politique libanaise est instrumentalisée par les Etats-Unis qui
créent ou alimentent les crises, partout où ils le peuvent, en cherchant
à créer ce fameux "chaos constructif" censée faire naître ce non
moins fameux "Nouveau Moyen-Orient".
- notre dossier sur le Liban
(enrichi le 20 mars) où l'on apprend que:
oui, la guerre de juillet 2006 déclenchée par Israël avait bel et bien
été commanditée par les Américains qui espéraient que l'exode massif des
chiites libanais vers Beyrouth allait provoquer une guerre civile.
Objectif: plonger le Pays du Cèdre dans un nouveau chaos qui aurait
notamment servi, le moment venu, de
porte d'entrée
locale dans la guerre régionale
(texte enrichi le 20 mars)
rêvée alors par les néocons contre l'Iran et la Syrie. Une thèse
notamment soutenue par un
député
franco-libanais du Courant Patriotique Libre, Nabil Nicolas, qui
fait aussi le point sur la situation politique intérieure libanaise et
la complète soumission de l'actuel gouvernement au diktat des
Américains. Un gouvernement qui se livre par ailleurs, à coup de
millions, à une propagande hystérique avec la création d'un
véritable culte
autour de la personne pourtant controversée de Rafik Hariri,
assassiné en 2005 dans des conditions plutôt obscures...
- où l'on apprend aussi,
dans une longue
interview du général Michel Aoun, chef du Courant Patriotique
Libre, que c'est précisément son entente avec le Hezbollah qui bloque
les plans américano-israéliens de déclenchement d'une guerre civile au
Liban. Le principal leader de l'opposition s'étonne aussi de constater
que sur les 16 attentats commis au Liban ces dernières années, aucun n'a
été élucidé, ce qui soulève de délicates questions sur leurs réels
commanditaires.
- où l'on apprend enfin que
le chef de la milice chrétienne des Forces Libanaises,
Samir Geagea,
condamné 3 fois à la prison à vie pour assassinats et finalement grâcié
(!!!), est l'objet des pires soupçons, considéré qu'il est par beaucoup
comme un agent déstabilisateur à la solde des Etats-Unis et d'Israël.
Enfin,
il est intéressant de revenir sur un discours prononcé par le
leader du Hezbollah,
Cheikh Hassan Nasrallah, en décembre dernier, et dans lequel il
donne sa version des faits (largement interdite de séjour dans la
presse occidentale) sur les tentatives de déstabilisation du Liban
et la guerre d'agression israélienne de juillet 2006.
-
L'attaque du Liban comme répétition générale (ratée) de l'attaque de
l'Iran 18/08/2006 La conviction du
journaliste américain de renom Seymour
Hersh (>>2)
est que l'attaque du Hezbollah par Israël devait notamment être une
sorte de répétition générale de
l'attaque étasunienne en
préparation contre
l'Iran. Les américano-israéliens ne percevant, dans
leur logique manichéenne, le Hezbollah que comme une simple
extension des forces armées iraniennes avec les mêmes techniques de
combat, le même type de bunkers qu'il faut s'attendre à trouver en Iran
etc... Les stratèges du pilonnage aveugle
et criminel du Liban, façon "choc et effroi" en Irak, pensaient
aussi que plus il y aurait de destructions et de morts, plus il y aurait
de déplacés, plus l’opinion public libanaise se retournerait contre le
Hezbollah. Un modèle idéal
qui, appliqué ensuite à l'Iran, devait sans doute permettre un
éventuel renversement de régime de l'intérieur. De
defensa.org estime qu'avec
cette lecture des événements, Hersh apporte "une contribution
essentielle à l’éclairage et à la compréhension évidente de la
signification du conflit. Israël ayant
agi comme un “proxy” et Washington ayant
manipulé l’action de ce pays contre le Hezbollah, tout cela dans le but de
préparer une attaque contre l’Iran". Et même si l'opération
israélienne s'est soldée par l'échec
total que l'on sait -- avec un Hezbollah qui ressort renforcé et plus
soutenu que jamais de la confrontation --, "ce n’est en rien un
argument valable pour les esprits échauffés qui tiennent le haut du pavé à
Washington", assène de defensa. Et de citer aussi les
sombres pronostics d'un Patrick
J. Buchanan persuadé que l'équipe Bush poussera sa logique
destructrice à son terme: «With our War Party discredited by the failed
policies it cheered on in Lebanon and Iraq, there will come a clamor that
Bush must “go to the source” of all our difficulty – Iran.»
Le fiasco étasunien au Moyen-Orient est pourtant si énorme, si fabuleux,
si abyssal avec un Irak en pleine guerre civile, un Afghanistan ravagé, un
Liban désormais dévasté, que l'on
cherche à se persuader que, tout de même, les Etats-Unis ne peuvent plus
se permettre de s'enfoncer encore, de rompre les dernières amarres qui les
lient encore à la "civilisation",
considérés qu'ils sont désormais
par tous, enfin tous les peuples s'entend, comme le principal fauteur de
guerre de la planète. Mais c'est oublier que le déni de réalité est devenu
la règle à Washington où les neocons rêvent toujours de leur moment, de la
grande conflagration finale qui les remettra sur pied, qui leur donnera enfin
raison. Car la psychologie
américaniste impose à ses acteurs la
fuite en avant comme seul moyen de justifier
ce qui a été fait auparavant, sans
se remettre en question
ni admettre ses erreurs, à plus
forte raison ses crimes. Avec
des conservateurs en passe de perdre leur double majorité en
novembre, et qui n'ont pour tout
programme que leur pseudo-guerre contre le terrorisme, nous vivons donc
à l'évidence des temps où tout devient possible, surtout le pire.
Conscient de la menace qui se précise, l’Iran a d'ailleurs décidé de
débuter samedi une série de grandes
manœuvres
militaires dans tout le pays, censées se poursuivre "pour une durée
non-précisée".
L'espoir d'éviter ce pire existe toutefois, tant l'échec de la politique
moyen-orientale du cabinet Bush
est manifeste. Jeudi,
une vingtaine d’anciens diplomates et militaires étasuniens ont ainsi
appelé, dans une lettre ouverte, Doobleyou à entamer immédiatement des
négociations avec l’Iran. Une lettre qui vient s’ajouter au concert de
critiques d’anciens responsables gouvernementaux, aussi bien républicains
que démocrates, sur la stratégie
désastreuse
de l’administration Bush au Moyen-Orient. Ancien ambassadeur des
Etats-Unis à l’ONU, Richard Holbrooke a déclaré que "les seuls
bénéficiaires de ce chaos sont l’Iran, le Hezbollah, Al-Qaïda et le leader
chiite irakien Moqtada Sadr." Et d'ajouter: "Cette combinaison
d’éléments inflammables pose la plus grande menace pour la stabilité
mondiale depuis la crise des missiles à Cuba en 1962".
Jusqu'à
Londres, on commence enfin à s'interroger...
Espoirs donc.
No comment Extrait verbatim d'une interview entre un
journaliste et un jeune porte-parole de l'armée israélienne, diffusée sur
une chaîne satellite arabe après la mort de 12 soldats israéliens tués par
le Hezbollah le 6 août, au 26e jour de l'attaque du Liban, et dont nous
trouvons la trace sur un
site égyptien.
- Le journaliste - Comment la mort de ces soldats va-t-elle affecter vos
plans?
- Le porte-parole - Vous avez vu ce massacre de 12 Israéliens...
Cela va...
- Vous dites massacre? Mais il s'agissait de soldats et c'est la guerre?
- Non, c'était un massacre parce que les gens qui ont tiré ces
missiles ne visaient pas des soldats. Ils visaient des civils israéliens
mais ont tué des soldats par accident.
- Mais vous avez aussi commis des massacres à Cana (où 38 civils ont
été tués dont 11 enfants) et ailleurs...
- Non, il n'y a pas eu de massacre à Cana. Ce sont des
combattants du Hezbollah qui étaient la cible du bombardement mais les
civils ont été tués par accident.
-
Un temps de tous les dangers 15/08/2006 Israël a donc
perdu sa guerre contre le Hezbollah malgré les dévastations et les
boucheries perpétrées un mois durant au Pays du Cèdre. Mais l'Etat-major
israélien le sait-il? Et, si oui, va-t-il accepter de voir sa capacité
dissuasive réduite à néant après sa défaite face à une simple
milice? Quant aux commanditaires étasuniens de cette "proxy war",
comment ont-ils lu les événements? Eux qui persistent à penser qu'ils ont
gagné en Irak malgré le
fiasco
évident de leur aventure mésopotamienne, ne vont-ils pas finalement
estimer, suivant le même
raisonnement inversé, que l'opération israélienne est un
début de succès et qu'il convient d'encourager l'Etat hébreu à pousser le
fer plus loin dans la plaie, histoire de
créer les conditions-cadre à
une guerre contre l'Iran et la Syrie, la grande guerre finale
toujours au programme des néocons (>>1 ///
>>2); cela bien sûr après une réévaluation de la
stratégie israélienne à l'abri du
cessez-le-feu onusien? Autant de questions qui rendent très pessimistes
certains observateurs sur la suite des événements, à commencer par Robert
Fisk qui va jusqu'à affirmer que la
"vraie guerre va commencer" maintenant.
Quant à Doobleyou, il semble toujours dangereusement obsédé par l'Iran et
la Syrie qu'il accuse de tous les maux, Téhéran et Damas étant les deux
derniers verrous que les néocons rêvent de faire sauter dans leur grand
projet de
remodelage à coup de flingue du Moyen-Orient. Lundi soir, il
s'est lancé dans une inquiétante
diatribe contre l'Iran et la Syrie, affirmant que "le régime
iranien fournit au Hezbollah de l’argent, des armes et entraîne les
combattants de l’organisation.
A quelques jours de l’échéance d’un ultimatum lancé par le Conseil de
sécurité à la République islamique pour qu’elle renonce à l'enrichissement
d'uranium, Doobleyou s'est empressé de clamer que "l’Iran a signifié
clairement qu’il veut la destruction d’Israël. Nous ne pouvons qu’imaginer
quels dangers bien plus grands ferait courir ce conflit si l’Iran avait
l’arme nucléaire comme il en a la volonté".
A l'adresse de Damas, il a déclaré que
"la Syrie est un autre Etat à soutenir le Hezbollah. La Syrie permet
aux armes iraniennes de traverser son territoire en direction du Liban. La
Syrie permet aux dirigeants du Hezbollah d’opérer de Damas et apporte son
soutien politique à la cause du Hezbollah."
Même si le pire n'est jamais garanti, rien se semble donc joué malgré
le cessez-le-feu onusien. Il faut espérer que l'armée libanaise se déploie
le plus vite possible au Sud et que le Hezbollah renonce à en découdre, et
désarme, malgré les horreurs infligées par l'Etat hébreu au Pays des
Cèdre. C'est le seul moyen de couper l'herbe sous le pied des fous de
guerre israélo-étasuniens.
-
Déçu par Israël, Washington vote la trêve 13/08/2006 Dans
les trois Hypothèses
de guerre
que nous avions envisagées pour expliquer le conflit libanais, les deux
dernières semblent se confirmer. A savoir une guerre limitée
(proxy war)
commanditée par Washington à l'Etat hébreu pour casser le Hezbollah
au Liban Sud, et, au seul profit d'Israël, la destruction du Liban en tant
que seul rival économique régional. Mais l'opération israélienne a abouti
à un fiasco en ce qui concerne son premier objectif assigné par les
Etats-Unis. Placé dans une position intenable par les tueries perpétrées
sans progrès militaires par l'Etat hébreu au Pays du Cèdre, Washington a
donc décidé de jeter l'éponge après avoir bloqué toute résolution à l'ONU
durant plusieurs semaines pour laisser le temps à son allié de mener ses
opérations. En acceptant de voter la résolution onusienne avec les
amendements réclamés par le Liban et la France concernant le retrait des
troupes israéliennes du Pays du Cèdre, Washington signifie a l'Etat hébreu
que le temps qui lui était imparti est écoulé.
Du côté de l'Etat hébreu, c'est
une cinglante
défaite
dont on mesure mal encore les conséquences. Car après le mythe de
l'invincibilité de l'armée américaine qui s'est effondré en Irak, c'est le
même mythe de l'invincibilité de l'armée israélienne qui vient de se
briser sur la résistance d'une simple milice. Deux défaites semblables
pour des raisons d'ailleurs identiques tant l'armée israélienne s'est
"américanisée", incapable désormais de concevoir autrement ses campagnes
qu'au travers un bouclier technologique et rejetant tout contact avec
l'ennemi. Et lorsque Shimon Pérès ose affirmer que son pays émerge "vainqueur"
de la guerre, tout en jugeant que le Hezbollah en sort, lui, "la queue
basse", il nous dit surtout que, devant l'ampleur du désastre, le
déni de réalité est la seule solution supportable. Israël a eu 150 tués,
dont 41 civils.
Du côté des néocons étasuniens,
on ne décolère pas contre la "timidité" d'Israël
dans cette affaire puisqu'ils escomptaient pouvoir élargir le théâtre des
opérations à l'Iran et à la Syrie dans l'avènement de
leur grande guerre finale.
Du côté étasunien, c'est le dernier ratage en date dans leur grand
projet de
remodelage à coup de flingue du Moyen-Orient. Par armée
israélienne interposée, la destruction du Liban et l'échec des objectifs
qu'ils s'y étaient fixés représentent en quelque-sorte un étage de plus à
l'incroyable chaos
provoqué dans le monde par la politique étasunienne depuis le 11
septembre.
Du côté du Liban, c'est bien évidemment le désastre. Depuis le 12
juillet, 1145 Libanais ont été tués, dont 1040 civils au moins, parmi
lesquels 30% d'enfants de moins de 12 ans. 3628 personnes ont aussi été
blessées. Le conflit a encore fait près d'un million de déplacés, dont
220'000 ont quitté le Liban (dont 100'000 étrangers). Les pertes
matérielles libanaises s’élèveraient entre 4,5 et 6 milliards de dollars
avec la destruction partielle ou totale de 29 installations vitales
(aéroport de Beyrouth, ports, réservoirs d’eau, stations d’épuration,
centrales électriques), 630 km de routes, 23 stations-services, 145
ponts et bretelles, 7000 logements, 900 usines, commerces, fermes et
marchés. Ont également été touchés des relais de télévision, radio et
téléphonie, des sites religieux. Enfin, le bombardement israélien de la
centrale électrique de Jiyé a provoqué une marée noire sur plus de 140 km
de côtes libanaises, qui s’est étendue aux eaux syriennes. Autant de
destructions qui n'ont que peu, ou pas du tout à voir avec le Hezbollah
mais obéissait bien à l'objectif secondaire d'Israël de détruire le Liban
en tant que rival économique régional. Ces massacres et ces
destructions devront maintenant être jugés comme les crimes de guerre
qu'ils sont.
Mais pour l'heure, malgré la souffrance et le deuil,
le Liban peut aussi se targuer d'une victoire qui surpasse de loin celle
du Hezbollah sur le terrain. C'est d'avoir réussi à maintenir sa cohésion
nationale, sa pleine unité malgré les manœuvres israéliennes pour tenter
de relancer la guerre civile. C'est une victoire fantastique dont l'Etat
hébreu devra tenir compte à l'avenir. Le Liban, bien que dévasté et en
ruine, est plus fort que jamais. Mais pour être capitalisée, cette
victoire doit passer par l'intégration immédiate et complète du Hezbollah
dans le paysage politique libanais, ce qui suppose bien sûr son
désarmement et la pleine souveraineté de l'Etat libanais sur tout le
territoire.
-
une cinquième semaine
de carnage autorisée
10/08/2006
Encouragé par les atermoiements de la
"communauté internationale", l'Etat voyou israélien est sur le point de
lancer une vaste offensive terrestre au Liban où il entame une cinquième
semaine de carnages et de destructions. Mis en échec par la résistance
désormais jugée "héroïque" du Hezbollah, Tel Aviv poursuit dans sa fuite
en avant par une escalade verticale des opérations, tapant toujours plus
fort, avec toujours moins de discernement, espérant sans doute que le
vacarme des bombes et les hurlements des victimes innocentes masqueront
l'enlisement d'une armée israélienne qui a perdu tous ses repaires moraux,
une armée de coupe-jarrets qui ne respecte aucune des lois élémentaires de
la guerre, une armée sans honneur.
Paris s'éveille Et pendant que le sang libanais
coule une nouvelle fois à flot, le Conseil de sécurité repousse de loin en
loin l'adoption d'une résolution demandant l'arrêt du massacre, paralysé
qu'il est par Washington dont le seul objectif est, à l'évidence, de
donner le plus de temps possible à son allié israélien pour atteindre les
objectifs d'une guerre qu'il lui a sous-traitée. Mais Paris commence
à hausser le ton et menace de proposer son propre texte. Le désaccord
entre Paris et Washington porte essentiellement sur les conséquences à
tirer de la décision du gouvernement libanais de déployer 15'000 soldats
au Liban Sud, ce qui permettrait de mettre immédiatement un terme
aux carnages israéliens. La Russie soutient elle aussi ce projet. Le
gouvernement français, qui a qualifié cette décision d’"initiative
majeure", souhaite que le texte de la résolution en tire "des
conséquences concrètes" mais les Etats-Unis temporisent. Jacques
Chirac a déclaré mercredi que renoncer à un "cessez-le-feu immédiat"
serait "immoral", et prévenu que la France pourrait déposer sa
propre résolution.
De la "perte" du Moyen-Orient au "Big band" des néocons
On ne peut désormais que le constater, le grand remodelage à coups de
flingue du Moyen-Orient
commandé par Washington --- c'est-à-dire la création par la force d'un
ensemble régional économique soumis à la dictature des marchés et des
transcontinentales --- tourne
au cauchemar. Après les carnages perpétrés par les "libérateurs"
de Doobleyou et du pathétique Tony Blair dans un Irak désormais en proie à
la guerre civile; après le feu vert occidental (y compris européen à
notre grande honte), donné à Israël pour casser un Gouvernement
palestinien du Hamas pourtant élu au terme d'un processus certainement
plus démocratique que celui qui a conduit George Bush à la Maison-Blanche;
après le laisser-faire, enfin, de la fameuse "communauté internationale"
devant les nouveaux massacres d'Israël au Liban, nous voyons bel et bien
apparaître un nouveau Moyen-Orient, mais un Moyen-Orient désormais très
précisément informé sur la valeur réelle des "valeurs" occidentales, un
Moyen-Orient douché donc, refroidi,
écœuré.
Sans doute l'Histoire retiendra-t-elle ainsi le modèle des années
Bush comme l'un des pires exemples d'une politique aboutissant, par
maladresse, arrogance, méconnaissance, bêtise, à l'exact opposé de ce qui
était escompté. Les historiens auront aussi de quoi disserter sur
l'incroyable suivisme d'une certaine Europe, sur son aveuglement qui
l'auront poussé à suivre, jusque dans les abysses, un cabinet Bush égaré,
coupé de la réalité, enfermé dans sa bulle virtualiste, jouet à la fois
des gangsters du lobby militaro-industriel, d'illuminés évangéliques en
mal d'apocalypse et des lobbies israéliens.
Lundi, depuis
son ranch de Crawford, le cowboy a
même réussi à accuser... la
Syrie et l’Iran de semer "le chaos" au Proche-Orient
(sic). "La Syrie et l’Iran soutiennent et encouragent les
activités du Hezbollah, qui visent toutes à semer le chaos, qui visent
toutes à utiliser la terreur pour arrêter la marche des démocraties"... Il
faut décidément que le monde marche sur la tête pour considérer encore cet
homme là pour autre chose que le dangereux illuminé qu'il est. Car
dans cette déclaration
transparaît les obscures aspirations des néoconservateurs à un Big bang, à
leur guerre finale,
selon un état d'esprit que résume très
bien
de defensa: "Les
Américanistes, encalminés dans plusieurs "guerres de 4e génération",
impuissants dans diverses crises qu’ils ont aggravées et auxquelles ils ne
prêtent guère d’attention, brûlent leurs dernières cartouches. Ce sont
celles d’Israël. Il y a toujours la même thèse: la croyance dans un "Big
Bang", dans un "tout ou rien", dans un "Moment" qui
est aussi une "fenêtre d’opportunité"; la conviction qu’au bout
d’une succession de défaites et d’avatars, le dernier coup de dés
permettra de tout renverser; bref, la croyance au miracle, bien dans la
psychologie qui mène leur étrange raison."
-
Crimes
de guerre 08/08/2006 Une équipe d'enquêteurs de l'Organisation
de défense de droits de l'homme Human Right Watch a parcouru le Liban
depuis le début de la guerre. Dans Le Monde du dimanche 6
et lundi 7 août, elle affirme: "Nos conclusions sont très claires:
Israël n'établit aucune distinction entre les civils et les objectifs
militaires. C'est une violation grave des lois de la guerre." En
parlant du
massacre de Cana, ou 28 personnes ont été tuées et 13 autres
portées disparues après le bombardement de leur immeuble, Human Right
Watch raconte: "Les Israéliens ont d'abord dit que les combattants du
Hezbollah étaient à l'intérieur du bâtiment et que des roquettes ont été
tirées. Puis qu'il y avait eu une erreur de tir de 300 mètres. Puis ils
ont renoncé à ces explications dans leur déclaration finale. Pourquoi?
Parce-qu'ils mentaient dès le début comme ils le font toujours
(...). Nous avons sillonné le village [de Cana]. Il n'y avait
strictement rien [qui prouvait que des missiles ont été tirés].
Cana n'est qu'un exemple parmi plusieurs autres de tirs sur des
maisons abritant des familles, dont certaines ont été décimées."
Human Right Watch affirme aussi détenir des preuves d'utilisation, par
l'Etat hébreu, de bombes à fragmentations, notamment "dans le village
frontalier de Blida". Et de conclure en disant: "Presque toutes
les victimes ont été tuées par des bombes de précision que les Etats-Unis
continuent de fournir à Israël".
Nouveau bras de fer franco-américain en vue? La première
mouture du projet de résolution de l'ONU, dit franco-libanais, vaut son
pesant de petits massacres. Ainsi, s'il demande "un arrêt complet des
hostilités", il exige surtout du Hezbollah de cesser "toute
attaque" et ne demande, à Israël, que de renoncer aux attaques
"offensives". Une formule qui n’interdit donc pas à l’armée
israélienne de mener toutes les opérations qu'elle voudra pour peu qu'elle
les qualifie de "défensives", selon sa propre appréciation bien
sûr. Autres exemples: le projet de résolution ne fixe pas de calendrier
pour le retrait des troupes israéliennes qui occupent à nouveau le Liban
Sud et, en ce qui concerne le problème des prisonniers, le texte demande
la "libération inconditionnelle" des deux soldats israéliens
capturés par le Hezbollah, mais se contente d’encourager les efforts "visant
à régler la question" des prisonniers libanais détenus par l’Etat
hébreu. Le déséquilibre du texte est si énorme, si fabuleux, qu'on le
croirait dicté par l'Etat hébreu lui-même. C'est presque vrai tant on y
reconnaît la patte de Washington dans son soutien inconditionnel à Tel
Aviv, à plus forte raison pour une guerre dont nombre d'observateurs
estiment aujourd'hui qu'elle a tout bonnement été sous-traitée à Israël
par le cabinet Bush (lire ci-contre: Hyptohèses de guerre).
Reste que la France fait là son come back diplomatique. Ami
historique du Liban, Paris a, dit-on, bataillé ferme des semaines durant
pour modérer un texte dont on ose à peine imaginer la formule initiale
voulue par les Etats-Unis et Israël. Et le bras de fer n'est pas terminé.
D'aucuns y voient déjà les prémices d'un nouvel affrontement diplomatique
transatlantique. A suivre donc...
A ce jour, au moins 938 civils ont été massacrés par l'armée israélienne
au Liban, dont 30% d’enfants de moins de 12 ans, ainsi que 30 militaires
et gendarmes. S’y ajoutent 53 combattants du Hezbollah. Il y a 3400
blessés. Du côté de l'agresseur israélien, 36 civils ont été tués par les
roquettes du Hezbollah sur le nord d’Israël depuis le 12 juillet et 59
militaires israéliens ont été tués.
-
MiSe en échec par le Hezbollah, Israël choisit la fuite en avant
04/08/2006 C'est un fait militaire indéniable, l'armée israélienne est
incapable ni de briser la résistance du Hezbollah ni de contenir ses
ripostes. Alors que les civils libanais périssaient hier écrasés par les
nouveaux bombardements de l'Etat hébreu, le Hezbollah a riposté avec le
tir de quelques 130 roquettes en une heure, tuant lui aussi des civils
Israéliens. La réponse envisagée par Tel Aviv pour masquer son enlisement
naissant au Pays du Cèdre: encore plus de bombardements sur Beyrouth, où
la zone de frappe des bombardiers israéliens vient d'être étendue à trois
quartiers supplémentaires, et une probable occupation du Liban Sud
jusqu'au fleuve Litani.
Au plan politique, le chef du
Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, a martelé qu'il
"ne voulait pas de forces étrangères au Liban", à propos des
projets d'envoi d'une force internationale d'interposition au Liban Sud. "Cette
force ne stabilisera rien du tout. Elle va au contraire déclencher une
nouvelle guerre. Ce sera une force d’occupation pour faire la guerre au
Hezbollah et pour assurer la sécurité d’Israël". Michel Aoun estime
aussi qu’un "cessez-le-feu suffit. Nous pouvons garantir son respect.
Il faut que les Israéliens acceptent un processus de négociations". Le
chef du Courant patriotique libre réclame "la création d’un tribunal
international qui jugera les responsables israéliens des crimes de guerre
commis contre ces centaines de Libanais morts sous leurs bombes".
Un mot aussi sur la tactique militaire israélienne. Sans présumer des buts
réels de l'Etat hébreu dans cette nouvelle équipée sanglante (lire
ci-dessous: Hypothèses de guerre), on peut constater que le
déroulement de l'offensive israélienne au Liban semble calquée sur le
modèle américain en Irak: une débauche de technologie d'abord mise au
service de frappes aériennes et d'artillerie massives (selon la
technique dite "choc et effroi" du Pentagone), et une assez
inattendue, il faut le dire, incompétence au sol. L'armée israélienne
paraît s'être, en quelque-sorte, "américanisée", avec les conséquences que
l'on sait et que l'on voit en terme de destructions et de massacres de
civils. Et même au plan de la réflexion stratégique, des similitudes
apparaissent. Alors que les Etats-Unis espéraient que l'invasion de l'Irak
leur permettrait d'attirer un nombre qu'ils imaginaient limités de
"terroristes", qu'ils auraient alors eu tout le loisir d'éliminer en
fixant le combat hors des frontières nationales, Israël semble faire le
même calcul en espérant créer une zone de guerre "extérieure" où les
combattants du Hezbollah viendraient rapidement mourir jusqu'au dernier.
Malgré l'effarante disproportion des forces en présence, on en vient tout
de même à se demander, les mêmes causes produisant les mêmes effets, si le
Liban Sud ne va pas devenir le bourbier de l'Etat hébreu. Mais à quel prix
pour les Libanais!
toutes les
vérités sont bonnes à dire
Le 31 juillet dernier, le forum internet du
Nouvel Obs consacré au Proche-Orient était animé par Paul
Blanc, ambassadeur de France au Liban entre 1986 et 1988.
Voici quelques échanges arbitrairement sélectionnés avec des
internautes:
- Israël ne devrait-elle pas être jugée au tribunal pénal
international en regard de ses agissements vis à vis des peuples
Palestiniens et Libanais?
- Il faut reconnaître que détruire un pays avec la volonté
apparente de le faire disparaître de l’économie régionale, écraser sous
les bombes des centaines de civils n’ayant aucun rapport avec la guerre,
se comporter comme si la défense de la sécurité des citoyens passait avant
la survie des peuples de la région ne fait pas honneur aux hommes qui ont
perpétré ces actions, qu’ils soient les dirigeants ou les éxécutants. Sans
doute, Isrëel n’a pas compris que la domination militaire totale sur la
région du Proche-Orient qu’elle a acquise lui donnait un devoir de
maîtrise de soi et de respect des obligations humanitaires, plutôt que de
rendre encore plus difficile une négociation politique par une répression
brutale, aveugle et inconsidérée.
- Pourquoi israël se permet en toute impunité le terrorisme
d’Etat sous prétexte de sa sécurité... pour les autres, revendiquer des
droits à un Etat, c’est du terrorisme!!!!
- Vous posez là la question majeure que devraient se poser les
dirigeants d’Israël. Je résume très vite : Israël est né menacé d’être
jeté à la mer et a tenu bon, après sa victoire de 1967. Il a pendant 24h
en 1973 pu croire qu’il serait détruit par les attaques de ses voisins. Il
a gagné et peu à peu est devenu de très loin la principale force du
Proche-Orient. Toujours obsédé par sa défense et sa survie alors que
personne n’était en mesure de l’ébranler il aurait dû changer d’attitude
et, comme tous les plus forts, garder son sang froid. Au contraire il
vient de donner la démonstration qu’il se croit toujours autorisé à tout
faire même à tuer des enfants et des femmes ou à détruire un pays voisin
pour assurer sa protection. Le meilleur service que peuvent lui rendre ses
amis c’est de l’inviter à une conversion: quand on est le plus fort on se
maîtrise et on respecte les principes humanitaires.
- La mansuétude et pour tout dire la lâcheté des pays occidentaux
envers Israël est sans limites. Certes les pays européens portent encore
la croix de la Shoah. Mais en raison de ce passé on accepte d’Israël à peu
près tout y compris les actes barbares perpétrés aujourd’hui contre tout
un peuple. Quand comprendra-t-on que dénoncer les crimes d’Israel ce n’est
pas être antisémite!
- Il est exact que le comportement des descendants des victimes du
plus grand crime raçiste de l’histoire seront jugés plus sévérement encore
que d’autres quand ils commettent de sang froid les pires brutalités car
ils insultent indirectement à la mémoire de leurs parents.
-
Offensive terrestre en préparation
01/08/2006 Le pire est sur le point de survenir au Liban. La bride
laissée sur le cou par la fameuse communauté internationale, l'Etat
hébreu prépare une nouvelle invasion terrestre du Pays du Cèdre. Selon
Radio Israël, trois divisions supplémentaires, soit près de 15'000
hommes, vont être mobilisées pour l'occasion. Objectif officiel:
repousser le Hezbollah à 20km de la frontière israélienne. On l'a
compris, la trêve aérienne décrétée Israël après le massacre de Cana, où
54 civils dont 37 enfants ont été tués, aura donc surtout permis un
exode de population du Liban Sud bien utile à la vaste opération
terrestre désormais prévue. Des milliers de Libanais ont en effet
profité de l'accalmie pour fuir une région pilonnée depuis trois
semaines par Israël.
-
boucheries et objectifs multiples
30/07/2006 Une fois de plus, une fois encore au Liban, la
barbarie israélienne a repoussé les limites de l'horreur. 54 civils ont
été tués dans un bombardement à Cana, dont 37 enfants. La fameuse
communauté internationale se prétend "horrifiée" et les prochains
jours diront s'il ne s'agit-là que d'une gesticulation de plus. Quant au
numéro trois de la diplomatie américaine, Nicholas Burns, il s'est
empressé d'estimer que la tuerie de Cana "ne constituait pas un crime
de guerre". Le premier ministre israélien, Ehud Olmert, s'est alors
lui aussi empressé... d'exiger à son partenaire étasunien 12 à 14 jours
de champs-libre supplémentaires pour achever cet effarant jeu de
massacre et de destruction. Et qu'importe si, sur plus de 600 victimes
des frappes de l'Etat hébreu depuis le 12 juillet, au moins 500 sont des
civils innocents, chiffre qui ne tient évidemment pas compte de tous les
morts enterrés dans leurs abris par les bombes israéliennes et que l'on
ne découvrira qu'à la fin des "opérations".
C'est que les objectifs d'Israël sont légion:
- Désarmer par la force le Hezbollah pour faire cesser ses
attaques est l'objectif affiché bien sûr.
- Déstabilisation politique du Liban Mais le cantonner au statut
de milice combattante est aussi un objectif israélien au moment où le
retour amorcé du Parti de dieu dans le jeu politique libanais venait de
connaître une étape spectaculaire avec la signature, en février dernier,
d'un «document d’entente» avec la formation aouniste, principale
force de l'opposition. Un bémol tout de même à ce stade pour constater
qu'au Liban, même si l'aventurisme militaire du Hezbollah reste
critiqué, son taux de popularité est en train d'exploser au vu de la
résistance considérée comme héroïque de ses combattants. Et quelle que
soit l'issue l'issue de la confrontation, son poids politique au Liban
n'en sortira que renforcé. C'est là, peut-être, une première erreur
tactique de l'Etat hébreu dans son équipée sanglante.
- Guerre économique contre le Liban Parallèlement, certaines, la
plupart en fait des cibles choisies par Israël -- ponts, routes,
aéroport, infrastructures dans tout le pays -- n'ont que peu à
voir avec le Hezbollah. C'est le Liban en tant qu'Etat que l'on vise
ici, que l'on cherche à renvoyer à l'âge de la pierre, histoire de
l'occuper à 15 ans de reconstructions supplémentaires. A l'heure
actuelle, les dommages causés au Liban sont estimés à 750 millions
d'euros par les économistes. 80% des routes principales ont été
détruites. Il faut dire qu'un Liban en paix, reconstruit, stabilisé
politiquement, fort et capable de rejouer son rôle séculaire de pont
entre l'Occident et l'Orient est apparemment perçu comme une menace pour
l'économie d'Israël.
- La tentation iranienne Enfin, comme nous l'avons dit dans une
précédente brève, les boucheries perpétrées par Israël dans les
Territoires palestiniens et au Liban font écho à celles perpétrées par
les Etasuniens en Afghanistan et en Irak dans le cadre de leur
grand dessein de
remodelage du Moyen-Orient. L'appareil militaire israélien
paraissant agir ici comme une simple extension de celui de la
Maison-Blanche pour frapper à un niveau plus local. Mais avec le risque
de voir L'Etat hébreu jouer les alliés en rupture de ban et
bombarder l'Iran, prétextant son soutien au Hezbollah.
L'objectif d'une telle opération étant, pour Israël, de compenser
l'échec des Etats-Unis à enrôler le Conseil de Sécurité dans une
ratonnade contre Téhéran. Ce serait bien sûr le scénario du pire,
heureusement improbable tant la folie de l'équipée saute aux yeux. Mais
au vu de ce à quoi l'on assiste et des alliances qui dominent
l'échiquier, difficile d'écarter totalement l'hypothèse.
- Aux dernières nouvelles, Israël a annoncé la suspension pour 48
heures des pilonnages aériens suite à l'émotion suscitée par le carnage
de Cana, avec la promesse toutefois de reprendre l'offensive après ce
délai. Pause dont Israël tire au passage un avantage non négligeable
pour son projet de création d'une zone tampon de deux kilomètres à
l'intérieur du Sud Liban. En effet, la première conséquence de cette
trêve aérienne a été un exode des populations de cette région vers
Beyrouth.
-
Feu vert anglo-saxon à l'Etat-voyou israélien
28/07/2006 Au moins 406 morts, dont 340 civils! Tel est le monstrueux
bilan des sanglantes opérations israéliennes sur le Liban depuis le 12
juillet dernier. L’Unicef juge de son côté «catastrophique» la situation
dans le pays du Cèdre où près de 500'000 personnes ont été contraintes
de prendre les routes de l’exode pour fuir les massacres perpétrés par
l'armée israélienne. Malgré cela, les Etasuniens et leur caniche
britannique n'en ont pas moins bloqué toute exigence de cessez-le-feu
immédiat lors de la Conférence de Rome qui s'est dès lors bornée à
annoncer qu'elle allait... "œuvrer en partenariat avec la communauté
internationale pour apporter une aide humanitaire immédiate au peuple
libanais". La plupart des autres pays à la conférence (Canada,
Egypte, Allemagne, Chypre, la Grèce, Jordanie, Russie, Arabie Saoudite,
Espagne et Turquie) demandaient en effet comme préalable l'arrêt des
opérations militaires israéliennes. Bien évidemment, l'Etat hébreu a
considéré qu'il s'agissait là d'un blanc seing et a officiellement
annoncé qu'il allait intensifier ses carnages au Liban.
Et dire qu'il suffirait d'un embargo européen d'une semaine pour faire
cesser ces tueries. Vous avez dit Europe?
- De BagDad à Beyrouth.
jusqu'à téhéran? 27/07/2006 L'offensive lancée par Israël
contre le Liban n'est évidemment pas une simple réaction défensive à
l'enlèvement de deux soldats de Tsahal sur le territoire libanais par
les miliciens du Hezbollah, le 12 juillet dernier, en vue d'un échange
de prisonniers. En fait, les plans d'attaque de l'Etat hébreu étaient
prêts et le casus belli attendu, espéré. C'est que, parallèlement aux
massacres perpétrés à Gaza et en Cisjordanie depuis des semaines pour
briser le Hamas et la résistance palestinienne, l'Etat hébreu a décidé
d'ouvrir un deuxième front avec le Liban pour en finir avec le
Hezbollah. L'objectif israélien étant la capitulation pure et simple de
ses adversaires pour imposer sa "paix" sans jamais avoir à la négocier.
Israël veut sans doute tirer aussi un maximum d'avantages de l'appui
inconditionnel que le cabinet Doobleyou lui offre depuis son investiture
frauduleuse en 2001. Et le couple américano-israélien fonctionne si bien
depuis lors que l'on pourrait même voir, dans les boucheries perpétrées
par Israël dans les Territoires palestiniens et au Liban, une sorte de
prolongement de celles perpétrées par les Etasuniens en Afghanistan et
en Irak pour servir leur
grand dessein de remodelage du Moyen-Orient . L'appareil
militaire israélien devenant ici une simple extension de celui de la
Maison-Blanche pour agir à un niveau plus local.
Reste à savoir jusqu'où ira cette escalade. Car alors que les Etats-Unis
ont échoué à convaincre leurs partenaires du Conseil de Sécurité de
faire plier l'Iran par la force, et que l'Etat hébreu accuse les mollahs
de soutenir le Hezbollah, Israël
pourrait être tenté de jouer les alliés en rupture de ban en lançant des
frappes sur l'Iran d'ailleurs déjà
planifiées. Un scénario certes catastrophe mais ce ne sont
pas, pour l'heure en tout cas, les gesticulations de la fameuse
"communauté internationale" qui lui feraient obstacle.
Un mot encore sur les incroyables destructions des
infrastructures libanaises par Israël, qui sont autant de crimes de
guerre qui ne trouvent qu'une explication rationnelle: la volonté de
l'Etat hébreu de profiter de la situation, avec un cynisme effarant,
pour renvoyer le Liban à l'âge de pierre et se maintenir comme
principale pôle économique régional.
>> Réthorique
et dialectique
-
La peur d'un consensus palestinien fait perdre ses nerfs à Israël 30/06/2006
(brève
remaniée le 5 juin)
L'Etat hébreu a apparemment perdu tout sens de la mesure. Apparemment
seulement. Sous prétexte de vouloir récupérer un de ses soldats enlevé
dimanche, il a lancé mardi une guerre contre les détenus
palestiniens de la plus grande prison à
ciel ouvert du monde, la bande
de Gaza. Des centaines de chars,
de pièces d'artillerie, d'avions de combat higt-tech et 7000 hommes ont
été mobilisés. La première cible a été civile: une usine électrique. Ce
qui a eu pour conséquence de
priver la population palestinienne d'électricité et donc d'eau,
ce qui est une violation flagrante du droit humanitaire. Des
biens de première nécessité tels que la nourriture, les médicaments
et le carburant sont
interdit d’accès à Gaza, ce qui est une
deuxième
violation du droit humanitaire.
Enfin, huit ministres du
gouvernement élu démocratiquement et dirigé par le Hamas ont été
kidnappés, ainsi que des dizaines d’élus et maires du Hamas, en tout 64
personnes.
L'incroyable disproportion des moyens
engagés au regard de l'objectif à atteindre laisserait de prime abord
perplexe. Mais derrière ce spectaculaire écran de fumée, une nouvelle
passe aujourd'hui presque inaperçue, nouvelle qui donne pourtant tout
son sens à l'effarante offensive israélienne. Le ministère israélien des
Affaires étrangères a en effet catégoriquement rejeté le document
palestinien d’"entente nationale" (dit "plan des prisonniers
palestiniens") que vient pourtant de signer le mouvement Hamas, ce
dernier reconnaissant implicitement par là l'existence de l'Etat hébreu.
Événement majeur s'il en est, et qui répondait à l'une des principales
exigences de la fameuse communauté internationale envers le Hamas. Mais
un tel plan, une telle unité palestinienne autour
d'objectifs politiques communs fait clairement peur à Israël qui veut
poursuivre sur
la voie
de l'unilatéralisme
, de devoir faire des concessions.
maintenir le statu-quo et
de ce qui pourrait ressembler, de près ou de loin, à une appareil d'Etat
palestinien.
En cela, la lutte déclarée contre le gouvernement du Hamas n'est que la
simple remise au goût du jour de la
sempiternelle rengaine du "il n'y a personne en face pour négocier"
servie jusqu'à la nausée par
Sharon déjà. L'objectif d'Israël
est,
aujourd'hui comme hier,
la capitulation pure et simple
de la résistance palestinienne et l'acceptation, par le peuple
palestinien, d'un Etat-croupion, un bantoustan dont les frontières
auront été dessinées par le seul Etat hébreu.
De son côté, la communauté internationale reste
silencieuse après avoir timidement
désapprouvé le lancement de cette nouvelle offensive.
Elle a
décidé depuis longtemps,
par commodité, de considérer dans cette affaire que le bourreau était la
victime, et la victime le bourreau, se
bornant à inviter l'Etat hébreu à la "retenue", tout en
exigeant des activistes
palestiniens la fin de la lutte armée. Le terrorisme de certains
groupes palestiniens lui paraissant
apparemment
comme le seul condamnable, le terrorisme d'Etat israélien relevant
toujours de la bavure ou du dommage collatéral.
L'Histoire jugera. Peut-être.
-
Lâcheté européenne et enfer palestinien 4/05/3006 La
scandaleuse punition collective infligée au peuple palestinien par les
élites occidentales bien pensantes en raison de son choix démocratique
fait enfin quelques vagues. Enfin! Après
le gel américain puis européen des aides directes à l'Autorité
palestinienne menacée de banqueroute donc, l'émissaire du Quartette pour
le Proche-Orient (Etats-Unis, ONU, UE et Russie), James Wolfensohn, a
finalement claqué la porte au 30 avril dernier, officiellement en raison
de dissension au sein du quartette quant à son rôle après l'arrivée au
pouvoir du Hamas. Lundi 1er mai dernier, il a toutefois affirmé: «Il
m'étonnerait que quelqu'un sorte gagnant de la fin de la scolarisation
des enfants ou d'une famine palestinienne. Et je ne crois pas que des
membres du Quartette pensent que cela puisse constituer une politique
viable.» Manifestement, ça dépend pour qui... Quelques jours avant,
dans Libération,
le directeur général de Médecins sans frontières, Pierre Salignon, avait
déclaré que «cette décision (de geler les aides)
faisait le lit de tous les extrémismes», dénonçant une «dégradation
continue» de la situation sanitaire ces derniers mois dans les
territoires palestiniens.
La diplomatie européenne aura donc touché le fond. Dans
une dramatique et pitoyable
politique du caniche que l'on croyait l'apanage du seul Tony Blair,
c'est toute l'élite européenne qui s'est en effet rangée ici derrière
les positions pro-israéliennes des Etats-Unis sur le dossier
proche-oriental. Le commentaire du ministre néerlandais des
Affaires étrangères, Ben Bot,
fera par ailleurs date en matière de cynisme et de mépris des plus
élémentaires principes démocratiques: "Les Palestiniens ont choisi
ce gouvernement, alors ils devront en supporter les conséquences."
Par ce commentaire inqualifiable, le ministre européen aura confirmé, si
des doutes pouvaient encore subsister, qu'il s'agissait bien alors pour
l'UE de punir le peuple palestinien pour son choix politique. Le message
est limpide: une démocratie n'est respectable que dans la mesure où le
choix des peuples obéit aux désirs de la fameuse "communauté
internationale", c'est à dire aux Etasuniens et à leurs vassaux.
Question crédibilité, ça se pose un peu là!
Enfin, dans cette affaire, l'alignement européen n'est pas seulement une
faute politique gravissime de nos élites, mais aussi une faute
morale. Car que dire de ce paradoxe effarant qui veut que les leaders du
soit-disant monde libre s'allient désormais pour oppresser encore un peu
plus, pour saigner encore davantage un peuple palestinien déjà martyrisé
par 39 ans d'une monstrueuse oppression israélienne. Les conséquences
politiques d'un tel alignement sont encore difficilement mesurables.
Mais, incontestablement, aux yeux des
masses du plateau arabo-musulman et au-delà d'ailleurs, les
Européens ont rejoint le camp des oppresseurs là où l'Union avait
toujours su faire valoir sa différence.
-
Rafic Hariri, mythes et réalités Si l'assassinat de Rafic Hariri
(>>ici la
version moins conformiste
de Wayne Madsen) a été le facteur
déclenchant d'un retour à la souveraineté libanaise après le départ des
Syriens, il a suscité une idéalisation du personnage qui nécessite
le rappel de
certaines réalités.
Plus de 30 bébés palestiniens morts aux barrages israéliens De
2000, 61 Palestiniennes retenues aux barrages de contrôle israéliens ont
dû accoucher sur place. Cet état de fait a entraîné la mort de 36
nouveaux-nés, a déclaré l'ONU fin septembre. Huit femmes ont vécu la
même situation en 2005, dont une a dû accoucher dans l?ambulance et une
deuxième, qui connaissait des difficultés dans son sixième mois de
grossesse, a fait une fausse-couche, poursuit l'Unrwa. Selon l'agence de
l'ONU, l'accès des Palestiniens aux installations médicales s'est
«considérablement détérioré» en raison des procédures mises en place par
les Israéliens aux barrages de contrôle et du mur de séparation érigé en
Cisjordanie.
- Jour noir pour le
Liban
Charles Abdallah dénonce le retour au pouvoir des mêmes forces
politiques qui ont gouverné le pays depuis la fin de l’année 1992, à
l’exception d’une courte parenthèse entre 1998 et 2000, et qui portent
seules l’entière responsabilité du désastre économique dans lequel se
débat le pays: «Ce qui rend perplexe, ce qui devient de plus en plus
suspect, c’est la volonté des puissances occidentales, nouvelles
autorités de tutelle du pays, de bâcler le processus démocratique et de
ramener au pouvoir ceux qui ont désagrégé l’Etat et l’ont mené à la
ruine. Avec, en plus, la mission de réformer ce même Etat! On croit
rêver. Deux explications possibles: Pour les Occidentaux, n’importe qui
au pouvoir fera l’affaire parce que, de toute manière, ce sont eux qui
dirigeront effectivement le pays. Pas besoin alors de s’embarrasser de
démocratie. Des gens corrompus et affaiblis par leur bilan passé sont
plus faciles à contrôler. Ils peuvent notamment être amenés plus
facilement que d’autres à exécuter les tâches qui leur seront assignées
par les puissances de tutelle dans le cadre de leurs politiques
régionales.»
- Une version
moins conformiste de l'assassinat de Rafic Hariri. Le journaliste et
éditorialiste US, Wayne Madsen,
les Etats-Unis avaient demandé à l'ancien premier ministre libanais
d'installer une
base militaire au nord du Liban (traduction
française), raison pour laquelle les troupes syriennes devaient
quitter totalement le Liban. Hariri, fervent nationaliste arabe était
connu pour son opposition à ce projet. Le contrat, avant même la
signature d'un accord avec le Liban, a été remis par le Pentagone à la
firme Jacobs Engineering Group, sise à Pasadena en Californie en
partenariat avec le groupe Bechtel. Cette base devait servir de
plate-forme logistique et de transit pour les troupes US en Irak. Elle
devrait servir à protéger les oléoducs US dans la région
(Bakou-Tbilissi-Ceyhan et Mossoul-Kirkouk-Ceyhan) ainsi qu'à la
déstabilisation de la Syrie. Des indices permettent de penser que cette
base en gestation serait aussi importante que la base US au Qatar.
Plusieurs sources de renseignements se recoupent pour indiquer que les
assassinats ciblés de personnalités, telles Elies Hobeika et Rafic
Harriri, relèvent du feu vert de l'adjoint au chef d'Etat-Major, Karl
Rove et du vice conseiller à la sécurité nationale à la Maison Blanche,
Elliot Abrams.
- Les dessous du plan
de désengagement israélien de Gaza.
A lire
cet article incontournable du Monde diplomatique
-
Le congrès juif mondial pour la partition de l'Irak? Le
nouveau Secrétaire général du Congrès juif mondial, Stephen Herbits, est
un faucon. Il a collaboré avec toutes les présidences républicaines
depuis Nixon. Ses déclarations de politique générale, sa perception des
événements, notamment en Irak, sont d'autant plus importantes qu'en tant
qu'ami personnel de Donald Rumsfeld (dont il fut conseiller à la
Défense), mais aussi en tant que proche de Wolfowitz, l'idéologue de la
guerre en Irak, et de Cheney, véritable patron de la Maison-Blanche, ses
idées ont forcément au moins l'oreille de ce trio de fous de guerre.
Or, dans une interview publiée dans un hebdomadaire suisse, L'Hebdo, le
13 janvier dernier, on lui pose la question de savoir s'il défend l'idée
de deux Etats, l'un palestinien, l'autre israélien. Voici sa réponse,
verbatim: «Oui. Deux Etats en Israël (sic) et trois en
Irak, que ce soit sous la forme d'une fédération ou d'une confédération,
voire de trois Etats indépendants.»
Or, un texte du journaliste et ancien fonctionnaire
israélien des Affaires étrangères, Oded Yinon,,
intitulé Stratégie pour Israël dans les années 80, ne
disait pas autre chose, il y a 25 ans. Verbatim: (Extrait
1 / Extrait
2 /
Extrait 3).
Si d'aventure le chaos irakien (dont d'effarantes maladresses us comme
la dissolution de l'armée irakienne et la non intégration des anciens
membres du parti Baas pourraient laisser penser qu'il était voulu)
devait aboutir à une implosion suivi d'une partition de l'Irak (par
exemple après un retrait précipité des forces US quelques mois après les
élections), il y aurait sans aucun doute là matière à réflexion.
-
«Il faut en revenir à l'OLP!» 31/10/2003 L'Etat hébreu a, on
le sait, instrumentalisé les différents processus de paix, y compris et
surtout le processus d'Oslo, pour dégager une position palestinienne
modérée d'abord, et, ensuite, pour disposer d'un écran de fumée derrière
lequel il pouvait aisément poursuivre la colonisation, les spoliations,
les assassinats, la torture, pendant que les médias du monde entier et
la fameuse «communauté internationale» se perdaient en conjectures sur
les progrès ou les échecs de pseudo-négociations. Ainsi, jamais, même
sous les Travaillistes, même sous Rabin, jamais la
colonisation
des territoires palestiniens n'a cessé, ou ne serait-ce que ralenti,
démontrant qu'Israël a de tout temps poursuivi un but qui n'avait que
peu à voir avec la recherche d'une paix juste avec les Palestiniens.
Le processus d'Oslo étant donc officiellement enterré aujourd'hui, ne
vaudrait-il pas mieux abandonner l'Autorité palestinienne et en revenir,
comme le propose le directeur de l'Université Al-Qods (>>Lire
l'interview), à l'Organisation de libération de la Palestine
(OLP), et laisser ainsi toute la charge de l'occupation à Israël. L'Etat
hébreu serait alors contraint de réinstaurer un très coûteux régime de
gouvernement militaire et, alors qu'il traverse la pire crise économique
de son histoire, cela pourrait peut-être l'inciter à ralentir une
répression et une colonisation elles aussi coûteuses. Lorsque l'on
constate la levée de boucliers israélo-étasunienne vis-à-vis du plan de
paix de Genève (au profit d'une «feuille de route» non contraignante
pour Israël) on se dit que ce serait-là un moyen de pression non
négligeable en mains palestiniennes pour une fois.
-Fanatisme
religieux: en route pour la «Jérusalem Céleste» 23/10/2003 Le
Sommet de Jérusalem s'est tenu du 12 au 14 octobre 2003 à
l'hôtel King David de Jérusalem. Tout le gratin des fanatiques
religieux, tant les fondamentalistes chrétiens étasuniens que les ultras
juifs (>>Le
soutien des intégristes américains à Sharon: une vision apocalyptique!),
étaient présents avec, notamment, le très influent ex-sous-secrétaire à
la Défense, Richard Perle, ami personnel de Rumsfeld; le conseiller de
Doobleyou pour le Proche-Orient, Daniel Pipes; l'ancien premier-ministre
israélien, Benjamin Netanyahou, ainsi que des ministres du gouvernement
Sharon dont Uzi Landau et Avigdor Lieberman. Tous ont célébré la «théopolitique»
qui conduira à l'avènement de la «Jérusalem Céleste». «Israël est
l'alternative morale au totalitarisme oriental et au relativisme moral
occidental. Israël est le «Ground Zero» de la bataille centrale
de notre civilisation pour sa survie. Israël peut être sauvé, et le
reste de l'Occident avec lui. Il est temps de nous unir à Jérusalem.»
Ainsi était rédigé l'appel du Sommet de Jérusalem...
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Israël prépare des frappes (nucléaires?) contre l'Iran
13/10/2003 Selon le Washington Post, le général Sharon a
récemment affirmé à son copain
Doobleyou
que l'Iran pourrait avoir la bombe atomique en 2005 (sic) et, surtout,
qu'il envisage une attaque préventive contre Téhéran. De son côté, le
magazine allemand
Spiegel
(>>L'article
du Ha'aretz) révèle qu'une unité spéciale du Mossad a déjà reçu
pour mission d'élaborer des plans d'attaques simultanées contre une
demi-douzaine de sites nucléaires dispersés sur le territoire iranien.
Parmis lesquels le réacteur de Bushehr, l'usine de production d'eau
lourde d'Arak, la centrifugeuse de Natanz, la Compagnie nationale
iranienne des métaux d'Ispahan et le Centre de recherches nucléaires de
Rudan.
Le Los Angeles Times a par ailleurs affirmé qu'Israël a modifié
des missiles de croisière d'origine américaine embarqués à bord de
sous-marins pour les équiper d'ogives nucléaires, se donnant ainsi la
capacité de lancer des armes atomiques depuis la terre, l'air ou la mer.
Selon certaines informations, ces missiles auraient été testés sous la
supervision de la
marine américaine il y a deux ans dans l'océan Indien, au large
du Sri Lanka.
Massacre et crimes de guerre à Gaza Dès vendredi et durant le
week end, Tsahal a lancé une opération pompeusement baptisée «Traitement
à la racine» dans le camp de réfugiés de Rafah. Comme toujours, ce
sont les civils qui ont payé le plus lourds tributs au terrorisme d'Etat
israélien. Huit Palestiniens, dont deux enfants, ont été tués et des
dizaines d'autres blessés. Entre autres crimes de guerre, Tsahal a
détruit pas moins de 120 maisons, privant d'abri quelque 1500
Palestiniens de plus. Amnesty International a vigoureusement dénoncé
lundi les opérations militaires lancées depuis vendredi dans le sud de
Gaza et rappelé que la «destruction injustifiée» des maisons de
civils palestiniens constituait un «crime de guerre».
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A l'abri des pseudo-processus
de paix: 500'000 colons et un mur de la honte 30/09/2003 Nous
l'avons souvent répété, les gouvernements successifs de l'Etat hébreu se
sont servis des différents plans de paix, y compris et surtout du
processus d'Oslo, pour dégager une position palestinienne modérée
d'abord, et, ensuite, pour disposer d'un écran de fumée derrière lequel
poursuivre la colonisation des territoires, c'est à dire le vol des
terres palestiniennes, dans la plus implacable logique sioniste qui
soit. Jeudi, le ministère israélien de l'Habitat a ainsi publié un
nouvel appel d'offres pour la construction de 565 logements dans les
colonies de Cisjordanie occupée. Cela après que le cabinet du général
Sharon eut annoncé, la veille, qu'il entendait poursuivre l'édification
dans la région du «Mur
du racisme», selon l'expression d'Arafat. Le négociateur
palestinien en chef, Saëb Erakat, a d'emblée averti que ces deux
initiatives allaient «tuer» les tentatives de règlement du
conflit. «La poursuite de la colonisation est motivée idéologiquement
par la volonté d'empêcher la future coexistence de deux Etats», a de
son côté renchérit Yossi Beilin, ex-ministre travailliste et principal
architecte des accords d'Oslo (1993) sur l'autonomie palestinienne.
Selon les dernières statistiques de 2003, les colons en Cisjordanie,
dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est annexée, sont désormais
près d'un
demi-million. Ils sont au nombre 231'443 (ils n'étaient que
21'700 en 1982) dispersés dans 143 implantations et des dizaines de
points de colonisation sauvages en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Les autres, plus de 200'000, résident dans la partie orientale de
Jérusalem, dans ces faubourgs qui ont poussé comme champignons au
lendemain de la guerre des Six Jours (1967) et qui continuent à
s'édifier sur le pourtour de la cité sainte, en vue d'en verrouiller les
accès, couper la population palestinienne de la ville de son hinterland
naturel qu'est la Cisjordanie.
Depuis 1967 selon le Ha'aretz, plus de 3 milliard de francs
suisses ont été dépensés pour la colonisation. (sources et infographie:
24heures).
Rappelons que la «feuille de route», plan international de paix signé et
approuvé par Israël, imposait à l'Etat hébreu, au point 1 de la phase 1,
de «geler toutes les constructions dans les implantations juives»
et «démanteler immédiatement les avant-postes illégaux des colonies
construits depuis mars 2001».
Depuis le début de l'année, 1300 logements supplémentaires ont été
construits dans les colonies.
Feu vert pour voler davantage de terres aux Palestiniens grâce au
«Mur du racisme» A une écrasante majorité, le cabinet d'Ariel Sharon
a décidé mercredi que le tracé du
mur de la honte (>>photos
///
>>2
) pourra englober un certain nombre de colonies juives situées en
Cisjordanie, permettant ainsi à terme à l'Etat hébreu d'annexer de facto
de nouvelles terres palestiniennes. Le principe arrêté par le cabinet
d'extrémistes du général Sharon est qu'il faut inclure dans le système
défensif le maximum de Juifs et en exclure autant que possible les
Palestiniens. Les colons crient victoire. La fameuse communauté
internationale ne lève pas le petit doigt. Les Palestiniens encaissent.
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L'autre israël:
25 pilotes de Tsahal refusent
des missions dans les territoires palestiniens 24/09/2003
Vingt-cinq pilotes de l'armée de l'air israélienne ont déclaré refuser
d'exécuter des missions dans les territoires palestiniens, a rapporté
mercredi soir la radio publique israélienne. Ces pilotes, de l'armée
régulière et du cadre de réserve, ont remis récemment une pétition en ce
sens au général Dan Haloutz, commandant en chef de l'armée de l'air
israélienne, a ajouté la radio, sans autre précision. C'est la première
fois que des pilotes de l'armée de l'air israélienne signent une telle
pétition. Il faut dire que les «meurtres ciblés» d'activistes et de
responsables palestiniens font surtout des victimes parmi les civils.
Ces opérations, dénoncées par la communauté internationale, sont
généralement menées par l'armée de l'air au moyen d'hélicoptères de
combat et, parfois, de chasseurs bombardiers. Comme le 23 juillet 2002
où Sharon avait ordonné le larguage d'une
bombe d'une tonne sur Gaza, tuant 15 personnes, dont 8 enfants
(dont 2 bébés).
Rappelons que plus de 1'100 soldats israéliens, tout en réaffirmant leur
attachement à leur patrie, ont
refusé de servir
dans les territoires palestiniens (>>1
///
>>2
/// >>3)
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