L'ère de
15/11/2011 Il y a quelque chose d’absolument fascinant à voir l’uniformité
impeccable de l’information diffusée par la presse-Pravda sur la prétendue
révolution syrienne. C'est-à-dire en deux mots, car il n’en faut pas plus, une
opposition pacifique qui paie dans le sang sa sainte aspiration à la liberté
face à un régime barbare.
Un tour de force admirable
au regard d’autres versions des faits
pourtant solidement étayées car, à ce jour, seuls les régimes soviet et
chinois étaient parvenus à contrôler à ce point l’information destinée à la
plèbe. Mais ils y étaient parvenus par la force et la menace, ce qui fait que
même les individus servant leur machine de propagande pouvaient rester libres de
leurs opinions, dans le secret de leur cœur au moins.
Un seul point de vue, une seule source douteuse
Il faut hélas convenir que la situation est bien pire dans le bloc
américano-occidentaliste, fer de lance autoproclamé du Macdo-monde-libre. Car
ici, point de commissaire politique dans les rédactions, point de menace de
déportation vers le moindre goulag.
Ici, la sujétion à la voix du maître est consentie dans une perversion des
valeurs si aboutie, si parachevée, si formidable que du petit tâcheron au grand
éditorialiste, tous sont convaincus de participer au Grand Œuvre en luttant pour
la bonne cause, le bien, la liberté, la démocratie et, bien sûr, la protection
du fox à poil dur et de la baleine bleue.
La prison est intérieure donc, avec la démonstration de l’immense supériorité de
la réalité virtuelle, c'est-à-dire de l’abrutissement consenti, sur la
propagande.
Concrètement, les choses se passent assez simplement pour
Oui, c’est court, très court, dramatiquement court. Et pourtant amplement
suffisant pour les agences de presse et les TJ du monde entier.
Grosse fatigue
C’est que nous assistons à une formidable baisse d’exigences des tâcherons
et grand éditorialistes de la presse-Pravda quant à la qualité des mensonges et
des manipulations sensés justifier leur alignement sur les Macdo-Causes du
Système, et leur assurer ainsi un minimum de confort psychologique.
En 1990 par exemple, lorsqu’il s’était agit
de rallier les opinions publiques occidentales aux
frappes contre l'Irak, on avait au moins eu droit aux couveuses renversées au
Koweit par les méchants soldats de Saddam.
Imaginez 312 couveuses jetées à terre avec des bébés agonisant à même le
sol. Imaginez cette histoire relatée
le 27 novembre 1990 au Conseil des Nations Unies, avec force
témoignages, au cours d'une présentation audio-visuelle montée par la société
Hill & Knowlton, leader international dans le domaine des relations publiques et
des affaires publiques. Franchement, ça avait de la gueule.
En 1999, le Système
avait à nouveau soigné la chose pour ses «bombardements
humanitaires» au Kosovo. Et puis, dès 2003 déjà, patatras, grosse baisse du
«contrôle qualité» des montages avec
la fable à peine tenable des
ADM de Saddam, et un Colin Powell ridiculisé en agitant sa petite
bouteille de talc devant le Conseil de sécurité. Et pourtant, on avait
eu droit à la totale, y compris avec de formidables infographies en double page
montrant les laboratoires chimiques mobiles de Saddam.
Depuis, exit la dentelle. Plus besoin de peaufiner.
Le montage libyen, avec des bombardements aériens de population civile
jamais étayés par la moindre preuve ; la source unique de l’OSDH dans l’affaire
syrienne et l’amorce d’une réédition de la fable des ADM irakiennes, version
iranienne et nucléaire cette fois, tout y passe et ont n’y met décidément même
plus les formes, puisqu’elles ne sont plus nécessaires.
Psychologiquement épuisés ou simplement vaincus par la paresse, le conformisme
ou le chèque de fin de mois, les tâcherons de la com’ du Système répercutent
désormais absolument tout, comme un seul homme, dans une abdication aussi
formidable que consentie de l’intelligence et de l’esprit critique qu’ils
prétendent pourtant incarner.
Alors il faut chercher, éplucher, fouiller inlassablement pour dénicher, ici et
là, les derniers esprits qui, noyés dans toute cette immense diarrhée
médiatique, osent nous avouer à demi-mots, parfois même involontairement, qu’eux
aussi lui trouvent tout de même un petit goût de merde.
PS en
trois
constats
Premier constat :
Le Printemps arabe s’est arrêté Place Tahrir, au Caire. La Libye et
Deuxième constat :
L’alignement sans condition de la presse-Pravda sur les montages du Système a
achevé de la discréditer. Il confirme, ce faisant, la suprématie désormais
avérée d’internet sur les médias traditionnels comme source d’information.
L’argument longtemps asséné d’une presse de professionnels vérifiant
l’information, par opposition à un internet où l’on trouve tout et son
contraire, n’est plus recevable, l’affaire de l’OSDH en est la preuve éclatante.
Troisième
constat:
L'effondrement de la crédibilité de la presse-Système fait très logiquement écho
à celui des dirigeants de ce même Système.