L'aveuglement occidental, fidèle allié d’Israël

10/06/2010 Proliférateur nucléaire avéré, détenteur de quelque 200 ogives nucléaires illégalement développées hors de tout contrôle de l’AIEA, Etat voyou non signataire du TNP, Israël peut jubiler. Sous le diktat américain, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté une quatrième série de sanctions contre l’Iran qu’il soupçonne d’éventuellement envisager de peut-être avoir un jour l’intention de penser sans doute à fomenter le projet de développer à plus ou moins long terme une arme nucléaire…
Ce faisant, l’Occident vient d’offrir un enterrement de première classe à la formidable percée diplomatique que constituait l’accord signé le 17 mai dernier entre l’Iran, le Brésil et la Turquie sur le dossier nucléaire justement. Accord qui tranchait pourtant avec la stérilité de négociations pilotées jusque-là par des Occidentaux à l’esprit trop épais pour aboutir, leur diplomatie étant encagée dans une politique d’affirmation hystérique de la puissance que résume assez bien la récente déclaration d’un général US: «Nous on ne résout pas les problèmes, on les écrase !».
De Washington à Londres en passant par le Paris très docile du Petit-Nicolas, on avait alors réagi par l’habituel haussement d’épaules traduisant l’incommensurable mépris avec lequel on considère, là-bas, les puissances émergentes, et tout ce qui émane des puissances émergentes en termes de diplomatie notamment.
Cela dit, personne ne se faisait d’illusions, et l’on sentait bien que rien, mais alors rien du tout, pas même un accord signé entre Téhéran et l’entier de la planète, n’aurait pu contrarier l’aveuglement et le réflexe pavlovien dans lequel les Occidentaux sont enferrés s’agissant de l’affaire iranienne, s’agissant du « Rest of the World » tout court d’ailleurs.

Unité de façade
Reste que même si les membres permanents du Conseil de Sécurité ont apparemment voté d’une seule voix, l’harmonie n’en est pas moins de façade. Car tant la Chine que la Russie ont voté à reculons, acceptant de caresser Washington dans le sens du poil pour des raisons tactiques, tout en sachant que ces sanctions seraient comme les précédentes inutiles, inefficaces, et sans grandes conséquences pour Téhéran.
Le jusqu’au-boutisme de Washington dans cette affaire s’appuie donc essentiellement sur Londres et le Paris très pro-«US-raélien» du Petit Nicolas. Quant au reste du troupeau de la fameuse « communauté internationale », inutile de s’éterniser sur les moyens de pressions directes ou indirectes qui commandent leur position. 
Côté Occidental (moins l’Amérique latine bien sûr), c’est donc la fuite en avant sur ce dossier, histoire de ne surtout pas dévier du chemin de la confrontation avec Téhéran, dans une sorte de nouvelle version de la fable des armes de destruction massive irakiennes tout aussi foireuse.
Nombreux sont ceux en effet, au Pentagone comme dans les  travées d’un Congrès US jouet des lobbies (et spécialement de l’AIPAC à la veille des élections de mid-term), qui veulent à tout prix en découdre avec l’Iran.
Laminés par la crise, les Etats-Unis seraient pourtant bien incapables d’ouvrir un troisième front en Iran, alors qu’ils sont encore embourbés en Irak, et qu’ils suivent scrupuleusement en Afghanistan le chemin tracé par l’ex-URSS vingt ans plus tôt, avec l’épilogue que l’on sait.
L’hostilité occidentale vis-à-vis de Téhéran en général, et de Washington en particulier, a donc plus à voir avec un réflexe pavlovien qu’avec une stratégie soutenue par de réels moyens.

Israël en embuscade
Et c’est là que toute cette affaire ne semble profiter en priorité qu’au belliqueux Etat israélien, toujours en embuscade.
Car pour l’Etat hébreu, il était primordial que la « communauté internationale » enterre définitivement l’accord signé entre la Turquie, le Brésil et l’Iran par une nouvelle série de sanctions. Un dégel des relations avec l’Iran serait en effet une catastrophe pour l’Etat-voyou israélien qui cherche à pousser les Etats-Unis vers la guerre, et pourquoi pas en jouant les alliés en rupture de ban en lançant eux-mêmes une attaque qu’il prépare sans relâche depuis des années (
en janvier 2009, l 'aviation israélienne a opéré des bombardements au Soudan. Certains observateurs y ont vu une répétition générale a des frappes sur l'Iran puisque la distance entre la cible soudanaise et la ville iranienne d'Arak, où est installé un réacteur à eau lourde, est la même).

PS : Lynchage au sommet : «Dites-leur [aux Israéliens] de foutre le camp de la Palestine. Souvenez-vous que ces gens-là [les Palestiniens] sont occupés et qu’il s’agit de leur terre, que ce n’est ni l’Allemagne ni la Pologne. Les citoyens juifs de l’État hébreu “peuvent rentrer chez eux, en Allemagne, en Pologne, en Amérique et n’importe où ailleurs.» Agé de 89 ans, Helen Thomas était la doyenne des correspondants de presse à la Maison Blanche où elle avait commencé à travailler au début du mandat de John F. Kennedy. Elle s’est lâchée dans une interview, avant d’être contrainte de s’excuser et de démissionner