Tuerie à Paris, premiers constats à chaud
14/11/2015 Premiers constats à chaud au lendemain du massacre barbare revendiqué par Daesh à Paris, et qui a fauché 130 vies innocentes (beaucoup de blessés sont encore dans un état grave). Où nous rappelons d’abord les causes de l’avènement du terrorisme islamique en général, et de Daesh en particulier, et où nous essayons d’évaluer les différents impacts possibles du carnage.
Premiers constats au niveau global
Les Etats-Unis sont à
l’origine de l’émergence du fondamentalisme islamique qu’ils ont
instrumentalisé dès la première guerre d’Afghanistan. D’abord pour
lutter contre l’URSS, ensuite pour briser les nationalismes arabes. Le
soutien aveugle à l’Arabie pétrolière, dont le wahhabisme est la matrice
idéologique du terrorisme islamique, impliquait l'engagement US pour faire triompher le
leadership musulman saoudien dans sa rivalité avec Téhéran.
Il en ressort que les Etats-Unis ont développé au fil du temps une
relation incestueuse avec le terrorisme international.
La création hors sol d’Israël a de son côté totalement déséquilibré le
Moyen-Orient. La politique des deux-poids-deux-mesures qui s’en est
suivie en faveur exclusive de l’expansion sioniste a nourri le
fondamentalisme et la rhétorique terroriste.
Depuis la première guerre d’Irak en 1990, les pays musulmans ont connu
une série de massacres de masse perpétrés par les pays occidentaux sous
leadership US au nom de la démocratie et de la liberté avec, au final,
plus d’un millions de civils exterminés soit par les bombes de papier de
l’ONU, soit par le Pentagone et ses obligés européens.
Ce mépris pour la vie arabe et musulmane a, lui aussi, lui surtout,
gonflé les rangs de groupes islamistes de plus en plus radicaux, et
désigné l’Occident et non plus seulement Washington comme le «Grand
Satan». Daesh est l’enfant malade de toute cette dérive pilotée par
Washington.
Il ne faut par ailleurs jamais oublier que le chaos, où qu’il se
développe, et quelle que soit les formes qu’il prenne (attentats
terroristes ou crise migratoire) sera toujours bénéfique à l’Empire
US qui, dans son sanctuaire, n’en trouve que davantage de liberté
d’actions.
Avec son obscène tentative de récupération en célébrant la pseudo
communauté de destin et la fraternité d’armes américano-françaises,
Obama était parfaitement dans son rôle pour verrouiller encore un peu
plus la soumission de l’Hexagone à la politique US. Mais tout cela n’est
que de la bouillie pour les chats. Faut-il vraiment rappeler qu’en tant
que VRP de l’Empire, Obama se fout comme de sa première trahison de la
France et des Français?
A l’étage au-dessus, les groupes comme Bilderberg trouvent également
dans le chaos généralisé l’occasion de faire progresser leur idéal
totalitaire et l’abolition de l’homme.
Enfin, nous concluons ce chapitre avec le constat que l'émotion quasi
planétaire suscitée par les 129 victimes de Paris ne va pas sans
provoquer une certaine gêne lorsqu'on la compare avec l'indifférence
quasi planétaire qui a accueilli la mort des 230 Russes et des 40
Libanais massacrés récemment par Daesh dans le désert du Sinaï et à
Beyrouth.
Premiers constats au niveau local français
La politique africaine
de la France est une abomination.
La politique Moyen-Orientale de la France est une honte (notamment
son soutien à l’entité sioniste).
Son appui à la politique du chaos étasunienne dans la région est une
infamie.
Son initiative de regime-change en Libye, avec le massacre de
dizaines de milliers de Libyens et la transformation du pays en plaque
tournante du trafic d’armes et en base terroriste, est un crime contre
l'humanité et une faute politique.
Sur fond de cette politique étrangère désastreuse, la politique de la
France s’est définitivement égarée en Syrie où, depuis 4 ans, elle
soutient des groupes terroristes comme al-Qaïda et al-Nosra, avec
l’obsession unique et aberrante de faire chuter le Président Bachar
al-Assad.
Or c’est ce soutien aux terroristes de la première heure en Syrie qui a
permis l’expansion de la guerre dans ce pays et l’accouchement définitif
de Daesh.
Conséquences
Au lendemain de ce
massacre, il va devenir difficile à Hollande de renouveler son soutien
aux terroristes.
De même, il va lui être difficile de s’accrocher à sa stratégie de
regime-change en Syrie, qui ne peut qu’aboutir à offrir le pays sur un
plateau à Daesh.
Il va devenir difficile à Fabius de prétendre encore que «al-Nosra
fait du bon boulot en Syrie».
Il va devenir difficile à la France de continuer à vendre sa complicité
et son «amitié» aux monarchies d’Arabie Saoudite et du Qatar, dont il
est devenu impossible à cacher qu’elles sont les principaux soutiens
tant financier qu’idéologique des terroristes islamistes.
Au plan intérieur, c’est la fin des libertés individuelles.
Evidemment, c’est également la fin, au moins provisoire, de la politique
bisounours d’accueil sans restrictions ni contrôles de l’immigration de
masse voulue par le patronat, la pègre bobo-gaucho-libérale et leurs
idiots utiles, et qui ouvrait nécessairement grandes les portes de
l'Europe aux djihadistes de Daesh.
Au plan politique, c’est aussi l’obligation faite au parti libéral à
deux têtes Républicains-PS de s’approprier le thème de la sécurité
intérieure pour la présidentielle de 2017, sous peine de voir Marine Le
Pen élue au second tour, avec un risque de guerre civile évident, la
caste médiatico-politique dominante actuelle n’étant démocrate que parce
qu’elle détient le pouvoir.
Conclusions
Le mal est fait, et on
voit mal comment l’on pourra éviter une offensive coalisée contre Daesh,
avec son cortège de tueries supplémentaires et de monstrueux dégâts
collatéraux.
La puissance militaire française est toutefois devenue beaucoup trop
faible pour peser sur un théâtre d’opération aussi vaste que la Syrie.
Or dans les faits, seule la Russie a la volonté réelle de mettre à
genoux Daesh, contrairement aux USA qui préfèrent nettement le statuquo
et le chaos qu'il permet et qu'ils peuvent exploiter. D'où leur colère
contre l'intervention russe.
Idéalement, la France devrait donc immédiatement renoncer à son objectif
imbécile de chute de Bachar al-Assad, et rejoindre la Russie dans sa
campagne de dératisation de la Syrie.
Détruire Daesh en soutenant la Russie et ses alliés syriens, iraniens et
du Hezbollah pour les opérations au sol, est la seule stratégie
militaire viable.
D’une manière générale, idéalement toujours, il serait aussi impératif,
vital, de prendre rapidement ses distances avec le mortifère Empire US
pour en finir avec la politique du chaos qui ravage la planète depuis
des décennies.
Hélas, trois fois hélas, la caste politico-médiatique en place brille
par sa médiocrité et sa soumission à l'idéologie atlantiste made in
Hollywood.