Nice et leur écrasante responsabilité
18/07/2016 Nice. Des dizaines de vies broyées. Trois jours de deuil pour
un carnage de plus. Un carnage attendu, programmé. Et la caste
dirigeante des «Surmorts» d’exhumer ses slogans de l’après Bataclan,
déjà resucés de l’après Charlie, slogans à peine retouchés, juste
«actualisés» par des services de com’ flanqués de leur demi-molle de
circonstance à l’idée de pouvoir faire à nouveau dans le pathos, le
martial, le sur-présidentiel. «Je
suis... la France... les terroristes... nous ne cèderons pas... la
démocratie... la liberté... notre mode de vie...
nous ne nous laisserons pas... la république... danger...
riposte... la guerre... longtemps... la guerre... toujours.» Mais de
ce côté-ci de l’écran, du côté de la vraie vie on n’écoute plus, on
entend même plus. On les regarde, sidéré, avec une vague envie de
gerber, sur eux, sur ceux qui les servent, qui les soutiennent, qui les
animent, sur ce monde qu’ils nous fabriquent, ce monde qui rétrécit, se
rabougrit, sombre, se noie, lentement. Et derrière la nausée qui monte deux évidences: leur écrasante responsabilité et leur insondable
impuissance.
Nos maux, nos morts
Leur écrasante responsabilité: nous ne savons
que trop bien que la destruction de l’Irak, de la Libye et de la Syrie
– leur tableau de chasse – est la source de tous nos maux, de tous nos
morts. Des centaines de milliers de vies broyées pour le pétrole, le
gaz, les pipelines qui vont avec, pour leur lutte d’influence, leur
soutien aux bédouins ou aux sultans fous, leur
Grand Jeu et leurs petits calculs, et à la fin pour la caste, les
riches, les prédateurs du club des 1%, les Surmorts, comme toujours. Un
coup je soutiens Daesh, puis al-Nosra, et quand ça déborde je passe la
tondeuse, à l’israélienne, puis je recule, je change, je re-soutiens
ceux que j’ai flingués hier, ou des pires, des qu’on connaissait même
pas mais qui devaient servir, un moment au moins. Après: la tondeuse. Et
on recommence. Et à la fin, vingt-cinq ans de massacres de masse à
travers le Moyen-Orient, pour la bonne cause, la liberté, la démocratie.
Et puis les Talibans, al-Qaïda, Aqmi, al-Nosra, Daesh, des armées de
tueurs, pardon, de freedom fighters, enfin non, plus maintenant, ça
c’était avant Charlie, avant le Bataclan, avant Nice, donc reste des
tueurs, qui n’aiment pas qu’on les soutienne, puis qu’on les tonde.
Des bombes et des discours
Et leur insondable impuissance désormais, à faire marche arrière, à
sortir de leur délire à l’américaine. Alors c’est la fuite en avant.
«Nous ne cèderons pas... la
démocratie... la France... la liberté... notre mode de vie...
riposte... la guerre... longtemps... la guerre... toujours.»
Alors des bombes, encore des bombes, des lois, encore des lois et de la
surveillance, toujours plus de surveillance. Et puis encore des bombes
par-dessus. Et les discours qui vont avec. Et puis Nice hier, et demain
ailleurs, des morts, encore des morts, toujours plus de morts. C’est
Valls qui le dit, qui ne cesse de le dire. Et d’ailleurs ils le disent
tous. Y’en aura encore des morts. Et beaucoup. Faut s’habituer.
Voilà le monde qu’ils nous fabriquent, ce monde qui rétrécit, se
rabougrit, sombre, se noie dans le sang avec des guerres partout, celles
qu’on n’arrête pas de perdre, et celles qu’on prépare déjà, au cas où (1).
Et derrière la nausée qui montent deux évidences: leur écrasante
responsabilité et leur insondable impuissance.
Au nom de toutes leurs victimes: qu’ils aillent donc tous se faire
foutre, ou moins trivialement dit: brûler en enfer.
Avec un seul mot d'ordre désormais: EXIT ! De l'UE, de l'Otan, de leur
Système et de leurs sales petites guerres.
Mis en ligne par
entrefilets.com
le 18 juillet 2016
1.
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