LE BLOC, BACHAR, NETANYAHOU ET LES PUSSY RIOT
21/08/2012 Décidément, la politique extérieure du
Bloc occidental ne laisse pas d'étonner par la profondeur de son égarement.
Ainsi, alors qu'ils tentent d'accélérer par tous les moyens la descente aux
enfers de la Syrie sous prétexte de la sauver, les ténors atlantistes ne se sont
pas vraiment émus de l'attaque imminente de l'Iran annoncée par
parano-Netanyahou. Attaque tout de même susceptible de déclencher une guerre
régionale, voire mondiale au vu de l'implication russe et chinoise dans
l'affaire. Excusez du peu. En revanche, nos audacieux leaders du monde libre
n'ont pas manqué de suffoquer d'indignation à l'annonce du verdict infligé aux
punkettes de Pussy riot par l'immonde justice de l'épouvantable capitale russe.
Curieux sens des priorités indeed.
Ce mois d'août a été très instructif sur le degré d'angoisse qui étreint
désormais le cœur du Bloc atlantiste face à un monde qui, chose incroyable,
inconcevable, et pour tout dire inacceptable, refuse d'obtempérer à ses diktats.
En Syrie, l'armée légaliste de Bachar al-Assad a ainsi l'indécence de résister aux
hordes de mercenaires et autres jihadistes dépêchés, armés et financés par le
Qatar, la Turquie et l'Arabie saoudite, et accessoirement encadrés et renseignés
via les SR du Bloc himself.
Outrage !
En réaction, le Prix Nobel de la Paix Barack Obama vient donc d'annoncer qu'il
n'exclut plus d'attaquer
la Syrie si, par exemple, des
armes chimiques sont utilisées (désormais,
les jihadistes de la so call ASL savent donc ce qu'il leur reste à faire pour
entraîner l'Oncle Sam dans l'aventure).
A Moscou, la justice russe a eu l'impudence de ne pas se laisser impressionner
par les cris d'orfraie des adorateurs du prêt-à-penser occidental réclamant
l'élargissement sans condition des punkettes de Pussy riot.
Une levée de bouclier non pas organisée -
soupçonneux hérétiques que vous êtes -, parce que la Russie est devenue le
nouvel ennemi à abattre puisqu'osant braver l'interdit du soutien à Bachar
al-Assad et à Téhéran, mais bien sûr seulement dans un élan héroïque et
désintéressé des porteurs de lumière atlantistes engagés dans la défense de la
sacro-sainte liberté d'expression.
La mobilisation générale décrétée n'aura pourtant servi à rien.
Outrage !
Au royaume des aveugles...
A ce stade, loin de nous l'idée de justifier le verdict prononcé contre les
punkettes, mais nous assumons en revanche de n'en avoir rien à faire. Car s'il
est évidemment légitime de s'indigner et de dénoncer l'injustice, la chose
devient cocasse lorsqu'un aveugle prétend montrer le chemin à un autre aveugle.
Ici, on libère ainsi des délinquants sexuels multirécidivistes jusqu'à leurs
nouveaux forfaits (sorry d'avance
pour les futures victimes) ; on
n'emprisonne pas les gangsters et autres voyous adeptes du happy slapping et de
la violence gratuite pour des raisons économiques (sorry
encore pour les futures victimes) ;
on offre généreusement une chance de refaire leur vie aux assassins d'enfants (sorry
toujours pour les future victimes) ;
et on exécute à tours de bras dans la plus grande démocratie du monde, de
préférence des condamnés issus des minorités défavorisées.
Là-bas, la justice est impitoyable et n'a généralement que faire des
circonstances atténuantes ; on y torture dans les prisons et, en effet, on
emprisonne accessoirement des punkettes qui insultent gratuitement la
sensibilité de millions de croyants.
Chacun a donc de quoi balayer devant sa porte.
Effroi sans surprise
Au final, ce qui nous importe ici est l'étrange échelle de valeurs qui préside
aux indignations sélectives de notre vertueuse élite.
Pour sauver les Pussy Riot, toutes les chancelleries occidentales ont ainsi
rivalisé de déclarations haineuses pour condamner le verdict moscovite.
Mobilisation générale donc, avec les kilomètres d'éditos outrés et les manifs
bien-pensantes qui vont avec.
Face aux menaces d'un Netanyahou prêts à plonger la région, et peut-être le
monde, dans une apocalypse de feu et de sang. Rien. Ou si peu.
Dans la presse-Système, on explique bien sûr à longueur de pages que les
déclarations de Netanyahou sont juste un message adressé à Obama pour qu'il
augmente la pression sur l'Iran dans le dossier nucléaire etc. etc. etc. Que
donc l'entité sioniste n'attaquera pas, ne peut pas attaquer.
Car comme le disait l'ancien président israélien, Moshe Katsav, alors que son
armée plongeait la Palestine dans un océan de sang pour la punir d'avoir osé se
soulever une deuxième fois en 60 ans d'oppression : "Israël
est le seul pays moral du Moyen-Orient".
Certes.