D’une crise à l’autre, comme autant d’uppercuts
15/06/2010 Crise
climatique, crise économique, crise financière, crise des valeurs, crise du
pouvoir, des pouvoirs, crise écologique, crise de la vache folle, crise du
poulet à la dioxine, crise du thon au mercure, crise du trou dans la couche
d’ozone, crise de la disparition des espèces, crise du sang contaminé, crise des
cultures contaminées (OGM), crise de l’eau contaminée et j’en passe et des
meilleures comme on dit, avec, aujourd’hui en point d’orgue, la crise de
l’Oil Spill, sans doute la pire
catastrophe de tous les temps en matière de pollution aux hydrocarbures.
Mais allez, qu’à cela ne tienne, rien de tout cela ne saurait remettre en cause
le Système,
dans sa version américano-occidentaliste, qui est pourtant pleinement,
totalement, fondamentalement responsable de tout cela.
La meute des dirigeants occidentalistes et la presse-pravda préfèrent
aujourd’hui vociférer à l’unisson contre BP, contre les abus du Big Oil, comme
ils vociféraient hier contre Wall Street, contre les abus des Marchés. Sauf que
depuis des décennies, chacun s’est gavé de fric facile et de pétrole bon marché
en s’accommodant très bien de la puanteur pourtant déjà acre qui entourait les
pratiques de chacun de ces secteurs d’activités.
BP responsable ? Mais de quoi ? D’avoir pris des risques fous en forant par 1500
mètres de profondeur sans avoir la moindre idée des moyens à mettre en place en
cas d’accident ? Et alors ? N’est-ce pas exactement ce qu’encourage et exige le
Système ? C'est-à-dire de produire coûte
que coûte, au prix même de la destruction de notre biosphère ? N’est-ce pas
exactement ce que fait Monsanto en disséminant ses OGM sur la planète avec la
bénédiction du Système ? N’est-ce pas exactement ce que font les industriels du
papier en déboisant des pays entiers ? N’est-ce pas exactement ce qu’on fait et
ce que font à nouveau Wall Street et la City en forant dans les eaux les plus
saumâtre de la finance mondiale pour y piller toujours plus de richesse,
toujours plus de fric jusqu’à la nausée ?
BP était un fleuron du Système hier, et ne survivra sans doute pas à la tempête
judiciaire qui va bientôt se lever contre elle. Et alors ? Il y a des dizaines
de BP en activité, des dizaines de fleurons du Système qui ne doivent qu’au
hasard de ne pas connaître encore de disgrâce, de ne pas avoir semé le chaos ou
la mort au nom de la maximalisation de leurs profits.
A ce titre, BP n’est coupable de rien en particulier et le procès de cette
compagnie, c’est de la bouillie pour les chats.
La réalité, c’est les crises qui assaillent désormais le Système, qui
ne se succèdent pas les unes aux autres mais s’additionnent, se
conjuguent, se nourrissent les unes des autres, développent leur dynamique
propre pour alimenter un formidable
état de crise qui devient la définition même du Système.
Et la seule chose qui surprenne vraiment, c’est la rapidité et l’accélération
des enchaînements entre les crises, comme autant d’uppercuts au cœur du Système
qui les engendre.
Rendu invincible à toute agression extérieure par sa puissance technologique et
communicationnelle, le Système américano-occidentaliste semble désormais voué à
l’effondrement, en victime hallucinée des seuls monstruosités qu’il enfante.