Tambours de guerre
contre l'Iran 26 /12/05
Un article de Jürgen
Gottschlich, dans le Spiegel du 24 décembre, évoque la
probabilité d'une attaque de l'Iran. «L'information est transmise
via la Turquie, où le directeur de la CIA serait venu annoncer cette
possibilité d’attaque.»
De defensa.org développe une hypothèse selon laquelle une
attaque de l'Iran serait aujourd'hui à mettre aussi en lien avec un
éventuel retrait problématique des troupes US d'Irak, où elles
s'épuisent dans une guerre désormais perdue et devenue trop chère pour
Washington. En substance, une attaque de l'Iran pourrait ainsi permettre
de «couvrir cet éventuel retrait d’une image avantageuse de grande
manœuvre stratégique. En effet, un retrait ou une réduction des
troupes US serait forcément perçu comme un recul américain et cela n’est
pas acceptable pour les règles du monde où vit l’administration Bush. Il
faut donc envisager une mesure compensatoire qui permette au moins de
sauver la face». Un argument technique vient aussi enrichir
l'hypothèse: le passage d’une tactique surtout terrestre à
une tactique beaucoup plus aérienne pour la doctrine
d’intervention US pourrait aider à faire passer l'idée d'une
intervention contre l’Iran. Relevons que la chose aurait aussi
l'avantage de réorienter officiellement les missions futures de l'armée
américaine dans son seul véritable domaine de compétence: les frappes
aériennes. Avec l'avantage de réaffirmer la doctrine du zéro mort et de
se mettre à l'abri de toute défaite militaire, deux arguments qui
rendent l'aventure très vendable Outre-Atlantique.
Ici quelques liens plus anciens sur d'éventuels préparatifs de frappes:
Après avoir relu le fameux
article de Hersh, un petit détour par les
conditions et les moyens que les Américains pourraient
mettre en action pour lancer la guerre contre l'Iran, par
l'alibi possible d'al-Qaïda
en Iran, par quelques
préparatifs israéliens toujours d'actualité aussi.
Sans oublier que le véritable patron de
la Maison-Blanche, Dick Cheney, fait préparer des
plans d'attaques nucléaires contre l'Iran, juste au cas où des
attentats du type 9/11 se reproduiraient sur sol américain.
Double fracture
Inutile de revenir par le menu détail, abondamment relayé dans la grande
presse, sur le dernier scandale made in Doobleyou sur les prisons
secrètes et la sous-traitance de la torture. Relevons tout de même à
quelle point il souligne une fois encore la fracture transatlantique. Et
mesurons à quel point les crises qui se succèdent désormais entre
l'Europe et les Etats-Unis sont décidément graves, profondes, touchent
aux principes fondateurs de notre civilisation, stigmatisent deux
conceptions du monde qui s'éloignent dramatiquement.
Ainsi donc, après l'effarante
saga des armes de destruction massive sensée justifier
l'épouvantable ratonnade irakienne; après le scandale des
tortures infligées aux détenus d'Abou Ghraïb; après celui des
détentions arbitraires et des sévices sur la base de Guantanamo; après
le scandale des navires-prisons voguant en eaux internationales; voici
donc le scandale des prisons secrètes, des fameux sites noirs européens
de la CIA, et des escales et survols, encore européens, d'avions de
l'Agence américaine utilisés pour la sous-traitance de la torture (...).
Ce qui frappe le plus dans cette nouvelle crise, c'est que pas un
instant le clan Doobleyou n'a vraiment démenti ces transferts illégaux
en terme de droit international, n'a nié l'existence de prisons
secrètes. La Maison-Blanche a même tenté de justifier ses pratiques.
Doobleyou: «Une partie de la réussite de la guerre contre le
terrorisme est basée sur la possibilité pour les Etats-Unis de conduire
des opérations secrètes, toutes destinées à protéger le peuple américain
(...) Néanmoins, je peux vous dire deux choses: d’abord nous
respectons la loi des Etats-Unis, nous ne torturons pas.» Notons
que Doobleyou précise respecter «la loi des Etats-Unis»,
sans plus. Condoleezza Rice, plus tranchante encore, a été jusqu'à
sermonner les Européens d'avoir soulevé le lièvre: «Avant la
prochaine attaque, nous devrions tous considérer les choix difficiles
auxquels les gouvernements démocratiques sont confrontés. Il appartient
à ces gouvernements et à leurs citoyens de décider s'ils veulent oeuvrer
avec nous pour empêcher des actes de terrorisme contre leur propre pays
ainsi que d'autres nations, et de décider des informations sensibles à
mettre dans le domaine public.»
Ne faisons pas preuve d'angélisme, la torture en tant que telle est
pratiquée, sous une forme ou une autre, par toute nation en guerre. Mais
les Européens restent attachés à ne la concevoir officiellement qu'en
tant que dérapage condamnable, vieille pratique certes largement
utilisée mais héritée d'un autre âge et à laquelle l'Etat moderne assure
avoir renoncé. Lorsque la Maison-Blanche prétend l'intégrer
officiellement dans sa panoplie d'armes anti-terroristes, nous nous
heurtons alors à une barrière psychologique infranchissable pour les
Européens.
Pour ce que l'on en sait, au moins deux sites noirs étaient donc
installés en Roumanie (notamment dans la base de Kogalniceanu), un en
Pologne (l’aéroport de Szymany), un autre au Kosovo (Camp Bondsteel).
Roumanie et Pologne sont bien sûr des pays de la «Nouvelle Europe»
(dixit Rumsfeld), pays qui ont des soldats en Irak aux côtés des troupes
américaines. Lors de sa tournée européenne, Condoleezza Rice a
d'ailleurs signé avec Bucarest un accord sur l’octroi aux Etats-Unis de
quatre bases militaires permanentes alors que le pays doit adhérer à
l’UE au 1er janvier 2007. En fait, les exemples du même genre sont
légion qui indiquent que l' Europe de l'Est, trop longtemps sous le joug
soviétique et donc encore sensible aux paillettes (et devises bien sûr)
américaines, semblent d'une manière générale devenir le terrain de jeu
européen des États-Unis. Entre une Nouvelle Europe atlantiste et la une
Vieille Europe souverainiste, l'unité rêvée semble donc de moins en
moins accessible.
Transition
démocratique à coup de flingues en Irak
(suite)
David Pestieau, Co-auteur de L’Irak face à l’occupation avec
Mohammed Hassan (Editions EPO), récemment interviewé dans un quotidien
suisse, plante assez bien le décors de la réalité irakienne:
«Ce qui se passe en Irak au niveau électoral est assez
secondaire au regard de ceux qui détiennent les vraies clés du pouvoir,
évidemment les Américains. Le rapport récent d’une ONG britannique
montre comment les grands groupes pétroliers ont verrouillé le contrôle
des richesses du pays. Les contrats ont été conclus sans modification
possible rapidement. Les multinationales se sont prémunies contre tout
changement politique pour garder le contrôle des ressources quoi qu’il
arrive. Idem au niveau sécuritaire, l’armée irakienne n’existe pas. Un
seul bataillon est opérationnel sur une centaine. Seules les milices
kurdes et chiites assurent un semblant de sécurité et cela correspond au
désir américain de limiter le pouvoir central irakien.
(...) Dans un tel contexte, les élections n’auront aucun impact. On
retrouve le schéma qui prévalait en Irak entre 1917 et 1932, à savoir
une occupation britannique et un conseil arabe décidant des jours de
congé et de menus détails. (...) La logique est effectivement
d’instaurer un pouvoir irakien de façade qui pourrait perdurer après un
retrait.»
No comment
Le sondage qui doit rester secret Un
sondage secret commandé par le ministère britannique de la
Défense confirme que les insurgés irakiens disposent d'un très fort
soutien de la part de la population.
Les Etats-Unis sur le chemin
d'un effondrement de type soviétique? De plus en plus
d'analystes commencent à discerner, dans un système américaniste
aujourd'hui perverti à l'extrême, les premiers signes d'un effondrement
de type soviétique. Nous renvoyons ici à deux textes. Pour
de defensa.org «Le rôle de la guerre en Irak est un
formidable abcès de fixation de la crise. L’équivalent n’est décidément
pas le Viêt-nam mais l’Afghanistan pour les Soviétiques. Lind et sans
doute Freeman, et d’autres [analystes]
de plus en plus nombreux, pensent que le régime
américaniste est à bout de souffle et que l’Irak est le levier qu’a
trouvé l’Histoire pour précipiter sa chute, comme fut l’Afghanistan pour
l’URSS.»
L'autre texte est une interview d'Emmanuel Todd, tiré du Figaro, et qui
rejoint cette analyse: «L'hypothèse du déclin développée dans
[mon livre] Après l'empire évoque la possibilité d'un simple retour
des Etats-Unis à la normale, certes assorti d'une diminution du niveau
de vie de 15 à 20% mais garantissant à la population le maintien d'un
niveau de consommation et de puissance «standard» dans le monde
développé. Je ne faisais qu'attaquer le mythe de l'hyperpuissance.
Aujourd'hui, je crains d'avoir été un peu optimiste. L'incapacité des
Etats-Unis à réagir face à la concurrence industrielle, le lourd déficit
sur les biens de technologie avancée, la remontée du taux de mortalité
infantile, l'usure et l'incapacité pratique de l'appareil militaire,
l'incurie persistante des élites m'invitent à envisager, à moyen terme,
la possibilité d'une vraie crise à la soviétique aux Etats-Unis.»
Quelques liens sur l'effondrement de la puissance militaire étasunienne
(>>1
///
>>2 ///
>>3
) relire ci-contre le Discours sur l'état de l'empire.
-La militarisation des
Etats-Unis fait son chemin 04/10/05 On l'a deviné depuis
longtemps mais c'est désormais quasi officiel, le rêve des
marionnettistes de l'inénarrable Doobleyou est bien de voir l'armée
prendre à peu près tout en charge aux USA, du maintien de l'ordre aux
actions humanitaires. La
crise de l'ouragan Katrina a d'ailleurs montré à quel point le
système américaniste est
déjà largement militarisé, l'exemple de
La Nouvelle-Orléans est en cela frappant, et le département
de la Défense a d'ailleurs très finement joué le coup, se profilant
désormais comme l'acteur incontournable
de la sécurité continentale aux USA, dans le
domaine civil comme dans le domaine militaire.
Évoquons aussi pour terminer la
militarisation de l'espace
et
celle des
villes américaines.
La démocratisation à coups de flingue comme programme La cheffe
de la "diplomatie" américaine, Condoleezza Rice, n'y va plus par quatre
chemins. Dans un discours à l'université de Princeton (New Jersey), elle
affirme: «Dans un monde où le Mal est encore très réel, les
principes démocratiques doivent avoir le soutien du pouvoir sous toutes
ses formes: politique, économique, culturel et moral et, oui, militaire
parfois . Si vous pensez, comme je le pense et comme le
président (George) Bush le pense aussi, que la cause profonde
du 11 septembre a été l'expression violente d'une idéologie extrémiste
mondiale fondée sur l'oppression et le désespoir du Moyen-Orient
moderne, alors vous devez tenter de supprimer la source même de ce
terrorisme en transformant l'ensemble de la région.» Bon
ben au moins c'est clair.
Alors on continue avec l'Iran? Ici quelques liens sur
d'éventuels préparatifs. Après avoir relu le
le fameux
article de Hersh, un petit détour par les
conditions et les moyens que les Américains pourraient
mettre en action pour lancer la guerre contre l'Iran, par
l'alibi possible d'al-Qaïda
en Iran, par quelques
préparatifs israéliens toujours d'actualité aussi.
Sans oublier que le véritable patron de
la Maison-Blanche, Dick Cheney, fait préparer des
plans d'attaques nucléaires contre l'Iran, juste au cas où des
attentats du type 9/11 se reproduiraient sur sol américain. Remarquons
que comme au lendemain du 11 septembre
2001,
le carnage serait utilisé comme
alibi à l'application d'une
stratégie guerrière planifiée de longue date.
Sauf que, vraiment, l'armée US est la plus mauvaise armée du monde
Où l'on apprend que l'armée US, la plus mauvaise armée du monde
selon le mot d'un diplomate français qui l'a vu combattre au Cambodge, a
tiré quelque
900'000 balles par insurgé irakien tué.
Rafic Hariri, mythes et réalités Si l'assassinat de Rafic Hariri
(>>ici la
version moins conformiste
de Wayne Madsen) a été le facteur
déclenchant d'un retour à la souveraineté libanaise après le départ des
Syriens, il a suscité une idéalisation du personnage qui nécessite
le rappel de certaines réalités.
- Les États-Unis choisissent
la fuite en avant nucléaire 14/09/2005 Un document de
travail du ministère américain de la Défense envisage que les Etats-Unis
puissent lancer des frappes nucléaires préventives contre des
terroristes pour... les dissuader d'utiliser
des armes de destruction massives (sic).
Selon
le document, daté du 15
mars mais révélé dimanche 11
septembre dernier par le Washington Post, la dissuasion
contre une attaque des Etats-Unis ou de leurs alliés à l'aide
d'armes de destruction massive «nécessite
que les dirigeants des adversaires potentiels pensent que les États-Unis
ont à la fois la capacité et la volonté de frapper préventivement ou de
répondre rapidement par des moyens crédibles et efficaces».
Face à des acteurs non gouvernementaux qui «utilisent ou cherchent à
acquérir des armes de destruction massive», la nouvelle doctrine
précise que «la dissuasion peut s'exercer
contre les États qui les soutiennent aussi bien que contre l'organisation
terroriste elle-même». «La
décision d'employer l'arme
nucléaire à quelque niveau que ce soit nécessite des ordres
explicites du président».
En clair, les marionnettistes de Doobleyou se préparent à s'arroger le
droit de lancer des frappes nucléaires contre n'importe quel État de la
planète, pour peu qu'il l'ait préalablement accusé de soutenir une
organisation terroriste quelconque. Inutile de préciser que l'accusation
en elle-même suffira, la production de véritables preuves en la matière
n'étant pas nécessaire, l'exemple
irakien est là pour le prouver. Incapables de démontrer leur
toute puissance supposée dans le bourbier irakien, l'option nucléaire
semble être désormais, pour les stratèges étasuniens, l'ultime moyen de
réaffirmer un leadership finissant
(>>2).
Premier État visé: l'Iran bien sûr, autour de laquelle
l'étau se resserre déjà (>>2).
Sur le toujours incontournable
de defensa.org, on peut lire: «Désormais, le
système américaniste, instable jusqu'à la déstabilisation, affaiblie
jusqu'à la paralysie par absence d'options, totalement coupé des
réalités du monde, est la principale menace dans ce monde. Il est
significatif que cette évolution doctrinale vienne notamment et
principalement avec l'appui et la sollicitation d'un homme comme Dick
Cheney, évangéliste extrémiste, obsédé par tous les dangers du monde,
corrompu jusqu'à la moelle par la nébuleuse Halliburton, et
accessoirement vice-président des États-Unis. Jamais le système
américaniste n'a paru si dépassé, si épuisé, si complètement réduit à
cette extrémité que les Américains nomment eux-mêmes "brute force"
(la force brutale, pure, sans la moindre nuance possible).»
>>L'article complet
- Katrina, mon home cinema et ma collection de DVD
Notes ajoutées le 14/09/2005, (brève du 06/09/2005) Cinq
jours. Il aura fallu cinq jours à Washington pour déployer des secours
un tant soi peu efficaces. Durant cinq jours de dévastations, de
cauchemar éveillé, les rescapés du cyclone Katrina ont du faire
face seuls, tenter de sauver leur vie seuls, luttant contre la faim, la
soif, livrés à la violence des gangs, voyant mourir les plus faibles
d'entre-eux, enfants et vieillards, sans pouvoir les aider, abandonnés
qu'ils étaient à leur sort.
Consterné
mais finalement peu surpris, le monde entier a alors vu se
dérouler cet incroyable drame, le formidable fiasco d'une Maison-Blanche
qui, extirpée du cocon monomaniaque de sa nauséabonde guéguerre contre
le terrorisme, s'avère incapable de trouver la moindre réponse à la
tragédie, incrédule, paralysée, incompétente. En vacances, Doobleyou
attendra même près de trois jours dans son ranch avant de décider
d'écourter ses vacances.
Une honte.
Pourtant, la puissance de l'ouragan était connue, prévue. Même
rétrogradée à un degré de niveau 2 à son arrivée sur les côtes
étasuniennes,
Katrina avait été bel et bien été annoncée en catégorie de
niveau 5
les jours précédents, c'est à dire au sommet de l'échelle de
puissance destructrice de ce type de phénomène. Les dévastations étaient
donc prévisibles, attendues même. De nombreux spécialistes avaient
encore prévenu du danger qui menaçait La Nouvelle-Orléans bâtie sous le
niveau de la mer. Mais les crédits réclamés depuis des années pour
renforcer les digues auront été affectés à l'Irak, où l'occupation du
pays coûte 5,6 milliards de dollars par mois aux contribuables
américains. Au final, malgré de multiples avertissements, la
Maison-Blanche n'a rien fait, ou si peu.
Washington avait certes invité ceux qui en avaient les moyens à partir,
ouvrant des centres de réfugiés
du bout des doigts, mais sans prendre un instant la mesure de
l'événement. En l'absence d'une évacuation digne de ce nom, qui seule
pouvait faire prendre conscience de l'ampleur du danger, nombreux
sont ceux qui ont sous-estimé à leur tour Katrina. Quant aux plus
pauvres, on ne voit pas ce qui aurait pu les décider à quitter le peu
qu'ils avaient.
Après la surprise et l'horreur, l'Amérique risque bien de se réveiller
de ce cauchemar en colère. Et après avoir ruiné le crédit et l'image des
Etats-Unis aux yeux du monde en lançant une guerre en Irak
illégale sous des
prétextes mensongers, c'est le crédit et l'image de l'Amérique
aux yeux de ses propres citoyens cette fois que l'Administration
Bush a ruiné par son
incompétence. Qui sait ce que ce double constat va engendrer.
katrina, c'est aussi le sanglant symptôme de tout un système en
crise. Depuis quelques années, on ne compte plus les signes de
perturbations du climat (fonte des calottes glacières, augmentation du
nombre de cyclones et de leur forces, multiplication des catastrophes
naturelles en tous genres, des inondations aux canicules) et les
scientifiques s'accordent désormais sur la réalité de ce que l'on
appelle le réchauffement climatique. Et pourtant rien n'est fait,
ou si peu.
C'est que le système capitaliste tel que nous le vivons, dont le
néolibéralisme n'est que l'expression la plus aliénée, se fonde sur le
mythe d'une possible expansion infinie du bonheur consumériste,
promettant ni plus ni moins à chaque être humain qu'il aura son
téléphone cellulaire, son home cinéma et sa collection de DVD.
Pourtant, si les 6 milliards d'habitants de notre planète voulaient
prétendre au niveau de vie des Français, les ressources de deux planètes
Terre seraient nécessaires. Et ce sont cinq planètes qu'il faudrait pour
garantir l'Americain way of life à chacun.
Pour l'instant, l'Occident réussit à
maintenir son niveau de vie en pillant le Sud, détenteur des ressources,
et en privant ses habitants de téléphone cellulaire et de home cinéma.
Mais l'on voit clairement les limites du système. Et pourtant rien n'est
fait, ou si peu.
Renvoyée par lâcheté et/ou démission du politique à une simple chambre
de défense et de promulgation des lois du marché, la démocratie-libérale
à l'occidentale (modèle universel autoproclamé bien que de plus en
plus perçu comme une autre forme de colonisation) précipite ainsi la
ruine de notre écosystème. La pollution générée par l'activité
humaine (Le modèle étasunien est frappant avec 3% de la population
mondiale et 25% des émissions de gaz à effet de serre) bouleverse le
climat à grands pas
(1) et, à l'abri des
laboratoires de multinationales toutes puissantes, une certaine
recherche scientifique veille à la propagation d'OGM (2) qui
permettent à leur créateur-spéculateur une scandaleuse privatisation de
la Vie, et auront pour effets de détruire la biodiversité de notre
Terre.
Aujourd'hui, ce système est ivre de lui-même, incapable de se remettre
en cause puisqu'une telle prise de conscience supposerait en
quelque-sorte sa disparition, et la soumission des politiques qui lui
permet de perdurer pose désormais à l'Humanité un problème de survie de
l'espèce.
1. Les modifications du climat en cours n'empêchent pas certains
scientifiques, dans le cas présent sous autorité militaire, de faire
mumuse avec des machineries
capables d'influer sur le climat justement (>>Lire
les inquiétudes de l'UE à ce sujet).
2. Dans une interview publiée récemment, Gilles-Eric Séralini,
chercheur en biologie moléculaire à l'Université de Caen, dénoncait les
dérives des multinationales dans le domaine des organismes génétiquement
modifiés, qui mettent la santé mondiale en danger. Extraits: «Pendant
trois mois, des tests ont été effectués sur des rats de laboratoire
nourris avec des OGM en voie de commercialisation en Europe. Il a été
constaté des effets sur leur santé: des lésions rénales, une
augmentation du taux de sucre sanguin, des anomalies dans les taux de
globules rouges et blancs. Les multinationales, qui ont elles-mêmes mené
ces tests, jugent ces effets sur la santé « sans gravité » et les
négligent complètement. C'est évidemment un scandale énorme, mais des
intérêts économiques fabuleux sont en jeu.» (...) «99% des
plantes génétiquement modifiées commercialisées absorbent des
désherbants sans mourir ou produisent des insecticides. Or on sait que
ces produits ont des effets sur la santé à terme: ils provoquent des
cancers, des diabètes et ont des effets de perturbateurs hormonaux.»
De plus, une étude officielle présentée au Royaume-Uni lundi 5 septembre
a mis en évidence la transmission d'un gène modifié de colza à des
mauvaises herbes, suscitant l'inquiétude du groupe Les Amis de la Terre.
Le gène a été retrouvé dans l'ADN d'un plant d'une espèce courante de
mauvaise herbe, la moutarde sauvage (Sinapis arvensis). Le plant de
moutarde, poussé un an après le colza sur la même parcelle, était devenu
résistant aux herbicides. Selon Les Amis de la Terre, la transmission de
gènes résistants aux plantes sauvages pourrait contraindre les
agriculteurs à utiliser des doses plus fortes d'herbicide, avec des
conséquences néfastes pour les milieux naturels.
-
Risques de
frappes contre l'Iran 03/08/2005
Les Européens ont sommé mardi l'Iran de renoncer à reprendre la
conversion d'uranium, une mise en demeure à laquelle la République
islamique a opposé une fin de non-recevoir
(arguant ici à juste titre de son bon droit puisque la conversion
d'uranium (à ne pas confondre avec l'enrichissement) est autorisée par
le Traité de non-prolifération (TNP) signé par Téhéran qui reconnaît à
chaque Etat le droit d'acquérir la maîtrise du cycle nucléaire pour une
utilisation civile).
Mais qu'importe. La crise iranienne se construit bien sur le modèle
irakien, c'est-à-dire sans grand rapport avec la réalité. C'est dans ce
contexte de crise aiguë donc que l'ancien
ambassadeur de Suisse à Téhéran, Tim Guldimann, a mis en garde mardi 2
août, dans les colonnes du quotidien zurichois Tages-Anzeiger,
contre une frappe militaire israélienne ou américaine en Iran. L'Etat
hébreu et certains milieux à Washington ont en effet évoqué l'éventualité
d'attaques préventives contre
les installations nucléaires de la République islamique. Ces frappes
auraient
«d'importantes conséquences
pour toute la région»,
estime M. Guldimann. N
(>>2),
et à une interview sur les
préparatifs israéliens qui, bien que réalisée en 2003, brûle
d'actualité.
A noter que si les Washington et Tel-Aviv semblent prêts à en découdre
avec Téhéran, leurs préparatifs en ce sens ne semblent pas concertés, à
en croire une analyse très bien argumentée de
de defensa.org qui met en exergue une crise de confiance
apparemment majeure entre les Etats-Unis et Israël, et à la lumière de
laquelle il faut d'ailleurs regarder la récente réconciliation entre
Tel-Aviv et Paris.
A lire aussi cette note (suivre le lien:
al-Qaïda au Balouchistan pour le texte d'origine) sur une
rumeur parcourant actuellement «les
officines diverses, renseignement, information»,
et faisant état d'une résurrection d'Al-Qaïda, mieux structurée que
jamais et installée.... en Iran.
Et pendant ce temps-là, le véritable patron de la Maison-Blanche,
Dick Cheney, fait préparer des plans
d'attaques nucléaires contre l'Iran, pour le cas où des
attentats du type 9/11 se reproduiraient sur sol américain. Remarquons
qu'une fois de plus, comme au lendemain du 11 septembre 2001, le carnage
ne servirait que d'alibi à l'application d'une politique guerrière
décidée bien avant même sa survenance. Hier l'Afghanistan puis surtout
l'Irak alors que pirates de l'air et commanditaires du 9/11 étaient
saoudiens; demain l'Iran (et sans doute la Syrie) comme cibles
expiatoires >désignées depuis
belle lurette.
Surveillance totale! 27/07/2005
Hormis la réponse presqu'exclusivement militaire opposée par l'Occident
à un terrorisme qui ne saurait être vaincu que par des décisions
politiques, la seule autre parade imaginée par nos dirigeants est la
surveillance totale de leurs
dans une fuite en avant paranoïaque directement inspirée de la
pathologie Doobleyou. Ainsi, à l'heure où, aux Etats-Unis, le
liberticide Patriot Act
vient d'être reconduit pour une durée indéterminée (dont deux articles
très controversés pour seulement... dix ans), de nombreux pays
européens ont décidé de durcir à leur
tour leur arsenal législatif en envisageant,
notamment, d'accorder à la technologie un rôle accru avec, par
exemple, des réseaux de surveillance vidéo renforcés et un
contrôle plus étroit des systèmes téléphoniques. Dans
la foulée, Bruxelles a aussi décidé de rendre obligatoire sous trois ans
des fameux
passeports biométriques (réclamé
par Doobleyou) comprenant des systèmes infalsifiables comme des
empreintes digitales, une image de
l'iris. En Italie, les
dirigeants envisagent déjà d'administration
publique, une disposition octroyant aux militaires ces pouvoirs de
police judiciaire. Si, toujours en Italie selon un récent
sondage, 74% des gens sont désormais favorables à davantage de caméras
dans les lieux publics et 60% à un contrôle plus serré des messages
électroniques, force est de constater que,
désormais, l'opposition
à ces mesures dites sécuritaires a fait long feu dans la plupart des
pays de l'UE.
Dans une page que
nous alimenterons continuellement, nous tiendrons donc le
compte de ces mesures liberticides dont on devine facilement, non sans
un frisson d'horreur, quelle genre de sociétés elles finiront par
façonner. Sans offrir de sécurité ni de parade efficace contre un
terrorisme que ne cesse de nourrir, n'en déplaise aux fauteurs de
guerres anglo-saxons, les carnages d'Irak, d'Afghanistan ou de
Palestine, toutes ces nouvelles législations ne serviront en fait qu'à
offrir un arsenal dangereusement inédit de contrôle des masses
aux pouvoirs en place. Pouvoirs dont personne ne peut dire aujourd'hui
quels visages ils prendront demain, par exemple face aux conséquences
sociales et aux risques majeurs de destabilisation que ne manquera pas
de provoquer une crise pétrolière désormais certaine (>>1
///
>>2
///
>>3
///
>>4
).
-
Osons évoquer la
Stratégie de tension
19/07/2005 La condamnation du
carnage perpétré à Londres par des fanatiques doit être totale et sans
équivoque. Comme
celle de tous les massacres de civils
perpétrés au nom de n'importe quel
idéologie.
Et nos pensées vont
d'abord aux victimes et à leurs proches.
Mais en entendant Doobleyou
réagir à cette nouvelle tragédie, difficile de ne pas être plus horrifié
encore: «La guerre contre le terrorisme continue. (...)
Nous ne céderons pas à ces gens, nous ne céderons pas aux terroristes.
Nous les trouverons. Nous les traînerons devant la justice. Et en même
temps, nous répandrons une idéologie d’espoir et de compassion qui
écrasera [au napalm et munitions à l'uranium?]
leur idéologie de haine.»
Osons penser que, paradoxalement au premier abord, la seule parade
possible contre un adversaire par nature insaisissable et une réponse
politique. La violence nourrit le monstre. Et contrairement à l'idée du
Pentagone qui était, entre-autres, de créer un abcès de fixation en Irak
qui attirerait un nombre limité de terroristes, le bourbier irakien
génère le terrorisme. Les peut-être
100'000
civils tués lors de la dernière tentative américaine de propager
«une
idéologie d’espoir et de compassion»
ont levé des hordes de kamikazes.
Pour
ne négliger aucune piste de réflexion,
osons
aussi
évoquer
la «stratégie de tension»,
comme
au lendemain des attentats de Madrid,
le 11 mars 2004
(>>1
///
>>2).
Une «stratégie de tension» qui fait
référence à l'implication de la CIA et des SR atlantistes dans le
terrorisme qui secoua l'Italie et la Belgique dans les années 1970-1980.
Cela au travers des réseaux Gladio-Stay-Behind, notamment, qui
infiltraient et/ou aiguillonnaient
certains
groupes d'extrême-gauche de l'époque.
Une
comparaison raisonnable
pouvait être faite entre les attentats
de Madrid et l'attentat de Piazza Fontana en 1969, qui avait fait 17
morts et 85 blessés à Milan, celui du train Italicus, qui avait fait 12
morts et 50 blessés en 1974, et celui de la gare de Bologne, qui avait
fait 85 morts et 200 blessés en 1980.
Le but de cette «stratégie de tension» était de créer une
psychose telle que la population finirait non seulement par accepter,
mais par réclamer des mesures d'Etat policier considérées jusqu'alors
comme inacceptables, le tout ayant pour toile de fond la guerre froide
et la nécessité de susciter, en Europe, l'émergence de pouvoirs forts
susceptibles de faire barrage au communisme.
Il se trouve que ces
réseaux secrets étasuniens hérités de la Guerre froide
sont plus actifs que jamais aujourd'hui (
>>1 ///
>>2
///
>>3
///
>>4). Relire le dossier d'Amnistia.net.
La similitude entre le modus operandi
des attentats du 11 mars à Madrid et celui des attentats de Londres
saute aux yeux. A Madrid, l'espoir de voir aboutir une enquête
exhaustive s'est éteint avec la mort des principaux suspects dans le
dynamitage-suicide, moins d'un mois après les attentats, de
l'appartement dans lequel ils étaient retranchés. Quant à
l'enquête sur les attentats de Londres, le doute s'épaissit déjà sur la
mort de kamikazes qui n'en étaient peut-être pas, à en croire plusieurs
experts qui relèvent qu'ils avaient acheté leurs billets de retour et
payé leur parking. Des enquêteurs ont ainsi relevé des incohérences qui
pourraient accréditer la thèse selon laquelle les commanditaires
auraient fait en sorte de se débarrasser des exécutants.
A chaque attentat ses
zones d'ombre Les autorités britanniques ont abaissé le niveau
de sécurité avant les attentats du 7 juillet à Londres en dépit de la
réception d'une menace directe d'Oussama ben Laden, chef d'Al-Qaïda, a
affirmé mercredi 13 juillet le magazine allemand Focus. Selon le site
internet du magazine, les services de renseignements intérieurs
britanniques (MI5) ont été en possession d'une cassette vidéo dans
laquelle Oussama ben Laden avertit: «Si vous bombardez nos villes,
nous bombarderons les vôtres». L'enregistrement, qui avait été
également envoyé aux services secrets d'autres pays européens, a été
authentifié mais n'a jamais été rendu public. La DGSE et le MI5 ont
partagé leurs informations concernant cette cassette en mai, assure
Focus, mais les autorités britanniques ont choisi d'abaisser d'un cran
en juin leur niveau d'alerte. Ce qui rend exagérément maladroit cet
abaissement du niveau d'alerte est que les SR britanniques semblaient
d'ailleurs, au matin même des attentats, tout à fait conscients de
l'imminence de ces derniers. Comme en témoigne cette dépêche
AP, diffusée peu après les attentats, et qui signalait
qu'un «haut responsable israélien avait déclaré que Scotland Yard
avait averti l'ambassade israélienne à Londres quelques minutes avant
les explosions dans la capitale britannique pour dire que la police
avait reçu des informations faisant état de possibles attentats. Israël
organisait une conférence économique près du site de l'une des
explosions. Le ministre des Finances Benyamin Nétanyahou devait y
assister mais les attentats se sont produits avant son arrivée.»
Aux chapitres des curiosités, relevons aussi l'empressement de Tony
Blair à mettre son veto à une
enquête indépendante sur les éventuels manquements des SR
britanniques.
De même, relevons qu'un exercice simulant précisément des attentats
était en cours à Londres (>>1
///
>>2
///
>>3),
comme le 11 septembre 2001.
Le modèle israélien? Ce qu'il y a de sûr en tout cas
c'est que, avec pour toute réponse aux attentats de Londres, ou
d'ailleurs, l'affirmation d'une guerre contre le terrorisme redoublée,
la stupidité crasse des dirigeants occidentaux, et
particulièrement anglo-saxons, nous entraine manifestement sur la voie
d'une guerre éternelle parce-que ingagnable contre un adversaire par
nature insaisissable. Le seul Etat à avoir relevé
le pari de la guerre ingagnable (asymétrique) est Israël.
Ceci en opposant le seul terrorisme d'Etat au terrorisme de groupes
extrémistes, la seule violence d'Etat à la violence de la résistance
armée. Et à quel prix. Une société hantée par la paranoïa, surarmée,
bunkerisée, incapable finalement d'empêcher les bains de sang
périodiques dans sa population et, enfin, salie par les carnages
et autres
massacres d'enfants qu'elle estime nécessaires à sa
protection.
La sécurité contre la liberté
L'émotion suscitée par cet ignoble carnage suffit-elle a expliquer qu'un
chef de gouvernement,
Blair en l'occurence,
puisse dans une même journée (le 11 juillet) affirmer que «les
terroristes peuvent tuer, mais ils ne détruiront jamais le mode de vie
que nous partageons et que nous chérissons», et annoncer ensuite
dans la foulée que «le gouvernement pourrait accélérer
l'examen de nouvelles loi antiterroristes s'il apparaît que la police et
les agences de renseignement ont un besoin immédiat de nouveaux pouvoirs»,
lois qui porteront forcément atteintes aux libertés individuelles?
Hormis les lendemains sanglants auxquels nous devons nous attendre, et
outre la guerre perpétuelle mentionnée plus haut, le marché de dupe que
nous propose en prime Blair, et son mentor, est la sécurité contre la
liberté. La logique nous affirme qu'à la fin du jeu, les peuples qui
accepteraient ce marché se retrouverons privés de libertés, et sans
sécurité.
Les mémos
de Downing Street:
ou anglo-saxonne
en
Irak
exposé sur des documents officiels
17/06/2005 C'est énorme,
et pourtant cela passe presque inaperçu. Le 1er mai dernier en effet, le
Sunday
Times a publié
le texte d'un memo (Downing
Street Memo) révélant cette fois au
travers d'un document officiel que le principe de déclencher
une guerre en Irak avait été
décidé entre Bush et Blair en
avril 2002, et que mandat
avait été donné aux différents Services
de Renseignement de
fabriquer un dossier sérieux donnant une raison valable de déclencher la
ratonnade pétrolière.
Rien de moins. Et dimanche
dernier 12 juin, le Times a encore enfoncé le clou
avec
un deuxième memo de
Downing Street, daté de juillet
2002,
sorte de
synthèse pour le cabinet Blair
exposant cette fois les conditions de la situation politique du futur
conflit, évoquant les conditions pour lui fabriquer une légalité et,
aussi, l'après-guerre
dont les analystes britanniques avertissent
que rien, en la matière, n'a
été préparé par les Américains (c'est rien de le dire).
Bien sûr, chacun savait que la volonté d'en découdre des États-Unis et de
leurs zélateurs n'avait strictement
rien à voir
avec le 11 septembre ou une quelconque extension de la guerre
contre le terrorisme, et encore moins avec ces fameuses armes de
destruction massive, cet arsenal quasi nucléaire, et pour sûr
chimico-bactériologique, dont Londres affirmait sans sourciller qu'il
pouvait être activé en
45 minutes. Et l'on se souvient de ce fameux 5 février 2003 où,
devant le Conseil de sécurité de l'ONU, Colin Powell agitait une horrible
petite ampoule supposée telle que Saddam en avait de pleins camions
bourrés de trucs pas imaginables. L'on avait alors assisté à cette farce
désolante où les chefs de gouvernements de grands pays s'étaient
publiquement couverts de honte à exposer ainsi l'évidente faiblesse qui
les contraignait à faire semblant d'y croire. Mais même si chacun sait
déjà tout cela, convaincu de la supercherie par un examen minutieux des
nombreux éléments tout de même à disposition, c'est une autre affaire que
de pouvoir en lire les minutes de la main des protagonistes sur du papier
à en-tête. Et pourtant, convenons que l'affaire ne fait pas grand bruit.
Personne ne semble avoir envie de remuer cette sorte de vieille querelle,
ce sujet qui fâche à l'heure où tout semble aller pour le mieux
"transatlantiquement" parlant au moins.
Pourtant, la plus grande démocratie du monde a déclenché une guerre
d'agression illégale. Au moins
100'000 morts. Elle l'a fait après avoir échoué à obtenir la
couverture d'une résolution onusienne, non sans avoir été jusqu'à faire
chanter les uns, espionner les autres, ou avoir tordu autant de bras qu'il
était possible. Son gouvernement a enfin produit de fausses preuves devant
le Conseil de sécurité de l'ONU, la communauté internationale et les
peuples qu'elle est sensée représenter.
De moins en moins démocratiques, de plus en plus militarisés,
obsédés par la volonté de contrôle politique (et militaire si nécessaire)
de ressources mondiales concentrées dans cette Eurasie d'où ils sont si
loin, les États-Unis de George Bush ont d'abord affirmé avec force qu'ils
se considéraient comme affranchis des contraintes du droit international.
Ils ont pu constater ensuite que cela n'entraînait aucune conséquences
fâcheuses, et, enfin, que même une fois le mensonge démontré,
aucun Irakgate ne se profilait. On voit mal ce qui pourrait convaincre
désormais les États-Unis des vertus du multilatéralisme. A suivre donc...
L'Europe enfin à l'écoute des citoyens Après le double non
français et néerlandais à une constitution indigeste et dont l'un des
défauts, et non des moindres bien que très peu médiatisé, était de placer
de facto
l'Europe de la défense en vassal des Etats-Unis, les Vingt-Cinq
étaient réunis hier pour un Sommet. Nos élites allaient-elle oser se dire
que le texte n'était peut-être pas le bon, qu'il était peut-être rédigé
dans une langue qui ne parlait ni au cœur ni aux peuples? Qu'il manquait
cruellement d'idée forte, fédératrice par nature? Ou que, même
correctement esquissées, les préoccupations sociales qui y figuraient ne
pesaient somme toute pas lourd dans un texte tout tourné vers le
«marché intérieur», la «libre
circulation» ou la «libéralisation»
? Que nenni! José Manuel Barroso, président de la Commission, hier
soir: «Il n'y a pas
d'alternative à cette constitution». C'est sûr, on progresse.
-
Doobleyou exhume Ben Laden pour justifier le bourbier irakien
01/07/2005
Doobleyou est de plus en plus isolé dans sa bulle ovale et paraît
désormais complètement déconnecté de la réalité. Pour justifier le chaos
irakien devant une opinion publique
plus en plus réticente (déjà 1730 GI tués), l'inénarrable président
a osé affirmer, mardi soir devant un parterre de... militaires bien sûr:
«Nos ennemis ne gagneront que si nous oublions les leçons du 11
septembre, si nous abandonnons les Irakiens à des hommes comme Zarqaoui, si
l'avenir du Moyen-Orient est laissé à des hommes comme Ben
Laden.» Et qu'importe si
avant,
pendant et après la guerre, les SR anglo-saxons
lien entre Saddam Hussein et le réseau al-Qaïda lors du montage de
la ratonnade, épisode II.
Saddam Hussein est
«mort», vive Ahmadinejad Deux
mots sur l'élection de cet ultra iranien qui «fait peur à l'Occident»
à en croire l'écrasante majorité des grands médias du monde libre. Cet
monstre donc, aux pouvoirs aussi étendus, c'est à dire aussi limités, que
celui des Rafsandjani ou autres Khatami qui l'on précédé dans une
république islamique où, de toute façon, seul le guide suprême Khameneï
tient vraiment les rênes pays, est donc l'homme qui fera «reculer
l'Iran de vingt ans», qui brimera d'abord les femmes (l'argument le
plus à la mode en ce moment pour donner quelque relief au choc des
civilisations), le diable en personne quoi (d'impertinents commentateurs
n'ont pas manqué de noter toutefois qu'avec un fondamentaliste religieux
comme président, l'Iran avait désormais un point commun avec les
États-Unis...). Au lendemain de son élection, un grande chaîne
française proposait cette analyse affolée d'un journaliste exultant de
pouvoir hurler avec la meute, c'est à dire sans risque ni réflexion, et
qui proclamait en substance: «(...) cet homme qui fait peur à
l'Occident, qui veut développer la bombe atomique
(...) et qui tire son pouvoir du soutien des islamistes et des
mosquées». Tout ça dans le même cri d'angoisse en prime time.
On aurait cru entendre Doobleyou...
La meilleur synthèse du moment revient
toutefois à
Shimon Pérès au lendemain de l'élection
d'Ahmadinejad: «La conclusion de ce scrutin est qu'il y a en Iran une
combinaison dangereuse d'extrémisme religieux, d'armes non conventionelles
et d'isolement international qui va continuer et provoquer de graves
problèmes». Pour un ministre issu d'un pays
où la religion est intimement liée à l'essence même du pays et à sa
politique, qui peut aligner 200
ogives nucléaires et qui n'a respecté aucune des résolutions du Conseil de
Sécurité de l'ONU depuis 35 ans, fallait oser. En tout cas, l'État hébreu
est
sur ses gardes.
Après Guantanamo et Abou Ghraïb, les bateaux-prisons La
possibilité de bateaux-prisons secrets américains, pour des prisonniers
soupçonnés de terrorisme, a été évoquée cette semaine par des experts dont
le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, l'Autrichien
Manfred Nowak. «Il existe de très, très sérieuses accusations selon
lesquelles les Etats-Unis entretiennent des camps secrets notamment sur
des bateaux qui évolueraient dans l'océan Indien, a déclaré M. Nowak
à Vienne. Le recours à des bateaux-prisons permet, si cela est confirmé,
d'interroger des prisonniers en toute confidentialité et à l'abri de tout
contrôle, a par ailleurs estimé un expert britannique de questions de
sécurité, Francis Tusa. «En eaux internationales vous n'êtes sur le
territoire de personne et pouvez affirmer que vous n'avez à obéir à aucune
autre loi» que celle qui règne à bord du bateau, relève ce chercheur
à la revue britannique Jane's Review. Cela permet d'opérer
des interrogatoires très durs sur un prisonnier très important avant même
que l'on sache que vous l'avez attrapé.» Vendredi dernier, un membre
du comité de l'Onu contre la torture a affirmé que les Etats-Unis ont
reconnu dans un rapport des cas de torture sur des détenus en Afghanistan
et en Irak, ainsi que sur la base américaine de Guantanamo.
Le Pentagone
racole dans les écoles L' armée de Terre américaine n'a
pas réussi à atteindre ses objectifs de recrutement en février,
mars, avril et mai derniers. D'où l'idée
du département américain de la Défense de confier à une société privée le
soin de créer une banque de données centralisée recensant des lycéens
américains de 16 à 18 ans pour les inciter éventuellement à rejoindre
l'armée. Révélée par le Washington Post à la mi-juin, cette
initiative du Pentagone a créé l'émoi au sein des associations de droits
civiques, qui dénoncent cette mission de collecte d'informations confiée à
une société privée, estimant qu'elle «viole le respect de la vie
privée». Selon le texte officiel, la société chargée de collecter les
informations va demander aux écoles de leur fournir des données, jusqu'à
présent considérées comme personnelles, comme les moyennes générales
annuelles des lycéens, leurs aspirations professionnelles mais aussi leur
ethnie ou leurs catégories d'études. La société privée devra aussi
rassembler les numéros de sécurité sociale des élèves, leur date de
naissance, leur adresse électronique, leur numéro de téléphone. Selon le
Washington Post, les écoles risquent, si elles refusent de coopérer,
d'être privées de financement public, et des parents dont les enfants ont
déjà été contactés à leur domicile par des recruteurs de l'armée se sont
inquiétés de telles pratiques.
-
Jihad US reconfirmé 21/01/2005
Il vaut mieux s'y faire. Doobleyou
n'a d'autres programmes
que les délires messianiques dont il nous a rabâché les oreilles depuis 4
ans. Hier à Washington, jour du coup d'envoi officiel de son deuxième
mandat, l'inénarrable s'est ainsi
fendu d'un discours aussi vacant que possible,
que lui-même donc, avec pour unique idée l'éternel combat
entre
le bien et le mal, de la sacro-sainte
Liberté contre la tyrannie etc...etc...etc... En vingt minutes, celui qui
est déjà responsable de la mort d'environ
100'000 civils
innocents en Irak,
a prononcé pas moins de 40 fois le mot "liberté".
Jusqu'à la nausée donc. Assurant
évidemment que
«le meilleur espoir de
paix dans le monde est le meilleur espoir de paix
dans le monde est l'expansion [à
coups de flingue bien sûr] de la liberté [c'est-à-dire
de l'économie de marché] dans tout le monde»
et que donc était primordial son glorieux «combat contre la haine, la
violence et la tyrannie» et bla et bla et blablabla.
Profitons de l'occasion pour rappeler
quelques-unes des envolées mystico-lyriques de l'inénarrable dont la seule
excuse est, hélas, trois fois hélas, d'avoir troqué la bouteille contre
une bible en 1986. Décembre 2003: «Je crois fermement que la
liberté est le cadeau de dieu à chaque personne qui vit sur cette terre.
L'arrestation de Saddam Hussein a changé la donne en Irak. Un homme qui a
refusé ce cadeau de dieu au peuple d'Irak va être jugé». Le 28
janvier 2002 dans son discours sur l'Etat de l'Union: «Le courage
et la compassion qui nous guident aux Etats-Unis déterminent aussi notre
conduite à l'étranger. Le drapeau américain représente plus que notre
puissance et nos intérêts. Nos pères fondateurs ont consacré notre pays à
la cause de la dignité humaine, des droits de toute personne et des
possibilités de toute vie. Cette conviction nous pousse dans le monde à
aider les affligés, à défendre la paix et à déjouer les desseins des êtres
malfaisants. Les Etats-Unis sont une nation puissante et honorable dans
l'usage de sa force. Les Américains forment un peuple libre, qui sait que
la liberté est le droit inné de chaque être humain et l'avenir de toute
nation. La liberté que nous chérissons n'est pas le don de l'Amérique au
monde, c'est le don de dieu à l'humanité.» Le 11 septembre 2002:
«Nous continuerons à traquer les terroristes dans les villes, les camps
et les grottes aux quatre coins de la terre. Nous sommes soutenus par une
grande coalition de nations (sic) pour débarrasser le monde du terrorisme.
Et nous ne laisserons aucun tyran ou terroriste menacer la civilisation
avec des armes de destruction massive. (...) Nous combattons non pour
imposer notre volonté (re-sic, gloop, aaarghhh), mais pour
répandre les bienfaits de la liberté. Notre cause dépasse le cadre de
notre pays. Notre cause est celle de la dignité humaine, de la liberté
guidée par la conscience et gardée par la paix. Cet idéal de l'Amérique
est l'espoir de l'humanité. Cet espoir éclaire toujours notre chemin. Et
la lumière brûle dans l'obscurité, et l'obscurité ne l'absorbera pas.»
Amen!
Eh oui, je suis d'accord, ça fait très peur...
Au passage, soulignons que la cérémonie d'investiture
s'est
déroulée dans un déploiement de sécurité impressionnant: 13'000 forces de
l'ordre,
dont 6000 policiers, ont été mobilisés et l'espace
aérien a été bouclé jusqu'à
Baltimore pour un coût estimé à 48 millions de francs suisses pour les
festivités, et quelque 120 millions pour le déploiement sécuritaire. Les
working-poor américains apprécieront.
Rice convertie
Devant
les sénateurs US qu'elle devait convaincre de la pertinence de son
action et de ses projets, la future secrétaire d'Etat
américaine, Condoleezza Rice, a donné mercredi
ses priorités durant les quatre ans à venir: «Nous allons répandre la
liberté et la démocratie à travers le monde».
Rice a aussi redéfini le fameux axe du mal de Bush en qualifiant
six pays de «postes avancés de la tyrannie»:
«Dans notre monde, il reste des postes avancés de la tyrannie, et l'Amérique
est aux côtés des peuples opprimés sur chaque continent... à Cuba, en
Birmanie, en Corée du Nord, en Iran, au Belarus, et au Zimbabwe.»
L'actuel
conseillère à la Sécurité nationale a répété que les actions de l'administration
Bush après les attentats du 11 septembre 2001, y compris les guerres en
Afghanistan et Irak, étaient «difficiles»,
mais «nécessaires et justes».
Certes.
Bush plus
dangereux que Ben Laden Sur 21'000
personnes interrogées dans 21 pays lors
d'un sondage commandé par la BBC et publié mercredi, 58% estiment
que la réélection de George W. Bush a rendu le monde plus dangereux.
Même chez des alliés traditionnels des Etats-Unis comme l'Allemagne
(77%), la France (75%) et la Grande-Bretagne (64%), ainsi que chez les
voisins des Etats-Unis, au Canada (67%) et au Mexique (58%), le sentiment
anti-Bush est prédominant.La Turquie, pourtant pays allié des Américains
et seul Etat musulman membre de l'Otan, est la plus opposée à la nouvelle
administration américaine, 82% des Turcs interrogés voyant la réélection
de George W. Bush comme négative pour la paix dans le monde.
Le sentiment anti-Bush est également très important en Amérique latine,
79% des Argentins et 78% des Brésiliens décrivant le retour de George W.
Bush à la Maison Blanche en termes négatifs.Près de la moitié (47%) des
quelque 21'000 personnes
interrogées ne font aucune différence entre l'administration Bush et le
peuple américain et perçoivent globalement les Etats-Unis comme ayant une
influence négative dans le monde.La
marge d'erreur, une fois les résultats rapportés à l'ensemble de la
population de ces pays, est de 2,5 à 4 points, selon GlobalScan.
Et maintenant l'Iran?
L'inénarrable Doobleyou a déclaré lundi qu'il n'exclurait pas l'action
militaire contre l'Iran tant que Téhéran ne se montrerait pas plus
coopératif quant à la nature de son programme militaire. La diplomatie
reste toutefois une option.«J'espère que nous pourrons régler cela de
façon diplomatique, mais je n'exclurai aucune option», a dit Bush dans
un entretien avec NBC News. Un
article signé dans le New Yorker par Seymour Hersh, lauréat du prix
Pulitzer, affirme par ailleurs que
des commandos us effectuent des missions de reconnaissance secrètes en
Iran pour y localiser des cibles nucléaires et chimiques potentielles.
Téhéran a répondu à Doobleyou par
une mise en garde pas piquée des vers:
«La menace de nos ennemis étrangers ne nous fait pas peur, ils savent
bien que l'Iran, pays historique
d'islam, avec son antique civilisation, n'est pas un lieu bien choisi pour
les aventures», a déclaré l'ancien président Akbar Hachémi
Rafsandjani. «La République
islamique d'Iran répondra avec
détermination à tout agissement ou projet inconsidéré en s'appuyant sur un
énorme soutien populaire, son savoir-faire diplomatique et son haut
potentiel militaire», a renchérit le
porte-parole des affaires étrangères Hamid Reza Assefi.
En clair l'Iran n'est pas l'Irak, et les forces américaines, habituée à
enfoncer du beurre, risque de tomber sur un os.
-
Osons évoquer la
Stratégie de tension
19/07/2005 La condamnation du
carnage perpétré à Londres par des fanatiques doit être totale et sans
équivoque. Comme
celle de tous les massacres de civils
perpétrés au nom de n'importe quel
idéologie.
Et nos pensées vont
d'abord aux victimes et à leurs proches.
Mais en entendant Doobleyou
réagir à cette nouvelle tragédie, difficile de ne pas être plus horrifié
encore: «La guerre contre le terrorisme continue. (...) Nous
ne céderons pas à ces gens, nous ne céderons pas aux terroristes.
Nous les trouverons. Nous les traînerons devant la justice. Et en même
temps, nous répandrons une idéologie d’espoir et de compassion qui
écrasera [au napalm et munitions à l'uranium?]
leur idéologie de haine.»
Osons penser que, paradoxalement au premier abord, la seule parade
possible contre un adversaire par nature insaisissable et une réponse
politique. La violence nourrit le monstre. Et contrairement à l'idée du
Pentagone qui était, entre-autres, de créer un abcès de fixation en Irak
qui attirerait un nombre limité de terroristes, le bourbier irakien génère
le terrorisme. Les peut-être
100'000
civils tués lors de la dernière tentative américaine de propager
«une
idéologie d’espoir et de compassion»
ont levé des hordes de kamikazes.
Pour
ne négliger aucune piste de réflexion,
osons
aussi
évoquer
la «stratégie de tension»,
comme
au lendemain des attentats de Madrid,
le 11 mars 2004
(>>1
///
>>2).
Une «stratégie de tension» qui fait
référence à l'implication de la CIA et des SR atlantistes dans le
terrorisme qui secoua l'Italie et la Belgique dans les années 1970-1980.
Cela au travers des réseaux Gladio-Stay-Behind, notamment, qui
infiltraient et/ou aiguillonnaient
certains
groupes d'extrême-gauche de l'époque.
Une
comparaison raisonnable
pouvait être faite entre les attentats de
Madrid et l'attentat de Piazza Fontana en 1969, qui avait fait 17 morts et
85 blessés à Milan, celui du train Italicus, qui avait fait 12 morts et 50
blessés en 1974, et celui de la gare de Bologne, qui avait fait 85 morts
et 200 blessés en 1980.
Le but de cette «stratégie de tension» était de créer une
psychose telle que la population finirait non seulement par accepter, mais
par réclamer des mesures d'Etat policier considérées jusqu'alors comme
inacceptables, le tout ayant pour toile de fond la guerre froide et la
nécessité de susciter, en Europe, l'émergence de pouvoirs forts
susceptibles de faire barrage au communisme.
Il se trouve que ces
réseaux secrets étasuniens hérités de la Guerre froide
sont plus actifs que jamais aujourd'hui (
>>1 ///
>>2
///
>>3
///
>>4). Relire le dossier d'Amnistia.net.
La similitude entre le modus operandi
des attentats du 11 mars à Madrid et celui des attentats de Londres saute
aux yeux. A Madrid, l'espoir de voir aboutir une enquête exhaustive s'est
éteint avec la mort des principaux suspects dans le
dynamitage-suicide, moins d'un mois après les attentats, de l'appartement
dans lequel ils étaient retranchés. Quant à l'enquête sur les
attentats de Londres, le doute s'épaissit déjà sur la mort de kamikazes
qui n'en étaient peut-être pas, à en croire plusieurs experts qui relèvent
qu'ils avaient acheté leurs billets de retour et payé leur parking. Des
enquêteurs ont ainsi relevé des incohérences qui pourraient accréditer la
thèse selon laquelle les commanditaires auraient fait en sorte de se
débarrasser des exécutants.
A chaque attentat ses
zones d'ombre Les autorités britanniques ont abaissé le niveau de
sécurité avant les attentats du 7 juillet à Londres en dépit de la
réception d'une menace directe d'Oussama ben Laden, chef d'Al-Qaïda, a
affirmé mercredi 13 juillet le magazine allemand Focus. Selon le site
internet du magazine, les services de renseignements intérieurs
britanniques (MI5) ont été en possession d'une cassette vidéo dans
laquelle Oussama ben Laden avertit: «Si vous bombardez nos villes,
nous bombarderons les vôtres». L'enregistrement, qui avait été
également envoyé aux services secrets d'autres pays européens, a été
authentifié mais n'a jamais été rendu public. La DGSE et le MI5 ont
partagé leurs informations concernant cette cassette en mai, assure Focus,
mais les autorités britanniques ont choisi d'abaisser d'un cran en juin
leur niveau d'alerte. Ce qui rend exagérément maladroit cet abaissement du
niveau d'alerte est que les SR britanniques semblaient d'ailleurs, au
matin même des attentats, tout à fait conscients de l'imminence de ces
derniers. Comme en témoigne cette dépêche
AP, diffusée peu après les attentats, et qui signalait qu'un
«haut responsable israélien avait déclaré que Scotland Yard avait
averti l'ambassade israélienne à Londres quelques minutes avant les
explosions dans la capitale britannique pour dire que la police avait reçu
des informations faisant état de possibles attentats. Israël organisait
une conférence économique près du site de l'une des explosions. Le
ministre des Finances Benyamin Nétanyahou devait y assister mais les
attentats se sont produits avant son arrivée.»
Aux chapitres des curiosités, relevons aussi l'empressement de Tony
Blair à mettre son veto à une
enquête indépendante sur les éventuels manquements des SR
britanniques.
De même, relevons qu'un exercice simulant précisément des attentats
était en cours à Londres (>>1
///
>>2
///
>>3),
comme le 11 septembre 2001.
Le modèle israélien? Ce qu'il y a de sûr en tout cas
c'est que, avec pour toute réponse aux attentats de Londres, ou
d'ailleurs, l'affirmation d'une guerre contre le terrorisme redoublée,
la stupidité crasse des dirigeants occidentaux, et
particulièrement anglo-saxons, nous entraine manifestement sur la voie
d'une guerre éternelle parce-que ingagnable contre un adversaire par
nature insaisissable. Le seul Etat à avoir relevé
le pari de la guerre ingagnable (asymétrique) est Israël.
Ceci en opposant le seul terrorisme d'Etat au terrorisme de groupes
extrémistes, la seule violence d'Etat à la violence de la résistance
armée. Et à quel prix. Une société hantée par la paranoïa, surarmée,
bunkerisée, incapable finalement d'empêcher les bains de sang périodiques
dans sa population et, enfin, salie par les carnages et autres
massacres d'enfants qu'elle estime nécessaires à sa
protection.
La sécurité contre la liberté
L'émotion suscitée par cet ignoble carnage suffit-elle a expliquer qu'un
chef de gouvernement, Blair
en l'occurence,
puisse dans une même journée (le 11 juillet) affirmer que «les
terroristes peuvent tuer, mais ils ne détruiront jamais le mode de vie que
nous partageons et que nous chérissons», et annoncer ensuite dans la
foulée que «le gouvernement pourrait accélérer l'examen de
nouvelles loi antiterroristes s'il apparaît que la police et les agences
de renseignement ont un besoin immédiat de nouveaux pouvoirs», lois
qui porteront forcément atteintes aux libertés individuelles? Hormis les
lendemains sanglants auxquels nous devons nous attendre, et outre la
guerre perpétuelle mentionnée plus haut, le marché de dupe que nous
propose en prime Blair, et son mentor, est la sécurité contre la liberté.
La logique nous affirme qu'à la fin du jeu, les peuples qui accepteraient
ce marché se retrouverons privés de libertés, et sans sécurité.
Vive le FMI! La situation est «extrêmement grave» au
Niger, où sécheresse et malnutrition frappent 3,6 millions de personnes,
dont 800'000 enfants. Selon le rapporteur de l'ONU pour le droit à
l'alimentation, Jean Ziegler, de retour de mission, les personnes les plus
vulnérables -- enfants, malades, personnes âgées -- sont «en voie de
liquidation». Et d'ajouter: «Le scandale, c'est que le Fonds
monétaire international interdit au Gouvernement du Niger d'accorder aux
populations un accès gratuit à la nourriture et aux soins de santé, en
vertu de son programme d'ajustement structurel». No comment.
La démocratie version US: tentative de trucage du scrutin
irakien L'administration Doobleyou a tenté d'influencer le
résultat des élections de janvier en Irak, a affirmé dimanche le
New Yorker. Elle aurait mené des opérations clandestines pour
qu'Iyad Allaoui, un chiite laïc soutenu par les dirigeants américains et
premier ministre par intérim, devienne premier ministre. L'administration
Bush a promulgué un document ultra-secret «autorisant la CIA à fournir
clandestinement de l'argent et d'autres formes de soutien aux candidats
dans certains pays qui, aux yeux du gouvernement (américain),
cherchaient à répandre la démocratie», a ajouté le journal. «Le but
de l'ambassade américaine était de faire en sorte qu'Allaoui reste Premier
ministre, et ils ont essayé de le faire en manipulant le système»,
selon un haut responsable de l'ONU.
Constitution européenne: ou quand
l'Europe ne se rêve qu'en vassal des Etats-Unis 27/04/2005
Dans la polémique hexagonale sur la
Constitution européenne, l'argument le plus souvent servi par les
opposants est de relever que le caractère ultra-libéral du texte (le
traité constitutionnel contient 60 fois le terme «marché intérieur», 16
fois le terme «libre circulation», huit fois le terme «libéralisation»,
mais seulement deux fois le terme «ressources naturelles» et pas une seule
fois le terme «climat»). Pourtant dans le domaine de la défense, un autre article
aurait dû susciter un tir de barrage bien plus virulent encore puisqu'il
ruine d'emblée tout espoir d'indépendance de l'UE en matière de défense
collective.
Point 7 de l’article I/41 ).
«Au cas où un État membre serait l'objet d'une agression armée sur son
territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par
tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l'article 51 de la charte
des Nations unies. Cela n'affecte pas le caractère spécifique de la
politique de sécurité et de défense de certains États membres.
»Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent
conformes aux engagements souscrits au sein de l'Organisation du
traité de l'Atlantique Nord, qui reste, pour
les États qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et
l'instance de sa mise en oeuvre.»
Et l'incontournable
de defensa.org de relever que cette présence de l’OTAN dans la
Constitution européenne pour les pays de l’OTAN non-membres de l’UE «signifie
un droit de veto, rien de moins, puisque toutes les décisions au Conseil
de l’Atlantique Nord, organe de décision du «fondement de […la ]
défense collective et l’instance de sa mise en œuvre» des pays de l’UE
membres de l’OTAN, se prennent à l’unanimité. Concrètement, cela signifie
que des pays clairement non-européens, dont les USA, ainsi que des pays
européens non-membres de l’UE, ont un droit de veto sur la défense
collective de l’Union européenne. Pour les cas du Canada de la Norvège ou
de l’Islande, notre indulgence est prête à répandre ses bienfaits.»
(...) Concluons: la Constitution a du bon, de l’excellent si l’on en
débusque toutes les implications. La principale, c’est de mettre en pleine
lumière le lien de sujétion entre l’Europe et les USA. La Constitution
affirme, dans l’esprit de nombre de ses concepteurs, l’autonomie et la
souveraineté de l’Europe. Dans la réalité, elle lui laisse ce lien de
sujétion en l’état, par la principale de ses courroies de transmission,
comme si cela allait de soi, comme si cela était “vertu européenne” pure.
C’est un très grand sophisme, le plus grand de tous, en même temps qu’une
tautologie de la lâcheté européenne du dernier demi-siècle. C’est la mise
à jour de notre Vérité toute nue: nous sommes comme cela, depuis un
demi-siècle, sans fard ni maquillage. Pas très bonne mine…»
Dans la série: un monde plus sûr L'année 2004 a été marquée
par une hausse «dramatique» du nombre d'actes de terrorisme dans le
monde, selon un parlementaire américain, qui a demandé mardi à
l'administration Bush de publier ces chiffres, comme cela s'est fait les
années précédentes. «Il y a eu environ 650 attentats significatifs dans
le monde en 2004, plus qu'un triplement des 175 attaques répertoriées en
2003, jusqu'alors le chiffre le plus haut depuis 20 ans», a annoncé le
démocrate Henry Waxman, numéro deux de la commission des Affaires
étrangères à la Chambre des représentants, en rendant compte de données
présentées lundi au Congrès par des responsables du département d'Etat et
du Centre national de l'antiterrorisme. Le nombre de tués a
également augmenté de manière significative, passant des 625 dénombrés en
2003 par le ministère américain des Affaires étrangères à 1907 tués en
2004. Ces
chiffres ont été compilés dans le cadre du rapport annuel sur le
terrorisme annuel présenté par le Département d'Etat, mais selon M.
Waxman, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a décidé de les évacuer de
ce rapport.
Abou Ghraïb: juste la pointe de l'iceberg Human Rights Watch a
affirmé que le scandale d'Abou Ghraïb, en Irak, n'est que la «partie
émergée de l'iceberg» des traitements infligés par les Américains. Les
abus concerneraient des détenus musulmans en de nombreux endroits du
monde. Dans un rapport publié à la veille du premier anniversaire de la
diffusion des photos à l'origine du scandale, l'organisation de défense
des droits de l'homme juge que les pratiques à Abou Ghraïb s'inscrivent
dans un cadre plus large de sévices infligés aux détenus en Afghanistan,
sur la base de Guantanamo et ailleurs, notamment dans les pays vers
lesquels les Etats-Unis expulsent leurs prisonniers tout en réclamant leur
maintien en détention. «Abou Ghraïb n'était que la partie émergée de
l'iceberg, accuse Reed Brody, conseiller juridique de Human Rights
Watch, dans un communiqué. Il est désormais évident que des sévices ont
été infligés partout, d'Afghanistan à Guantanamo en passant par des pays
utilisés comme cachots par les Etats-Unis. Et certainement dans plusieurs
autres endroits dont nous n'avons même pas connaissance». Human Rights
Watch se dit également persuadé que les Etats-Unis continuent à utiliser
des méthodes d'interrogatoires dites coercitives. On progresse, on
progresse....
- La
liberté à portée de mains, enfin
16/03/2005 Quinze ans de meurtres et d’oppression, de justice arbitraire,
de pillage et de vexations. Quinze ans d’occupation.
Quinze ans ont ainsi passé depuis ce 13 octobre 1990, lorsque la chasse
syrienne avait déchiré le ciel libanais pour mettre fin à tout espoir de
liberté, d’indépendance, de souveraineté. Dans les semaines et les mois
précédant ce terrible jour, les mêmes gigantesques rassemblements, les
mêmes forêts de drapeaux, la même fraternité qui submergent aujourd’hui
Beyrouth avaient, déjà, enflammé des semaines durant les collines et les
champs qui entouraient le palais de Baabda, siège du gouvernement du
premier ministre de l’époque, Michel Aoun. Lui aussi, avec eux, réclamait,
déjà, le départ des troupes syriennes, des troupes israéliennes encore
présentes au sud, et le désarmement des milices.
Hélas, les préparatifs de la première guerre du Golfe exigeaient le
sacrifice du pays sur l’autel d’intérêts géostratégiques essentiellement
américains. Il fut livré pieds et poings liés à Damas pour prix de son
alignement ou à tout le moins de son silence, même provisoire.
Deux guerres plus tard, le Liban voit le bout du tunnel à la faveur
d’autres intérêts géostratégiques qui font qu’aujourd’hui, les puissances
qui réclament avec le plus d’emphase sa libération, sont celles-là mêmes
qui ont le plus à faire oublier de leur lâcheté d’alors pour les unes, de
son cynisme et de sa cruauté pour l’autre.
Quinze ans d’occupation allaient ainsi ponctuer, sous la botte syrienne,
quinze ans d’une guerre dite civile et dont ne rappellera jamais assez,
sans rien vouloir soustraire à la responsabilité de l’élite libanaise,
écrasante, qu’elle hébergea aux moins deux armées régulières étrangères et
une volée de milices téléguidées de bien d’autres capitales que Beyrouth.
Un tunnel heureusement éclairé par une jeunesse résistante bien
qu’abandonnée, et plus généralement par tous ces hommes et ses femmes qui,
dans ce Liban désormais occupé, ont défié le joug syrien et la trahison de
leurs gouvernants au péril de leur vie ou de leur liberté. Quinze ans
durant lesquels aussi, jetés hors du pays par l’occupant et le pouvoir
fantoche mis en place à Beyrouth, les hommes qui suivirent en exil Michel
Aoun auront eux aussi combattu de toutes leurs forces, de tout leur cœur,
pour maintenir le flambeau de la liberté intact, visible, vivant. Sans
relâche, ils auront dénoncé l’occupation syrienne, lutté contre l’oubli et
l’indifférence, la calomnie et le mensonge, contre l’ignorance et l’usure.
Aujourd’hui, ce soulèvement du peuple tout entier contre l’occupant
rappelle avec tout l’éclat des causes justes que toujours et partout la
résistance est le seul choix possible, honorable.
A la veille de rentrer chez eux dans un Liban bientôt libéré, ces hommes
et leur famille mesurent aussi le chemin parcouru, le sacrifice consenti.
Mais avec au fond du cœur ce bonheur indicible d’avoir fait ce qui devait
être fait. Dans l’honneur.
Alors que d’autres fuiront dans la honte, ces hommes vont rentrer en
héros, retrouver ceux pour qui ils n’ont jamais baissé la tête, ce pour
quoi ils se sont toujours battus.
Bon retour chez vous
Vers la fin du calvaire libanais? Encore du real politik
23/02/2005 Le 13 octobre 1990 au
petit matin, six chasseurs syriens entraient dans l’espace aérien libanais
et larguaient par groupes de deux en trois vagues successives leur
cargaison mortelle sur le palais présidentiel de Baabda. La «guerre de
libération» conduite depuis deux ans par le général Michel
Aoun, nommé conformément à la Constitution premier ministre par intérim en
1988 (décrets 5387-5388), touchait à sa fin. De mémoire de Libanais,
jamais, durant toute la guerre dite civile, une chasse autre
qu’israélienne n’avait pu survoler le Pays des Cèdres, notamment lors des
monstrueux bombardements de Beyrouth en 1982 (15'000 morts). Que les
appareils de Damas opèrent leur percée sans encombre avait donc été un
message en soi. Les Américains, d'abord hostiles à la nomination du
général Aoun mais, surtout, en pleins préparatifs de guerre contre
l'Irak, avaient donné leur feu vert à l’opération. De même que Tel Aviv
qui avait toutefois exigé, selon les confidences d'un diplomate français
en poste à Beyrouth au moment des faits, que l'opération soit menée avec
des Sukkoys et non des Mig beaucoup trop dangereux.
Pour Washington, il s'agissait alors de s'assurer de la passivité de Damas
avant le déclenchement de Tempête du Désert et le jeu des
priorités avait placé le Liban dans la catégorie des pions pouvant être
sacrifiés, au moins provisoirement. Pour une grande partie de la jeunesse
libanaise, c'en était fini des rêves de libération. Pour le Vieux Lion
Afez el-Assad, père de Bachar, c'était le rêve de Grande Syrie tout à coup
à portée de main. De canon d'abord. Car la brutalité de l'assaut
syrien plongea ensuite le Liban dans la terreur, dans l'effroi. Les jours
qui suivirent furent ceux du carnage, de la démesure barbare. Des
centaines de civils et de prisonniers de guerre furent exécutés,
massacrés, au point que la Communauté internationale dut appeler Damas à
ne pas fêter sa victoire avec tant de ferveur sanguinaire. A peine trois
mois plus tard, le général Schwartzkopf lançait la coalition
internationale à l'assaut de l'Irak.
La Syrie n'allait pas broncher, trop occupée à prendre ses aises dans un
Pays des Cèdres où ses troupes stationnaient ou guerroyaient depuis 1975,
mais dont elle pouvait enfin commander officiellement la destinée.
Quinze ans plus tard, le Grand jeu a été largement bouleversé dans la
région. Les projets américains de remodelage complet du Moyen-Orient,
désormais assumés au grand jour, ont fait chuter Damas du rang d'allié
objectif de Washington à celui de suppôt de l'Axe du mal. De résolution
onusienne en menaces directes à peine voilées, Les Etats-Unis pointent
désormais un doigt accusateur vers Damas, réclamant ni plus ni moins que
son
«départ
immédiat»
du Pays des Cèdres.
C’est que dans ce grand chambardement moyen-oriental Damas forme, avec
Téhéran, le dernier couple de verrous que l'administration Bush a
l'intention de faire sauter, plier en tout cas.
Commencer par Damas offre plusieurs avantages. Tout d'abord, chasser
Bachar el-Assad hors du Liban, c'est promettre la Syrie à une crise
économique majeure tant, depuis quinze ans, le pays des Cèdres est devenu
la vache à lait de Damas, occupant notamment des centaines de milliers de
ses travailleurs. Et qui sait, bien «accompagnée», une défaite stratégique
conjuguée à une crise économique pourraient même conduire à la chute d’un
régime baasiste mis en échec sur tous les fronts. Ou l’obliger à des
compromis moyennant compensations.
Pour le court terme, un tel retrait des 14'000 soldats syriens toujours en
poste au Liban aurait encore ceci d'appréciable pour Washington qu'il
imposerait un redéploiement de l'armée libanaise jusqu'au Liban sud. Avec,
pour corollaire, le désarmement d'une milice du Hezbollah soutenue par...
l'Iran. Et après avoir cassé la milice de Sadr en Irak, proche de Téhéran,
la neutralisation du Hezbollah reviendra donc aussi, pour les Etats-Unis,
à mouiller la mèche d’un autre pétard iranien, limitant ainsi les
capacités de riposte de Téhéran au cas où...
Dans ce grand jeu, poussés à bout par l'assassinat de Rafic Hariri, les
Libanais ont compris que, grâce aux nouveaux besoins de Washington dans la
région, il pouvaient regagner leur liberté avec l’aide de ceux qui, jadis,
avaient eu intérêt à la leur soustraire.
Ironie du sort? Juste real politik. Toujours écrite en lettres de sang.
Nausée, encore 11/02/2005
Les
marionnettistes
de Doobleyou, adolescent
attardé mais
néanmoins 43e président des
Etats-Unis, n'ont pas fini de
rire. Parodie de scrutin irakien télévisuellement réussit oblige,
les commentateurs, chroniqueurs, éditorialistes, analystes et bien sûr
politiques de tout poils ont
commencé la
mue rampante de
leur scepticismecow-boys
texans de Washington. L'agression illégale de l'Irak
au mépris du droit international et plus singulièrement des Nations unies?
Un mal peut-être, somme toute, nécessaire! Les mensonges proclamés à la
face du monde et du Conseil de sécurité? De bonne guerre au fond devant l'aveuglement
général! Les 100'000 civils irakiens massacrés
(>>1
///
>>2 /// >>3) (et
combien de mutilés?) dans la guéguerre électronique des rambos US et de
leurs zélateurs? Dommage, certes! Mais Collateral Damage
bien sûr! Sacrifice inévitable mais ô
combien nécessaire au service de la Liberté, des droits de l'homme, de la
démocratie bien sûr.
En tolérant, à coups d'éditoriaux
ambigus,
la politique américaine d'agression; en saluant, fusse à reculons, un
«miracle démocratique irakien» pourtant virtuel, c'est une
caution a posteriori de la
boucherie irakienne qui vient d'être offerte aux idéologues
fanatiques de la démocratisation à coups de flingues. Et nous voilà
salis pour longtemps à avoir ainsi, par paresse, par lâcheté, ou les deux,
cautionné l'application d'une maxime que l'on croyait réservée aux régimes
les plus puants de l'histoire. A savoir que l'idéal démocratique, comme
l'idéal nazi ou stalinien, valait bien qu'on l'impose par des massacres.
Corollaire d'une telle démission: une caution a priori cette fois, un
quasi blanc-seing aux fous de guerre étasuniens pour leur projet de
remodelage du Moyen-orient annoncé depuis longtemps
(>>1 ///
>>2).
Prochaines cibles: l'Iran et la Syrie.
Discours sur l'Etat de l'Union de Doobleyou, le 2 février 2005, devant le
Congrès, verbatim: «Afin de promouvoir la paix dans le Grand
Moyen-Orient, nous devons affronter des régimes qui continuent d'abriter
des terroristes et cherchent à se doter d'armes de destruction massive. La
Syrie permet encore que son territoire, ainsi que certaines parties du
Liban, soient utilisés par des terroristes qui cherchent à détruire toute
chance de paix dans la région. Vous avez adopté et nous appliquons la Loi
sur la responsabilisation de la Syrie: nous attendons du gouvernement
syrien qu'il cesse tout appui au terrorisme et ouvre la porte à la
liberté. Aujourd'hui, l'Iran reste le principal État dans le monde à
soutenir le terrorisme et cherche à acquérir l'arme nucléaire tout en
privant son peuple de la liberté qu'il recherche et qu'il mérite. Nous
nous associons à nos alliés européens pour signifier clairement au régime
iranien qu'il doit renoncer à son programme d'enrichissement de l'uranium
et à tout retraitement de plutonium, et mettre fin au soutien qu'il
apporte au terrorisme. Au peuple irakien, je dis ce soir : vous qui voulez
votre propre liberté, l'Amérique se tient à vos côtés.»
Le mercredi 21 janvier devant les Sénateurs, la secrétaire d'Etat
américaine, Condoleezza Rice, avait déjà donné le ton: «Nous allons
répandre la liberté et la démocratie à travers le monde.
C'est la mission que le président Bush a fixée».
(...) «Dans
notre monde, il reste des postes avancés de la tyrannie, et l'Amérique
est aux côtés des peuples opprimés sur chaque continent... à Cuba, en
Birmanie, en Corée du Nord, en Iran, au Belarus, et au Zimbabwe.»
Amen!
Rappelons qu'un article signé dans le New Yorker par Seymour
Hersh, lauréat du prix Pulitzer, affirme par
ailleurs que des commandos US effectuent des missions de
reconnaissance secrètes en Iran pour y localiser des cibles nucléaires et
chimiques potentielles.
Accessoirement, notons que le commandant de l'armée de l'air
israélienne, le général Eliezer Shkedi, a affirmé lundi 21 février que son
pays devait être prêt à lancer une attaque aérienne contre les
installations nucléaires iraniennes, selon la radio militaire.
-
Terrorisme us en Irak 17/01/05 Les porte-flingues de Rumsfeld se
lâchent complètement en Irak. Sur
antiwar.com, un reportage qui raconte ce que les
«libérateurs»
américains font subir au peuple
irakien. Accessoirement, quelques lignes de dedefensa sur le saccage, par
ces mêmes coupe-jarrets, de l'un des plus importants site archéologique de
la planète:
Babylone.
Tortures d'abou Ghraïb: un lampiste allumé
Le marines Charles Graner, présenté comme l'instigateur des tortures
perpétrés sur des prisonniers irakiens dans la prison d'Abou Ghraïb, près
de Bagdad, a été condamné dimanche à dix ans de prison. Reste à savoir si
ce fusible suffira à l'administration Bush pour étouffer le scandale de
tortures manifestement tolérées à un très haut niveau. Des e-mails
d'agents du FBI rendus publics peu avant Noël, témoignent en effet du peu
d'intérêt du clan Bush pour les conventions de Genève dans la guerre
contre le terrorisme. Rappelons aussi qu'un ordre exécutif signé par le
président américain soit-même autorisait par exemple l'utilisation de
chiens ou de cagoules dans les interrogatoires de prisonniers. A noter
encore que Titan et CACI, deux compagnies impliquées dans le scandale des
tortures d'Abou Ghraib, viennent de voir leurs contrats avec le Pentagone
renouvelés. Heureusement que ces sociétés, comme le Pentagone, sont au
service de la promotion de la démocratie, du bien et de la liberté.
- Nausée 14/01/2005 Deux ans
après avoir envahi l'Irak au mépris des Nations unies et du droit
international, deux ans après avoir massacré directement de 11'000 à
30'000 civils innocents et causé en tout la mort près de
100'000 civils (>>
lire l'étude de The Lancet) selon certaines sources, deux ans
après avoir renvoyé tout un pays à l'âge de pierre et alimenté les rangs
du terrorisme international pour des décennies, les Etats-Unis viennent
d'annoncer benoîtement qu'il mettait officiellement un terme à la
recherche des pseudos armes de destruction massive de Saddam Hussein,
principale justification de leur ratonnade
pétrolière. Bien sûr, chacun savait depuis longtemps, et
l'ONU depuis
1995 en fait (>>relire
document de l'UNSCOM alors classé sensible), que la
fable des ADM n'était précisément qu'une fable. L'annonce de la
Maison-Blanche, très opportunément murmurée à l'ombre des tsunamis, n'a
donc rien de surprenant. L'événement a toutefois le mérite de
ponctuer officiellement
une saga qui aura été l'histoire du plus fabuleux des
mensonges d'Etat mondialisé, d'une gigantesque et nauséabonde mascarade
globale, d'un foutage de gueule planétaire sans précédent par lequel un
président-marionnette littéralement fabriqué par les lobbies industriels,
de l'armement et du pétrole, a envoyé crever ses troupes (déjà 1400 morts)
dans une guerre illégale dont le seul but non-avoué était de
camper autour des puits de pétrole et de
remplir les caisses des commanditaires dudit
président-marionnette. Normalement de quoi faire sauter un gouvernement?
me direz-vous. Si le Post a révélé la fin des recherches mercredi, le New
York Times s'est juste fendu d'un édito, quelques autres quotidiens
new-yorkais ont tiré quelques lignes sans conviction, les chaînes de
télévisions (seul média désormais à avoir un impact sur les masses
étasuniennes) ont annoncé la chose brièvement en fin de journal et le
tabloïd new-yorkais, New York Post, propriété du magnat australien de la
presse Rupert Murdoch, n'a même pas daigné évoqué l'affaire.
Dans cette interview diffusée vendredi 14 janvier au soir
outre-Atlantique, l'épilogue proposé par George Bush a au moins ceci de
cohérent qu'il est, lui aussi, truffé de mensonges:
«Comme beaucoup aux Etats-Unis et dans le monde [la notion de monde ici ne
désigne en fait que le monde anglo-saxon, à savoir le 51eme Etat anglais
et l'Australie],
» je pensais que nous trouverions des armes de destruction massive [faux,
même Powell n'y croyait pas].
Les Nations Unies le croyaient aussi [encore un scandaleux mensonge
puisque les USA n'ont même pas réussi à arracher une résolution autorisant
cette guerre malgré des
méthodes de gangsters utilisées pour espionner, corrompre ou
menacer certains Etats du Conseil de sécurité].
» C'est pourquoi nous devons trouver ce qui a cloché dans la collecte des
renseignements. [Rien a cloché, le cabinet Bush a systématiquement déformé
les renseignements des agences qui, précisément, n'ont jamais confirmé la
présence de telles armes. Allant même
jusqu'à faire fabriquer de faux rapports sensé accuser Saddam de chercher,
par exemple, à se procurer de l'uranium (
>>1
//
>>2 //
>>3
//
>>4
//
>>5]
»Saddam était un être dangereux et le monde est plus sûr maintenant qu'il
n'est plus au pouvoir.» Encore faux, tous les experts s'accordent à dire
que la ratonnade pétrolière irakienne n'a fait qu'amplifier la menace
terroriste et le
chaos mondial.
-Tsunamis et globalisation
07/01/2005 La monstruosité de l'hécatombe provoquée par les tsunamis en
Asie du Sud se passe de commentaire. Sauf dans la presse, les médias en
général qui y consacrent toutes leurs forces mais souvent moins par réelle
compassion que parce-que les bons sentiments et le malheur, c'est encore
ce qui se vend le mieux.
Dedefensa.org
nous offre un bol d'air avec un texte redoutable (au fait, l'inénarrable
doobleyou a fait un don personnel de... 10'000 dollars, a annoncé mercredi
un porte-parole de la Maison-Blanche. J'ai fait le calcul en comparant nos
fortunes personnelles respectives et me suis aperçu que pour faire preuve
de la même générosité, j'aurais dû donner la coquette somme de 1,34 euro).
La tragédie suspecte du 11 septembre: le doute grandit encore
Le texte m'avait
échappé. S'appuyant sur les déclarations de l'ancien
responsable de l'anti-terrorisme de l'administration Bush, Richard Clarke,
devant la commission 9/11, il apporte de l'eau au moulin de ceux qui
pensent (pas
moins qu'ici
) que certains faucons du gouvernement étasunien ont peut-être
délibérément laissé survenir la tragédie du 11 septembre. Un casus belli
nécessaire «pour mettre en oeuvre des opérations prévues de longue date
dans les régions pétrolifères d'Asie Centrale et du Moyen Orient.casus
belli dont ils rêvaient».
Le réseau Voltaire en remet une
couche
sur le crash du Pentagone.
Aznar le fourbe L'équipe de l'ancien président du
gouvernement conservateur espagnol et zélateur du fou de guerre américain,
José Maria Aznar, a fait effacer avant son départ les documents
informatiques concernant les attentats du 11 mars, a dit lundi 13 décembre
son successeur, José Luis Rodriguez Zapatero. «A la présidence du
gouvernement, il n'y avait pas un seul papier, pas une seule donnée sur
support informatique parce qu'il y a eu un effacement massif de tout le
cabinet de la présidence du gouvernement», a dit M. Zapatero devant la
commission d'enquête parlementaire sur les attentats du 11 mars.
«C'est-à-dire que de ce qui s'est passé, des notes qui ont pu être reçues,
des réunions ou décisions entre le 11 et le 14 mars, il n'y a rien dans le
cabinet de la présidence du gouvernement», a ajouté M. Zapatero,
confirmant des informations publiées lundi par le quotidien El Pais. «Ils
ont laissé des factures de l'effacement massif afin qu'elles soient
réglées par l'administration publique», a ajouté M. Zapatero. Selon El
Pais, la facture était de 12.000 euros. Le journal assure que le vide
d'informations ne se limite pas aux attentats du 11 mars dernier qui ont
tué 191 personnes et en ont blessé plus de 1.900, mais s'étend aux huit
ans de gouvernement du Parti populaire (PP, droite), entre mai 1996 et
avril 2004. La commission d'enquête parlementaire sur le 11 mars est
censée élucider les circonstances des attentats ainsi que la crise qui a
marqué les jours suivants jusqu'au 14 mars, jour des élections
législatives remportées de façon inattendue par les socialistes.
Le mystère Kelly reste un mystère Deux secouristes
appelés sur les lieux où l'expert britannique en armement David Kelly a
été trouvé mort en juillet 2003 ont émis des doutes dimanche sur le
verdict de suicide prononcé en janvier 2004 suite à l'enquête de Lord
Brian Hutton. «Il n'y avait pas beaucoup de sang... Lorsque quelqu'un se
tranche une artère, que ce soit intentionnellement ou accidentellement, le
sang coule à flots. Je pense que c'est hautement improbable qu'il soit
mort de la blessure au poignet que nous avons vue», a expliqué Vanessa
Hunt, dans un entretien accordé dimanche 12 décembre à l'Observer. «Si
j'avais été un membre de la famille, je n'aurais pas accepté» ces
conclusions, a déclaré de son côté Dave Bartlett au même hebdomadaire. La
mort de David Kelly, l'expert à la base de l'affirmation d'un journaliste
de la BBC selon qui Londres avait «musclé» les informations des services
de renseignement pour justifier la guerre en Irak, avait sérieusement
ébranlé le Premier ministre Tony Blair et le gouvernement travailliste.
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