brèves 2005  Les États-Unis en guerre
     

Tambours de guerre contre l'Iran 26 /12/05 Un article de Jürgen Gottschlich, dans le Spiegel du 24 décembre, évoque la probabilité d'une attaque de l'Iran. «L'information est transmise via la Turquie, où le directeur de la CIA serait venu annoncer cette possibilité d’attaque De defensa.org développe une hypothèse selon laquelle une attaque de l'Iran serait aujourd'hui à mettre aussi en lien avec un éventuel retrait problématique des troupes US d'Irak, où elles s'épuisent dans une guerre désormais perdue et devenue trop chère pour Washington. En substance, une attaque de l'Iran pourrait ainsi permettre de «couvrir cet éventuel retrait d’une image avantageuse de grande manœuvre stratégique. En effet, un retrait ou une réduction des troupes US serait forcément perçu comme un recul américain et cela n’est pas acceptable pour les règles du monde où vit l’administration Bush. Il faut donc envisager une mesure compensatoire qui permette au moins de sauver la face». Un argument technique vient aussi enrichir l'hypothèse: le passage d’une tactique surtout terrestre à une tactique beaucoup plus aérienne pour la doctrine d’intervention US pourrait aider à faire passer l'idée d'une intervention contre l’Iran. Relevons que la chose aurait aussi l'avantage de réorienter officiellement les missions futures de l'armée américaine dans son seul véritable domaine de compétence: les frappes aériennes. Avec l'avantage de réaffirmer la doctrine du zéro mort et de se mettre à l'abri de toute défaite militaire, deux arguments qui rendent l'aventure très vendable Outre-Atlantique.
Ici quelques liens plus anciens sur d'éventuels préparatifs de frappes: Après avoir relu le fameux article de Hersh, un petit détour par les conditions et les moyens que les Américains pourraient mettre en action pour lancer la guerre contre l'Iran, par l'alibi possible d'al-Qaïda en Iran, par quelques préparatifs israéliens toujours d'actualité aussi. Sans oublier que le véritable patron de la Maison-Blanche, Dick Cheney, fait préparer des plans d'attaques nucléaires contre l'Iran, juste au cas où des attentats du type 9/11 se reproduiraient sur sol américain
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Double fracture 
Inutile de revenir par le menu détail, abondamment relayé dans la grande presse, sur le dernier scandale made in Doobleyou sur les prisons secrètes et la sous-traitance de la torture. Relevons tout de même à quelle point il souligne une fois encore la fracture transatlantique. Et mesurons à quel point les crises qui se succèdent désormais entre l'Europe et les Etats-Unis sont décidément graves, profondes, touchent aux principes fondateurs de notre civilisation, stigmatisent deux conceptions du monde qui s'éloignent dramatiquement.
Ainsi donc, après l'effarante saga des armes de destruction massive sensée justifier l'épouvantable ratonnade irakienne; après le scandale des tortures infligées aux détenus d'Abou Ghraïb; après celui des détentions arbitraires et des sévices sur la base de Guantanamo; après le scandale des navires-prisons voguant en eaux internationales; voici donc le scandale des prisons secrètes, des fameux sites noirs européens de la CIA, et des escales et survols, encore européens, d'avions de l'Agence américaine utilisés pour la sous-traitance de la torture (...).
Ce qui frappe le plus dans cette nouvelle crise, c'est que pas un instant le clan Doobleyou n'a vraiment démenti ces transferts illégaux en terme de droit international, n'a nié l'existence de prisons secrètes. La Maison-Blanche a même tenté de justifier ses pratiques. Doobleyou: «Une partie de la réussite de la guerre contre le terrorisme est basée sur la possibilité pour les Etats-Unis de conduire des opérations secrètes, toutes destinées à protéger le peuple américain (...) Néanmoins, je peux vous dire deux choses: d’abord nous respectons la loi des Etats-Unis, nous ne torturons pas.» Notons que Doobleyou précise respecter «la loi des Etats-Unis», sans plus. Condoleezza Rice, plus tranchante encore, a été jusqu'à sermonner les Européens d'avoir soulevé le lièvre: «Avant la prochaine attaque, nous devrions tous considérer les choix difficiles auxquels les gouvernements démocratiques sont confrontés. Il appartient à ces gouvernements et à leurs citoyens de décider s'ils veulent oeuvrer avec nous pour empêcher des actes de terrorisme contre leur propre pays ainsi que d'autres nations, et de décider des informations sensibles à mettre dans le domaine public.»
Ne faisons pas preuve d'angélisme, la torture en tant que telle est pratiquée, sous une forme ou une autre, par toute nation en guerre. Mais les Européens restent attachés à ne la concevoir officiellement qu'en tant que dérapage condamnable, vieille pratique certes largement utilisée mais héritée d'un autre âge et à laquelle l'Etat moderne assure avoir renoncé. Lorsque la Maison-Blanche prétend l'intégrer officiellement dans sa panoplie d'armes anti-terroristes, nous nous heurtons alors à une barrière psychologique infranchissable pour les Européens.
Pour ce que l'on en sait, au moins deux sites noirs étaient donc installés en Roumanie (notamment dans la base de Kogalniceanu), un en Pologne (l’aéroport de Szymany), un autre au Kosovo (Camp Bondsteel). Roumanie et Pologne sont bien sûr des pays de la «Nouvelle Europe» (dixit Rumsfeld), pays qui ont des soldats en Irak aux côtés des troupes américaines. Lors de sa tournée européenne, Condoleezza Rice a d'ailleurs signé avec Bucarest un accord sur l’octroi aux Etats-Unis de quatre bases militaires permanentes alors que le pays doit adhérer à l’UE au 1er janvier 2007. En fait, les exemples du même genre sont légion qui indiquent que l' Europe de l'Est, trop longtemps sous le joug soviétique et donc encore sensible aux paillettes (et devises bien sûr) américaines, semblent d'une manière générale devenir le terrain de jeu européen des États-Unis. Entre une Nouvelle Europe atlantiste et la une Vieille Europe souverainiste, l'unité rêvée semble donc de moins en moins accessible. 
Transition démocratique à coup de flingues en Irak (suite) David Pestieau, Co-auteur de L’Irak face à l’occupation avec Mohammed Hassan (Editions EPO), récemment interviewé dans un quotidien suisse, plante assez bien le décors de la réalité irakienne: «Ce qui se passe en Irak au niveau électoral est assez secondaire au regard de ceux qui détiennent les vraies clés du pouvoir, évidemment les Américains. Le rapport récent d’une ONG britannique montre comment les grands groupes pétroliers ont verrouillé le contrôle des richesses du pays. Les contrats ont été conclus sans modification possible rapidement. Les multinationales se sont prémunies contre tout changement politique pour garder le contrôle des ressources quoi qu’il arrive. Idem au niveau sécuritaire, l’armée irakienne n’existe pas. Un seul bataillon est opérationnel sur une centaine. Seules les milices kurdes et chiites assurent un semblant de sécurité et cela correspond au désir américain de limiter le pouvoir central irakien. (...) Dans un tel contexte, les élections n’auront aucun impact. On retrouve le schéma qui prévalait en Irak entre 1917 et 1932, à savoir une occupation britannique et un conseil arabe décidant des jours de congé et de menus détails. (...) La logique est effectivement d’instaurer un pouvoir irakien de façade qui pourrait perdurer après un retrait
No comment
Le sondage qui doit rester secret Un sondage secret commandé par le ministère britannique de la Défense confirme que les insurgés irakiens disposent d'un très fort soutien de la part de la population.
Les Etats-Unis sur le chemin d'un effondrement de type soviétique? De plus en plus d'analystes commencent à discerner, dans un système américaniste aujourd'hui perverti à l'extrême, les premiers signes d'un effondrement de type soviétique. Nous renvoyons ici à deux textes. Pour de defensa.org «Le rôle de la guerre en Irak est un formidable abcès de fixation de la crise. L’équivalent n’est décidément pas le Viêt-nam mais l’Afghanistan pour les Soviétiques. Lind et sans doute Freeman, et d’autres [analystes] de plus en plus nombreux, pensent que le régime américaniste est à bout de souffle et que l’Irak est le levier qu’a trouvé l’Histoire pour précipiter sa chute, comme fut l’Afghanistan pour l’URSS.» L'autre texte est une interview d'Emmanuel Todd, tiré du Figaro, et qui rejoint cette analyse: «L'hypothèse du déclin développée dans [mon livre] Après l'empire évoque la possibilité d'un simple retour des Etats-Unis à la normale, certes assorti d'une diminution du niveau de vie de 15 à 20% mais garantissant à la population le maintien d'un niveau de consommation et de puissance «standard» dans le monde développé. Je ne faisais qu'attaquer le mythe de l'hyperpuissance. Aujourd'hui, je crains d'avoir été un peu optimiste. L'incapacité des Etats-Unis à réagir face à la concurrence industrielle, le lourd déficit sur les biens de technologie avancée, la remontée du taux de mortalité infantile, l'usure et l'incapacité pratique de l'appareil militaire, l'incurie persistante des élites m'invitent à envisager, à moyen terme, la possibilité d'une vraie crise à la soviétique aux Etats-Unis.» Quelques liens sur l'effondrement de la puissance militaire étasunienne (>>1  /// >>2 /// >>3relire ci-contre le Discours sur l'état de l'empire.

-La militarisation des Etats-Unis fait son chemin 04/10/05 On l'a deviné depuis longtemps mais c'est désormais quasi officiel, le rêve des marionnettistes de l'inénarrable Doobleyou est bien de voir l'armée prendre à peu près tout en charge aux USA, du maintien de l'ordre aux actions humanitaires. La crise de l'ouragan Katrina a d'ailleurs montré à quel point le système américaniste est déjà largement militarisé, l'exemple de La Nouvelle-Orléans est en cela frappant, et le département de la Défense a d'ailleurs très finement joué le coup, se profilant désormais comme l'acteur incontournable de la sécurité continentale aux USA, dans le domaine civil comme dans le domaine militaire. Évoquons aussi pour terminer la militarisation de l'espace et celle des villes américaines.
La démocratisation à coups de flingue comme programme La cheffe de la "diplomatie" américaine, Condoleezza Rice, n'y va plus par quatre chemins. Dans un discours à l'université de Princeton (New Jersey), elle affirme: «Dans un monde où le Mal est encore très réel, les principes démocratiques doivent avoir le soutien du pouvoir sous toutes ses formes: politique, économique, culturel et moral et, oui, militaire parfois . Si vous pensez, comme je le pense et comme le président (George) Bush le pense aussi, que la cause profonde du 11 septembre a été l'expression violente d'une idéologie extrémiste mondiale fondée sur l'oppression et le désespoir du Moyen-Orient moderne, alors vous devez tenter de supprimer la source même de ce terrorisme en transformant l'ensemble de la région.» Bon ben au moins c'est clair.

Alors on continue avec l'Iran? Ici quelques liens sur d'éventuels préparatifs. Après avoir relu le le fameux article de Hersh, un petit détour par les conditions et les moyens que les Américains pourraient mettre en action pour lancer la guerre contre l'Iran, par l'alibi possible d'al-Qaïda en Iran, par quelques préparatifs israéliens toujours d'actualité aussi. Sans oublier que le véritable patron de la Maison-Blanche, Dick Cheney, fait préparer des plans d'attaques nucléaires contre l'Iran, juste au cas où des attentats du type 9/11 se reproduiraient sur sol américain. Remarquons
que comme au lendemain du 11 septembre 2001, le carnage serait utilisé comme alibi à l'application d'une stratégie guerrière planifiée de longue date.
Sauf que, vraiment, l'armée US est la plus mauvaise armée du monde
Où l'on apprend que l'armée US, la plus mauvaise armée du monde selon le mot d'un diplomate français qui l'a vu combattre au Cambodge, a tiré quelque 900'000 balles par insurgé irakien tué.
Rafic Hariri, mythes et réalités Si l'assassinat de Rafic Hariri (>>ici la
version moins conformiste de Wayne Madsen) a été le facteur déclenchant d'un retour à la souveraineté libanaise après le départ des Syriens, il a suscité une idéalisation du personnage qui nécessite le rappel de certaines réalités.

- Les États-Unis choisissent la fuite en avant nucléaire 14/09/2005 Un document de travail du ministère américain de la Défense envisage que les Etats-Unis puissent lancer des frappes nucléaires préventives contre des terroristes pour... les dissuader d'utiliser des armes de destruction massives (sic). Selon le document, daté du 15 mars mais révélé dimanche 11 septembre dernier par le Washington Post, la dissuasion contre une attaque des Etats-Unis ou de leurs alliés à l'aide d'armes de destruction massive «nécessite que les dirigeants des adversaires potentiels pensent que les États-Unis ont à la fois la capacité et la volonté de frapper préventivement ou de répondre rapidement par des moyens crédibles et efficaces». Face à des acteurs non gouvernementaux qui «utilisent ou cherchent à acquérir des armes de destruction massive», la nouvelle doctrine précise que «la dissuasion peut s'exercer contre les États qui les soutiennent aussi bien que contre l'organisation terroriste elle-même». «La décision d'employer l'arme nucléaire à quelque niveau que ce soit nécessite des ordres explicites du président».
En clair, les marionnettistes de Doobleyou se préparent à s'arroger le droit de lancer des frappes nucléaires contre n'importe quel État de la planète, pour peu qu'il l'ait préalablement accusé de soutenir une organisation terroriste quelconque. Inutile de préciser que l'accusation en elle-même suffira, la production de véritables preuves en la matière n'étant pas nécessaire, l'exemple irakien est là pour le prouver. Incapables de démontrer leur toute puissance supposée dans le bourbier irakien, l'option nucléaire semble être désormais, pour les stratèges étasuniens, l'ultime moyen de réaffirmer un leadership finissant (>>2). Premier État visé: l'Iran bien sûr, autour de laquelle l'étau se resserre déjà (>>2).
Sur le toujours incontournable de defensa.org, on peut lire:  «Désormais, le système américaniste, instable jusqu'à la déstabilisation, affaiblie jusqu'à la paralysie par absence d'options, totalement coupé des réalités du monde, est la principale menace dans ce monde. Il est significatif que cette évolution doctrinale vienne notamment et principalement avec l'appui et la sollicitation d'un homme comme Dick Cheney, évangéliste extrémiste, obsédé par tous les dangers du monde, corrompu jusqu'à la moelle par la nébuleuse Halliburton, et accessoirement vice-président des États-Unis. Jamais le système américaniste n'a paru si dépassé, si épuisé, si complètement réduit à cette extrémité que les Américains nomment eux-mêmes "brute force" (la force brutale, pure, sans la moindre nuance possible).» >>L'article complet

- Katrina, mon home cinema et ma collection de DVD  Notes ajoutées le 14/09/2005, (brève du  06/09/2005) Cinq jours. Il aura fallu cinq jours à Washington pour déployer des secours un tant soi peu efficaces. Durant cinq jours de dévastations, de cauchemar éveillé, les rescapés du cyclone Katrina ont du faire face seuls, tenter de sauver leur vie seuls, luttant contre la faim, la soif, livrés à la violence des gangs, voyant mourir les plus faibles d'entre-eux, enfants et vieillards, sans pouvoir les aider, abandonnés qu'ils étaient à leur sort.
Consterné mais finalement peu surpris, le monde entier a alors vu se dérouler cet incroyable drame, le formidable fiasco d'une Maison-Blanche qui, extirpée du cocon monomaniaque de sa nauséabonde guéguerre contre le terrorisme, s'avère incapable de trouver la moindre réponse à la tragédie, incrédule, paralysée, incompétente. En vacances, Doobleyou attendra même près de trois jours dans son ranch avant de décider d'écourter ses vacances. Une honte.
Pourtant, la puissance de l'ouragan était connue, prévue. Même rétrogradée à un degré de niveau 2 à son arrivée sur les côtes étasuniennes, Katrina avait été bel et bien été annoncée en catégorie de niveau 5 les jours précédents, c'est à dire au sommet de l'échelle de puissance destructrice de ce type de phénomène. Les dévastations étaient donc prévisibles, attendues même. De nombreux spécialistes avaient encore prévenu du danger qui menaçait La Nouvelle-Orléans bâtie sous le niveau de la mer. Mais les crédits réclamés depuis des années pour renforcer les digues auront été affectés à l'Irak, où l'occupation du pays coûte 5,6 milliards de dollars par mois aux contribuables américains. Au final, malgré de multiples avertissements, la Maison-Blanche n'a rien fait, ou si peu.
Washington avait certes invité ceux qui en avaient les moyens à partir, ouvrant des centres de réfugiés du bout des doigts, mais sans prendre un instant la mesure de l'événement. En l'absence d'une évacuation digne de ce nom, qui seule pouvait faire prendre conscience de l'ampleur du danger,  nombreux sont ceux qui ont sous-estimé à leur tour Katrina. Quant aux plus pauvres, on ne voit pas ce qui aurait pu les décider à quitter le peu qu'ils avaient.
Après la surprise et l'horreur, l'Amérique risque bien de se réveiller de ce cauchemar en colère. Et après avoir ruiné le crédit et l'image des Etats-Unis aux yeux du monde en lançant une guerre en Irak  illégale sous des prétextes mensongers, c'est le crédit et l'image de l'Amérique aux yeux de ses propres citoyens cette fois que l'Administration Bush a ruiné par son incompétence. Qui sait ce que ce double constat va engendrer.
katrina, c'est aussi le sanglant symptôme de tout un système en crise. Depuis quelques années, on ne compte plus les signes de perturbations du climat (fonte des calottes glacières, augmentation du nombre de cyclones et de leur forces, multiplication des catastrophes naturelles en tous genres, des inondations aux canicules) et les scientifiques s'accordent désormais sur la réalité de ce que l'on appelle le réchauffement climatique. Et pourtant rien n'est fait, ou si peu.
C'est que le système capitaliste tel que nous le vivons, dont le néolibéralisme n'est que l'expression la plus aliénée, se fonde sur le mythe d'une possible expansion infinie du bonheur consumériste, promettant ni plus ni moins à chaque être humain qu'il aura son téléphone cellulaire, son home cinéma et sa collection de DVD. Pourtant, si les 6 milliards d'habitants de notre planète voulaient prétendre au niveau de vie des Français, les ressources de deux planètes Terre seraient nécessaires. Et ce sont cinq planètes qu'il faudrait pour garantir l'Americain way of life à chacun. 
Pour l'instant, l'Occident réussit à maintenir son niveau de vie en pillant le Sud, détenteur des ressources, et en privant ses habitants de téléphone cellulaire et de home cinéma. Mais l'on voit clairement les limites du système. Et pourtant rien n'est fait, ou si peu.
Renvoyée par lâcheté et/ou démission du politique à une simple chambre de défense et de promulgation des lois du marché, la démocratie-libérale à l'occidentale (modèle universel autoproclamé bien que de plus en plus perçu comme une autre forme de colonisation) précipite ainsi la ruine de notre écosystème. La pollution générée par l'activité humaine (Le modèle étasunien est frappant avec 3% de la population mondiale et 25% des émissions de gaz à effet de serre) bouleverse le climat à grands pas
(1)  et, à l'abri des laboratoires de multinationales toutes puissantes, une certaine recherche scientifique veille à la propagation d'OGM (2) qui permettent à leur créateur-spéculateur une scandaleuse privatisation de la Vie, et auront pour effets de détruire la biodiversité de notre Terre.
Aujourd'hui, ce système est ivre de lui-même, incapable de se remettre en cause puisqu'une telle prise de conscience supposerait en quelque-sorte sa disparition, et la soumission des politiques qui lui permet de perdurer pose désormais à l'Humanité un problème de survie de l'espèce.
1. Les modifications du climat en cours n'empêchent pas certains scientifiques, dans le cas présent sous autorité militaire, de faire mumuse avec des machineries capables d'influer sur le climat justement (>>Lire les inquiétudes de l'UE à ce sujet).
2. Dans une interview publiée récemment, Gilles-Eric Séralini, chercheur en biologie moléculaire à l'Université de Caen, dénoncait les dérives des multinationales dans le domaine des organismes génétiquement modifiés, qui mettent la santé mondiale en danger. Extraits: «Pendant trois mois, des tests ont été effectués sur des rats de laboratoire nourris avec des OGM en voie de commercialisation en Europe. Il a été constaté des effets sur leur santé: des lésions rénales, une augmentation du taux de sucre sanguin, des anomalies dans les taux de globules rouges et blancs. Les multinationales, qui ont elles-mêmes mené ces tests, jugent ces effets sur la santé « sans gravité » et les négligent complètement. C'est évidemment un scandale énorme, mais des intérêts économiques fabuleux sont en jeu.» (...) «99% des plantes génétiquement modifiées commercialisées absorbent des désherbants sans mourir ou produisent des insecticides. Or on sait que ces produits ont des effets sur la santé à terme: ils provoquent des cancers, des diabètes et ont des effets de perturbateurs hormonaux.»
De plus, une étude officielle présentée au Royaume-Uni lundi 5 septembre a mis en évidence la transmission d'un gène modifié de colza à des mauvaises herbes, suscitant l'inquiétude du groupe Les Amis de la Terre. Le gène a été retrouvé dans l'ADN d'un plant d'une espèce courante de mauvaise herbe, la moutarde sauvage (Sinapis arvensis). Le plant de moutarde, poussé un an après le colza sur la même parcelle, était devenu résistant aux herbicides. Selon Les Amis de la Terre, la transmission de gènes résistants aux plantes sauvages pourrait contraindre les agriculteurs à utiliser des doses plus fortes d'herbicide, avec des conséquences néfastes pour les milieux naturels.

- Risques de frappes contre l'Iran 03/08/2005 Les Européens ont sommé mardi l'Iran de renoncer à reprendre la conversion d'uranium, une mise en demeure à laquelle la République islamique a opposé une fin de non-recevoir (arguant ici à juste titre de son bon droit puisque la conversion d'uranium (à ne pas confondre avec l'enrichissement) est autorisée par le Traité de non-prolifération (TNP) signé par Téhéran qui reconnaît à chaque Etat le droit d'acquérir la maîtrise du cycle nucléaire pour une utilisation civile). Mais qu'importe. La crise iranienne se construit bien sur le modèle irakien, c'est-à-dire sans grand rapport avec la réalité. C'est dans ce contexte de crise aiguë donc que l'ancien ambassadeur de Suisse à Téhéran, Tim Guldimann, a mis en garde mardi 2 août, dans les colonnes du quotidien zurichois Tages-Anzeiger, contre une frappe militaire israélienne ou américaine en Iran. L'Etat hébreu et certains milieux à Washington ont en effet évoqué l'éventualité d'attaques préventives contre les installations nucléaires de la République islamique. Ces frappes auraient «d'importantes conséquences pour toute la région», estime M. Guldimann. N (>>2), et à une interview sur les préparatifs israéliens qui, bien que réalisée en 2003, brûle d'actualité.
A noter que si les Washington et Tel-Aviv semblent prêts à en découdre avec Téhéran, leurs préparatifs en ce sens ne semblent pas concertés, à en croire une analyse très bien argumentée de de defensa.org qui met en exergue une crise de confiance apparemment majeure entre les Etats-Unis et Israël, et à la lumière de laquelle il faut d'ailleurs regarder la récente réconciliation entre Tel-Aviv et Paris.
A lire aussi cette note (suivre le lien: al-Qaïda au Balouchistan pour le texte d'origine) sur une rumeur parcourant actuellement
«les officines diverses, renseignement, information», et faisant état d'une résurrection d'Al-Qaïda, mieux structurée que jamais et installée.... en Iran.
Et pendant ce temps-là, le véritable patron de la Maison-Blanche, Dick Cheney, fait préparer des plans d'attaques nucléaires contre l'Iran, pour le cas où des attentats du type 9/11 se reproduiraient sur sol américain. Remarquons qu'une fois de plus, comme au lendemain du 11 septembre 2001, le carnage ne servirait que d'alibi à l'application d'une politique guerrière décidée bien avant même sa survenance. Hier l'Afghanistan puis surtout l'Irak alors que pirates de l'air et commanditaires du 9/11 étaient saoudiens; demain l'Iran (et sans doute la Syrie) comme cibles expiatoires >désignées depuis belle lurette.

Surveillance totale! 27/07/2005 Hormis la réponse presqu'exclusivement militaire opposée par l'Occident à un terrorisme qui ne saurait être vaincu que par des décisions politiques, la seule autre parade imaginée par nos dirigeants est la surveillance totale de leurs dans une fuite en avant paranoïaque directement inspirée de la pathologie Doobleyou. Ainsi, à l'heure où, aux Etats-Unis, le liberticide Patriot Act vient d'être reconduit pour une durée indéterminée (dont deux articles très controversés pour seulement... dix ans), de nombreux pays européens ont décidé de durcir à leur tour leur arsenal législatif en envisageant, notamment, d'accorder à la technologie un rôle accru avec, par exemple, des réseaux de surveillance vidéo renforcés et un contrôle plus étroit des systèmes téléphoniques. Dans la foulée, Bruxelles a aussi décidé de rendre obligatoire sous trois ans des fameux passeports biométriques (réclamé par Doobleyou) comprenant des systèmes infalsifiables comme des empreintes digitales, une image de l'irisEn Italie, les dirigeants envisagent déjà d'administration publique, une disposition octroyant aux militaires ces pouvoirs de police judiciaire. Si, toujours en Italie selon un récent sondage, 74% des gens sont désormais favorables à davantage de caméras dans les lieux publics et 60% à un contrôle plus serré des messages électroniques, force est de constater que, désormais, l'opposition à ces mesures dites sécuritaires a fait long feu dans la plupart des pays de l'UE.
Dans une page que nous alimenterons continuellement, nous tiendrons donc le compte de ces mesures liberticides dont on devine facilement, non sans un frisson d'horreur, quelle genre de sociétés elles finiront par façonner. Sans offrir de sécurité ni de parade efficace contre un terrorisme que ne cesse de nourrir, n'en déplaise aux fauteurs de guerres anglo-saxons, les carnages d'Irak, d'Afghanistan ou de Palestine, toutes ces nouvelles législations ne serviront en fait qu'à offrir un arsenal dangereusement inédit de contrôle des masses aux pouvoirs en place. Pouvoirs dont personne ne peut dire aujourd'hui quels visages ils prendront demain, par exemple face aux conséquences sociales et aux risques majeurs de destabilisation que ne manquera pas de provoquer une crise pétrolière désormais certaine (>>1  /// >>2  /// >>3 /// >>4 ).

- Osons évoquer la Stratégie de tension  19/07/2005 La condamnation du carnage perpétré à Londres par des fanatiques doit être totale et sans équivoque. Comme celle de tous les massacres de civils perpétrés au nom de n'importe quel idéologie. Et nos pensées vont d'abord aux victimes et à leurs proches.
Mais en entendant Doobleyou réagir à cette nouvelle tragédie, difficile de ne pas être plus horrifié encore: «La guerre contre le terrorisme continue. (...) Nous ne céderons pas à ces gens, nous ne céderons pas aux terroristes. Nous les trouverons. Nous les traînerons devant la justice. Et en même temps, nous répandrons une idéologie d’espoir et de compassion qui écrasera [au napalm et munitions à l'uranium?] leur idéologie de haine.»
Osons penser que, paradoxalement au premier abord, la seule parade possible contre un adversaire par nature insaisissable et une réponse politique. La violence nourrit le monstre. Et contrairement à l'idée du Pentagone qui était, entre-autres, de créer un abcès de fixation en Irak qui attirerait un nombre limité de terroristes, le bourbier irakien génère le terrorisme. Les peut-être
100'000 civils tués lors de la dernière tentative américaine de propager  «une idéologie d’espoir et de compassion» ont levé des hordes de kamikazes. 
Pour
ne négliger aucune piste de réflexion, osons aussi évoquer la «stratégie de tension», comme au lendemain des attentats de Madrid, le 11 mars 2004 (>>1  ///  >>2). Une «stratégie de tension» qui fait référence à l'implication de la CIA et des SR atlantistes dans le terrorisme qui secoua l'Italie et la Belgique dans les années 1970-1980. Cela au travers des réseaux Gladio-Stay-Behind, notamment, qui infiltraient et/ou aiguillonnaient certains groupes d'extrême-gauche de l'époque. Une comparaison raisonnable pouvait être faite entre les attentats de Madrid et l'attentat de Piazza Fontana en 1969, qui avait fait 17 morts et 85 blessés à Milan, celui du train Italicus, qui avait fait 12 morts et 50 blessés en 1974, et celui de la gare de Bologne, qui avait fait 85 morts et 200 blessés en 1980.
Le but de cette «stratégie de tension» était de créer une psychose telle que la population finirait non seulement par accepter, mais par réclamer des mesures d'Etat policier considérées jusqu'alors comme inacceptables, le tout ayant pour toile de fond la guerre froide et la nécessité de susciter, en Europe, l'émergence de pouvoirs forts susceptibles de faire barrage au communisme.
Il se trouve que ces réseaux secrets étasuniens hérités de la Guerre froide sont plus actifs que jamais aujourd'hui ( >>1 /// >>2 /// >>3 /// >>4). Relire le dossier d'Amnistia.net.
La similitude entre le modus operandi des attentats du 11 mars à Madrid et celui des attentats de Londres saute aux yeux. A Madrid, l'espoir de voir aboutir une enquête exhaustive s'est éteint avec la mort des principaux suspects dans le dynamitage-suicide, moins d'un mois après les attentats, de l'appartement dans lequel  ils étaient retranchés. Quant à l'enquête sur les attentats de Londres, le doute s'épaissit déjà sur la mort de kamikazes qui n'en étaient peut-être pas, à en croire plusieurs experts qui relèvent qu'ils avaient acheté leurs billets de retour et payé leur parking. Des enquêteurs ont ainsi relevé des incohérences qui pourraient accréditer la thèse selon laquelle les commanditaires auraient fait en sorte de se débarrasser des exécutants
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A chaque attentat ses zones d'ombre Les autorités britanniques ont abaissé le niveau de sécurité avant les attentats du 7 juillet à Londres en dépit de la réception d'une menace directe d'Oussama ben Laden, chef d'Al-Qaïda, a affirmé mercredi 13 juillet le magazine allemand Focus. Selon le site internet du magazine, les services de renseignements intérieurs britanniques (MI5) ont été en possession d'une cassette vidéo dans laquelle Oussama ben Laden avertit: «Si vous bombardez nos villes, nous bombarderons les vôtres». L'enregistrement, qui avait été également envoyé aux services secrets d'autres pays européens, a été authentifié mais n'a jamais été rendu public. La DGSE et le MI5 ont partagé leurs informations concernant cette cassette en mai, assure Focus, mais les autorités britanniques ont choisi d'abaisser d'un cran en juin leur niveau d'alerte. Ce qui rend exagérément maladroit cet abaissement du niveau d'alerte est que les SR britanniques semblaient d'ailleurs, au matin même des attentats, tout à fait conscients de l'imminence de ces derniers. Comme en témoigne cette dépêche AP, diffusée peu après les attentats, et qui signalait qu'un «haut responsable israélien avait déclaré que Scotland Yard avait averti l'ambassade israélienne à Londres quelques minutes avant les explosions dans la capitale britannique pour dire que la police avait reçu des informations faisant état de possibles attentats. Israël organisait une conférence économique près du site de l'une des explosions. Le ministre des Finances Benyamin Nétanyahou devait y assister mais les attentats se sont produits avant son arrivée
Aux chapitres des curiosités, relevons aussi l'empressement de Tony Blair à mettre son veto à une enquête indépendante sur les éventuels manquements des SR britanniques.
De même, relevons qu'un exercice simulant précisément des attentats était en cours à Londres (>>1 /// >>2 /// >>3), comme le 11 septembre 2001.
Le modèle israélien? Ce qu'il y a de sûr en tout cas c'est que, avec pour toute réponse aux attentats de Londres, ou d'ailleurs, l'affirmation d'une guerre contre le terrorisme redoublée, la stupidité crasse des dirigeants occidentaux, et particulièrement anglo-saxons, nous entraine manifestement sur la voie d'une guerre éternelle parce-que ingagnable contre un adversaire par nature insaisissable. Le seul Etat à avoir relevé le pari de la guerre ingagnable (asymétrique) est Israël. Ceci en opposant le seul terrorisme d'Etat au terrorisme de groupes extrémistes, la seule violence d'Etat à la violence de la résistance armée. Et à quel prix. Une société hantée par la paranoïa, surarmée, bunkerisée, incapable finalement d'empêcher les bains de sang périodiques dans sa population et, enfin, salie par les carnages et autres massacres d'enfants qu'elle estime nécessaires à sa protection.
La sécurité contre la liberté L'émotion suscitée par cet ignoble carnage suffit-elle a expliquer qu'un chef de gouvernement
, Blair en l'occurence, puisse dans une même journée (le 11 juillet) affirmer que «les terroristes peuvent tuer, mais ils ne détruiront jamais le mode de vie que nous partageons et que nous chérissons», et annoncer ensuite dans la foulée que «le gouvernement pourrait accélérer l'examen de nouvelles loi antiterroristes s'il apparaît que la police et les agences de renseignement ont un besoin immédiat de nouveaux pouvoirs», lois qui porteront forcément atteintes aux libertés individuelles? Hormis les lendemains sanglants auxquels nous devons nous attendre, et outre la guerre perpétuelle mentionnée plus haut, le marché de dupe que nous propose en prime Blair, et son mentor, est la sécurité contre la liberté. La logique nous affirme qu'à la fin du jeu, les peuples qui accepteraient ce marché se retrouverons privés de libertés, et sans sécurité.

Les mémos de Downing Street: ou anglo-saxonne en Irak exposé sur des documents officiels  17/06/2005 C'est énorme, et pourtant cela passe presque inaperçu. Le 1er mai dernier en effet, le Sunday Times a publié le texte d'un memo (Downing Street Memo) révélant cette fois au travers d'un document officiel que le principe de déclencher une guerre en Irak avait été décidé entre Bush et Blair en avril 2002, et que mandat avait été donné aux différents Services de Renseignement de fabriquer un dossier sérieux donnant une raison valable de déclencher la ratonnade pétrolière. Rien de moins. Et dimanche dernier 12 juin, le Times a encore enfoncé le clou avec un deuxième memo de Downing Street, daté de juillet 2002, sorte de synthèse pour le cabinet Blair exposant cette fois les conditions de la situation politique du futur conflit, évoquant les conditions pour lui fabriquer une légalité et, aussi, l'après-guerre dont les analystes britanniques avertissent que rien, en la matière, n'a été préparé par les Américains (c'est rien de le dire).
Bien sûr, chacun savait que la volonté d'en découdre des États-Unis et de leurs zélateurs n'avait strictement rien à voir avec le 11 septembre ou une quelconque extension de la guerre contre le terrorisme, et encore moins avec ces fameuses armes de destruction massive, cet arsenal quasi nucléaire, et pour sûr chimico-bactériologique, dont Londres affirmait sans sourciller qu'il pouvait être activé en 45 minutes. Et l'on se souvient de ce fameux 5 février 2003 où, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, Colin Powell agitait une horrible petite ampoule supposée telle que Saddam en avait de pleins camions bourrés de trucs pas imaginables. L'on avait alors assisté à cette farce désolante où les chefs de gouvernements de grands pays s'étaient publiquement couverts de honte à exposer ainsi l'évidente faiblesse qui les contraignait à faire semblant d'y croire. Mais même si chacun sait déjà tout cela, convaincu de la supercherie par un examen minutieux des nombreux éléments tout de même à disposition, c'est une autre affaire que de pouvoir en lire les minutes de la main des protagonistes sur du papier à en-tête. Et pourtant, convenons que l'affaire ne fait pas grand bruit. Personne ne semble avoir envie de remuer cette sorte de vieille querelle, ce sujet qui fâche à l'heure où tout semble aller pour le mieux "transatlantiquement" parlant au moins.
Pourtant, la plus grande démocratie du monde a déclenché une guerre d'agression illégale. Au moins 100'000 morts. Elle l'a fait après avoir échoué à obtenir la couverture d'une résolution onusienne, non sans avoir été jusqu'à faire chanter les uns, espionner les autres, ou avoir tordu autant de bras qu'il était possible. Son gouvernement a enfin produit de fausses preuves devant le Conseil de sécurité de l'ONU, la communauté internationale et les peuples qu'elle est sensée représenter.
De moins en moins démocratiques, de plus en plus militarisés, obsédés par la volonté de contrôle politique (et militaire si nécessaire) de ressources mondiales concentrées dans cette Eurasie d'où ils sont si loin, les États-Unis de George Bush ont d'abord affirmé avec force qu'ils se considéraient comme affranchis des contraintes du droit international. Ils ont pu constater ensuite que cela n'entraînait aucune conséquences fâcheuses, et, enfin, que même une fois le mensonge démontré,  aucun Irakgate ne se profilait. On voit mal ce qui pourrait convaincre désormais les États-Unis des vertus du multilatéralisme. A suivre donc...
L'Europe enfin à l'écoute des citoyens
Après le double non français et néerlandais à une constitution indigeste et dont l'un des défauts, et non des moindres bien que très peu médiatisé, était de placer de facto l'Europe de la défense en vassal des Etats-Unis, les Vingt-Cinq étaient réunis hier pour un Sommet. Nos élites allaient-elle oser se dire que le texte n'était peut-être pas le bon, qu'il était peut-être rédigé dans une langue qui ne parlait ni au cœur ni aux peuples? Qu'il manquait cruellement d'idée forte, fédératrice par nature? Ou que, même correctement esquissées, les préoccupations sociales qui y figuraient ne pesaient somme toute pas lourd dans un texte tout tourné vers le
«marché intérieur», la «libre circulation» ou la  «libéralisation» ? Que nenni!  José Manuel Barroso, président de la Commission, hier soir: «Il n'y a pas d'alternative à cette constitution». C'est sûr, on progresse.

- Doobleyou exhume Ben Laden  pour justifier le bourbier irakien 01/07/2005 Doobleyou est de plus en plus isolé dans sa bulle ovale et paraît désormais complètement déconnecté de la réalité. Pour justifier le chaos irakien devant une opinion publique plus en plus réticente (déjà 1730 GI tués), l'inénarrable président a osé affirmer, mardi soir devant un parterre de... militaires bien sûr: «Nos ennemis ne gagneront que si nous oublions les leçons du 11 septembre, si nous abandonnons les Irakiens à des hommes comme Zarqaoui, si l'avenir du Moyen-Orient est laissé à des hommes comme Ben Laden.» Et qu'importe si avant, pendant et après la guerre, les SR anglo-saxons  lien entre Saddam Hussein et le réseau al-Qaïda lors du montage de la ratonnade, épisode II.
Saddam Hussein est «mort», vive Ahmadinejad Deux mots sur l'élection de cet ultra iranien qui «fait peur à l'Occident» à en croire l'écrasante majorité des grands médias du monde libre. Cet monstre donc, aux pouvoirs aussi étendus, c'est à dire aussi limités, que celui des Rafsandjani ou autres Khatami qui l'on précédé dans une république islamique où, de toute façon, seul le guide suprême Khameneï tient vraiment les rênes pays, est donc l'homme qui fera «reculer l'Iran de vingt ans», qui brimera d'abord les femmes (l'argument le plus à la mode en ce moment pour donner quelque relief au choc des civilisations), le diable en personne quoi (d'impertinents commentateurs n'ont pas manqué de noter toutefois qu'avec un fondamentaliste religieux comme président, l'Iran avait désormais un point commun avec les États-Unis...).  Au lendemain de son élection, un grande chaîne française proposait cette analyse affolée d'un journaliste exultant de pouvoir hurler avec la meute, c'est à dire sans risque ni réflexion, et qui proclamait en substance: «(...) cet homme qui fait peur à l'Occident, qui veut développer la bombe atomique (...) et qui tire son pouvoir du soutien des islamistes et des mosquées». Tout ça dans le même cri d'angoisse en prime time. On aurait cru entendre Doobleyou...
La meilleur synthèse du moment revient toutefois à Shimon Pérès au lendemain de l'élection d'Ahmadinejad: «La conclusion de ce scrutin est qu'il y a en Iran une combinaison dangereuse d'extrémisme religieux, d'armes non conventionelles et d'isolement international qui va continuer et provoquer de graves problèmes». Pour un ministre issu d'un pays où la religion est intimement liée à l'essence même du pays et à sa politique, qui peut aligner 200 ogives nucléaires et qui n'a respecté aucune des résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU depuis 35 ans, fallait oser. En tout cas, l'État hébreu est sur ses gardes.
Après Guantanamo et Abou Ghraïb, les bateaux-prisons La possibilité de bateaux-prisons secrets américains, pour des prisonniers soupçonnés de terrorisme, a été évoquée cette semaine par des experts dont le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, l'Autrichien Manfred Nowak. «Il existe de très, très sérieuses accusations selon lesquelles les Etats-Unis entretiennent des camps secrets notamment sur des bateaux qui évolueraient dans l'océan Indien, a déclaré M. Nowak à Vienne. Le recours à des bateaux-prisons permet, si cela est confirmé, d'interroger des prisonniers en toute confidentialité et à l'abri de tout contrôle, a par ailleurs estimé un expert britannique de questions de sécurité, Francis Tusa. «En eaux internationales vous n'êtes sur le territoire de personne et pouvez affirmer que vous n'avez à obéir à aucune autre loi» que celle qui règne à bord du bateau, relève ce chercheur à la revue britannique Jane's Review. Cela permet d'opérer des interrogatoires très durs sur un prisonnier très important avant même que l'on sache que vous l'avez attrapé.» Vendredi dernier, un membre du comité de l'Onu contre la torture a affirmé que les Etats-Unis ont reconnu dans un rapport des cas de torture sur des détenus en Afghanistan et en Irak, ainsi que sur la base américaine de Guantanamo.
Le Pentagone racole dans les écoles L' armée de Terre américaine n'a pas réussi à atteindre ses objectifs de recrutement en février, mars, avril et mai derniers. D'où l'idée du département américain de la Défense de confier à une société privée le soin de créer une banque de données centralisée recensant des lycéens américains de 16 à 18 ans pour les inciter éventuellement à rejoindre l'armée. Révélée par le Washington Post à la mi-juin, cette initiative du Pentagone a créé l'émoi au sein des associations de droits civiques, qui dénoncent cette mission de collecte d'informations confiée à une société privée, estimant qu'elle «viole le respect de la vie privée». Selon le texte officiel, la société chargée de collecter les informations va demander aux écoles de leur fournir des données, jusqu'à présent considérées comme personnelles, comme les moyennes générales annuelles des lycéens, leurs aspirations professionnelles mais aussi leur ethnie ou leurs catégories d'études. La société privée devra aussi rassembler les numéros de sécurité sociale des élèves, leur date de naissance, leur adresse électronique, leur numéro de téléphone. Selon le Washington Post, les écoles risquent, si elles refusent de coopérer, d'être privées de financement public, et des parents dont les enfants ont déjà été contactés à leur domicile par des recruteurs de l'armée se sont inquiétés de telles pratiques.

- Jihad US reconfirmé 21/01/2005 Il vaut mieux s'y faire. Doobleyou n'a d'autres programmes que les délires messianiques dont il nous a rabâché les oreilles depuis 4 ans. Hier à Washington, jour du coup d'envoi officiel de son deuxième mandat, l'inénarrable s'est ainsi fendu d'un discours aussi vacant que possible, que lui-même donc, avec pour unique idée l'éternel combat entre le bien et le mal, de la sacro-sainte Liberté contre la tyrannie etc...etc...etc... En vingt minutes, celui qui est déjà responsable de la mort d'environ 100'000 civils innocents en Irak, a prononcé pas moins de 40 fois le mot "liberté". Jusqu'à la nausée donc. Assurant évidemment que «le meilleur espoir de paix dans le monde est le meilleur espoir de paix dans le monde est l'expansion [à coups de flingue bien sûr] de la liberté [c'est-à-dire de l'économie de marché] dans tout le monde» et que donc était primordial son glorieux «combat contre la haine, la violence et la tyrannie» et bla et bla et blablabla.
Profitons de l'occasion pour rappeler quelques-unes des envolées mystico-lyriques de l'inénarrable dont la seule excuse est, hélas, trois fois hélas, d'avoir troqué la bouteille contre une bible en 1986. Décembre 2003: «Je crois fermement que la liberté est le cadeau de dieu à chaque personne qui vit sur cette terre. L'arrestation de Saddam Hussein a changé la donne en Irak. Un homme qui a refusé ce cadeau de dieu au peuple d'Irak va être jugé». Le 28 janvier 2002 dans son discours sur l'Etat de l'Union: «Le courage  et la compassion qui nous guident aux Etats-Unis déterminent aussi notre conduite à l'étranger. Le drapeau américain représente plus que notre puissance et nos intérêts. Nos pères fondateurs ont consacré notre pays à la cause de la dignité humaine, des droits de toute personne et des possibilités de toute vie. Cette conviction nous pousse dans le monde à aider les affligés, à défendre la paix et à déjouer les desseins des êtres malfaisants. Les Etats-Unis sont une nation puissante et honorable dans l'usage de sa force. Les Américains forment un peuple libre, qui sait que la liberté est le droit inné de chaque être humain et l'avenir de toute nation. La liberté que nous chérissons n'est pas le don de l'Amérique au monde, c'est le don de dieu à l'humanité Le 11 septembre 2002: «Nous continuerons à traquer les terroristes dans les villes, les camps et les grottes aux quatre coins de la terre. Nous sommes soutenus par une grande coalition de nations (sic) pour débarrasser le monde du terrorisme. Et nous ne laisserons aucun tyran ou terroriste menacer la civilisation avec des armes de destruction massive. (...) Nous combattons non pour imposer notre volonté (re-sic, gloop, aaarghhh), mais pour répandre les bienfaits de la liberté. Notre cause dépasse le cadre de notre pays. Notre cause est celle de la dignité humaine, de la liberté guidée par la conscience et gardée par la paix. Cet idéal de l'Amérique est l'espoir de l'humanité. Cet espoir éclaire toujours notre chemin. Et la lumière brûle dans l'obscurité, et l'obscurité ne l'absorbera pas.» Amen!
Eh oui, je suis d'accord, ça fait très peur...
Au passage, soulignons que la cérémonie d
'investiture s'est déroulée dans un déploiement de sécurité impressionnant: 13'000 forces de l'ordre, dont 6000 policiers, ont été mobilisés et l'espace aérien a été bouclé jusqu'à Baltimore pour un coût estimé à 48 millions de francs suisses pour les festivités, et quelque 120 millions pour le déploiement sécuritaire. Les working-poor américains apprécieront.
Rice convertie Devant les sénateurs US qu'elle devait convaincre de la pertinence de son action et de ses projets, la future secrétaire d
'Etat américaine, Condoleezza Rice, a donné mercredi ses priorités durant les quatre ans à venir: «Nous allons répandre la liberté et la démocratie à travers le monde». Rice a aussi redéfini le fameux axe du mal de Bush en qualifiant six pays de «postes avancés de la tyrannie»: «Dans notre monde, il reste des postes avancés de la tyrannie, et l'Amérique est aux côtés des peuples opprimés sur chaque continent... à Cuba, en Birmanie, en Corée du Nord, en Iran, au Belarus, et au Zimbabwe.» L'actuel conseillère à la Sécurité nationale a répété que les actions de l'administration Bush après les attentats du 11 septembre 2001, y compris les guerres en Afghanistan et Irak, étaient «difficiles», mais «nécessaires et justes». Certes.
Bush plus dangereux que Ben Laden Sur 21'000 personnes interrogées dans 21 pays lors d'un sondage commandé par la BBC et publié mercredi, 58% estiment que la réélection de George W. Bush a rendu le monde plus dangereux. Même chez des alliés traditionnels des Etats-Unis comme l
'Allemagne (77%), la France (75%) et la Grande-Bretagne (64%), ainsi que chez les voisins des Etats-Unis, au Canada (67%) et au Mexique (58%), le sentiment anti-Bush est prédominant.La Turquie, pourtant pays allié des Américains et seul Etat musulman membre de l'Otan, est la plus opposée à la nouvelle administration américaine, 82% des Turcs interrogés voyant la réélection de George W. Bush comme négative pour la paix dans le monde. Le sentiment anti-Bush est également très important en Amérique latine, 79% des Argentins et 78% des Brésiliens décrivant le retour de George W. Bush à la Maison Blanche en termes négatifs.Près de la moitié (47%) des quelque 21'000 personnes interrogées ne font aucune différence entre l'administration Bush et le peuple américain et perçoivent globalement les Etats-Unis comme ayant une influence négative dans le monde.La marge d'erreur, une fois les résultats rapportés à l'ensemble de la population de ces pays, est de 2,5 à 4 points, selon GlobalScan.
Et maintenant l'Iran? L'inénarrable Doobleyou a déclaré lundi qu'il n'exclurait pas l'action militaire contre l'Iran tant que Téhéran ne se montrerait pas plus coopératif quant à la nature de son programme militaire. La diplomatie reste toutefois une option.«J'espère que nous pourrons régler cela de façon diplomatique, mais je n'exclurai aucune option», a dit Bush dans un entretien avec NBC News. Un article signé dans le New Yorker par Seymour Hersh, lauréat du prix Pulitzer, affirme par ailleurs que des commandos us effectuent des missions de reconnaissance secrètes en Iran pour y localiser des cibles nucléaires et chimiques potentielles. Téhéran a répondu à Doobleyou par une mise en garde pas piquée des vers: «La menace de nos ennemis étrangers ne nous fait pas peur, ils savent bien que l'Iran, pays historique d'islam, avec son antique civilisation, n'est pas un lieu bien choisi pour les aventures», a déclaré l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani. «La République islamique d'Iran répondra avec détermination à tout agissement ou projet inconsidéré en s'appuyant sur un énorme soutien populaire, son savoir-faire diplomatique et son haut potentiel militaire», a renchérit le porte-parole des affaires étrangères Hamid Reza Assefi. En clair l'Iran n'est pas l'Irak, et les forces américaines, habituée à enfoncer du beurre, risque de tomber sur un os.

- Osons évoquer la Stratégie de tension  19/07/2005 La condamnation du carnage perpétré à Londres par des fanatiques doit être totale et sans équivoque. Comme celle de tous les massacres de civils perpétrés au nom de n'importe quel idéologie. Et nos pensées vont d'abord aux victimes et à leurs proches.
Mais en entendant Doobleyou réagir à cette nouvelle tragédie, difficile de ne pas être plus horrifié encore: «La guerre contre le terrorisme continue. (...) Nous ne céderons pas à ces gens, nous ne céderons pas aux terroristes. Nous les trouverons. Nous les traînerons devant la justice. Et en même temps, nous répandrons une idéologie d’espoir et de compassion qui écrasera [au napalm et munitions à l'uranium?] leur idéologie de haine.»
Osons penser que, paradoxalement au premier abord, la seule parade possible contre un adversaire par nature insaisissable et une réponse politique. La violence nourrit le monstre. Et contrairement à l'idée du Pentagone qui était, entre-autres, de créer un abcès de fixation en Irak qui attirerait un nombre limité de terroristes, le bourbier irakien génère le terrorisme. Les peut-être
100'000 civils tués lors de la dernière tentative américaine de propager  «une idéologie d’espoir et de compassion» ont levé des hordes de kamikazes. 
Pour
ne négliger aucune piste de réflexion, osons aussi évoquer la «stratégie de tension», comme au lendemain des attentats de Madrid, le 11 mars 2004 (>>1  ///  >>2). Une «stratégie de tension» qui fait référence à l'implication de la CIA et des SR atlantistes dans le terrorisme qui secoua l'Italie et la Belgique dans les années 1970-1980. Cela au travers des réseaux Gladio-Stay-Behind, notamment, qui infiltraient et/ou aiguillonnaient certains groupes d'extrême-gauche de l'époque. Une comparaison raisonnable pouvait être faite entre les attentats de Madrid et l'attentat de Piazza Fontana en 1969, qui avait fait 17 morts et 85 blessés à Milan, celui du train Italicus, qui avait fait 12 morts et 50 blessés en 1974, et celui de la gare de Bologne, qui avait fait 85 morts et 200 blessés en 1980.
Le but de cette «stratégie de tension» était de créer une psychose telle que la population finirait non seulement par accepter, mais par réclamer des mesures d'Etat policier considérées jusqu'alors comme inacceptables, le tout ayant pour toile de fond la guerre froide et la nécessité de susciter, en Europe, l'émergence de pouvoirs forts susceptibles de faire barrage au communisme.
Il se trouve que ces réseaux secrets étasuniens hérités de la Guerre froide sont plus actifs que jamais aujourd'hui ( >>1 /// >>2 /// >>3 /// >>4). Relire le dossier d'Amnistia.net.
La similitude entre le modus operandi des attentats du 11 mars à Madrid et celui des attentats de Londres saute aux yeux. A Madrid, l'espoir de voir aboutir une enquête exhaustive s'est éteint avec la mort des principaux suspects dans le dynamitage-suicide, moins d'un mois après les attentats, de l'appartement dans lequel  ils étaient retranchés. Quant à l'enquête sur les attentats de Londres, le doute s'épaissit déjà sur la mort de kamikazes qui n'en étaient peut-être pas, à en croire plusieurs experts qui relèvent qu'ils avaient acheté leurs billets de retour et payé leur parking. Des enquêteurs ont ainsi relevé des incohérences qui pourraient accréditer la thèse selon laquelle les commanditaires auraient fait en sorte de se débarrasser des exécutants
.
A chaque attentat ses zones d'ombre Les autorités britanniques ont abaissé le niveau de sécurité avant les attentats du 7 juillet à Londres en dépit de la réception d'une menace directe d'Oussama ben Laden, chef d'Al-Qaïda, a affirmé mercredi 13 juillet le magazine allemand Focus. Selon le site internet du magazine, les services de renseignements intérieurs britanniques (MI5) ont été en possession d'une cassette vidéo dans laquelle Oussama ben Laden avertit: «Si vous bombardez nos villes, nous bombarderons les vôtres». L'enregistrement, qui avait été également envoyé aux services secrets d'autres pays européens, a été authentifié mais n'a jamais été rendu public. La DGSE et le MI5 ont partagé leurs informations concernant cette cassette en mai, assure Focus, mais les autorités britanniques ont choisi d'abaisser d'un cran en juin leur niveau d'alerte. Ce qui rend exagérément maladroit cet abaissement du niveau d'alerte est que les SR britanniques semblaient d'ailleurs, au matin même des attentats, tout à fait conscients de l'imminence de ces derniers. Comme en témoigne cette dépêche AP, diffusée peu après les attentats, et qui signalait qu'un «haut responsable israélien avait déclaré que Scotland Yard avait averti l'ambassade israélienne à Londres quelques minutes avant les explosions dans la capitale britannique pour dire que la police avait reçu des informations faisant état de possibles attentats. Israël organisait une conférence économique près du site de l'une des explosions. Le ministre des Finances Benyamin Nétanyahou devait y assister mais les attentats se sont produits avant son arrivée
Aux chapitres des curiosités, relevons aussi l'empressement de Tony Blair à mettre son veto à une enquête indépendante sur les éventuels manquements des SR britanniques.
De même, relevons qu'un exercice simulant précisément des attentats était en cours à Londres (>>1 /// >>2 /// >>3), comme le 11 septembre 2001.
Le modèle israélien? Ce qu'il y a de sûr en tout cas c'est que, avec pour toute réponse aux attentats de Londres, ou d'ailleurs, l'affirmation d'une guerre contre le terrorisme redoublée, la stupidité crasse des dirigeants occidentaux, et particulièrement anglo-saxons, nous entraine manifestement sur la voie d'une guerre éternelle parce-que ingagnable contre un adversaire par nature insaisissable. Le seul Etat à avoir relevé le pari de la guerre ingagnable (asymétrique) est Israël. Ceci en opposant le seul terrorisme d'Etat au terrorisme de groupes extrémistes, la seule violence d'Etat à la violence de la résistance armée. Et à quel prix. Une société hantée par la paranoïa, surarmée, bunkerisée, incapable finalement d'empêcher les bains de sang périodiques dans sa population et, enfin, salie par les carnages et autres massacres d'enfants qu'elle estime nécessaires à sa protection.
La sécurité contre la liberté L'émotion suscitée par cet ignoble carnage suffit-elle a expliquer qu'un chef de gouvernement
, Blair en l'occurence, puisse dans une même journée (le 11 juillet) affirmer que «les terroristes peuvent tuer, mais ils ne détruiront jamais le mode de vie que nous partageons et que nous chérissons», et annoncer ensuite dans la foulée que «le gouvernement pourrait accélérer l'examen de nouvelles loi antiterroristes s'il apparaît que la police et les agences de renseignement ont un besoin immédiat de nouveaux pouvoirs», lois qui porteront forcément atteintes aux libertés individuelles? Hormis les lendemains sanglants auxquels nous devons nous attendre, et outre la guerre perpétuelle mentionnée plus haut, le marché de dupe que nous propose en prime Blair, et son mentor, est la sécurité contre la liberté. La logique nous affirme qu'à la fin du jeu, les peuples qui accepteraient ce marché se retrouverons privés de libertés, et sans sécurité.
Vive le FMI! La situation est «extrêmement grave» au Niger, où sécheresse et malnutrition frappent 3,6 millions de personnes, dont 800'000 enfants. Selon le rapporteur de l'ONU pour le droit à l'alimentation, Jean Ziegler, de retour de mission, les personnes les plus vulnérables -- enfants, malades, personnes âgées -- sont «en voie de liquidation». Et d'ajouter:  «Le scandale, c'est que le Fonds monétaire international interdit au Gouvernement du Niger d'accorder aux populations un accès gratuit à la nourriture et aux soins de santé, en vertu de son programme d'ajustement structurel». No comment.
La démocratie version US: tentative de trucage du scrutin irakien L'administration Doobleyou a tenté d'influencer le résultat des élections de janvier en Irak, a affirmé dimanche le New Yorker. Elle aurait mené des opérations clandestines pour qu'Iyad Allaoui, un chiite laïc soutenu par les dirigeants américains et premier ministre par intérim, devienne premier ministre. L'administration Bush a promulgué un document ultra-secret «autorisant la CIA à fournir clandestinement de l'argent et d'autres formes de soutien aux candidats dans certains pays qui, aux yeux du gouvernement (américain), cherchaient à répandre la démocratie», a ajouté le journal. «Le but de l'ambassade américaine était de faire en sorte qu'Allaoui reste Premier ministre, et ils ont essayé de le faire en manipulant le système», selon un haut responsable de l'ONU.

Constitution européenne: ou quand l'Europe ne se rêve qu'en vassal des Etats-Unis  27/04/2005 Dans la polémique hexagonale sur la Constitution européenne, l'argument le plus souvent servi par les opposants est de relever que le caractère ultra-libéral du texte (le traité constitutionnel contient 60 fois le terme «marché intérieur», 16 fois le terme «libre circulation», huit fois le terme «libéralisation», mais seulement deux fois le terme «ressources naturelles» et pas une seule fois le terme «climat»). Pourtant dans le domaine de la défense, un autre article aurait dû susciter un tir de barrage bien plus virulent encore puisqu'il ruine d'emblée tout espoir d'indépendance de l'UE en matière de défense collective. 
Point 7 de l’article I/41 ).
«Au cas où un État membre serait l'objet d'une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l'article 51 de la charte des Nations unies. Cela n'affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres.
»Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, qui reste, pour les États qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l'instance de sa mise en oeuvre.»
Et
l'incontournable de defensa.org de relever que cette présence de l’OTAN dans la Constitution européenne pour les pays de l’OTAN non-membres de l’UE «signifie un droit de veto, rien de moins, puisque toutes les décisions au Conseil de l’Atlantique Nord, organe de décision du «fondement de […la ] défense collective et l’instance de sa mise en œuvre» des pays de l’UE membres de l’OTAN, se prennent à l’unanimité. Concrètement, cela signifie que des pays clairement non-européens, dont les USA, ainsi que des pays européens non-membres de l’UE, ont un droit de veto sur la défense collective de l’Union européenne. Pour les cas du Canada de la Norvège ou de l’Islande, notre indulgence est prête à répandre ses bienfaits.» (...) Concluons: la Constitution a du bon, de l’excellent si l’on en débusque toutes les implications. La principale, c’est de mettre en pleine lumière le lien de sujétion entre l’Europe et les USA. La Constitution affirme, dans l’esprit de nombre de ses concepteurs, l’autonomie et la souveraineté de l’Europe. Dans la réalité, elle lui laisse ce lien de sujétion en l’état, par la principale de ses courroies de transmission, comme si cela allait de soi, comme si cela était “vertu européenne” pure. C’est un très grand sophisme, le plus grand de tous, en même temps qu’une tautologie de la lâcheté européenne du dernier demi-siècle. C’est la mise à jour de notre Vérité toute nue: nous sommes comme cela, depuis un demi-siècle, sans fard ni maquillage. Pas très bonne mine…»
Dans la série: un monde plus sûr L'année 2004 a été marquée par une hausse «dramatique» du nombre d'actes de terrorisme dans le monde, selon un parlementaire américain, qui a demandé mardi à l'administration Bush de publier ces chiffres, comme cela s'est fait les années précédentes. «Il y a eu environ 650 attentats significatifs dans le monde en 2004, plus qu'un triplement des 175 attaques répertoriées en 2003, jusqu'alors le chiffre le plus haut depuis 20 ans», a annoncé le démocrate Henry Waxman, numéro deux de la commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants, en rendant compte de données présentées lundi au Congrès par des responsables du département d'Etat et du Centre national de l'antiterrorisme. L
e nombre de tués a également augmenté de manière significative, passant des 625 dénombrés en 2003 par le ministère américain des Affaires étrangères à 1907 tués en 2004. Ces chiffres ont été compilés dans le cadre du rapport annuel sur le terrorisme annuel présenté par le Département d'Etat, mais selon M. Waxman, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a décidé de les évacuer de ce rapport.
Abou Ghraïb: juste la pointe de l'iceberg Human Rights Watch a affirmé que le scandale d'Abou Ghraïb, en Irak, n'est que la «partie émergée de l'iceberg» des traitements infligés par les Américains. Les abus concerneraient des détenus musulmans en de nombreux endroits du monde. Dans un rapport publié à la veille du premier anniversaire de la diffusion des photos à l'origine du scandale, l'organisation de défense des droits de l'homme juge que les pratiques à Abou Ghraïb s'inscrivent dans un cadre plus large de sévices infligés aux détenus en Afghanistan, sur la base de Guantanamo et ailleurs, notamment dans les pays vers lesquels les Etats-Unis expulsent leurs prisonniers tout en réclamant leur maintien en détention. «Abou Ghraïb n'était que la partie émergée de l'iceberg, accuse Reed Brody, conseiller juridique de Human Rights Watch, dans un communiqué. Il est désormais évident que des sévices ont été infligés partout, d'Afghanistan à Guantanamo en passant par des pays utilisés comme cachots par les Etats-Unis. Et certainement dans plusieurs autres endroits dont nous n'avons même pas connaissance». Human Rights Watch se dit également persuadé que les Etats-Unis continuent à utiliser des méthodes d'interrogatoires dites coercitives. On progresse, on progresse....

- La liberté à portée de mains, enfin 16/03/2005 Quinze ans de meurtres et d’oppression, de justice arbitraire, de pillage et de vexations. Quinze ans d’occupation.
Quinze ans ont ainsi passé depuis ce 13 octobre 1990, lorsque la chasse syrienne avait déchiré le ciel libanais pour mettre fin à tout espoir de liberté, d’indépendance, de souveraineté. Dans les semaines et les mois précédant ce terrible jour, les mêmes gigantesques rassemblements, les mêmes forêts de drapeaux, la même fraternité qui submergent aujourd’hui Beyrouth avaient, déjà, enflammé des semaines durant les collines et les champs qui entouraient le palais de Baabda, siège du gouvernement du premier ministre de l’époque, Michel Aoun. Lui aussi, avec eux, réclamait, déjà, le départ des troupes syriennes, des troupes israéliennes encore présentes au sud, et le désarmement des milices. 
Hélas, les préparatifs de la première guerre du Golfe exigeaient le sacrifice du pays sur l’autel d’intérêts géostratégiques essentiellement américains. Il fut livré pieds et poings liés à Damas pour prix de son alignement ou à tout le moins de son silence, même provisoire.
Deux guerres plus tard, le Liban voit le bout du tunnel à la faveur d’autres intérêts géostratégiques qui font qu’aujourd’hui, les puissances qui réclament avec le plus d’emphase sa libération, sont celles-là mêmes qui ont le plus à faire oublier de leur lâcheté d’alors pour les unes, de son cynisme et de sa cruauté pour l’autre.
Quinze ans d’occupation allaient ainsi ponctuer, sous la botte syrienne, quinze ans d’une guerre dite civile et dont ne rappellera jamais assez, sans rien vouloir soustraire à la responsabilité de l’élite libanaise, écrasante, qu’elle hébergea aux moins deux armées régulières étrangères et une volée de milices téléguidées de bien d’autres capitales que Beyrouth.
Un tunnel heureusement éclairé par une jeunesse résistante bien qu’abandonnée, et plus généralement par tous ces hommes et ses femmes qui, dans ce Liban désormais occupé, ont défié le joug syrien et la trahison de leurs gouvernants au péril de leur vie ou de leur liberté. Quinze ans durant lesquels aussi, jetés hors du pays par l’occupant et le pouvoir fantoche mis en place à Beyrouth, les hommes qui suivirent en exil Michel Aoun auront eux aussi combattu de toutes leurs forces, de tout leur cœur, pour maintenir le flambeau de la liberté intact, visible, vivant. Sans relâche, ils auront dénoncé l’occupation syrienne, lutté contre l’oubli et l’indifférence, la calomnie et le mensonge, contre l’ignorance et l’usure.
Aujourd’hui, ce soulèvement du peuple tout entier contre l’occupant rappelle avec tout l’éclat des causes justes que toujours et partout la résistance est le seul choix possible, honorable.
A la veille de rentrer chez eux dans un Liban bientôt libéré, ces hommes et leur famille mesurent aussi le chemin parcouru, le sacrifice consenti. Mais avec au fond du cœur ce bonheur indicible d’avoir fait ce qui devait être fait. Dans l’honneur.
Alors que d’autres fuiront dans la honte, ces hommes vont rentrer en héros, retrouver ceux pour qui ils n’ont jamais baissé la tête, ce pour quoi ils se sont toujours battus.

Bon retour chez vous

Vers la fin du calvaire libanais? Encore du real politik 23/02/2005 Le 13 octobre 1990 au petit matin, six chasseurs syriens entraient dans l’espace aérien libanais et larguaient par groupes de deux en trois vagues successives leur cargaison mortelle sur le palais présidentiel de Baabda. La «guerre de libération» conduite depuis deux ans par le général Michel Aoun, nommé conformément à la Constitution premier ministre par intérim en 1988 (décrets 5387-5388), touchait à sa fin. De mémoire de Libanais, jamais, durant toute la guerre dite civile, une chasse autre qu’israélienne n’avait pu survoler le Pays des Cèdres, notamment lors des monstrueux bombardements de Beyrouth en 1982 (15'000 morts). Que les appareils de Damas opèrent leur percée sans encombre avait donc été un message en soi. Les Américains, d'abord hostiles à la nomination du général Aoun mais, surtout, en pleins préparatifs de guerre contre l'Irak, avaient donné leur feu vert à l’opération. De même que Tel Aviv qui avait toutefois exigé, selon les confidences d'un diplomate français en poste à Beyrouth au moment des faits, que l'opération soit menée avec des Sukkoys et non des Mig beaucoup trop dangereux.
Pour Washington, il s'agissait alors de s'assurer de la passivité de Damas avant le déclenchement de Tempête du Désert et le jeu des priorités avait placé le Liban dans la catégorie des pions pouvant être sacrifiés, au moins provisoirement. Pour une grande partie de la jeunesse libanaise, c'en était fini des rêves de libération. Pour le Vieux Lion Afez el-Assad, père de Bachar, c'était le rêve de Grande Syrie tout à coup à portée de main. De canon d'abord. Car la brutalité de l'assaut syrien plongea ensuite le Liban dans la terreur, dans l'effroi. Les jours qui suivirent furent ceux du carnage, de la démesure barbare. Des centaines de civils et de prisonniers de guerre furent exécutés, massacrés, au point que la Communauté internationale dut appeler Damas à ne pas fêter sa victoire avec tant de ferveur sanguinaire. A peine trois mois plus tard, le général Schwartzkopf lançait la coalition internationale à l'assaut de l'Irak.
La Syrie n'allait pas broncher, trop occupée à prendre ses aises dans un Pays des Cèdres où ses troupes stationnaient ou guerroyaient depuis 1975, mais dont elle pouvait enfin commander officiellement la destinée.
Quinze ans plus tard, le Grand jeu a été largement bouleversé dans la région. Les projets américains de remodelage complet du Moyen-Orient, désormais assumés au grand jour, ont fait chuter Damas du rang d'allié objectif de Washington à celui de suppôt de l'Axe du mal. De résolution onusienne en menaces directes à peine voilées, Les Etats-Unis pointent désormais un doigt accusateur vers Damas, réclamant ni plus ni moins que son
«départ immédiat» du Pays des Cèdres.
C’est que dans ce grand chambardement moyen-oriental Damas forme, avec Téhéran, le dernier couple de verrous que l'administration Bush a l'intention de faire sauter, plier en tout cas.
Commencer par Damas offre plusieurs avantages. Tout d'abord, chasser Bachar el-Assad hors du Liban, c'est promettre la Syrie à une crise économique majeure tant, depuis quinze ans, le pays des Cèdres est devenu la vache à lait de Damas, occupant notamment des centaines de milliers de ses travailleurs. Et qui sait, bien «accompagnée», une défaite stratégique conjuguée à une crise économique pourraient même conduire à la chute d’un régime baasiste mis en échec sur tous les fronts. Ou l’obliger à des compromis moyennant compensations.
Pour le court terme, un tel retrait des 14'000 soldats syriens toujours en poste au Liban aurait encore ceci d'appréciable pour Washington qu'il imposerait un redéploiement de l'armée libanaise jusqu'au Liban sud. Avec, pour corollaire, le désarmement d'une milice du Hezbollah soutenue par... l'Iran. Et après avoir cassé la milice de Sadr en Irak, proche de Téhéran, la neutralisation du Hezbollah reviendra donc aussi, pour les Etats-Unis, à mouiller la mèche d’un autre pétard iranien, limitant ainsi les capacités de riposte de Téhéran au cas où...
Dans ce grand jeu, poussés à bout par l'assassinat de Rafic Hariri, les Libanais ont compris que, grâce aux nouveaux besoins de Washington dans la région, il pouvaient regagner leur liberté avec l’aide de ceux qui, jadis, avaient eu intérêt à la leur soustraire.
Ironie du sort? Juste real politik. Toujours écrite en lettres de sang.

Nausée, encore 11/02/2005 Les marionnettistes de Doobleyou, adolescent attardé mais néanmoins 43e président des Etats-Unis, n'ont pas fini de rire. Parodie de scrutin irakien télévisuellement réussit oblige, les commentateurs, chroniqueurs, éditorialistes, analystes et bien sûr politiques de tout poils ont commencé la mue rampante de leur scepticismecow-boys texans de Washington. L'agression illégale de l'Irak au mépris du droit international et plus singulièrement des Nations unies? Un mal peut-être, somme toute, nécessaire! Les mensonges proclamés à la face du monde et du Conseil de sécurité? De bonne guerre au fond devant l'aveuglement général! Les 100'000 civils irakiens massacrés (>>1 /// >>2 /// >>3) (et combien de mutilés?) dans la guéguerre électronique des rambos US et de leurs zélateurs? Dommage, certes! Mais Collateral Damage bien sûr! Sacrifice inévitable mais ô combien nécessaire au service de la Liberté, des droits de l'homme, de la démocratie bien sûr.
En tolérant, à coups d'éditoriaux ambig
us, la politique américaine d'agression; en saluant, fusse à reculons, un «miracle démocratique irakien» pourtant virtuel, c'est une caution a posteriori de la boucherie irakienne qui vient d'être offerte aux idéologues fanatiques de la démocratisation à coups de flingues.  Et nous voilà salis pour longtemps à avoir ainsi, par paresse, par lâcheté, ou les deux, cautionné l'application d'une maxime que l'on croyait réservée aux régimes les plus puants de l'histoire. A savoir que l'idéal démocratique, comme l'idéal nazi ou stalinien, valait bien qu'on l'impose par des massacres. Corollaire d'une telle démission: une caution a priori cette fois, un quasi blanc-seing aux fous de guerre étasuniens pour leur projet de remodelage du Moyen-orient annoncé depuis longtemps (>>1 /// >>2). Prochaines cibles: l'Iran et la Syrie.
Discours sur l'Etat de l'Union de Doobleyou, le 2 février 2005, devant le Congrès, verbatim: «Afin de promouvoir la paix dans le Grand Moyen-Orient, nous devons affronter des régimes qui continuent d'abriter des terroristes et cherchent à se doter d'armes de destruction massive. La Syrie permet encore que son territoire, ainsi que certaines parties du Liban, soient utilisés par des terroristes qui cherchent à détruire toute chance de paix dans la région. Vous avez adopté et nous appliquons la Loi sur la responsabilisation de la Syrie: nous attendons du gouvernement syrien qu'il cesse tout appui au terrorisme et ouvre la porte à la liberté. Aujourd'hui, l'Iran reste le principal État dans le monde à soutenir le terrorisme et cherche à acquérir l'arme nucléaire tout en privant son peuple de la liberté qu'il recherche et qu'il mérite. Nous nous associons à nos alliés européens pour signifier clairement au régime iranien qu'il doit renoncer à son programme d'enrichissement de l'uranium et à tout retraitement de plutonium, et mettre fin au soutien qu'il apporte au terrorisme. Au peuple irakien, je dis ce soir : vous qui voulez votre propre liberté, l'Amérique se tient à vos côtés.»
Le mercredi 21 janvier devant les Sénateurs, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, avait déjà donné le ton: «Nous allons répandre la liberté et la démocratie à travers le monde. C'est la mission que le président Bush a fixée». (...) «Dans notre monde, il reste des postes avancés de la tyrannie, et l'Amérique est aux côtés des peuples opprimés sur chaque continent... à Cuba, en Birmanie, en Corée du Nord, en Iran, au Belarus, et au Zimbabwe.»
Amen!
Rappelons qu'un article signé dans le New Yorker par Seymour Hersh, lauréat du prix Pulitzer, affirme par ailleurs que des commandos US effectuent des missions de reconnaissance secrètes en Iran pour y localiser des cibles nucléaires et chimiques potentielles.
Accessoirement, notons que le commandant de l'armée de l'air israélienne, le général Eliezer Shkedi, a affirmé lundi 21 février que son pays devait être prêt à lancer une attaque aérienne contre les installations nucléaires iraniennes, selon la radio militaire.

- Terrorisme us en Irak 17/01/05 Les porte-flingues de Rumsfeld se lâchent complètement en Irak. Sur antiwar.com, un reportage qui raconte ce que les «libérateurs» américains font subir au peuple irakien. Accessoirement, quelques lignes de dedefensa sur le saccage, par ces mêmes coupe-jarrets, de l'un des plus importants site archéologique de la planète: Babylone.
Tortures d'abou Ghraïb: un lampiste allumé Le marines Charles Graner, présenté comme l'instigateur des tortures perpétrés sur des prisonniers irakiens dans la prison d'Abou Ghraïb, près de Bagdad, a été condamné dimanche à dix ans de prison. Reste à savoir si ce fusible suffira à l'administration Bush pour étouffer le scandale de tortures manifestement tolérées à un très haut niveau. Des e-mails d'agents du FBI rendus publics peu avant Noël, témoignent en effet du peu d'intérêt du clan Bush pour les conventions de Genève dans la guerre contre le terrorisme. Rappelons aussi qu'un ordre exécutif signé par le président américain soit-même autorisait par exemple l'utilisation de chiens ou de cagoules dans les interrogatoires de prisonniers. A noter encore que Titan et CACI, deux compagnies impliquées dans le scandale des tortures d'Abou Ghraib, viennent de voir leurs contrats avec le Pentagone renouvelés. Heureusement que ces sociétés, comme le Pentagone, sont au service de la promotion de la démocratie, du bien et de la liberté.

- Nausée 14/01/2005 Deux ans après avoir envahi l'Irak au mépris des Nations unies et du droit international, deux ans après avoir massacré directement de 11'000 à 30'000 civils innocents et causé en tout la mort près de 100'000 civils (>> lire l'étude de The Lancet) selon certaines sources, deux ans après avoir renvoyé tout un pays à l'âge de pierre et alimenté les rangs du terrorisme international pour des décennies, les Etats-Unis viennent d'annoncer benoîtement qu'il mettait officiellement un terme à la recherche des pseudos armes de destruction massive de Saddam Hussein, principale justification de leur ratonnade pétrolière. Bien sûr, chacun savait depuis longtemps, et l'ONU depuis 1995 en fait (>>relire document de l'UNSCOM alors classé sensible), que la fable des ADM n'était précisément qu'une fable. L'annonce de la Maison-Blanche, très opportunément murmurée à l'ombre des tsunamis, n'a donc rien de surprenant. L'événement a toutefois le mérite de ponctuer officiellement une saga qui aura été l'histoire du plus fabuleux des mensonges d'Etat mondialisé, d'une gigantesque et nauséabonde mascarade globale, d'un foutage de gueule planétaire sans précédent par lequel un président-marionnette littéralement fabriqué par les lobbies industriels, de l'armement et du pétrole, a envoyé crever ses troupes (déjà 1400 morts) dans une guerre illégale dont le seul but non-avoué était de camper autour des puits de pétrole et de remplir les caisses des commanditaires dudit président-marionnette. Normalement de quoi faire sauter un gouvernement? me direz-vous. Si le Post a révélé la fin des recherches mercredi, le New York Times s'est juste fendu d'un édito, quelques autres quotidiens new-yorkais ont tiré quelques lignes sans conviction, les chaînes de télévisions (seul média désormais à avoir un impact sur les masses étasuniennes) ont annoncé la chose brièvement en fin de journal et le tabloïd new-yorkais, New York Post, propriété du magnat australien de la presse Rupert Murdoch, n'a même pas daigné évoqué l'affaire.
Dans cette interview diffusée vendredi 14 janvier au soir outre-Atlantique, l'épilogue proposé par George Bush a au moins ceci de cohérent qu'il est, lui aussi, truffé de mensonges:
«Comme beaucoup aux Etats-Unis et dans le monde [la notion de monde ici ne désigne en fait que le monde anglo-saxon, à savoir le 51eme Etat anglais et l'Australie],
» je pensais que nous trouverions des armes de destruction massive [faux, même Powell n'y croyait pas].
Les Nations Unies le croyaient aussi [encore un scandaleux mensonge puisque les USA n'ont même pas réussi à arracher une résolution autorisant cette guerre malgré des méthodes de gangsters utilisées pour espionner, corrompre ou menacer certains Etats du Conseil de sécurité].
» C'est pourquoi nous devons trouver ce qui a cloché dans la collecte des renseignements. [Rien a cloché, le cabinet Bush a systématiquement déformé les renseignements des agences qui, précisément, n'ont jamais confirmé la présence de telles armes. Allant même jusqu'à faire fabriquer de faux rapports sensé accuser Saddam de chercher, par exemple, à se procurer de l'uranium ( >>1  //  >>2  // >>3 
// >>4 // >>5]
»Saddam était un être dangereux et le monde est plus sûr maintenant qu'il n'est plus au pouvoir.» Encore faux, tous les experts s'accordent à dire que la ratonnade pétrolière irakienne n'a fait qu'amplifier la menace terroriste et le chaos mondial.

-Tsunamis et globalisation 07/01/2005 La monstruosité de l'hécatombe provoquée par les tsunamis en Asie du Sud se passe de commentaire. Sauf dans la presse, les médias en général qui y consacrent toutes leurs forces mais souvent moins par réelle compassion que parce-que les bons sentiments et le malheur, c'est encore ce qui se vend le mieux. Dedefensa.org nous offre un bol d'air avec un texte redoutable (au fait, l'inénarrable doobleyou a fait un don personnel de... 10'000 dollars, a annoncé mercredi un porte-parole de la Maison-Blanche. J'ai fait le calcul en comparant nos fortunes personnelles respectives et me suis aperçu que pour faire preuve de la même générosité, j'aurais dû donner la coquette somme de 1,34 euro).
La tragédie suspecte du 11 septembre: le doute grandit encore Le texte m'avait échappé. S'appuyant sur les déclarations de  l'ancien responsable de l'anti-terrorisme de l'administration Bush, Richard Clarke, devant la commission 9/11, il apporte de l'eau au moulin de ceux qui pensent (pas moins qu'ici ) que certains faucons du gouvernement étasunien ont peut-être délibérément laissé survenir la tragédie du 11 septembre.  Un casus belli nécessaire «pour mettre en oeuvre des opérations prévues de longue date dans les régions pétrolifères d'Asie Centrale et du Moyen Orient.casus belli dont ils rêvaient».
Le réseau Voltaire en remet une couche sur le crash du Pentagone.
Aznar le fourbe L'équipe de l'ancien président du gouvernement conservateur espagnol et zélateur du fou de guerre américain, José Maria Aznar, a fait effacer avant son départ les documents informatiques concernant les attentats du 11 mars, a dit lundi 13 décembre son successeur, José Luis Rodriguez Zapatero. «A la présidence du gouvernement, il n'y avait pas un seul papier, pas une seule donnée sur support informatique parce qu'il y a eu un effacement massif de tout le cabinet de la présidence du gouvernement», a dit M. Zapatero devant la commission d'enquête parlementaire sur les attentats du 11 mars. «C'est-à-dire que de ce qui s'est passé, des notes qui ont pu être reçues, des réunions ou décisions entre le 11 et le 14 mars, il n'y a rien dans le cabinet de la présidence du gouvernement», a ajouté M. Zapatero, confirmant des informations publiées lundi par le quotidien El Pais. «Ils ont laissé des factures de l'effacement massif afin qu'elles soient réglées par l'administration publique», a ajouté M. Zapatero. Selon El Pais, la facture était de 12.000 euros. Le journal assure que le vide d'informations ne se limite pas aux attentats du 11 mars dernier qui ont tué 191 personnes et en ont blessé plus de 1.900, mais s'étend aux huit ans de gouvernement du Parti populaire (PP, droite), entre mai 1996 et avril 2004. La commission d'enquête parlementaire sur le 11 mars est censée élucider les circonstances des attentats ainsi que la crise qui a marqué les jours suivants jusqu'au 14 mars, jour des élections législatives remportées de façon inattendue par les socialistes.
Le mystère Kelly reste un mystère Deux secouristes appelés sur les lieux où l'expert britannique en armement David Kelly a été trouvé mort en juillet 2003 ont émis des doutes dimanche sur le verdict de suicide prononcé en janvier 2004 suite à l'enquête de Lord Brian Hutton. «Il n'y avait pas beaucoup de sang... Lorsque quelqu'un se tranche une artère, que ce soit intentionnellement ou accidentellement, le sang coule à flots. Je pense que c'est hautement improbable qu'il soit mort de la blessure au poignet que nous avons vue», a expliqué Vanessa Hunt, dans un entretien accordé dimanche 12 décembre à l'Observer. «Si j'avais été un membre de la famille, je n'aurais pas accepté» ces conclusions, a déclaré de son côté Dave Bartlett au même hebdomadaire. La mort de David Kelly, l'expert à la base de l'affirmation d'un journaliste de la BBC selon qui Londres avait «musclé» les informations des services de renseignement pour justifier la guerre en Irak, avait sérieusement ébranlé le Premier ministre Tony Blair et le gouvernement travailliste.