octobre 2003
- Risque d'une militarisation
du pouvoir US 29/11/2003 En prévision de la présidentielle US
de 2004, le WSWS.org nous livre une
analyse
pour le moins inquiétante, évoquant rien de moins qu'une possible
déstabilisation du système US lors de la campagne électorale, notamment à
la suite d'une attaque terroriste. S'ensuivrait alors une suspension de la
Constitution et une militarisation du pouvoir, selon des hypothèses
évoquées par le général
Tommy Franks
soit-même. Un scénario catastrophe certes, mais d'autant plus à
craindre que, paradoxalement, il pourrait aider le trio des
fous-de-guerre, Cheney-Rumsfeld-Wolfowitz, à se maintenir au pouvoir par
la force au cas où leur marionnette Doobleyou n'était pas donnée gagnante
dans les sondages.
Nous avons donc, d'un côté, des groupes terroristes islamistes qui,
emportés dans un Jihad quotidiennement aiguillonné par le racisme
anti-arabe de la politique étrangère US (cf le Proche-Orient), rêvent d'un
nouveau 11 septembre et, de l'autre, une équipe dirigeante US composée
de fanatiques de la
gâchette
(avec pour tout programme politique la
sauvagerie néolibérale à l'intérieure des frontières et la guerre
à l'extérieur) pour qui ce même nouveau 11 septembre serait la garantie
d'un deuxième mandat.
C'est ce qu'on appelle une configuration explosive (>>lire la page de
de defensa.org sur ce thème).
Dr. Folamour fait une poussée de fièvre L'armée américaine planche
sur un projet de bombardier hypersonique sans pilote qui pourrait frapper
n'importe quelle cible à la surface du globe moins de deux heures après
son décollage des Etats-Unis en volant à huit fois la vitesse du son...
L'appareil aurait un rayon d'action de 32'200 kilomètres, mettant ainsi la
terre entière à la portée de la machine de guerre étasunienne.
Encore un grand pas pour l'humanité.
- Boucheries à point nommé en
Turquie 20/11/2003 La guerre dite contre le terrorisme
(c'est-à-dire la croisade contre l'Islam militant lancée au lendemain du
11 septembre) a de beaux jours devant elle. Cinq jours après le carnage
perpétré contre deux synagogues à Istanbul, deux monstrueux attentats
visant les intérêts britanniques ont fait, dans cette même ville, au moins
27 morts et 400 blessés jeudi. Des attentats commis au moment même où Bush
et Blair se retrouvaient à Londres pour un Sommet qui ne visait déjà
initialement , fastes de la Couronne obligent, qu'à redorer le blason d'un
Doobleyou en chute libre dans les sondages.
Sans verser dans la complotite aiguë (à l'instar de Faik Bulut, chercheur
et écrivain qui affirmait sur la chaîne nationale turque TRT-Int que «ce
sont les services secrets de grands pays alliés de la Turquie qui sont
derrière [ces attaques contre les synagogues]
pour forcer le gouvernement turc à accepter leur stratégie dans la région»),
relevons tout de même à quel point ces attentats, immédiatement
estampillés al-Qaïda par le Renseignement israélien, tombent à point nommé
pour un couple anglo-saxon qui peinait de plus en plus ces derniers temps
à vendre sa croisade à ses opinions publiques. Les piètres stratèges
islamistes ont en effet donné l'occasion idéale, au couple Bush-Blair,
d'abord d'apparaître en frères d'armes victimes des circonstances et,
ensuite, de prendre à nouveau le monde à témoin pour lui rabâcher combien
ils avaient raison de se
battre en Irak, combien ils ne se laisseraient pas
intimider, combien ils poursuivraient le combat pour la liberté etc.,
etc., etc. Profession de foi qui devait par ailleurs occuper l'essentiel
de la conférence de presse ponctuant le Sommet.
Il est vrai que, côté bilan dudit Sommet, il n'y avait rien à dire
puisque, sur tous les sujets de discussions annoncés comme autant de
points chauds par les analystes, dont par exemple les taxes US
protectionnistes sur l'acier ou le cas des prisonniers de Guantanamo,
Blair n'a rien, mais alors rien obtenu du tout du grand frère étasunien.
Au point que les commentateurs britanniques se demandaient en substance
jeudi soir à quoi il servait d'être le fidèle allié de quelqu'un qui ne
vous renvoyait jamais l'ascenseur.
- Concessions US
insuffisantes selon la France 17/11/2003 La France juge que le
transfert du pouvoir aux Irakiens envisagé par les Etasuniens à la mi-2004
arrive «trop tard», et insiste sur la mise en place avant la fin
2003 d'un «gouvernement de transition» en Irak dans le cadre d'un
processus d'«urgence». «Mon sentiment est que c'est trop tard»,
a déclaré au quotidien français La Croix de lundi le ministre
français des Affaires étrangères Dominique de Villepin. «Nous sommes
dans une situation de très grande urgence». Seule «une onunisation»
permettra que les Américains ne soient plus vus comme une force
d'occupation, a affirmé, sous couvert d'anonymat, une source proche de la
présidence française. «Tant que l'ONU ne sera pas mise au centre pour
accompagner le processus, la donne ne sera pas changée», a-t-on
précisé de même source. L'accord signé samedi par le Conseil de
gouvernement transitoire irakien prévoit que l'occupation prendra fin le
30 juin 2004 et n'envisage pas de rôle accru pour l'ONU. Les Etats-Unis
ont précisé que des troupes étrangères resteraient alors sur place «à
l'invitation» des Irakiens... Pour John Kent, spécialiste des
relations internationales à la London School of Economics (LSE), joint à
Londres. «Les Français veulent rectifier l'erreur que les Américains
ont faite en s'engageant» en Irak, a-t-il ajouté. Ils estiment que «le
moindre mal est de remettre cette pagaille aux Irakiens».
Israël prépare l'opinion a des frappes sur l'Iran Le chef des
services secrets israéliens a averti lundi que le programme nucléaire
iranien représentait une «menace pour l'existence» d'Israël. La
menace nucléaire iranienne est «la plus grande menace pour l'existence
d'Israël depuis sa création» en 1948, a rapporté la radio citant le
patron du Mossad, Meir Dagan, qui s'exprimait lors d'une rare intervention
devant les membres de la commission des Affaires étrangères et de la
Défense du Parlement. L'Iran s'approche du point de non-retour qui lui
permettra de se doter de l'arme nucléaire, a averti le maître-espion
israélien. Le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, avait déjà
lancé une mise en garde similaire lors d'une visite à Washington la
semaine dernière. «Des efforts sont nécessaires pour retarder, arrêter
ou empêcher le programme nucléaire iranien», avait-il affirmé le 12
novembre, à l'issue d'une rencontre avec le secrétaire à la Défense
étasunien, le fou de guerre Donald Rumsfeld, et le secrétaire d'Etat,
Colin Powell.
Rappelons que le 7 juin 1981, l'aviation israélienne avait rasé la
centrale nucléaire irakienne d'Osirak, près de Bagdad, l'Etat hébreu
soupçonnant l'Irak de vouloir se doter de l'arme nucléaire.
- débandade us amorcée
13/11/2003 La violence des attaques contre les forces d'occupation en Irak
a atteint un niveau inégalé au mois de novembre et touche désormais toutes
les régions du pays. Depuis le début du mois, près de 40 soldats
américains ont ainsi été tués et le total des GI tombés au combat en Irak
depuis le 1er mai, date de l'annonce de la fin des combats majeurs par le
Doobleyou, s'élève à 157, soit largement plus que ceux tombés durant
l'invasion (114). Les soldats espagnols (3 morts) et polonais (un
commandant tué) ont également été pris pour cible. Quant à l'Italie, elle
a payé le prix fort pour sa politique du caniche vis-à-vis de Washington
dans l'attaque qui a coûté la vie, mercedi, à 18 soldats italiens et neuf
Irakiens à Nassiriyah, une ville chiite jusque-là relativement paisible.
Sept mois après la
libération mise en scène de Bagdad, le constat d'échec est donc
total en Irak où la coalition anglo-saxonne a totalement perdu le contrôle
de la situation. Au point que Doobleyou soit-même, conscient (du moins son
entourage) que le bourbier irakien pourrait lui coûter son prochain
mandat, a demandé jeudi au «proconsul» étasunien en Irak, Paul Bremer, de
«développer une stratégie» pour accélérer le transfert du pouvoir
aux Irakiens. En clair, Washington s'aligne sur la position tant critiquée
de la France, de l'Allemagne et de la Russie. Selon le New York Times,
l'administration Bush veut dorénavant des élections en Irak durant le
premier semestre 2004, et concéder l'autorité aux Irakiens avant même un
accord sur une Constitution irakienne.
- Les menaces contre la Syrie
se précisent 12/11/2003 Le Congrès américain a approuvé mardi
des sanctions économiques et diplomatiques
contre la Syrie. Officiellement, Washington reproche d'abord à
Damas de soutenir les groupes radicaux anti-israéliens Hezbollah, Hamas et
Jihad islamique. Sauf que le constat est vieux de 20 ans et ne saurait, à
lui seul, justifier le tour de vis étasunien, surtout dans le cadre d'un
processus de paix israélo-palestinien aujourd'hui à l'agonie. Washington
reproche aussi à la Syrie de détenir des armes chimiques et de chercher à
acquérir des armes biologiques. L'alibi de l'introuvable arsenal irakien,
version syrienne quoi. Reste que ces dernières accusations, pour l'heure
sans fondement, paraissent déplacées. En terme de défense nationale, Damas
est effectivement, dissuasion oblige, parfaitement fondé à disposer de
telles armes. Son ennemi déclaré, Israël, ne détient-il pas son propre
arsenal d'armes de destruction massive, parmi lesquelles 200 ogives
nucléaires, selon les spécialistes?
Troisième reproche majeure de Washington: l'occupation du Liban par la
Syrie depuis 13 ans. Si ce dernier grief
est parfaitement justifié (>>2),
il fleure bon le prétexte moral déjà brandit, faute de mieux, dans la
crise irakienne, et se pose un peu là en terme de mauvaise foi. Car si
Damas a pu envahir le Pays des Cèdres le 13 octobre 1990, c'est uniquement
grâce au feu vert des Etats-Unis qui, à l'époque, cherchaient par tous les
moyens à se garantir la passivité arabe durant... la première guerre du
Golfe.
En fait, si le courroux de Washington frappe aujourd'hui Damas, c'est
surtout pour son attitude dans le dossier irakien. La Syrie est ainsi
accusée de laisser entrer depuis son territoire des auteurs d'attentats
contre les forces américaines en Irak. «La Syrie a une longue frontière
avec l'Irak, qui est difficile à sécuriser, mais elle ne fait pas
d'efforts, expliquait hier à l'AFP le politologue libanais Antoine
Basbous. D'autre part, elle fait tout ce qu'elle peut pour s'opposer au
Conseil de gouvernement transitoire irakien (installé par les
Américains),
et reçoit toutes les oppositions à ce Conseil.» Et l'expert de
conclure: «Le régime syrien joue un jeu dangereux, car les Américains
pourraient bien faire payer à Damas leur éventuel échec en Irak.»
Un autre élément de réponse est peut-être à chercher dans la
présidentielle de 2004. Invité du Courrier International à la fin
avril dernier, Gary Younge, du Guardian, citait les trois raisons
qui pourraient permettre à W. d'être réélu en 2004: «La première , ce
sont les démocrates: la perspective de se dévarrasser de Bush va en doper
plus d'un, mais les neuf qui se sont pour le moment mis en avant n'ont pas
réussi à capter l'imagination populaire ou ont tout simplement peu
d'espoir d'être élu. La deuxième, à Dieu ne plaise, c'est un autre
attentat terroriste, qui rallierait à nouveau le pays autour de son chef.
Et la troisième, c'est qu'il [Doobleyou] se remette à picoler,
recommence à vouloir l'ivresse et se cherche une autre guerre».
En Syrie?
- Soros contre Bush
11/11/2003 Le milliardaire étasunien George Soros a indiqué, dans un
entretien publié mardi, que son «but essentiel» était de «faire
battre» en 2004 le président George W. Bush, qui a fait des Etats-Unis
«un danger pour le monde». «C'est le but essentiel de ma vie»,
a résumé M. Soros, interrogé par le Washington Post
après avoir donné, lundi, cinq millions de dollars à une organisation de
gauche, MoveOn.org,
qui combat la politique du président américain.
De son côté, l'inénarrable Doobleyou a affirmé mardi que «des
jihadistes étrangers avaient traversé les frontières irakiennes en petits
groupes avec pour objectif d'installer [en Irak] un régime
similaire à celui des talibans [d'Afghanistan].» Une
affirmation savoureuse lorsque l'on sait que face au fiasco afghan (encore
un), les Étasuniens négocient avec les talibans (>>1
///
>>2) pour les aider à pacifier la région.
- Doobleyou
en plein délire messianique Issu d'un courant chrétien
fondamentaliste, le président étasunien a affirmé sans sourciller
que
Dieu
l'avait choisi pour diriger les États-Unis (eh oui, ça devient grave). Sûr
en tout cas que ce ne sont
pas les électeurs...
|
octobre 2003
- retour sur investissement:
toujours plus fort! 30/10/2003 Des sociétés ayant soutenu
financièrement Doobleyou lors de son
élection en 2000 figurent parmi les mieux servies en Irak et en
Afghanistan pour les contrats de reconstruction, selon un rapport d'un
centre de recherches publié jeudi. Plus de 70 sociétés ayant effectué des
dons d'au moins 500'000 dollars au profit de Bush ont obtenu au total
8 milliards de dollars de contrats, annonce le Center for Public
Integrity, basé à Washington. Le rapport souligne les relations des
entreprises avec l'armée et le monde politique (>>relire
le dossier Waxmann). La plupart des contrats n'ont pas donné lieu
à un appel d'offres. «Les 10 plus gros contrats pour l'Irak et
l'Afghanistan ont été accordés presque tous à des sociétés employant
d'anciens hauts responsables politiques ou des personnes ayant des liens
privilégiés avec le pouvoir ou avec le Congrès», révèle le
rapport. Le géant du pétrole Halliburton, dirigé par l'actuel
vice-président Dick Cheney jusqu'en 2000, a remporté le plus gros contrat,
d'une valeur de 2,3 milliards de dollars. Bechtel (une société
d'ingénierie californienne qui, en 1988, avait signé plusieurs contrats
avec Bagdad pour la construction d'une...
usine chimique à double-usage), a remporté un contrat d'un
milliard de dollars pour réparer des infrastructures en Irak. L'un de ses
responsables, Riley Bechtel, conseille le président Bush pour
l'exportation.
Aux dernières nouvelles, Halliburton a tiré presque un quart de ses
bénéfices au 3e trimestre 2003 des contrats en Irak accordés sans appel
d'offres à l'une de ses filiales, KBR. A elle seule, Kellogg Brown and
Root a ainsi réalisé un chiffre d'affaires de 2,3 milliards de dollars,
soit un bon de... +80% par rapport à la même période de l'année
précédente.
Rappelons qu'en guise de cadeau d'adieux après la nomination de Cheney au
gouvernement, Halliburton lui avait offert une prime de 20 millions de
dollars.
Vous avez dit retour sur investissement?
L'invasion de l'Irak aurait fait 13'000 morts Environ 13 000
Irakiens, dont 4300 civils, ont été tués pendant les combats menés entre
le 19 mars et le 30 avril en Irak, selon l'étude d'une association
indépendante. Ces chiffres sont fondés sur des données américaines de
combat, des rapport de presse sur les champs de bataille et des enquêtes
d'hôpitaux irakiens, précise l'étude réalisée pour «Project on Defense
Alternatives». «Du côté irakien, une analyse des preuves
disponibles révèle qu'environ 11'000 à 15'000 Irakiens, combattants et
non-combattants, ont été tués au cours des opérations majeures», qui
se sont achevées le 1er mai 2003, selon l'étude. «Sur le nombre total
de morts irakiens (entre le 19 mars et fin avril),
environ 30% (soit entre 3200 et 4300 personnes) étaient des civils
non-combattants, c'est-à-dire des civils qui n'ont pas pris les armes»,
ajoute le rapport.
Plus de GI tués après la fin de la guerre que pendant La mort de
deux nouveaux GI dans leur char Abrams, hier à Bagdad, a porté mercredi à
117 le chiffre des tués étasuniens depuis la fin officielle des combats.
Soit plus que pendant le conflit lui-même, qui avait 114 victimes US.
- Contre-attaque hors limites
27/10/2003 Lancée au
mépris du droit international, et avec la
sauvagerie high tech (>>2)
que l'on sait, l'invasion de l'Irak par une coalition d'États que l'on
peut dès lors légitimement qualifier de voyous, est aujourd'hui combattue
avec la même rage dévastatrice, le même mépris des hommes et des règles
les plus élémentaires de la guerre. Après l'attaque du siège de l'ONU en
août dernier (dont on pouvait encore comprendre qu'il fut une cible
politique au regard du million et demi d'Irakiens exterminés par les
bombes de papiers de l'Organisation en 12 ans d'embargo), c'est le siège
du CICR qui a été la cible d'une des cinq attaques qui ont fait quelque 42
morts, lundi à Bagdad. Une opération lancée de surcroît au lendemain de la
pluie d'obus qui s'est abattue sur l'hôtel Rasheed, dimanche, et qui
visait, elle, ni plus ni moins que le numéro deux du Pentagone, Paul
Wolfowitz, théoricien de la guerre préventive contre l'Irak, idéologue
fanatique de la démocratisation à coups de flingue du Moyen-Orient.
Le but de ces opérations de guérilla est clairement d'installer le chaos
dans le pays pour rendre la position des forces d'occupation intenable.
Désormais, enfermé dans son
monde virtuel, seul le cabinet de guerre du trio
Cheney-Rumsfeld-Wolfowitz, et sa marionnette Doobleyou, affirme encore
qu'il ne s'agit là que d'actes isolés de nostalgiques de Saddam, aidés par
une poignée de sbires d'Al-Qaïda. Dans une analyse marquée au sceau d'un
positivisme débridé (le bateau coule mais si je dis que tout va bien
alors il ne coule pas), Doobleyou a ainsi été jusqu'à citer lundi les
progrès enregistrés par ses troupes en Irak pour expliquer ces attaques: «Plus
nous avons de succès sur le terrain, plus les tueurs réagiront»,
a-t-il affirmé à deux reprises, avant d'ajouter: «Ils détestent la
liberté. Ils aiment la terreur».
Sans doute, sans doute.
- Disparition de 4 milliards
25/10/2003 A l'heure où les Etats-Unis et leurs zélateurs cherchent
à obtenir la manne internationale, officiellement pour reconstruire l'Irak
qu'ils ont renvoyé à l'âge de pierre, la nouvelle fait tache. Quelques 4
milliards de dollars de revenus pétroliers irakiens ont «disparu dans
des comptes bancaires opaques gérés par l'Autorité provisoire de la
coalition» que contrôlent les Etats-Unis, a affirmé jeudi
l'organisation non gouvernementale
Christian Aid (>>2).
L'ONG, basée à Londres, a publié à Madrid, au premier jour de la
Conférence des donateurs pour la reconstruction de l'Irak, une enquête
qui, affirme-t-elle, a conclu à l'existence d'un «trou noir financier»
dans lequel auraient disparu «4 milliards de dollars de revenus
pétroliers». Ces revenus sont intégrés dans un Fonds pour le
développement de l'Irak, géré par les Etats-Unis...
«35 attaques anti-US par jour»
Plusieurs soldats américains ont ainsi été blessés mercredi dans des
explosions au passage de convois militaires dans le centre de Bagdad et à
Falloujah, à l'ouest de la capitale irakienne. Le commandant des forces
américaines en Irak, le général Ricardo Sanchez, a confirmé lors d'une
conférence de presse une hausse du nombre des attaques dirigées contre ses
troupes. La moyenne de 20 à 25 attaques quotidiennes a ainsi progressé au
cours de ces trois dernières semaines pour atteindre un «pic de 35
attaques par jour».
Contrôle de l'information Alors qu'il chute dans les sondages, George
Bush s'efforce depuis des semaines de souligner les progrès effectués en
Irak. Face à la multiplication des nouvelles négatives en provenance de
Bagdad, la Maison-Blanche tente de mieux contrôler le message. Lors de la
réorganisation de l'administration américaine en Irak et du transfert de
pouvoir dans les mains de Condoleezza Rice, Conseillère de George Bush en
matière de Sécurité, un département spécifique pour le contrôle des
informations a ainsi été inclus dans la nouvelle structure.
- «Mon dieu est plus fort que
le tien. Na!» 21/10/2003 Collaborateur du très religieux fou de
guerre Rumsfeld, le général William G. Boykin, sous-secrétaire à la
Défense chargé du renseignement, est sur la sellette après les révélations
de la presse américaine sur certains de ses discours et déclarations dans
des églises évangéliques. Le militaire a notamment affirmé que l'ennemi
dans la guerre contre le terrorisme était Satan et que Dieu avait placé
George W. Bush à la Maison-Blanche. Il a par ailleurs raconté qu'après une
confrontation en 1993 avec Osman Otto, chef de guerre somalien, il a
déclaré: «Je savais que mon Dieu était plus fort que le sien. Je savais
que mon Dieu était un vrai Dieu, et que le sien était une idole». Une
fois Otto capturé, le général lui a dit: «Tu as sous-estimé notre Dieu.»
L'armée US et Tsahal inadaptées? Une incontournable analyse du non
moins incontournable
de defensa.org, sur la réalité des capacités militaires US ou
israéliennes à l'épreuve de guérillas de mieux en mieux structurées.
-Washington contre l'Europe
17/10/2003 Lors du Sommet européen qui s'est achever vendredi 17 octobre à
Bruxelles, l'Europe a unanimement décidé d'élaborer une politique de
Défense européenne «complémentaire» à l'OTAN. Le sujet a été
débattu par les 25 dans un climat tendu à cause des réactions très
violentes de Washington, qui n'a pas hésité pas à
s'ingérer dans les affaires européennes. De source diplomatique,
on affirme ainsi que les Etats-Unis exercent de fortes pressions, en
particulier sur la Grande-Bretagne, pour faire échouer l'idée d'une
défense autonome. Dans sa contre-attaque, Washington s'appuie aussi sur
des gouvernements félons comme ceux de la Pologne ou de l'Espagne pour
miner le projet, ces derniers espérant pouvoir tirer profit de leur flirt
avec les USA dans les négociations européennes en cours sur la futur
Constitution notamment. A l'issue du sommet, Silvio Berlusconi, président
en exercice de l'UE, a toutefois déclaré que les 25 s'étaient prononcés à
l'unanimité en faveur d'une politique de défense «complémentaire»
(mais pas encore alternative hélas) à l'Alliance atlantique. De quoi faire
littéralement paniquer l'administration Bush qui, en plus du fiasco
irakien, redoute d'être accusée d'avoir
«perdu l'Europe».
Rappelons qu'en septembre dernier,
Max Boot, néo-conservateur notoire, comprenant qu'on ne pouvait
attaquer de front la construction européenne, estimait qu'il était temps
de la miner, de lutter de façon résolue contre le processus européen par
des moyens détournés. Mi-mai dernier, l'International
Herald Tribune estimait quant à lui que la politique US visait
désormais à désagréger l'Europe. Une politique dans laquelle s'inscrivait
peut-être déjà la décision US, en décembre 2002, de vendre des armes à
l'Algérie, jusque-là chasse gardée des Français, dans une tentative à
peine voilée de déstabilisation méditerranéenne.
- La victoire étasunienne
arrachée à l'ONU est-elle symbolique? 15/10/2003 A force de
tordre des bras, les Etats-Unis ont réussi à faire passer à l'unanimité
leur projet de résolution sur l'Irak. Les pressions exercées au cours du
week-end dernier, directement au plus haut niveau dans les capitales
concernées, ont fait basculer des pays comme le Mexique et le Chili. Ou
même la Syrie qui, d'abord bombardée par l'allié israélien avant d'être,
la semaine dernière, menacée de sanctions par le Congrès étasunien, était
littéralement dos au mur et pistolet sur la tempe. Quant au camp de la
paix (France-Allemagne-Russie), il s'est livré à un exercice de
grand-écart peu banal en affirmant d'une seule voix ne pas vouloir envoyer
de troupes en Irak ni bourse délier, tout en votant quand même en faveur
d'une résolution finalement qualifiée de «pas dans la bonne direction»
(sic).
Les Etats-Unis n'ont pourtant accepté aucun des amendements que le l'axe
Paris-Berlin-Moscou prétendait exiger ces derniers jours. Le texte ne
mentionne ainsi aucun calendrier de retour à la souveraineté des Irakiens
dans leur pays. La résolution ouvre en revanche la voie à la création
d'une force multinationale onusienne de stabilisation, sous commandement
unifié étasunien, tout en laissant le contrôle quasi-absolu du pays en
mains étasuniennes, reléguant apparemment plus que jamais l'ONU à un
statut d'ONG et/ou de chambre d'enregistrement des actions/décisions
étasuniennes. Cerise sur le gâteau, ce sont des soldats opérant sous la
bannière de l'ONU qui devraient à terme, en théorie du moins, payer de
leurs vies la protection du pillage de l'or noir irakien au profit des
Etasuniens et de leurs zélateurs de la première heure.
De prime abord, l'on pourrait donc penser que le camp de la paix,
incapable de soutenir plus longtemps la confrontation avec
l'hyper-puissance US, s'est couché. Et c'est d'ailleurs peut-être le cas.
Reste toutefois à vérifier si cette résolution, obtenue grâce aux armes
habituelles de la diplomatie Bush que sont
le chantage, la menace ou la corruption, trouvera une réelle
application sur le terrain. L'axe Paris-Berlin-Moscou a en effet avertit
qu'il n'enverrait pas de soldats ni ne mettrait la main au porte-monnaie.
Un reste de résistance au diktat étasunien qui pourrait bien faire des
émules et, finalement, vider de son contenu la résolution ainsi arrachée.
Premiers éléments de réponse lors de la conférence des donateurs, à la fin
octobre à Madrid.
Pseudo-arsenal irakien: Powell complice du montage Colin Powell a
trompé les Américains sur les armes de destruction massives fantômes de
Saddam Hussein avant la guerre. C'est ce qu'a affirmé hier Greg Thielmann,
ancien proche collaborateur du Secrétaire d'Etat, à la chaîne de
télévision CBS. Jusqu'à sa retraite, en septembre 2002, Greg Thielmann
était responsable de l'analyse des renseignements fournis par les services
secrets.
Futur légion étrangère étasunienne sur pied L'OTAN a lancé sa force
de réaction rapide mercredi, une unité encore à l'état de prototype qui
rassemblera 20'000 hommes d'ici 2006 et pourra se déployer à tout moment
dans n'importe quelle zone du globe. La Force de réaction sera placée dans
un premier temps sous le commandant du général britannique Sir Jack
Deverell. Elle effectuera ses premières manoeuvres le mois prochain en
Turquie. Rappelons que le jeudi 21 novembre 2002, les dix-neuf chefs
d'Etat et de gouvernement de l'Alliance atlantique avaient approuvé la
proposition étasunienne de création de cette force susceptible d'être
mobilisée dans des temps très courts pour des missions de combat
potentielles partout dans le monde. Placée à terme sous commandement US
évidemment, cette force pourra frapper
où elle le voudra et quand elle le voudra, sans avoir besoin
d'obtenir l'aval des Etats dans lesquels elle interviendra dans le cadre
de la lutte contre le terrorisme. Le 7 novembre dernier, William Pfaff, de
l'International
Herald Tribune, s'interrogeait sur une force de réaction
rapide de l'OTAN qui pourrait n'être qu'une «légion étrangère» au
service du Pentagone.
- Troisième tentative US
d'enrôler l'ONU 13/10/2003 Le cabinet de guerre de
Doobleyou
devaient présenter lundi soir un troisième projet de résolution ouvrant la
voie à la création d'une force multinationale de stabilisation du bourbier
irakien notamment. Le texte fixe au 15 décembre la date à laquelle le
Conseil de gouvernement interimaire doit présenter le calendrier de la
restitution du pouvoir aux Irakiens. Le chef de la diplomatie française,
Dominique de Villepin, a estimé que le nouveau projet américain comportait
«des progrès» par rapport au texte précédent. «Vous verrez que
dans la résolution, il est peu question de calendrier», a cependant
noté le chef de la diplomatie française, dont le pays est l'un des plus
fervents défenseurs d'un transfert rapide de souveraineté aux Irakiens. «Il
n'y a pas de changement d'approche sur le fond (...) Il y a des
remaniements mais cela reste cosmétique», a confirmé pour sa part un
diplomate ayant eu connaissance du projet révisé.
Dimanche et lundi, trois marines ont été tués en Irak. Ces décès portent à
97 le nombre des GI tués depuis le 1er mai, date à laquelle Doobleyou
avait annoncé la fin des opérations militaires majeures.
- Déploiement turc approuvé
07/10/2003 Le Parlement turc a donné mardi son feu vert à l'envoi d'une
force de maintien de la paix en Irak, à la demande du cabinet de guerre de
Doobleyou. A l'issue d'un débat à huis clos, les députés se sont prononcés
par 358 voix contre 183 en faveur du projet. Ankara pourrait ainsi devenir
le premier pays musulman à dépêcher des soldats en Irak. Les médias turcs
et des responsables ont avancé le chiffre de 10'000 hommes. Le mandat
devrait durer une année et pourrait débuter en novembre.
Pseudo-arsenal irakien: le bide! Le chef du Groupe d'inspection en
Irak (ISG), David Kay, enquêtant sur les armes de destruction massive dont
l'existence a été avancée par Washington et Londres pour justifier la
guerre, a déclaré jeudi 2 octobre n'en avoir découvert «aucune», à
l'issue d'une présentation au Congrès de son premier rapport. L'expert
américain a ajouté que son groupe, fort de 1'400 Américains et
Britanniques, avait «encore beaucoup de travail» (pour en apporter
eux-mêmes sur place en cas de besoin?). L'ancien chef des inspecteurs de
l'Onu en Irak, Hans Blix, a déclaré vendredi dans un entretien à la BBC
que la coalition américano-britannique n'avait pas réussi à prouver que
l'Irak présentait avant la guerre une menace «manifeste et imminente».
- La France tient bon
02/10/2003 Le Conseil de sécurité de l'ONU a commencé hier à étudier un
projet américain révisé de résolution sur l'Irak. L'ambassadeur de France
à l'ONU, Jean-Marc de La Sablière, a déclaré que le projet «ne répond
pas aux espoirs de la France. Nous ne retrouvons pas les propositions que
nous avions faites avec l'Allemagne sur des points essentiels.» Le
diplomate français a enfin déploré que le projet «laissait les Nations
Unies dans un rôle subsidiaire». Le projet ne prévoit pas de date pour
le retour d'un gouvernement irakien doté de pleins pouvoirs, alors que de
nombreux pays souhaitaient un échéancier précis. Kofi Annan a aussi émis
des réserves sur le nouveau texte: «A l'évidence, ce projet ne va pas
dans la direction que j'avais recommandée, mais je dois encore l'étudier.»
Scandale à venir La balance qui, à la Maison-Blanche, a jeté le nom
d'un agent de la CIA en pâture à la presse pour se venger de
l'ex-ambassadeur Wilson (qui a démenti les accusations de Bush sur les
pseudo-tentatives d'achat d'uranium au Niger par Saddam), pourrait bien
être Gordon Liddy, le chef de cabinet du vice-président Dick Cheney, selon
une très sérieuse hypothèse de
Justin Raimondo.
Occupation de l'Irak pour «des années» Le plus haut gradé de
l'armée américaine en Irak, le général Ricardo Sanchez, a reconnu jeudi
que les attaques anti-américaines faisaient chaque semaine trois à six
morts et une quarantaine de blessés parmi ses hommes. Il a indiqué que ses
troupes ne quitteraient pas le pays prochainement: «Ce sera sûrement
des années. Nous n'avons jamais dit que ce sera moins de quelques années»,
a affirmé le général Sanchez à propos de la durée de la présence militaire
américaine.
Retour sur investissement, suite Dans son interview à Meet the
Press du 14 septembre, le vice-président Dick Cheney a déclaré qu'il
n'avait plus «aucun lien financier» avec le géant pétrolier
Halliburton, dont il était le PDG de 1995 à 2000, et qui s'est vu attribué
par le gouvernement, sans appel d'offres, des contrats pour un montant
de... 1,25 milliard de dollars en Irak.
Là où le bât blesse, c'est que selon un rapport du bureau du
sénateur Lautenberg, Cheney a perçu d'Halliburton, au titre de
salaire différé, quelque 205'298 dollars en 2001 et 162'392 dollars en
2002. En stock options, le vice-président a aussi empoché 100'000 parts à
54,50 dollars (acquis), expiration le 12/03/07; 33'333 parts à 28,12
dollars (acquis), expiration le 12/02/08, et 300'000 parts à 39,50 dollars
(acquis), expiration le 12/02/09. A ces salaires différés et autres stocks
options s'ajoutent encore des indemnités de départ d'un montant de 20
millions de dollars qu'Halliburton lui a versés après seulement cinq
années de service, et une prime de 1,4 million de dollars versés en
liquide en 2001.
Vous avez dit retour sur investissement?
Le 23 septembre, le sénateur Lautenberg a officiellement demandé par écrit
au sénateur Susan Collins, présidente de la commission des Affaires
gouvernementale du Sénat, de tenir des auditions immédiates sur les
contrats pour les travaux en Irak. A suivre.
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septembre 2003
- Pseudo-arsenal irakien: le
cabinet Bush en ligne de mire 30/09/2003 La Commission du
Renseignement du Congrès accuse la CIA d'avoir construit son dossier sur
le pseudo-arsenal irakien sur la base de renseignement datant d'avant...
1998. Mais l'accusation n'est dirigée contre la CIA que pour la forme
puisque cette dernière est en mesure de démontrer qu'au final, c'est le
cabinet Bush qui a dénaturé ses informations et ignoré ses recommandations
de prudence.
Affaire Kelly version US? La Maison-Blanche s'est défendue lundi
d'avoir livré aux médias le nom d'une femme agent secret pour se venger de
son mari, un ancien diplomate qui contestait des accusations portées par
l'administration Bush contre l'Irak. L'histoire, révélée par le
Washington Post, rappelle l'affaire Kelly, qui met en difficulté Tony
Blair. L'administration Bush avait chargé un ex-ambassadeur, Joseph
Wilson, d'enquêter sur des informations faisant état des tentatives de
Saddam Hussein de se procurer de l'uranium enrichi au Niger. Après une
mission dans ce pays, M. Wilson était parvenu à la conclusion que ces
accusations n'étaient pas étayées (tout
bonnement un montage, en fait). George W. Bush les avait néanmoins
citées, en janvier, parmi les raisons justifiant une intervention
militaire. Joseph Wilson avait alors transmis à la presse les résultats de
sa mission contredisant les affirmations du président. Pour se venger, la
Maison-Blanche aurait alors fait savoir que son épouse travaillait pour la
CIA. Une enquête officielle a été ouverte mardi.
Retrait US de Bagdad envisagé Selon William Pfaff, du
International Herald Tribune, les Etasuniens envisageraient de
se retirer de Bagdad vers des positions moins exposées et ultrasécurisées.
Un plan qui aurait l'aval de Rumsfeld selon
Justin Raimondo.
Invasion de l'Irak: une fraude «made in Texas»
selon un sénateur démocrate Lors d'une interview accordée à l'agence
AP, le
sénateur Edward Kennedy déclarait que «le mobile avancé pour
entrer en guerre contre l'Irak était une fraude mise au point au Texas
pour donner une impulsion politique aux Républicains, et l'argent de la
guerre est utilisé à suborner des responsables étrangers pour qu'ils y
envoient des troupes» («the case for going to war against Iraq was
a fraud «made up in Texas» to give Republicans a political
boost and the money for the war is being used to bribe foreign leaders to
send troops.»
- Les Etats-Unis, seuls
contre le monde 24/09/2003 Petit retour sur l'historique 58e
Assemblée générale de l'ONU, mardi, où le contraste saisissant entre les
applaudissements polis saluant le discours de Doobleyou, et l'enthousiasme
bien réel ponctuant ceux de Kofi Annan et de Jacques Chirac, aura tout
résumé... (suivant un exergue du Post). Un an après le début du
bras de fer entre le camp de la paix et Washington, «rien n'a changé,
et tout est différent», relève dès lors
de defensa.org dans une remarquable analyse qui nous fait mesurer
toute l'immensité de l'enjeu.
L'argument de «certains Etats, qui estiment avoir le droit et
l'obligation de faire usage de la force à titre préventif, représente un
défi fondamental aux principes sur lesquels la paix et la stabilité
mondiales ont, sans doute imparfaitement, reposé depuis les 25 dernières
années», avait d'emblée déclaré Kofi Annan. D'où l'on peut déduire
qu'au fond, le problème premier, le danger majeur qu'encoure aujourd'hui
le monde, est moins le terrorisme islamique que les délires guerriers des
fous de guerre étasuniens et de leurs zélateurs. Reste à espérer, en
observant l'inquiétante prudence allemande d'hier face à Doobleyou, que le
dieu dollar ne finisse pas par tout emporter.
>>Crimes de guerre:
la Belgique et la Suisse jettent l'éponge
- La Vieille Europe et kofi
Annan contre le cowboy 23/09/2003 Alors que l'inénarrable
Doobleyou a une fois de plus, hier devant l'Assemblée générale des Nations
Unies, mendié l'aide de l'Organisation pour se sortir du bourbier irakien
de
l'après-ratonnade, Jacques Chirac n'a pas manqué l'occasion d'y
dénoncé la guerre unilatérale des Etats-Unis, affirmant que «nul ne
peut agir seul au nom de tous». Le président français a ainsi plaidé
pour un transfert de la souveraineté et des responsabilités aux Irakiens
selon un calendrier «réaliste» et sous l'égide de l'ONU. «Dans
un monde ouvert, nul ne peut s'isoler, nul ne peut agir seul au nom de
tous et nul ne peut accepter l'anarchie d'une société sans règle. Il n'y a
pas d'alternative aux Nations Unies», a-t-il déclaré. Le
multilatéralisme «garantit la légitimité et la démocratie, tout
particulièrement lorsqu'il s'agit de décider du recours à la force.
(...) Nul ne saurait s'arroger le droit de l'utiliser unilatéralement
et préventivement.» A noter que Doobleyou et sa suite avaient quitté
la salle juste après l'intervention de l'inénarrable, affichant de ce fait
un mépris évident pour l'Assemblée et plus singulièrement pour le
président français dont ils n'ont pas daigné écouter l'intervention.
Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, avait de son côté
épinglé d'entrée Doobleyou en déclarant dans son discours d'ouverture que
l'argument de «certains Etats, qui estiment avoir le droit et
l'obligation de faire usage de la force à titre préventif, représente un
défi fondamental aux principes sur lesquels la paix et la stabilité
mondiales ont, sans doute imparfaitement, reposé depuis les 25 dernières
années».
Faut-il vous l'emballer, Dr. Strangelove?
Le prix du
mensonge
Seulement 50 % des Américains approuvent la politique de George W. Bush,
alors que 47 % la désapprouvent. Ils étaient 60 % à soutenir leur
président début août et 71 % fin mars, indique un sondage USA
Today/CNN/Gallup publié lundi. A propos de la situation en Irak, les
Américains ne sont plus que 50 % à estimer que la guerre engagée en mars
dernier en valait la peine contre 63 % fin août. Au moment de la chute du
dictateur irakien, 76 % des Américains estimaient que la guerre valait la
peine d'être engagée.
La majorité des Britanniques estime, pour la première fois depuis le début
des hostilités, que le conflit en Irak n'était pas justifié, selon un
sondage publié mardi dans le quotidien, le Guardian. 53% de
personnes interrogées estiment en effet que le conflit n'était pas
justifié alors que seulement 38% de sondés sont d'un avis contraire, selon
un sondage ICM. Immédiatement après la guerre en Irak en avril, 63% des
Britanniques étaient favorables au conflit.
Le gouvernement fantoche irakien muselle la presse arabe Le
gouvernement fantoche mis en place par Washington en Irak a décidé mardi
d'interdire aux chaînes arabes Al-Arabiya et Al-Jazira de couvrir les
conférences de presse officielles pendant 15 jours. Il s'agit d'un
«avertissement» pour ces chaînes accusées d'incitation aux attentats.
«Al-Arabiya et Al-Jazira seront provisoirement exclues de toute couverture
des activités du Conseil de gouvernement et des conférences de presse
officielles et les correspondants des deux chaînes seront interdits
d'accès aux ministères et aux bureaux du gouvernement pendant deux
semaines», souligne un communiqué du Conseil présidé par l'homme de la
CIA,
Ahmed Chalabi.
- Propaganda
17/09/2003 Selon un sondage publié la semaine dernière, près de 70% des
Etasuniens pensent que le régime de Saddam Hussein a été associé aux
attentats du 11 septembre.
Mercredi, la Maison-Blanche s'est pourtant défendue d'avoir lié l'Irak aux
attentats du 11 septembre. «Nous avons dit que nous n'avons pas de
preuves», a déclaré son porte-parole Scott McClellan. Il a dit ne pas
trouver d'exemple où George W. Bush aurait fait un lien entre l'Irak et
ces attentats commis par le réseau Al-Qaïda.
Rappel non exhaustif:
18/03/2003 George W. Bush a lancé un ultimatum de 48 heures à
Saddam Hussein et ses fils pour quitter leur pays, faute de quoi les
Etats-Unis lanceraient une guerre contre l'Irak. Dans son discours, il
affirme que le régime de Saddam Hussein a «aidé, entraîné et hébergé
des terroristes, y compris des agents d'Al-Qaïda».
03/12/2002 Lors d'un discours prononcé à Denver (Colorado, centre)
et dont le texte a été rendu public à Washington, le véritable patron de
la Maison-Blanche, Dick Cheney, a déclaré à propos de Saddam Hussein que «son
régime a eu des contacts de haut niveau ces dix dernières années avec
al-Qaïda et a aidé à l'entraînement de terroristes d'al-Qaïda». Et
d'ajouter: «C'est pour cela que la guerre contre le terrorisme ne sera
pas gagnée tant que l'Irak ne sera pas, de manière totale et vérifiable,
privé de ses armes de
destruction massive.»
9/10/2002 Le directeur de la CIA, George Tenet, dans une lettre au
Congrès, affirme posséder de «solides informations établissant
l'existence de contacts entre l'Irak et Al-Qaïda depuis dix ans»,
fondées notamment sur les aveux des prisonniers capturés depuis un an en
Afghanistan...
15/10/2002 Surfant sur la vague d'indignation internationale
suscitée par l'attentat de Bali, Doobleyou affirme que Saddam Hussein
tentait d'utiliser Al-Qaïda comme «l'avant-garde de son armée»,
lors d'un rassemblement politique dans le Michigan.
16/09/2002 «L'Irak a clairement des liens avec le terrorisme, y
compris Al- Qaïda, oui», a déclaré dimanche Condoleezza Rice, la
conseillère pour la sécurité nationale du président Bush, sur la chaîne de
télévision américaine Fox. Elle a affirmé que «des membres d'Al-Qaïda
ont été vus à Bagdad».
Bien sûr, Doobleyou n'a donc pas directement désigné Saddam Hussein comme
complice des attentats du WTC. Pourtant, c'est bien ce qu'ont compris 70%
des Etasuniens, sciemment induits en erreur par son cabinet de guerre.
-
Empêtrée dans le bourbier
irakien, l'équipe Bush tente de piéger l'ONU 09/09/2003
Histoire d'exploiter au mieux la fibre patriotique locale, et en espérant
sans doute susciter un élan de bienveillante compassion occidentale, le
cabinet de guerre étasunien a monté le
dernier discours-spectacle de Doobleyou à la veille des
commémorations de l'attentat du 11 septembre 2001. Il faut dire que
l'enjeu est de taille. Empêtré dans le bourbier irakien de
l'après-ratonnade, les Etats-Unis se rendent en effet compte
qu'ils n'ont pas les moyens ni militaires, ni financiers de gérer le chaos
qu'ils ont instaurés en
Irak libérée. Doobleyou a donc accessoirement demandé une rallonge
de 87 milliards de dollars au Congrès étasunien et, surtout, quémander
l'aide de l'ONU. «Je reconnais que tous nos amis n'ont pas été d'accord
avec notre décision de faire appliquer les résolutions du Conseil de
sécurité des Nations unies [sic] et de chasser Saddam Hussein du
pouvoir, a récité Doobleyou. Mais nous ne pouvons pas laisser nos
divergences passées entraver nos obligations actuelles.» Insistant
lourdement sur l'attentat du 19 août contre le siège de l'ONU à Bagdad,
dont on soulignera à quel point il n'aura décidément servi que les
intérêts US, Doobleyou a alors affirmé sans sourciller: «Des
terroristes en Irak ont attaqué des représentants du monde civilisé; les
contrecarrer doit être la cause du monde civilisé. Les membres des
Nations unies ont aujourd'hui l'occasion et la responsabilité d'assumer un
rôle plus large en vue de garantir que l'Irak deviendra un État libre et
démocratique.»
Ben voyons.
- 11
septembre: une tragédie décidément suspecte 08/09/2003 Selon un
article du Guardian, Michael Meacher, ancien ministre britannique,
a déclaré que la guerre contre le terrorisme n'était qu'un écran de fumée
et que les Etats-Unis
était prévenu à l'avance de ce qui allait se passer le 11
septembre, mais ont laissé faire pour des raisons stratégiques. En fait
pour asseoir leur domination mondiale d'une manière générale, et
contrôler la région du Golfe en particulier (>>11
septembre, une tragédie suspecte). Dans une
tribune du
Guardian, Michaël Meacher détaille son propos en affirmant que
le 11 septembre aura ainsi fourni le prétexte idéal à l'application d'un
plan de domination mondiale pour les Etats-Unis, rédigé en 2000, sous la
houlette de Dick Cheney (vice-president et véritable patron de la
Maison-Blanche), Donald Rumsfeld (Secrétaire à la Défense), Paul Wolfowitz
(bras droit de Rumsfeld), Jeb Bush (jeune frère de Doobleyou) et Lewis
Libby (Le chef d'équipe de Cheney). Le document, baptisé
Rebuilding America's Defences: Strategies, Forces And Resources For A New
Century (document
pdf 870ko), jetait les bases de la politique américaine
actuelle: besoin d'une augmentation drastique des dépenses militaires,
dénonciation du traité ABM de 1972 sur la non-prolifération des missiles,
besoin d'un bouclier antimissile. L'Irak, l'Iran et la Corée du Nord y
étaient désignés comme les ennemis à abattre. A noter que le document a
été rédigé au sein d'un think-tank néoconservateur fondé par les mêmes
fanatiques,
Project for a
New American Century (PNAC).
Les Ben Laden exfiltrés par les USA au lendemain du 11 septembre
Un ex-officiel de la Maison-Blanche confirme que les USA ont évacués des
Etats-Unis 140 Séoudiens de hauts rangs, y compris des membres de la
famille Ben Laden, au lendemain du 11 septembre. Trois sources confirment
la nouvelle (>>1
///
>>2
///
>>3).
11 septembre: des veuves enquêtent Quatre veuves du New Jersey, qui
ont toutes vu périr leurs maris dans les tours du World Trade Center, se
sont réunies pour
enquêter
sur la façon dont le gouvernement étasunien a agi avant, pendant et après
l'attentat du 11 septembre.
En attendant les conclusions d'une enquête officielle, quelques liens de
limiers du Web sur le 11 septembre:
>>L'enquête
de Information Clearing House ///
>>Le dossier de Michael Rivero ///
>>Le crash du Pentagone.
- Pseudo-liens Saddam-Ben
Laden: Aznar démenti par le contre-espionnage espagnol
05/09/2003 Alors que personne n'a encore vu le début du commencement d'un
bout d'arme de destruction massive irakienne, l'autre mobile brandi par
l'administration Bush et de ses zélateurs pour justifier sa ratonnade
pétrolière s'effondre lui aussi lamentablement. Les services du
contre-espionnage espagnol considèrent qu'il n'existe pas de lien entre
Saddam Hussein et l'organisation terroriste Al-Qaïda. C'est ce qu'a
déclaré leur directeur devant une commission parlementaire siégeant à
huis-clos, rapportent vendredi les médias espagnols. Le directeur du
Centre national d'Intelligence (CNI), Jorge Dezcallar, a déclaré que
l'organisation d'Oussama Ben Laden n'avait pas de liens avec le régime du
dictateur irakien et l'avait même accusé de ne pas respecter les préceptes
de l'Islam. Le chef du gouvernement espagnol, l'autre laquais de Bush,
José Maria Aznar, avait affirmé l'existence de tels liens à plusieurs
reprises, notamment le 5 février devant le Parlement.
Rappelons qu'en juin dernier, deux hauts responsables d'Al-Qaïda, Abou
Zoubeidah et Khaled Cheikh Mohammed, détenus par les Etats-Unis, avaient
démenti auprès de la CIA tout lien de l'organisation terroriste avec le
régime de saddam Hussein, selon le New York Times.
De même, en février dernier, alors que les Etats-Unis tentaient encore de
faire croire que Saddam Hussein et Ben Laden étaient de mèche, le
directeur de la Direction de la surveillance du territoire (DST, le
contre-espionnage français), Pierre Bousquet de Florian, avait remis les
pendules à l'heure, au cours d'une émission de télévision, en affirmant
que les services français spécialisés dans la lutte contre le terrorisme
avaient «une certitude: il n'y a pas de lien organique entre le régime
de Saddam Hussein et Al-Qaïda.»
- Le camp de la paix rempile
04/09/2003 Le président français, Jacques Chirac, a affirmé jeudi que le
projet de résolution américain sur l'Irak était «assez loin de
l'objectif prioritaire» de la France, «le transfert de l'autorité à
un gouvernement irakien», à l'issue d'une rencontre informelle avec le
chancelier Gerhard Schröder à Dresde. Le chancelier allemand a indiqué de
son côté que le projet de résolution américain n'était «pas suffisant»
et qu'il n'allait «pas assez loin». Au cours d'une conférence de
presse conjointe avec M. Schröder, Jacques Chirac a précisé ce projet de
résolution «nous paraît en vérité assez loin de ce qui nous semble
l'objectif prioritaire», à savoir «le transfert de la
responsabilité politique à un gouvernement irakien aussi rapidement que
possible, de façon à sortir d'une logique d'occupation et d'entrer dans
une logique de développement sous la responsabilité des Irakiens eux
mêmes.»
Un nouveau bras de fer entre le camp de la paix (on attend encore une
position claire de Moscou) et Washington paraît inévitable.
Les Européens rejettent la domination des USA La volonté des
Européens de voir les États-Unis jouer un rôle moteur dans la gestion des
affaires internationales s'est effondrée ces 12 derniers mois, révèle un
sondage Transatlantic Trends 2003. Cette étude a été réalisé en juin
auprès de 8000 Européens et Américains. L'élément le plus frappant est la
chute spectaculaire du soutien européen à un leadership mondial des
Etats-Unis, qui recule de 65 à 44 %. Pour une majorité de Français (70 %),
d'Allemands (50 %) et d'Italiens (50 %), une domination mondiale des
Etats-Unis n'est pas souhaitable.
Un imam radical irakien affirme que la coalition occupante «pourrait
être derrière certains actes terroristes» Les Etats-Unis «propagent
la terreur et le chaos» en Irak, une situation qui justifie leur
présence dans le pays, a affirmé l'imam radical irakien Moqtada Sadr, dans
un entretien à un journal égyptien publié jeudi. «Si la sécurité est
rétablie en Irak (les forces) d'occupation se retireront. De ce
fait, l'Amérique est la première à profiter de l'instabilité en Irak et
c'est pour cette raison qu'elle propage la terreur et le chaos, pour s'y
maintenir», a déclaré l'imam chiite au quotidien gouvernemental
égyptien Al-Ahram. «Les forces de la coalition pourraient être
derrière certains actes terroristes», a-t-il souligné, sans donner
plus de précisions.
-
Les Etats-Unis tentent
d'obtenir la caution de l'ONU 03/09/2003 Empêtrés dans le
bourbier irakien, les Etats-Unis ont demandé hier à l'ONU d'aider à
l'élaboration d'un «calendrier politique» pour ce pays et à
autoriser la création d'une «force multinationale», tout en leur
laissant, évidemment, la haute main sur les affaires du pays. Washington
devait présenter hier un projet de nouvelle résolution en ce sens. Le
premier volet de la résolution vise donc à établir un «calendrier
politique» qui serait fixé au Conseil de gouvernement irakien pour
qu'il rédige une Constitution, établisse des institutions et organise des
élections libres. Le second consiste à autoriser la constitution d'une «force
multinationale sous commandement unifié» étasunien bien sûr.
Une telle résolution, si elle était adoptée en l'état, offrirait à
Washington une quasi caution a posteriori pour l'attaque et l'invasion de
l'Irak, et lui permettrait surtout d'opposer à la résistance irakienne des
soldats étrangers opérant sous mandat onusien. On croit rêver.
Choses «inhabituelles» autour du suicide présumé du Dr. Kelly
Dans un article du
Guardian, des experts en cardiologie trouvent «très
inhabituel» (very unusual) que le cadavre du professeur David
Kelly ait été retrouvé avec, encore fixés sur la poitrine, des patch
servant à connecter des électrodes pour un examen cardiaque. Peu avant son
suicide présumé, le docteur Kelly avait de surcroît semblé tout à fait
normal à l'un de ces voisins avec qui il a eu
une conversation.
11 septembre: des veuves enquêtent Quatre veuves du New Jersey, qui
ont toutes vu périr leurs maris dans les tours du World Trade Center, se
sont réunies pour
enquêter
sur la façon dont le gouvernement étasunien a agi avant, pendant et après
l'attentat du 11 septembre.
En attendant les conclusions d'une enquête officielle, quelques liens de
limiers du Web sur le 11 septembre:
>>L'enquête
de Information Clearing House ///
>>Le dossier de Michael Rivero ///
>>Le crash du Pentagone.
Bush n'a pas la cote à New York Une majorité de New-Yorkais craint
de nouveaux attentats et désapprouve la politique anti-terroriste du
président George W. Bush, selon un sondage publié mardi par le quotidien
Daily News. Près de deux ans après les attentats du 11 septembre 2001,
86% des New-Yorkais interrogés disent qu'ils ne seraient «pas surpris»
qu'une nouvelle attaque se produise. Quelque 56% d'entre eux désapprouvent
la position de M. Bush dans sa «guerre contre le terrorisme», contre 34 %
qui y favorables. Un «renversement de tendance frappant», alors
qu'il y a un an, la politique anti-terroriste de Washington recueillait
50% d'opinions favorables et seulement 42% de défavorables.
- Le Kosovo: la vraie-fausse
success-story occidentale
01/09/2003 L'exemple du Kosovo (dont les opérations militaires
lancées par l'OTAN n'ont été, rappelons-le, cautionnées qu'a posteriori
par l'ONU) est cité partout comme une réussite de la politique
d'intervention humanitariste de l'Occident civilisateur. Le BHHRG (British
Helsinki Human Rights Group) décrit pourtant une
tout autre réalité, faite de désordre, d'injustice, de
criminalité, de racisme. Il y a dans tout cela, nous dit
de defensa.org, une grande continuité, une sorte de logique de
l'échec transformée, par le mensonge virtualiste, en gloriole au bénéfice
du modèle occidental.
Gulliver ligoté Un point de vue historique sur la
situation militaire en Irak, par le chef de bataillon Michel Goya.
Extraits:
«En apparence, la situation actuelle présente au moins un avantage. Les
139'000 soldats américains en Irak font office d'aimant pour les «bandits
islamiques» du monde entier. L'Irak tend à devenir un «grand camp
retranché» autour duquel de nombreux officiers américains envisagent
de massacrer les «bandits», comme ils le firent des divisions
nord-vietnamiennes autour du camp de Khe Sanh, en 1968. (...) Cette
stratégie repose sur l'idée que le nombre de «bandits» est compté
et qu'il suffit de les déceler et de les détruire (search and destroy).
(...) Elle sous-estime en revanche la possibilité que l'existence même
d'une contre-guerrilla implacable (et sûrement maladroite) et la présence
d'un nouveau royaume franc en terre d'Islam puissent susciter sans cesse
des vocations de martyrs. (...) Parallèlement à quelques actions PsyOps
très superficielles, l'armée américaine va rapidement chercher à «casser
du terroriste» et se lancer dans du
body count, avec des dizaines d'opérations de nettoyage aux noms
flamboyants. Avec les innombrables maladresses que ces opérations vont
provoquer. (...) Les différentes communautés irakiennes, qu'on ne manquera
de taxer d'ingrates, vont fournir de plus en plus le plus le terreau d'une
guérilla aux allures d'Intifada. Lorsque les G.I.s et Marines
seront systématiquement «caillassés» par des nuées d'enfants, le
point de non-retour sera atteint. (...) Le pourrissement de la situation
sera également une forte incitation à demander l'aide de «supplétifs».
Les Américains ont ainsi utilisé Sud-Coréens, Thaïlandais et Australiens
au Sud-Viêt-nam. Le but est de remplacer des morts américains par des
morts étrangers.»
Dernières nouvelles du bourbier Au lendemain de l'attentat de Najaf
qui a coûté la vie à 125 personnes, dont l'ayatollah chiite Mohammad
Baquer al-Hakim, Mohammed Bahr al-Oulum, figure chiite respectée, a
démissionné du Conseil de gouvernement irakien pour protester contre la
dégradation de la situation sécuritaire dans son pays. Le même jour, le
pipeline qui assurait le transfert du pétrole irakien vers la Turquie a
été saboté, quarante-huit heures à peine après avoir été remis en
service...
|
août
2003
- Retour sur investissement
29/08/2003 Fin mars dernier, l'armée étasunienne avait attribué le
principal contrat de lutte contre les incendies de puits de pétrole en
Irak au géant texan Halliburton, dirigée de 1995 à 2000 par l'actuel
vice-président, Dick Cheney. Déjà, les soupçons de collusion d'intérêts
allaient bon train, surtout que ledit contrat avait été attribué sans
appel d'offres. Les services de Dick Cheney avaient même dû affirmer à
plusieurs reprises que le vice-président n'était pour rien dans l'octroi
du contrat. Hier jeudi, on apprenait que les contrats en Irak, conclus
entre Washington et les groupes américains d'énergie et d'ingénierie
pétrolière Halliburton Co. et Bechtel Group Inc., sont en fait bien plus
importants que les estimations avancées jusqu'à présent. Selon des
documents obtenus par le quotidien Washington Post, les contrats de
Halliburton avec le Pentagone dépassent ainsi les... 1,7 milliard de
dollars, sans compter plusieurs centaines de millions de plus obtenus en
vertu d'un accord avec le Corps des ingénieurs de l'armée de Terre
américaine. Les précédentes estimations, datant de mai, parlait de
contrats à hauteur d'environ 500 millions de dollars. Selon le
Washington Post, Halliburton, basé au Texas (sud), est le plus gros
client du gouvernement étasunien en Irak, suivi par la société Bechtel,
basée en Californie.
Rappelons qu'en guise de cadeau d'adieux après la nomination de Cheney au
gouvernement, Halliburton lui avait offert des stock options pour une
valeur de 20 millions de dollars. Vous avez dit retour sur investissement?
Accessoirement, notons aussi que Bechtel a signé, en 1988, plusieurs
contrats avec Bagdad pour la construction d'une
usine chimique à double-usage en banlieue de la capitale, selon
TomPaine.com. Dans l'inventaire remis aux Nations Unies à la fin de
l'année dernière, Saddam Hussein citait d'ailleurs Bechtel parmi les
fournisseurs de technologie qui ont participé à la mise au point des armes
chimiques détenues par le régime.
De l'utilité de la guerre contre le terrorisme Dans un commentaire
paru dans le
Guardian, Naomi Klein nous explique à quel point la guerre
contre le terrorisme n'est qu'un écran de fumée permettant aux
gouvernements de se débarrasser de leurs opposants.
En pleine crise climatique, les Etats-Unis, plus gros pollueurs de la
planète, en remettent une couche Ahurissant. A l'heure où une
crise climatique majeure déploie ses effets sans que personne ne
veuille la reconnaître, l'administration
Bush
décide de rendre moins contraignante la loi sur la pollution de
l'air afin d'améliorer l'alimentation en énergie des Etats-Unis. L'Agence
fédérale pour la protection de l'environnement (EPA) a décidé de permettre
à quelque 17'000 centrales électriques, raffineries et usines fonctionnant
au charbon, de se moderniser sans être obligées de s'équiper des nouveaux
systèmes de contrôle de la pollution estimés trop coûteux. «Les
pollueurs vont pouvoir remplacer des parties énormes de leurs usines sans
installer la technologie moderne aisément disponible pour limiter la suie
et la pollution atmosphérique, a regretté Carl Pope, dirigeant de
l'association écologiste Sierra Club. Cela va conduire à plus de
risques d'asthme pour la population, plus de pluies acides et autres
pollutions toxiques.»
- Des vétérans de la CIA en
croisade contre les manipulations de Bush 27/08/2003 Réunis en
association, des vétérans de la CIA
appellent leurs anciens collègues à agir en dénonçant les
manipulations du Renseignement imposées par l'administration de Doobleyou
dans le dossier irakien, ou en démissionnant.
Plus de 37'000 civils tués durant l'invasion de l'Irak? La
première guerre du Golfe et son
cortège de crimes de guerre ayant fait quelques 200'000 morts
selon les sources, l'on peut s'interroger sur le bilan de l'invasion de
l'Irak par la coalition anglo-saxonne. Les premiers bilans indépendants
font état de
6'100 à 7'800 victimes civiles pour l'instant. Mais selon un
repérage de
de defensa.org, le
Dr Mohammed Al-Obaidi (>>2),
coordinateur général du Parti irakien de la liberté, aurait demandé aux
représentations de son parti à travers le pays d'enquêter sur le nombre de
civils tués durant l'offensive. Après cinq semaines d'enquêtes fouillées
menées par des centaines de cadres du parti dans les hôpitaux, villes,
villages et quelques zones désertiques (à l'exception de la zone kurde),
les chiffres obtenus affichent un total de plus de 37'000 morts.
Dont:
Baghdad: 6103 morts
Mossoul: 2009 morts
Bassorah: 6734 morts
Nasiriyah: 3581 morts
Diwaniyah: 1567 morts
Kut: 2494 morts
Hillah: 3552 morts
Karbala (y compris Najaf): 2263 morts
Samawah: 659 morts
Amarah: 2741 morts
Ramadi: 2172 morts
Kerkuk: 861 morts
Diyalah: 604 morts
Tikrit: 1797 morts
- Pseudo-arsenal irakien:
c'est officiel, le cabinet Blair a bel et bien gonflé son rapport
25/08/2003 Alastair Campbell, directeur de la communication au 10 Downing
street, a persuadé les services secrets britanniques de gonfler la menace
nucléaire irakienne. C'est la retentissante révélation issue des centaines
de mails, lettres et documents écrits publiés pendant le week-end dans le
cadre de l'enquête sur la mort, le 17 juillet, du savant britannique,
expert en armes de destruction massive, David Kelly. À en croire un mail
daté du 18 septembre 2002, le premier lieutenant de Tony Blair a obtenu
l'inclusion d'une phrase dans le fameux
dossier sur les ADM (armement de destruction massive) affirmant
que Saddam Hussein était à même de produire des armes nucléaires dans un
délai de deux ans. «L'histoire sera plus juteuse si l'on insiste sur le
péril nucléaire plutôt que sur la menace bactériologique ou chimique»,
écrit Alastair Campbell dans ses mails
Rappelons qu'un second rapport britannique, publié en février 2003,
n'était quant à lui qu'un simple plagiat (y compris les fautes
d'orthographes) d'une thèse datant de 1991 et rédigée par un étudiant en
doctorat vivant aux Etats-Unis (>>lire
les explications du prof de l'étudiant qui détaille le plagiat
fait sur le travail de son élève).
>>Toute la saga
des pseudo-ADM irakiennes.
Précisions sur le bidouillage australien Vendredi 22 août, au premier
jour de l'enquête parlementaire ouverte pour déterminer si le gouvernement
australien a oui ou non gonflé son dossier irakien pour justifier l'envoi
de troupes, le premier ministre John Howard a été
mis directement en accusation. Un ancien analyste des services de
renseignements australiens, Andrew Wilkie, a très clairement rendu
coupable le bureau du chef du gouvernement d'avoir exagéré la menace
représentée par le régime de Saddam Hussein pour justifier l'envoi de 2000
soldats en Irak. Selon Andrew Wilkie, qui a démissionné de son poste en
mars dernier pour protester contre l'entrée de l'Australie dans la
coalition britannico-étasunienne, c'est au cabinet du premier ministre et
nulle part ailleurs que les exagérations étaient, pour reprendre ses mots
«mises sur pied», et que le «manque d'honnêteté flagrant
apparaissait». Wilkie expliquait alors pour justifier sa foudre que
les informations en provenance de l'Office nationale d'évaluation, charger
de renseigner le premier ministre, parvenaient directement, sans
intermédiaire, au chef de l'exécutif.
Le quotidien The Australian de lundi révèle par ailleurs que
Washington ferait pression sur Canberra pour l'envoi en Irak de troupes
supplémentaires.
Perle: «Merci mon dieu pour
la mort des Nations Unies»
Mars 2003 Dans cet article publié par le
Guardian
au lendemain du déclenchement de l'invasion de l'Irak, Richard Perle,
précieux conseiller du Pentagone et ami personnel du secrétaire à la
Défense, Donald Rumsfeld, nous dit toute sa haine de l'Organisation des
Nations Unies. Il y prophétise la disparition, en même temps que le «règne
de terreur de Saddam Hussein», de «la fantaisie selon laquelle
l'ONU était la fondation d'un nouvel ordre mondial». Une ONU qui,
selon lui, «ne nous apporte que l'anarchie à l'heure où le monde a
besoin d'ordre».
- Arsenal irakien: les
Australiens aussi auraient bidouillé leur rapport
24/08/2003 Après le gouvernement étasunien et sa succursale londonienne du
10 Downing street, c'est au tour de l'exécutif australien d'être accusé
d'avoir
falsifié les preuves sur les pseudo-armes de destruction massive
irakiennes pour justifier sa participation à la
ratonnade pétrolière. L'accusation vient de John Wilkie, ancien
expert du service officiel d'évaluation australien ONA, démissionnaire de
ce service en avril. On laissera aux anglo-saxons le mérite de la
cohérence.
La mort et la maladie de soldats US en Irak dues à l'uranium appauvri?
Plus de 100 GI ont dû être hospitalisés suite à de graves problèmes
respiratoires survenu en Irak. L'état de quinze d'entre eux a exigé le
recours à un système de ventilation assistée. Deux sont morts. Le
rapport 2001 de l'Organisation mondiale de la Santé précise: «Une
brève exposition accidentelle à de hautes concentrations d'hexafluorure
d'uranium a provoqué une maladie respiratoire aiguë, qui peut s'avérer
mortelle.»
>>Lire l'enquête du World Socialist Web Site.
Un deal entre Bush et Musharraf pour ne pas arrêter Ben Laden? Le
chef d'al-Qaïda serait dans le nord du Pakistan, protégé par des tribus
locales chargées prévenir toute approche de troupes.
L'enquête du Guardian rapporte aussi l'avis d'experts qui
suggèrent un deal entre Washington et Karachi pour ne pas arrêter Ben
Laden.
Les services secrets de Saddam appelés à la rescousse Des Irakiens
proches de la Moukhabarat, l'ancienne police secrète de Saddam Hussein,
ont affirmé dimanche que les autorités américaines en Irak recrutaient des
membres de ce service afin d'améliorer leur collecte de renseignements et
faire cesser les actions de guérilla contre les forces d'occupation. Quand
on sait qu'en Afghanistan, les États-Unis négocierent un retour au pouvoir
des Talibans pour tenter de venir à bout du chaos qui règne dans tout le
pays depuis leur intervention...
11 septembre: kamikazes entraînés dans des bases militaires US?
Selon
Newsweek
l'armée US aurait fourni des informations au FBI suggérant que 5 des
pirates de l'air auraient été entraînés dans ses bases dans les années
1990.
- Irak: guerre totale?
21/08/2003 Avec l'invasion puis l'occupation de l'Irak, les
Etats-Unis croyaient pouvoir, à moindre frais,
camper autour de ses puits de pétrole et, surtout, transformer le
pays en une
base militaire avancée au coeur d'un Moyen-Orient qu'ils
comptaient ainsi mettre à leur botte. C'est raté. La
libération de l'Irak tourne au cauchemar. Pour de nombreux
observateurs, l'attentat contre le siège de l'ONU,
relativement sophistiqué (même si le
FBI tente encore de faire croire à la thèse d'une arrière-garde
baassiste aux ordres de Saddam), marque une étape décisive vers une forme
de
guerre totale (>>2)
dans un pays devenu point de ralliement de toutes les
tendances anti-étasuniennes de l'islamisme radical. L'ONU visé
ici, si les auteurs de l'attentat sont bien les intégristes désignés,
n'étant pas celui des oeuvres humanitaires, mais bien l'organisation ayant
soutenu la
première guerre du Golfe,
et qui porte la responsabilité de l'extermination, en douze ans d'un
embargo si sauvage qu'il frappait même les médicaments, de plus d'un
million d'Irakiens, dont une majorité d'enfants, par l'arme biologique de
la privation.
Aujourd'hui, les analogies entre la guerre du Vietnam et l'Afghanistan des
Soviets commencent à sauter aux yeux des commentateurs, et du cabinet
Bush. Dès lors, depuis plusieurs semaines, ce dernier tente désespérément
d'obtenir l'aval de l'ONU pour la création d'une force multinationale sous
contrôle étasunien évidemment. Pas plus tard qu'hier, Colin Powell a
annoncé que les Etats-Unis envisageaient de proposer au Conseil de
sécurité une nouvelle résolution qui puisse «encourager» d'autres
pays à rejoindre la coalition en Irak, tout en précisant qu'il n'était pas
question de transférer à l'ONU le contrôle que les Etats-Unis exercent sur
ce pays. Malgré l'attentat contre le siège de l'ONU à Bagdad, la partie
n'est pas gagnée.
La France résiste Ainsi, hier à New York, lors d'une séance
publique du Conseil de Sécurité, l'ambassadeur de France adjoint aux
Nations Unies, Michel Duclos, a réaffirmé la nécessité d'un rôle central
de l'ONU dans la reconstruction de l'Irak: «La transition politique
aura d'autant plus de chances de réussir qu'elle sera pilotée par les
Irakiens eux-mêmes avec l'assistance non pas des forces d'occupation, mais
de la communauté internationale dans son ensemble, incarnée par les
Nations Unies.» Le représentant français a même demandé une révision
en profondeur de la «stratégie suivie, jusqu'à présent, pour gagner la
paix».
Dans une pique qui se passe de commentaire, le Français s'est permi de
souligner au passage que les armes de destruction massive que «le
régime de Saddam Hussein aurait détenu» manquaient toujours à l'appel.
- L'OTAN en Afghanistan, et
sans doute bientôt en Irak 11/08/2003 L'OTAN a pris lundi la
tête de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) en
Afghanistan, installant pour la première fois ses quartiers hors d'Europe.
Officiellement créée pour lutter contre la menace soviétique,
l'Organisation, qui aurait naturellement dû disparaître après
l'effondrement du bloc soviétique, a été artificiellement maintenue sous
la pression des États-Unis qui lui ont finalement assigné ses nouvelles
missions lors du sommet de Prague, en novembre 2002. Désormais, les
nouveaux créneaux de cette multinationale militaire sont... la lutte
contre le terrorisme et, hormis en Occident bien sûr, la lutte contre la
prolifération des armes de destruction massive.
Notons que le Sénat américain a appelé mi-juillet la Maison-Blanche à
envisager de demander l'intervention de troupes de l'Otan sur le terrain.
Déjà, l'Alliance a offert une assistance à la Pologne pour la mise sur
pied d'une division multinationale de plus de 9000 hommes que Varsovie va
diriger en septembre dans le sud de l'Irak...
Légion étrangère atlantiste bientôt sur pied Rappelons que le jeudi
21 novembre 2002, les dix-neuf chefs d'Etat et de gouvernement de
l'Alliance atlantique avaient approuvé la proposition étasunienne de
création d'une Force de réaction rapide de quelque 21'000 hommes devant
être opérationnelle dès 2004. Cette force devra être mobilisable dans des
temps très courts pour des missions de combat potentielles partout dans le
monde. Sous commandement US évidemment, cette force pourra frapper
où elle le voudra et quand elle le voudra, sans avoir besoin
d'obtenir l'aval des Etats dans lesquels elle interviendra dans le cadre
de la lutte contre le terrorisme. Le 7 novembre dernier, William Pfaff, de
l'International
Herald Tribune, s'interrogeait sur une force de réaction
rapide de l'OTAN qui pourrait n'être qu'une «légion étrangère» au
service du Pentagone. Début avril dernier, le général américain James
Jones, commandant suprême des forces de l'Otan en Europe (Saceur), avait
estimé que des premiers éléments de la Force de réaction de l'Otan
devraient être en place «avant la fin de l'année», soit près d'un
an avant l'échéance initialement prévue d'octobre 2004.
Ordre de «Tirer pour tuer»
Dans son édition de vendredi dernier,
News.Telegraph.co.uk
révèle que les policiers britanniques ont reçu l'ordre de «Tirer pour
tuer» (Shoot to kill) les éventuels kamikazes suite à une
annonce des Services de renseignement d'une possible attaque d'Al-Qaïda
sur le territoire anglais.
- Le Pentagone fête Hiroshima
à sa manière 08/08/2003 Au lendemain du jour anniversaire du
largage de la bombe atomique sur Hiroshima par les Étasuniens (qui
carbonisa en un instant des dizaines de milliers de civils dans la plus
monstrueuse attaque terroriste de l'histoire), une
réunion secrète a été organisée jeudi, à Offut dans une base US du
Nebraska, entre des scientifiques du gouvernement et le Pentagone, pour
déterminer de nouvelles doctrines d'emploi d'armes nucléaires tactiques
dans des conflits dits «normaux».
L'armée chiite sera prête avant l'armée irako-étasunienne Les
occupants anglo-saxons de l'Irak ne sont décidément pas au bout de leurs
peines. Et c'est un euphémisme. Confirmant une nouvelle de l'Asia
Times,
The Independent nous donne des détails sur le succès
considérable que rencontre les autorités religieuses chiites dans la
formation d'une puissante milice qui se profile déjà comme une concurrente
de l'armée "régulière" que tente de mettre sur pieds les USA.
Petite tuerie étasunienne Trois Irakiens ont été tués, et cinq
autres blessés dont deux enfants, par les marines à Tikrit (200 km au nord
de Bagdad) vendredi. Les militaires étasuniens ont ouvert le feu sur trois
vendeurs d'armes qui testaient des kalachnikovs à l'intention de leurs
clients, les tuant sur le coup, a précisé Salah al-Doulaïmi, directeur de
l'hôpital Saddam de la ville.
Conventions de Genève? Connais pas! Extrait d'un reportage publié
dans le quotidien suisse 24heures du 9 août: «Apparemment, la
méconnaissance des lois et de la légalité internationale semble répandue
au sein de la CPA (Coalition Provisional Authority, Autorité
provisoire de la coalition). Quelle ne fut pas la surprise d'un membre
d'une ONG de constater qu'un officier américain ignorait jusqu'aux
Conventions de Genève! «Je lui ai expliqué leur contenu et il prenait
des notes, comme un élève!»
-Résistance et partisans de Saddam Rappel: Les
puissances occupantes considèrent que les attaques dirigées contre elles
où leurs intérêts en Irak sont le fait de partisans de Saddam Hussein.
Rappelons que dans une revendication obtenue par la télévision Al-Jazeera
du Qatar, à la mi-juin dernier, les «Brigades de résistance irakiennes»
qualifient Saddam Hussein et ses partisans d'«ennemis qui ont contribué
à la perte de la patrie et à aggraver ses blessures». «Ces
opérations ne sont pas le fait du président de l'ancien régime, de ses
partisans, d'individus ou d'un groupe d'extrémistes islamistes comme le
prétendent les médias», poursuit le communiqué, mais «l'oeuvre d'un
groupe de jeunes Irakiens et d'Arabes qui croient en l'unité, en la
liberté et en l'arabité de l'Irak»
- Powell ne rempilera pas
04/08/2003 Selon le Washington Post, Colin Powell et son adjoint,
Richard Armitage, quitteraient leurs postes respectifs au lendemain de la
prochaine investiture présidentielle, soit le 21 janvier 2005, même si
Bush était réélu en novembre 2004. Armitage aurait confié récemment les
intentions des deux hommes à la conseillère pour la sécurité nationale,
Condoleezza Rice, selon «des sources qui ont assisté à la conversation»,
affirme le journal. La catastrophe annoncée est que les candidats les
mieux placés pour succéder à Powell seraient dès lors l'étrange
Condoleezza Rice (>>1
/
>>2), et le numéro deux du Pentagone, le secrétaire adjoint à la
Défense et idéologue de la théorie du remodelage guerrier du Moyen-Orient,
Paul Wolfowitz. S'il est réélu, Doobleyou pourrait ainsi décider «de
recentrer sa politique étrangère sur les conceptions plus conservatrices»
de Wolfowitz, du vice-président, Dick Cheney, [véritable patron de la
Maison-Blanche], et du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, estime le
Post. Soit le noyau dur des fous de guerre.
ça promet...
- Rapport sur les attentats
du 11 septembre:
Les questions d'ANtiWAR.COM sur les 28 pages classées
«top secret» 03/08/2003 Dans l'un de ses repérages,
de defensa.org nous parle des interrogations de Justin
Raimundo, de
antiwar.com, qui, dans sa livraison du 1er août, examine les
raisons qu'a Doobleyou de ne pas «déclassifier» les 28 pages tenues
secrètes du rapport de la Commission du Congrès sur l'attaque du 11
septembre. Il fait l'hypothèse que ce n'est pas vraiment, ou pas seulement
l'Arabie Séoudite qui est impliquée, mais un ou d'autres gouvernements.
Raimundo rappelle dès lors des informations qui avaient couru à la fin
2001 sur le fait que les Israéliens étaient peut-être au courant de
l'attaque.
Rappelons en effet que dans son édition du 28 février 2002 (NO 424),
Intelligence
Online (IOL), revue spécialisée dans le Renseignement, affirme
avoir obtenu la copie d'un rapport classifié lui permettant d'affirmer
qu'un important réseau de renseignement israélien avait été découvert aux
Etats-Unis (taper «espionnage israélien» dans l'onglet «recherche» de
la page de garde du site pour faire apparaître la liste des articles).
Près de 120 ressortissants de l'Etat hébreu avaient été expulsés ou
arrêtés dans le cadre de cette enquête, débutée un an auparavant.
En décembre 2001, la chaîne américaine Fox News, qui avait révélé
l'affaire, avait curieusement «effacé» son reportage de son site internet.
(Jusqu'au début août, en cliquant sur l'ancienne adresse internet du
reportage, vous obteniez un message ironique de Fox News, daté du 21
décembre 2001: «This
story no longer exists» (Cette histoire n'existe PLUS!). Dans ce
reportage, Fox News évoquait l'éventualité d'un réseau clandestin
israélien surveillant les futurs auteurs de l'attentat du 11 septembre.
Toujours dans son numéro du 28 février 2002 (NO 424), IOL rapportait à ce
sujet que «les domiciles des agents israéliens, mentionnés dans le
rapport, sont effectivement très proches des ex-domiciles connus des
terroristes».
Lire l'article du
Monde
sur le sujet.
Lire aussi le recueil d'articles de
Michaël Rivero.
Lire encore le dossier complet d'Antiwar.com.
- Attentat contre l'ONU à
Bagdad: à qui profite le crime? 19/08/2003 Les mouvements
intégristes sont-ils derrière l'attentat qui a fait quinze morts mardi au
pourtant très bien gardé siège de l'ONU à Bagdad? Sans doute. Cette thèse
officielle peut d'ailleurs s'appuyer sur le fait que le pays est
effectivement en train de devenir le point de ralliement de toutes les
tendances anti-étasuniennes de l'islamisme le plus radical, comme le
relevait récemment l'International
Herald Tribune (>>2).
Le but supposé de l'attentat étant d'ajouter au chaos dans le pays.
Reste que la chronologie des derniers événements est, par certains égards,
troublante:
Mardi 5 août dernier, alors que Washington venait de demander à l'Arabie
séoudite, à la Jordanie et à l'Égypte d'envoyer des troupes pour soutenir
la coalition en Irak, les 22 participants à la réunion de la Ligue arabe
irritait la Maison-Blanche en appelant à la fin de l'occupation et,
surtout, en refusant de reconnaître le Conseil intérimaire de gouvernement
en Irak mis en place par Washington.
Jeudi matin 7 août à Bagdad, un attentat relativement sophistiqué frappait
l'ambassade de Jordanie, membre influent de la Ligue arabe, tuant une
douzaine de personnes. Bien sûr, le gouvernement du royaume Hachémite est
un zélateur de Washington qui le récompense d'ailleurs à hauteur de 3
milliards de dollars par an, mais tout de même: à l'heure de l'occupation
anglo-saxonne, le choix de la cible et son timing laissent songeur,
surtout qu'une telle action ne pouvait que desservir la cause d'une
résistance irakienne qui ne cesse de revendiquer son arabité: «Ces
opérations
[contre l'occupant] ne sont pas le fait du président de l'ancien
régime, de ses partisans, d'individus ou d'un groupe d'extrémistes
islamistes comme le prétendent les médias, affirmait un communiqué
diffusé à la mi-juin dernier, mais l'œuvre d'un groupe de jeunes
Irakiens et d'Arabes qui croient en l'unité, en la liberté et en l'arabité
de l'Irak». Intox? Possible aussi évidemment.
Jeudi 14 août, le Conseil de sécurité des Nations unies irritait à son
tour Washington en approuvant une résolution «saluant» la création, en
Irak, du Conseil intérimaire de gouvernement mis en place par Washington,
mais sans le reconnaître.
Mardi 19 août, au moins quinze personnes sont tuées dans l'explosion qui a
frappé le Canal Hotel, quartier général des Nations unies à Bagdad. Le
représentant spécial du secrétaire général de l'Onu en Irak, Sergio Vieira
de Mello, figure au nombre des victimes. Alors, bien sûr, après douze ans
de sanctions si sauvages qu'elles touchèrent même les médicaments, l'ONU a
su se faire haïr d'une partie des Irakiens en exterminant plus d'un
million d'entre-eux par l'arme biologique de la privation, dont une
majorité d'enfants. Mais tout de même: à l'heure d'une occupation
anglo-saxonne à laquelle l'ONU vient justement de refuser la caution, le
choix de la cible et le timing de l'attentat laissent, là aussi, songeur.
D'autant que cette fois, les images de GI venant au secours de membres de
l'ONU dans les décombres du siège de l'Organisation à Bagdad ont une toute
autre portée que celles de l'ambassade jordanienne dévastée. Il est clair
en effet que la stratégie de neutralité adoptée par les Nations unies,
pour se dissocier des États-Unis dans leur aventure guerrière en Irak, est
très sérieusement compromise par cette soudaine communauté de destin entre
l'ONU et la coalition occupante. Quant à la guerre globale contre le
terrorisme...
Pseudo-arsenal irakien: dossier britannique bidon réécrit avec le feu
vert de Blair Alastair Campbell, l'éminence grise de Tony Blair, a nié
hier toute influence personnelle sur le contenu d'un dossier concernant la
menace irakienne, rendu public en septembre 2002, devant la commission
d'enquête sur les circonstances du suicide de l'expert en armement David
Kelly.
Lundi pourtant, un premier élément de l'enquête, embarrassant pour le
gouvernement, avait été révélé. Dans un e-mail envoyé à un haut
responsable du renseignement, le chef de cabinet de Tony Blair, Jonathan
Powell, estimait en septembre que le dossier ne démontrait «en rien
une menace, encore moins une menace imminente, de la part de Saddam
Hussein». Plus fort: dans un autre e-mail, adressé le 5 septembre
à M. Powell, Alastair Campbell affirme qu'une décision a été prise en
faveur d'une «réécriture substantielle» du dossier et d'un
nouvel agencement de ce document «conformément aux discussions avec
TB [Tony Blair]».
Un sondage publié mardi par le Guardian montre que 52 % des
Britanniques interrogés ne font confiance ni au gouvernement ni à la BBC
pour dire la vérité. Et seuls 6 % font plus confiance à l'administration
Blair qu'à la BBC.
- Dossier britannique sur le
pseudo-arsenal irakien: même le directeur de cabinet de blair d'y croyait
pas 17-18/08/2003 Le directeur de cabinet du premier ministre
britannique Tony Blair avait jugé peu convaincant un dossier sur la menace
posée par l'arsenal de Saddam Hussein, publié le 24 septembre 2002 (>>document
pdf) par le gouvernement britannique pour persuader l'opinion
publique d'entrer en guerre. Cette révélation, logée dans un courrier
électronique du directeur de cabinet de Downing Street Jonathan Powell, en
date du 17 septembre 2002, fait partie des documents rendus publics lundi
dans le cadre de l'enquête sur l'apparent suicide de l'expert en armement
britannique David Kelly le 17 juillet. «Le dossier est bon et
convaincant pour ceux qui sont prêts à être convaincus», écrit alors
M. Powell, dans ce courrier envoyé à John Scarlett (président de la
Commission chargée du contrôle parlementaire des services de sécurité et
de renseignements britanniques), à Alastair Campbell (le directeur de la
Communication de Tony Blair) et à David Manning (le conseiller en Affaires
étrangères du Premier ministre).
Rappelons qu'un second rapport britannique, publié en février 2003,
n'était quant à lui qu'un simple plagiat (y compris les fautes
d'orthographes) d'une thèse datant de 1991 et rédigée par un étudiant en
doctorat vivant aux Etats-Unis (>>lire
les explications du prof de l'étudiant qui détaille le plagiat fait sur le
travail de son élève).
Coûteux sabotage et violences Le sabotage de l'oléoduc acheminant
du brut irakien des gisements du nord vers le port turc de Ceyhan,
vendredi, met une nouvelle fois en difficulté la coalition
britannico-étasunienne, qui misait sur la manne pétrolière tirée des
exportations pour se remplir les poches, pardon, pour financer la
reconstruction du pays. L'administrateur Paul Bremer a déclaré dimanche à
Bagdad que le sabotage entraînait un manque à gagner de sept millions de
dollars par jour. Sur le front des attaques, six irakiens sont morts et 61
autres ont été blessés par deux obus de mortier tirés samedi soir contre
la prison d'Abu Ghraib, aux environs de Bagdad.
Encore un caméraman abattu par les GI La Fédération internationale des
journalistes (FIJ), basée à Bruxelles, a dénoncé lundi la mort d'un
caméraman palestinien de l'agence britannique Reuters-TV, tué dimanche par
des forces américaines près d'une prison à Bagdad, et réclamé l'ouverture
d'une enquête indépendante. La mort du caméraman, Mazen Dana, «apporte
une nouvelle fois tragiquement la preuve de ce qui semble être une
attitude négligente de la part des responsables militaires vis-à-vis de la
sécurité des journalistes», a affirmé Aidan White, secrétaire général
de la FIJ, dans un communiqué. «C'est une tragédie qui aurait pu être
évitée», a assuré M. White, selon qui «il doit y avoir une enquête
complète, indépendante et publique». «On ne peut pas accepter que
ceci soit simplement considéré comme un incident regrettable dans le
contexte du chaos de la guerre», a-t-il ajouté. La FIJ, qui dit
représenter plus de 500'000 journalistes dans le monde entier, avait déjà
dénoncé la semaine dernière comme un «blanchiment cynique» un
rapport officiel américain qui concluait à l'auto-défense pour expliquer
la mort, en avril dans l'Hôtel Palestine, de deux journalistes pris pour
cible par un char US.
- Washington enrôle l'ONU en
Irak 14/08/2003 Le Conseil de sécurité des Nations unies a
approuvé jeudi une résolution «saluant» la création en Irak d'un Conseil
intérimaire de gouvernement et autorisant la mise en place d'une mission
d'assistance de l'ONU, afin de contribuer à la reconstruction du pays et
l'établissement d'un gouvernement démocratique. La résolution a été
approuvée par 14 des 15 membres du Conseil de sécurité. La Syrie s'est
abstenue, en raison de son refus de cautionner le Conseil intérimaire de
gouvernement mis en place par les États-Unis.
Rappelons que la théorie, si chère à Washington, d'une résistance
irakienne pilotée par Saddam Hussein apparaît de plus en plus pour ce
qu'elle est, un leurre. Et qu'en réalité, l'Irak est en train de devenir
le point de ralliement de toutes les tendances anti-étasuniennes existant
dans l'islamisme, comme le relève l'International
Herald Tribune (
>>2). La résistance à l'occupant ne peut donc qu'amplifier et
se durcir, menaçant de faire de l'Irak un bourbier comparable à ce
qu'avait été l'Afghanistan pour les Soviétiques. D'où le soudain
empressement de Washington à impliquer l'ONU dans le processus de
reconstruction avec, pour objectif à court terme, le partage des
responsabilités et la manne onusienne, à moyen terme l'implication
militaire de l'OTAN.
A noter que, pour l'heure, Washington est frustré que le Conseil de
Sécurité n'ait fait que «saluer» le gouvernement fantoche qu'il a mis en
place à Bagdad, sans véritablement l'approuver comme le souhaitait
initialement le cabinet Bush.
Le texte de la résolution:
Le Conseil de sécurité,
Rappelant toutes ses résolutions antérieures sur la question, en
particulier la
résolution 1483 (2003) du 22 mai 2003,
Réaffirmant la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Irak,
Réaffirmant aussi le rôle crucial des Nations Unies en Irak défini dans
les dans les paragraphes pertinents de la résolution 1483,
Ayant examiné le rapport du secrétaire général du 15 juillet 2003
(S/2003/715)
1. Salue (terme anglais: Welcome) l'établissement le 13 juillet
2003 du Conseil de gouvernement d'Irak largement représentatif qui marque
un étape importante vers la formation par le peuple irakien d'un
gouvernement représentatif internationalement reconnu qui exercera la
souveraineté de l'Irak;
2. Décide, pour aider le Secrétaire Général à s'acquitter du mandat que
lui assigne la résolution 1483 (2003), d'établir, pour une durée initiale
de 12 mois, la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak, avec la
structure et les responsabilités énoncées dans son rapport du 15 juillet
2003;
3. Décide de rester saisi de la question.
Bourbier du jour Deux soldats britanniques ont été tués et deux
autres blessés jeudi lorsque leur convoi a été attaqué au RPG sur une
route dans le sud de l'Irak, a rapporté l'agence officielle koweitienne
Kuna. De leur côté, les forces américaines ont annoncé avoir tué six
Irakiens au cours de plusieurs raids, mercredi et jeudi, notamment dans la
région de Baaqouba, à 60 kilomètres au nord de Bagdad. L'armée US a
également arrêté dix Irakiens lors de ces opérations.
Les touristes étrangers boycottent les Etats-Unis Après avoir
atteint un pic en 2000, le nombre de visiteurs étrangers n'a cessé de
diminuer aux Etats-Unis: -12,3% en 2001, -8,3% en 2002, soit une baisse de
près de 20% en deux ans. L'année 2003 ne commence pas mieux avec 8,2% de
visiteurs en moins au cours des cinq premiers mois par rapport à la même
période de 2002. Les professionnels du secteur s'alarment du récent
durcissement des règles d'entrée dans le pays qui risque, selon eux, de
transformer leur pays en forteresse inhospitalière. Allons bon.
- Enfant tué, convoi
attaqué et oléoduc saboté en Irak libérée 13/08/2003 Les
actes de violence se sont poursuivis hier en
Irak libérée, où un enfant irakien a été tué par les GI à
Bagdad, deux soldats étasuniens ont péri dans deux attaques et un
oléoduc a été saboté. Quatre habitants ont été blessés et un enfant a
été tué par l'armée américaine au cours d'un affrontement dans le
quartier chiite de Sadr City, à Bagdad, a affirmé cheikh Ali
al-Moutaïri, proche du dirigeant chiite radical Mouqtada al-Sadr, opposé
à l'occupation américaine. Depuis le 1er mai, date de la fin officielle
de l'invasion, des centaines de personnes ont été tuées ou blessées en
Irak, tant parmi les troupes de la coalition occupante que parmi les
civils irakiens. Une ONG,
Iraq Body Count, dirigée par des chercheurs et des militants
pacifistes établis pour la plupart en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis,
estime qu'entre 120 et 600 civils irakiens ont été tués depuis cette
date, et plus de 6'000 depuis le début de la guerre, le 20 mars. Côté
occupants, 60 marines et 7 soldats britanniques ont été tués dans des
attaques depuis le 1er mai, de source militaire étasunienne.
Le bourbier irakien se confirme, Bush se précipite à l'ONU La
théorie, si chère à Washington, d'une résistance irakienne pilotée par
Saddam Hussein apparaît de plus en plus pour ce qu'elle est, un leurre.
En fait, l'Irak est bien en train de devenir le point de ralliement de
toutes les tendances anti-étasuniennes existant dans l'islamisme, comme
le relève l'International
Herald Tribune. Et la résistance à l'occupant ne peut donc
qu'amplifier, menaçant de faire de l'Irak un bourbier comparable à ce
qu'avait été l'Afghanistan pour les Soviétiques. D'où le soudain
empressement de Washington à impliquer l'ONU dans le processus de
reconstruction avec, pour objectif à court terme, le partage des
responsabilités et la manne onusienne, à moyen terme le soutien
militaire de l'OTAN.
Washington s'attaque aux pacifistes Dix mille dollars. Pour les
vingt boucliers humains américains qui se sont rendus en Irak, l'amende
est salée. Washington leur reproche d'avoir enfreint un décret de 1990
qui empêchait tout citoyen américain «d'avoir quelque relation que ce
soit avec l'Irak. Que celle-ci soit directe ou indirecte, commerciale ou
financière». Citée hier par le Sarasota Herald-Tribune, Faith
Fippinger, une militante pacifiste de Floride de 62 ans rentrée d'Irak
en mai dernier, explique que le Département du Trésor à Washington lui a
laissé le choix: soit elle règle le montant exigé, soit elle s'expose à
une longue procédure judiciaire qui pourrait lui coûter jusqu'à un
million de dollars. Toujours selon le quotidien, les boucliers humains
américains amendés risquent même jusqu'à douze ans de prison s'ils
refusent de payer. Faith Fippinger, elle, a assuré qu'elle ne
s'exécuterait pas. Dans sa réponse au Trésor, elle a écrit qu'il n'était
pas question qu'elle «renforce l'arsenal militaire des Etats-Unis».
Les boucliers humains ne sont pas les seuls visés par l'administration
Bush. Voices in the Wilderness, une organisation pacifique de Chicago
très active en Irak, a également été sommée, le 29 juillet dernier, de
s'acquitter d'une amende de 20 000 dollars. Le mouvement, qui a envoyé
ces sept dernières années quelque 70 délégations en Irak pour distribuer
des médicaments est également poursuivie par le Trésor pour avoir violé
l'embargo américain (source:
24heures du 13 août).
- L'OTAN en Afghanistan, et
sans doute bientôt en Irak 11/08/2003 L'OTAN a pris lundi la
tête de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) en
Afghanistan, installant pour la première fois ses quartiers hors d'Europe.
Officiellement créée pour lutter contre la menace soviétique,
l'Organisation, qui aurait naturellement dû disparaître après
l'effondrement du bloc soviétique, a été artificiellement maintenue sous
la pression des États-Unis qui lui ont finalement assigné ses nouvelles
missions lors du sommet de Prague, en novembre 2002. Désormais, les
nouveaux créneaux de cette multinationale militaire sont... la lutte
contre le terrorisme et, hormis en Occident bien sûr, la lutte contre la
prolifération des armes de destruction massive.
Notons que le Sénat américain a appelé mi-juillet la Maison-Blanche à
envisager de demander l'intervention de troupes de l'Otan sur le terrain.
Déjà, l'Alliance a offert une assistance à la Pologne pour la mise sur
pied d'une division multinationale de plus de 9000 hommes que Varsovie va
diriger en septembre dans le sud de l'Irak...
Légion étrangère atlantiste bientôt sur pied Rappelons que le jeudi
21 novembre 2002, les dix-neuf chefs d'Etat et de gouvernement de
l'Alliance atlantique avaient approuvé la proposition étasunienne de
création d'une Force de réaction rapide de quelque 21'000 hommes devant
être opérationnelle dès 2004. Cette force devra être mobilisable dans des
temps très courts pour des missions de combat potentielles partout dans le
monde. Sous commandement US évidemment, cette force pourra frapper
où elle le voudra et quand elle le voudra, sans avoir besoin
d'obtenir l'aval des Etats dans lesquels elle interviendra dans le cadre
de la lutte contre le terrorisme. Le 7 novembre dernier, William Pfaff, de
l'International
Herald Tribune, s'interrogeait sur une force de réaction
rapide de l'OTAN qui pourrait n'être qu'une «légion étrangère» au
service du Pentagone. Début avril dernier, le général américain James
Jones, commandant suprême des forces de l'Otan en Europe (Saceur), avait
estimé que des premiers éléments de la Force de réaction de l'Otan
devraient être en place «avant la fin de l'année», soit près d'un
an avant l'échéance initialement prévue d'octobre 2004.
Ordre de «Tirer pour tuer»
Dans son édition de vendredi dernier,
News.Telegraph.co.uk
révèle que les policiers britanniques ont reçu l'ordre de «Tirer pour
tuer» (Shoot to kill) les éventuels kamikazes suite à une
annonce des Services de renseignement d'une possible attaque d'Al-Qaïda
sur le territoire anglais.
- Le Pentagone fête Hiroshima
à sa manière 08/08/2003 Au lendemain du jour anniversaire du
largage de la bombe atomique sur Hiroshima par les Étasuniens (qui
carbonisa en un instant des dizaines de milliers de civils dans la plus
monstrueuse attaque terroriste de l'histoire), une
réunion secrète a été organisée jeudi, à Offut dans une base US du
Nebraska, entre des scientifiques du gouvernement et le Pentagone, pour
déterminer de nouvelles doctrines d'emploi d'armes nucléaires tactiques
dans des conflits dits «normaux».
L'armée chiite sera prête avant l'armée irako-étasunienne Les
occupants anglo-saxons de l'Irak ne sont décidément pas au bout de leurs
peines. Et c'est un euphémisme. Confirmant une nouvelle de l'Asia
Times,
The Independent nous donne des détails sur le succès
considérable que rencontre les autorités religieuses chiites dans la
formation d'une puissante milice qui se profile déjà comme une concurrente
de l'armée "régulière" que tente de mettre sur pieds les USA.
Petite tuerie étasunienne Trois Irakiens ont été tués, et cinq
autres blessés dont deux enfants, par les marines à Tikrit (200 km au nord
de Bagdad) vendredi. Les militaires étasuniens ont ouvert le feu sur trois
vendeurs d'armes qui testaient des kalachnikovs à l'intention de leurs
clients, les tuant sur le coup, a précisé Salah al-Doulaïmi, directeur de
l'hôpital Saddam de la ville.
Conventions de Genève? Connais pas! Extrait d'un reportage publié
dans le quotidien suisse 24heures du 9 août: «Apparemment, la
méconnaissance des lois et de la légalité internationale semble répandue
au sein de la CPA (Coalition Provisional Authority, Autorité
provisoire de la coalition). Quelle ne fut pas la surprise d'un membre
d'une ONG de constater qu'un officier américain ignorait jusqu'aux
Conventions de Genève! «Je lui ai expliqué leur contenu et il prenait
des notes, comme un élève!»
- Mystérieux carnage à Bagdad
08/08/2003 Un attentat relativement sophistiqué a frappé l'ambassade de
Jordanie, hier, au cœur de
la capitale irakienne libérée, tuant une douzaine de personnes.
Une roquette a été tirée contre un véhicule bourré d'explosifs dans l'un
des deux parkings de l'ambassade. Des partisans du dictateur déchu sont
évidemment montrés du doigt. Et ce qui plaide pour ce scénario, même si le
Royaume Hachémite vient de donner asile à deux des filles de Saddam
Hussein et leurs enfants, c'est que le gouvernement jordanien est
notoirement un fidèle zélateur de son bailleur de fonds étasunien
(3milliards d'USD par an), et qu'il a accordé des facilités aux forces US
durant l'agression de l'Irak.
Mais on comprend mal pourquoi les partisans de Saddam prendraient le
risque de se mettre à dos les Arabes. Un attentat d'une telle ampleur,
dirigé contre des troupes US ou britanniques, aurait eu une résonance bien
plus favorable à une hypothétique arrière-garde aux ordres de
l'ex-dictateur en s'inscrivant, par une éclatante démonstration de
puissance, dans le combat héroïque pour la libération du pays.
Le choix d'une cible arabe pose donc problème à l'heure de l'occupation
anglo-saxonne (question de priorité).
Le timing aussi pose problème. Pourquoi choisir de frapper la
Jordanie moins d'une semaine après que la Ligue arabe, dont elle est un
membre influent, ait refusé d'appuyer la coalition occupante. Mardi 5 août
en effet, alors que Washington venait de demander à l'Arabie séoudite, à
la Jordanie et à l'Égypte d'envoyer des troupes pour soutenir la coalition
en Irak, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, avait, au
terme d'une réunion du Comité de suivi du Sommet, répondu que l'envoi de
forces arabes aux côtés des troupes américaines et britanniques «n'était
pas envisagé dans les circonstances actuelles». Les 22 participants à
la réunion avaient même appelé à la fin de l'occupation et refusé de
reconnaître le Conseil du gouvernement en Irak mis en place par
Washington.
En frappant la Jordanie, les partisans de Saddam Hussein ne prenaient-ils
pas le risque de faire le jeu des Étasuniens en poussant la Jordanie à
oeuvrer pour un changement de position de la Ligue arabe?
Quelques heures après l'attentat, le ministre jordanien de l'Information,
Nabil Sharif, soulignait que cet attentat «renforcerait la
détermination de la Jordanie à aider le peuple irakien à assurer la
sécurité et la stabilité en Irak».
A suivre...
Résistance et partisans de Saddam Les puissances occupantes
considèrent que les attaques dirigées contre elles où leurs intérêts en
Irak sont le fait de partisans de Saddam Hussein. Rappelons que dans une
revendication obtenue par la télévision Al-Jazeera du Qatar, à la mi-juin
dernier, les «Brigades de résistance irakiennes» qualifient Saddam Hussein
et ses partisans d'«ennemis qui ont contribué à la perte de la patrie
et à aggraver ses blessures». «Ces opérations ne sont pas le fait
du président de l'ancien régime, de ses partisans, d'individus ou d'un
groupe d'extrémistes islamistes comme le prétendent les médias»,
poursuit le communiqué, mais «l'oeuvre d'un groupe de jeunes Irakiens
et d'Arabes qui croient en l'unité, en la liberté et en l'arabité de
l'Irak»
Des «libérateurs» très occupés
04/08/2003 Cinq soldats étasuniens et un interprète irakien ont été
blessés lundi à Bagdad, a indiqué un porte-parole militaire américain. Ils
ont été victimes de deux attaques séparées dans
la capitale irakienne libérée. Parallèlement, l'Asia Times
révèlent que les Chiites, majoritaires dans le pays, loin de rentrer dans
le rang, poursuivent au contraire leur radicalisation et sont même en
train de constituer
leur propre armée au nez de la coalition occupante.
Powell ne rempilera pas Selon le Washington Post, Colin
Powell et son adjoint, Richard Armitage, quitteraient leurs postes
respectifs au lendemain de la prochaine investiture présidentielle, soit
le 21 janvier 2005, même si Bush était réélu en novembre 2004. Armitage
aurait confié récemment les intentions des deux hommes à la conseillère
pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice, selon «des sources qui
ont assisté à la conversation», affirme le journal. La catastrophe
annoncée est que les candidats les mieux placés pour succéder à Powell
seraient dès lors l'étrange Condoleezza Rice (>>1
/
>>2), et le numéro deux du Pentagone, le secrétaire adjoint à la
Défense et idéologue de la théorie du remodelage guerrier du Moyen-Orient,
Paul Wolfowitz. S'il est réélu, Doobleyou pourrait ainsi décider «de
recentrer sa politique étrangère sur les conceptions plus conservatrices»
de Wolfowitz, du vice-président, Dick Cheney, [véritable patron de la
Maison-Blanche], et du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, estime le
Post. Soit le noyau dur des fous de guerre.
ça promet...
- Rapport sur les attentats
du 11 septembre:
Les questions d'ANtiWAR.COM sur les 28 pages classées
«top secret» 03/08/2003 Dans l'un de ses repérages,
de defensa.org nous parle des interrogations de Justin
Raimundo, de
antiwar.com, qui, dans sa livraison du 1er août, examine les
raisons qu'a Doobleyou de ne pas «déclassifier» les 28 pages tenues
secrètes du rapport de la Commission du Congrès sur l'attaque du 11
septembre. Il fait l'hypothèse que ce n'est pas vraiment, ou pas seulement
l'Arabie Séoudite qui est impliquée, mais un ou d'autres gouvernements.
Raimundo rappelle dès lors des informations qui avaient couru à la fin
2001 sur le fait que les Israéliens étaient peut-être au courant de
l'attaque.
Rappelons en effet que dans son édition du 28 février 2002 (NO 424),
Intelligence
Online (IOL), revue spécialisée dans le Renseignement, affirme
avoir obtenu la copie d'un rapport classifié lui permettant d'affirmer
qu'un important réseau de renseignement israélien avait été découvert aux
Etats-Unis (taper «espionnage israélien» dans l'onglet «recherche» de
la page de garde du site pour faire apparaître la liste des articles).
Près de 120 ressortissants de l'Etat hébreu avaient été expulsés ou
arrêtés dans le cadre de cette enquête, débutée un an auparavant.
En décembre 2001, la chaîne américaine Fox News, qui avait révélé
l'affaire, avait curieusement «effacé» son reportage de son site internet.
(Jusqu'au début août, en cliquant sur l'ancienne adresse internet du
reportage, vous obteniez un message ironique de Fox News, daté du 21
décembre 2001: «This
story no longer exists» (Cette histoire n'existe PLUS!). Dans ce
reportage, Fox News évoquait l'éventualité d'un réseau clandestin
israélien surveillant les futurs auteurs de l'attentat du 11 septembre.
Toujours dans son numéro du 28 février 2002 (NO 424), IOL rapportait à ce
sujet que «les domiciles des agents israéliens, mentionnés dans le
rapport, sont effectivement très proches des ex-domiciles connus des
terroristes».
Lire l'article du
Monde
sur le sujet.
Lire aussi le recueil d'articles de
Michaël Rivero.
Lire encore le dossier complet d'Antiwar.com.
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