G20 : « La classe moyenne à la caisse »

28/06/2010 Dans le système capitaliste, la « classe moyenne » est parfaitement « docilisée » et corvéable à merci grâce à une double pression psychologique redoutable. D’un côté, elle est horrifiée par l’idée de basculer dans la pauvreté qui jonche la périphérie de ses villes ; de l’autre, elle reste fascinée par l’éventualité d’accéder un jour à l’Eldorado de l’aisance financière. D’un côté, elle acceptera donc n’importe quel sacrifice, n’importe quelles conditions de travail pour ne pas sombrer ; de l’autre, elle veillera jalousement à la survie du système qui l’oppresse puisqu’elle nourrit l’espoir d’un jour en profiter à son tour.
De tous temps, les nantis ont largement tiré parti de ce fantastique réservoir, puisant dans les ressources inépuisables des dociles petites fourmis de la nation.
A Toronto, les « décideurs » réunis lors de la dernière pantalonnade du G20 ont sacrifié avec délectation à la tradition.
Il faut dire qu’en 2009, les pays du G20 avaient lâché pas moins de 2400 milliards de dollars pour renflouer les caisses des spéculateurs et des banquiers véreux de la haute finance mondiale. Un  « hold-up du millénaire » pour lequel notre chère classe moyenne est donc aujourd’hui appelée à passer à la caisse.
Les pays du G20 ont ainsi décidé de « réduire de moitié leur déficit budgétaire d'ici 2013, ainsi que de stabiliser, voire réduire, leur endettement public d'ici 2016 ».
Et à votre avis, c’est en taxant les millions de millionnaires du G20 qu’ils vont y parvenir ? En demandant aux banques et aux financiers d’émarger un peu sur leurs futurs gains pour rembourser au moins en partie ce qui leur a été donné sans conditions?
Que nenni ! L’idée d’une taxe bancaire et/ou financière a bien sûr été rejetée avec horreur. Ce sera donc à coup de plans d’austérité, de hausses d’impôts, de taxes, bref, en puisant dans le bas de laine de cette chère classe moyenne que les gouvernements vont renflouer leurs caisses vidées par les gangsters de la finance !
A Wall Street et à la City, où la valse des bonus mirifiques a repris de plus belle, on en rit à gorge et à compte en banque déployés.
Et chez vous ?
PS : Au fait, l’organisation du G20 a coûté plus d’un milliard de dollars. Devinez qui paie ?