hypothèse :
01/07/2012
Une
source bien informée de par ses hautes fonctions à Beyrouth nous le confirme :
les banques libanaises croulent sous les flux massifs d’argent en provenance du
Golfe, et plus singulièrement du Qatar et de l’Arabie saoudite. Mais non pas
cette fois pour permettre l’acquisition de biens immobiliers libanais par de
riches princes désœuvrés, mais bien pour financer l’achat d’armes et soutenir
financièrement la rébellion syrienne. Dans le nord du Liban, dans les régions de
Tripoli et du Akkar, une véritable base arrière de l’ASL est en train d’être
installée.
Pour ces puissances du CCG, l’objectif est simple : se débarrasser du vieil
ennemi que constitue le régime laïc du parti Baath de Bachar el-Assad, dans
l’espoir d’y substituer une direction que le CCG se voit bien ensuite piloter en
sous-mains à grands renforts de pétrodollars. Un peu sur le modèle haririen qui
prévalait au Liban, du temps de sa splendeur au moins.
Opération win-win
Côté américain, on laisse faire, puisque l’effondrement de
Pour eux en effet, l’idée est de maintenir une guerre de basse intensité en
Syrie en attendant de voir si un grand deal va enfin pouvoir être conclu avec
l’Iran.
Grand deal qui pourrait voir le jour lors de la prochaine réunion du 5+1 et
l’Iran à Moscou, les 18 et 19 juin prochains.
Cet accord global tournerait autour de deux points : l’Iran reconnaitrait le
rôle primordial des États-Unis dans le monde et respecterait ses intérêts, et, à
leur tour, les États-Unis reconnaitrait le rôle régional de l’Iran et son droit
au nucléaire civile contrôlé.
Dans le détail, comme l’écrivait Scarlett Haddad dans l’Orient le jour en mai dernier : «Il y aurait un allégement des sanctions économiques sur l’exportation
du pétrole iranien et sur
Pour Obama, ce serait une victoire politique décisive pour sa réélection.
Pour l’Iran, ce serait une manière de sortir de l’impasse en donnant toutes ses
chances à un accord de fond avec Obama, plutôt que de voir le poulain
républicain soutenu par Israël reprendre le flambeau de la présidence
américaine, avec la quasi certitude d’une guerre à court ou moyen termes
(Netanyahou a d’ailleurs récemment mobilisé tout ce que les sionistes comptent
de milliardaires dans leurs rangs aux Etats-Unis pour soutenir le candidat
républicain).
Damage control à l’américaine
En attendant de voir si la chose se concrétise, les Américains sont donc
contraints à faire du damage control
en Syrie, en tempérant l’enthousiasme du Qatar et de l’Arabie Saoudite, pour
éviter un embrasement généralisé qui deviendrait incontrôlable.
C’est pourquoi lorsque les afflux d’armes se font trop massifs, les SR
étasuniens n’hésitent pas à passer un petit coup de fil aux services de sécurité
libanais pour leur permettre d’arraisonner les cargaisons d’armes jugées
excessives.
En cas d’accord avec l’Iran les 18 et 19 juin prochains, on cassera donc la
rébellion en Syrie avec une solution de type yéménite, qui permette à Bachar
el-Assad de prendre sa retraite.
En cas d’échec, plus aucun coup de fil ne sera passé aux services de sécurité
libanais et, pour
Hypothèse donc.