L’effarante interview 07/10/2009 Dans une interview publiée en version française dans le Jerusalem Post, le commandant de l'armée de l'air israélienne Ido Nehoushtan nous informe, sans le vouloir, du degré alarmant de paranoïa qui obscurcit les esprits d'une élite israélienne désormais convaincue que le haut est en bas, le bas en haut, que le noir est blanc, que le bourreau est la victime. Qu'ils sont les gentils.
Jugez plutôt :
« Nous n'avons pas choisi, dit-il, d'intervenir à Gaza. (…) Ils [le Hamas] nous ont conduits à cette situation en attaquant nos villes pendant huit ans. »
Bien sûr, dans l’esprit du commandant, le fait qu’Israël ait volé les 4/5ème de la patrie historique des Palestiniens en tuant et massacrant les populations civiles arabes depuis 60 ans n’explique rien, surtout pas que le Hamas défende les armes à la main les derniers lambeaux de terre palestinienne.
Plus loin, le commandant affirme, parlant de la ville israélienne de Sdérot, qu’«il n'y a pas un autre endroit au monde où les écoliers doivent apprendre à courir jusqu'à un abri en 15 secondes. » A se demander si le commandant de l’armée de l’air israélienne a déjà mis les pieds à Gaza justement…
Et ça continue:
Dépeignant le Hamas comme une troupe de combattants sans foi ni loi, voilà le commandant qui nous explique que si le Hamas combat en zone résidentielle, c’est parce-qu’« ils ont bien conscience de nos faiblesses et nos scrupules à opérer sur ce type de terrain ».
Certes.
Il est vrai que les chiffres attestent bien desdites scrupules israéliens.
Guerre du Liban en 2006 : plus de 1100 civils tués (environ 60 combattants du Hezbollah).
Guerre de 2009 contre la prison de Gaza : 1400 morts, dont 773 civils, parmi lesquels 320 enfants et 109 femmes (environ 330 combattants).
Et puis ce reproche systématiquement fait au Hamas de combattre en ville a quelque chose de finalement assez ridicule. Car au fait, dans le camp de concentration de Gaza où s’entassent 1 million de prisonniers :  où exactement l’armée israélienne voudrait voir combattre le Hamas ? A découvert sur un stade de foot ? Sur une plage ?
Laissons le mot de la fin à cet impayable commandant : « C'est un conflit dissymétrique. Pas seulement au niveau militaire mais aussi au niveau éthique et moral. »
On ne saurait mieux dire, en effet.
Allez ! Boycott !