L'Iran l'Ukraine, le Hamas et la démocratie à l'occidentale

22/06/09 L'intelligentsia occidentale n'en est toujours pas revenue, et ne compte d'ailleurs pas en revenir. Comment est-il possible que l'écrasante majorité du peuple iranien (63%) ait plébiscité le représentant de la sombre République des mollah, l'infâme Ahmadinejad dont chacun sait qu'il est nucléaire et cherche à fabriquer une bombe antisémite (ou est-ce l'inverse?). Comment est-il possible que ce même peuple ait, ce faisant, pu renvoyer à sa copie le brillant candidat pro-occidental qui allait enfin extirper les Iraniens de l'obscurantisme pour leur offrir la liberté, le progrès, la démocratie, les droits de l'homme, du bébé phoque et du fox à poil dur bref, leur permettre d'accéder à la seule vraie Civilisation dont nous-mêmes sommes les lumineux représentants et pouvons donc témoigner de la lumineuse supériorité? Et bien ce n'est tout simplement pas possible! Il y a donc eu fraude! Et une fraude massive, formidable, énorme, gigantesque, à tous les niveaux bref, à la mesure de notre déception. La preuve? Et bien la preuve c'est que le candidat pro-occidental représentait nos valeurs et que comme chacun sait, le monde entier nous envie nos valeurs et que donc il ne pouvait pas perdre. Logique. Il y a donc bel et bien eu fraude, c'est un fait établi, indiscutable, nous venons d'en faire la preuve.
Voilà en gros le raisonnement sur lequel, en dehors de sms à l'origine douteuse, s'appuient les dociles éditiorialistes de l'Occident outré pour s'indigner jour après jour qu'un pouvoir, soutenu par à peine 24 millions de voix dans l'erreur, ne s'incline pas lorsque des dizaines de milliers de manifestants soutenu le réclament (remarque qui ne présume en rien de l'honnêteté de leurs convictions d'ailleurs). Bien sûr, depuis un an les SR Anglo-saxons mettent les bouchées doubles pour déstabiliser le régime de Téhéran mais cela n'a aucune importance. Qu'il soit ainsi possible que la théorie de l'"élection volée" (traduction) ne soit qu'un montage de ces mêmes SR pour aboutir à une petite révolution à l'ukrainienne n'est même pas envisageable. 
Perdus dans leur quête angoissée d'auto-célébration de leur modèle de civilisation, les dociles éditorialistes de l'Occident sont, là encore, tout disposés à être trompés, exigent même d'être trompés. Car l'Occident bien pensant rêve d'une révolution iranienne comme il a salué la "victoire" des pro-occidentaux au Liban. Non pas pour le bien des peuples concernés dont il se fout éperdument, mais pour calmer son anxiété a l'heure des crises climatique, énergétique, économique, systémique, toutes enfantées justement par son modèle de civilisation. "S'ils veulent être comme nous, c'est qu'on est pas si nuls".
Mais de cette malhonnêteté intellectuelle découle aussi une responsabilité écrasante. Car elle encourage de fait un "coup d'Etat", et non pas une révolution, que le pouvoir de Téhéran est démocratiquement légimité à contrer puisque, qu'on le veuille ou non en démocratie, c'est la majorité qui impose ses choix à la minorité et non l'inverse.
Quant au Leader de l'opposition, ancien de la révolution islamique opportunément converti aux vertus de l'occidentalisme donc présenté comme le messie, il s'est bien déclaré prêt au martyr mais semble surtout être prêt à celui des autres. 
Alors résumons encore une fois:
En Palestine, le Hamas a triomphé au lendemain d'élections parfaitement transparentes. Le Hamas a été boycotté.
En Algérie, le processus démocratique a été gelé avec la bénédiction occidentale pour éviter que les barbus de gouvernent.
Au Liban, des élections sans tricheries auraient porté la coalition Hezbollah - CPL au pouvoir. Inacceptable pour l'Occident qui s'est très bien accommodé des magouilles qui ont permi la victoire du camp pro-occidental. Etc... etc... etc... 
L'idéal de l'Occident et de ses dociles éditorialistes est-il vraiment la démocratie, ou "l'incorporation [à coups de flingue ou d'embargos si nécessaire] de toute l'humanité en une grande société unique" soumise à ses valeurs, et accessoirement à la dictature des marchés?