Jackson - Moussavi: 1-0

29/06/2009 Michael Jackson a-t-il enterré la révolution iranienne? Le fait est que le coeur de l'Occident est volage. Dans le meilleur des cas, les grands médias ne réussissent en général que rarement à conserver l'intérêt du citoyen-consommateur au-delà de huit ou dix jours sur un même sujet, si l'histoire est vraiment, vraiment sexy. Or voilà que le roi de la Pop, Michael Jackson lui-même a le mauvais goût de passer l'arme à gauche au faîte de la gloire médiatique de la pseudo-révolution iranienne, portée jusque-là à bout de bras par une intelligentsia occidentale emballée comme un seul homme, impatiente de pouvoir s'auto-célébrer dans l'effondrement du régime des mollahs au profit du soi-disant représentant des seules valeurs pour lesquelles il vaille la peine de faire couler le sang des autres, les nôtres donc. Mais la mort de Michael Jackson a stoppé net l'emballement. Après un séisme d'une telle intensité émotionnelle à l'échelle planétaire, difficile en effet, et pour tout dire impossible de revenir à la charge avec une pseudo-révolution moribonde, ça sentirait le réchauffé, voire le radotage.
D'ailleurs, sur les forums comme aux séances de briefing des rédactions, les signes de lassitude ont commencé à apparaître. Quoi? L'Iran? Encore? Exit donc la révolution iranienne. Après tout, si les Iraniens sont incapables de nous concocter une bonne petite révolution qu'on puisse empaqueter en dix jours, qu'ils aillent se faire voir. Nous, on a un public à distraire, pardon à informer, et nos consommateurs, pardon, nos lecteurs aiment la variété. Passer moi le sel svp. 
Sur le terrain, quelques centaines ou milliers de manifestants continuent de défier de temps en temps le pouvoir et Moussavi, déjà lâché par quelques compagnons d'infortune, vocifère encore, mais semble surtout négocier une sortie de crise avec le pouvoir, histoire de capitaliser tout de même un peu la grogne de ses supporters et le sang versé par ces derniers.
Le résultat de tout ceci est que la révolution iranienne a d'abord été un fantasme occidental, une projection plaquée à un mouvement de grogne important, certes, et même parfois spontané, mais certainement pas à la hauteur de l'hystérie générale qu'il a déclenchée dans les salons parisiens, culminant avec les pathétiques aboiements du petit Nicolas dont l'idiotie belliqueuse et suffisante a fini par contaminer l'Europe entière. 
Au fait, le fameux Moussavi, héraut de l'intelligentsia occidentale, serait l'un des responsables de l'attentat de Beyrouth qui, en 1983, avait coûté la vie à plus de 350 marines. Invendables aux Américains. BHO a donc eu sacrément raison de garder la tête froide. Le petit Nicolas, l'Europe et les SR britanniques en particulier auraient vraiment dû faire de même.
Actualités Google du 29 juin 2009 à 15h38: Michael Jackson: 2639 articles - Iran: 244 articles.