De l’allié sous prozac, à l’ennemi «rationnel» 

20/02/2012 «Mon Dieu, gardez-moi de mes amis...» La crise artificielle du nucléaire iranien prend une tournure presque burlesque. Depuis quelques jours en effet, les Etats-Unis sont contraints de déployer une intense activité diplomatique pour tenter de contrecarrer la volonté israélienne de «rayer l’Iran de la carte», le tout en invoquant le caractère… «rationnel» du régime des mollahs. Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.
Il faut dire que pour l’Oncle Sam, la donne a changée depuis quelques mois. Bien sûr, ils ont toujours la plus belle quincaillerie mortifère de la planète ; bien sûr, ils peuvent potentiellement vitrifier n’importe quel pays ; bien sûr, ils sont capables d’
atomiser furtivement le monde entier et pourtant, pourtant, ils ne sont plus du tout convaincus de pouvoir affronter les capacités de ripostes de Téhéran. C’est ce que vient de confier, un peu gêné tout de même, le général Martin Dempsey, le plus haut gradé des forces armées américaines : «Fondamentalement, ce que je veux dire, c'est que nous devons être mieux préparés. Et cela inclut principalement, pour le moment, d'être prêt défensivement».

Le traumatisme castrateur du drone perdu
Ce qui a changé la donne: c’est bien sûr la capture par les Iraniens, du drone RQ-170, fleuron des joujoux high-tech de notre hyper-puissance. Car au-delà des capacités iraniennes qu’a révélées cette affaire ; au-delà du transfert pure et simple de technologie sensible, personne ne semble en mesure de faire très précisément le bilan de ce que contenait l’immense surface informatique du drone perdu. Plans et stratégies de batailles préenregistrés ? Informations sur les troupes US dans la région? Rapports de missions précédentes ? C’est le brouillard total dans les états-majors US.
Et de son côté, Téhéran ne se prive pas d’asséner de
savoureuses piqûres de rappel à une première puissance mondiale désormais saisie d’angoisse.

De l’ami sous Prozac
C’est que, pratiquement, tous les plans de guerre contre l’Iran doivent désormais être réévalués, soumis à nouvel examen, à nouvelle approbation, avant d’être réinjectés dans l’électronique du Système suivant une procédure qui peut demander beaucoup, beaucoup de temps à la bureaucratie quasi soviétique du Pentagone.
Alors surtout, surtout, pas question d’envisager d’option militaire tant que le brouillard ne sera pas dissipé.
La stratégie du fou de l’allié sioniste arrive donc comme un cheveu sur la soupe américaine. Et on panique ferme du côté du Département d’Etat pour tenter de raisonner un Netanyahou qui, incarnation parfaite du délire paranoïaque de l’entité sioniste, envisage manifestement des frappes sur l’Iran avec l’inconséquence et le sentiment d’invincibilité classiques des maniaco-dépressifs défoncés au Prozac. C'est-à-dire en ne voyant dans l’opération qu’une réédition courte et joyeuse de l’opération «Opera» contre Osirak.

… à l’ennemi «rationnel»
Le sentiment général qui se dégage de tout cela est que, paradoxalement, les Etats-Unis semblent désormais considérer les Iraniens comme un ennemi bien plus fiable que ne l’est leur allié sioniste.
Dans son interview à CNN, le général Dempsey va même jusqu’à dire que «le régime iranien est un acteur rationnel», alors que tout porte à croire qu’il pense exactement le contraire de Netanyahou et consorts.
Auj0urd’hui, la discorde chez l’ennemi atteint donc un degré inédit. Mais rien ne dit que l’entité sioniste ne finira pas par jouer les alliés en rupture de ban, entraînant tout ce vertueux petit monde en ordre dispersé dans un énième et sans doute ultime fiasco.
Et c’est bien ce que semble craindre aujourd’hui la Maison-Blanche .