Kiev, la victoire ou la guerre

27/01/2014 Décidément, les stratèges du Bloc atlantiste osent tout. Après avoir livré la Syrie à la plus formidable armée de terroristes jamais levée, voici qu’ils s’appuient sur  des groupes ultras et/ou néo-nazis pour renverser le pouvoir par la violence à Kiev. Le pari est pure folie et, comme en Syrie, rien ne dit que la situation ne va pas totalement leur échapper. On aurait même spontanément tendance à penser que, forcément, elle va leur échapper. Sauf que là, c’est aux portes de l’Europe que cela se passe.
On se croirait en pleine guerre froide. L’hystérie anti-russes est de la partie et finalement, on se demande si nos vertueuses élites occidentales connaissent encore un autre mode de fonctionnement que l’hystérie justement.
Dès les premières manifestations en Ukraine, elles ont immédiatement jeté de l’huile sur le feu, aligné les déclarations enflammées, pris parti pour cette fameuse opposition qui, selon la narrative en vigueur, rêverait donc d’Europe dans un pays soudain menacé par «
un nouveau péril rouge». Des responsables politiques européens et américains se sont ainsi succédé à Kiev à un rythme effréné pour apporter leur soutien aux manifestants, s’ingérant ainsi sans la moindre retenue dans les affaires intérieures de l’Ukraine.

Liaisons dangereuses
L’inénarrable sénateur US John McCain n’a pas hésité à s’afficher avec des leaders de groupes
ultras et/ou néo-nazis de l’opposition, type Svoboda, avec pour résultat d’encourager clairement au déclenchement des violences et augmenter ainsi la pression sur le Gouvernement de Kiev. Il faut dire qu’en coulisses, on avait depuis longtemps préparé la succession politique. La nouvelle marionnette du Bloc de l’Ouest est donc le boxeur Vitali Klitchko, bombardé à la tête d’un parti parrainé par… l’IRI et la CDU d’Angela Merkel notamment…
Au vu des derniers évènements et, surtout, de l’augmentation exponentielle du niveau des violences, difficile donc de ne pas penser à la tactique employée par le Bloc atlantiste pour renverser Bachar el-Assad en Syrie : une contestation immédiatement instrumentalisée avec, très vite, l’entrée en action de groupes extrémistes plus ou moins militarisés, un absolutisme total dans les revendications qui ne peut qu'engendrer l'affrontemen et la mise sur pied d’une alternative politique (offshore dans le cas syrien), le tout noyé dans une propagande menée tambours battants pour célébrer les vertus et la pureté des intentions de ces nouveaux freedom fighters.
On connait la suite.
En Ukraine, le jeu occidental est d’autant plus dangereux que le pays est déjà traversé par de profondes lignes de fractures qui ne demandent qu’à s’élargir.
Alors pour le bien de la population civile ukrainienne, on en vient à souhaiter que le coup d’Etat occidental réussisse, vite, histoire d’éviter de voir sombrer un pays de plus dans les atrocités d’une guerre civile.
entrefilets.com, mis en ligne le 27 janvier 2014 à 18h02