Humeur: la fable de la grenouille débile  

23/07/2012 On connaît tous cette édifiante petite leçon de choses qui veut qu’une grenouille plongée dans l’eau bouillante bondit instantanément hors de la casserole, alors que si elle est placée dans un récipient d’eau froide dont la température monte progressivement, elle fini par bouillir sans même s’en apercevoir. Or il se trouve que nous venons de découvrir une version de l’histoire où la grenouille de la fable est assez débile pour se mettre elle-même aux commandes du thermostat et coasse, coasse et coasse encore, alors que la température de son bain frise le point d’ébullition.
Vous voyez bien sûr où nous voulons en venir. A savoir qu’à force de coasser contre l’Iran, de coasser contre la Syrie , contre la Russie et même contre la Chine , la grenouille atlantiste est en train de faire monter la température partout, et en particulier dans tout le Golfe persique et au Moyen-Orient où elle puise pourtant l’essentiel de ses besoins en énergie.
Et désormais, la température est proche du point d’ébullition dans toute la région.

Grenouille au bord de la crise de nerfs
En Iran, la montée aux extrêmes a quasiment atteint le point de fusion et le déploiement massif de bâtiments de guerre US dans le Golfe persique se fait dans une telle tension qu’un pétrolier-ravitailleur étasunien en est venu il y a quelques jours à pulvériser un bateau de pécheurs qui le regardait de travers. Et pourtant, la grenouille atlantiste coasse, coasse et coasse encore, votant des sanctions sans fin, ce qui a pour effet de radicaliser la position de Téhéran et de ses alliés qui ne voient, à juste titre d’ailleurs, plus aucune possibilité de solution négociée.
Côté syrien, même logique, même impasse. Notre grenouille atlantiste et ses alliés du Golfe livrent une guerre totale au régime de Bachar el-Assad à qui ils ont fermé toutes les portes de sortie, ne lui laissant par là même aucune autre alternative que la poursuite de la guerre, la victoire ou la mort en somme. Et là aussi, la température s’approche du point d’ébullition et le conflit menace à tout moment de déborder hors des frontières du pays.

Tous les bœufs de la terre

Plongée dans une telle soupe bouillonnante, n’importe quelle grenouille digne de se nom lâcherait le bouton du thermostat, bondirait hors de la casserole, calmerait le jeu, offrant des portes de sorties aux uns et aux autres, faisant des concessions, bref, ferait acte de politique.
Mais notre grenouille est toute gonflée d’orgueil, persuadée qu’elle est d’être invincible, capable de soutenir n’importe quelle température, et même d’avaler tous les bœufs de la terre qu’ils soient iraniens, syriens, russes ou chinois.
C’est qu’hélas, l’orgueil rend manifestement débile.