Vers le grand retour des néocons

29/12/09 On les croyait enfin éradiqués, on se trompait lourdement. Les néocons sont bien là, en embuscade, à fourbir leurs armes, préparant leur retour en force à Washington. Leur cheval de bataille ? En tant que VRP du Complexe militaro industriel (CMI) américain : la guerre totale bien sûr ! En Afghanistan cette fois. Les « nouvelles » se multiplient en effet pour décrire une situation déjà apocalyptique sur ce théâtre d’opérations. En substance, l’on nous dit que si rien n’est fait, les talibans vont s’installer au pouvoir à Kaboul (et éventuellement au Pakistan) d’ici un an. « Si rien n’est fait », cela veut dire si les renforts promis par Obama ne sont pas doublés, triplés, pourquoi pas quadruplés ; si l’idée d’un retrait en 2011 n’est pas abandonnée sur le champ bref, si la guerre d’Afghanistan ne devient pas LA mère de toutes les guerres pour l’Occident-lumière-du-monde.
Le fait est que les néocons jouent sur du velours sur ce coup-là. Car l’échec du « surge » concédé par Obama est garanti du simple fait qu’il s’agit d’une guerre par nature ingagnable (G4G), au demeurant conduite avec des moyens et une stratégie évidemment inadaptés.
La menace de l’installation d’un califat taliban aux portes d’un Pakistan nucléaire profondément déstabilisé est un scénario tellement idéal, à ce point crépusculaire, si délicieusement effrayant que la mayonnaise devrait donc monter rapidement, enfler sans efforts jusqu’à ce que toute la presse-Pravda s’en fasse l’écho sur le ton d’un retour au réalisme après la rêverie obamienne, genre : « il faut bien admettre que jamais menace n’a été plus inquiétante pour la sécurité de l’Occident, de la démocratie, des droits de l’homme, du fox à poil dur, du monde, de tout l’univers connu ».
Si le coup est bien joué, et il devrait l’être, la parenthèse Obama va se refermer aux prochaines élections.
Si le coup est très très bien joué, ça pourrait même sentir l’impeachment devant l’ampleur de la menace (à condition que les conservateurs reprennent le contrôle du Congrès aux élections mid term de 2010, ce qui est en bonne voie).
Si BHO temporise, que le CMI s’impatiente et, surtout, que le glamour président persiste à vouloir jouer la détente avec Russes et Chinois, d’autres méthodes pourraient même être utilisées pour déposer l’indocile (cf. JFK ou Nixon).
Et ce serait enfin le retour à une saine et sanglante croissance pour le CMI, avec une flopée d’autres petites guéguerres contre l’Iran notamment (extensible à l’ensemble du Moyen-Orient), et pourquoi pas contre le Yémen.
Soyez sûrs que les néocons ont des idées plein leurs cartons, d’autant que le Congrès vient de céder aux exigences du Pentagone et du CMI en votant un budget-défense de…. 680 milliards (oui oui) de dollars pour 2010.
Bravo l’artiste !
Les raisons d’espérer ? Et bien face à l’effondrement en cours de la puissance américaine, il y a fort à parier qu’un tel scénario pourrait dramatiquement précipiter les choses. En clair, la victoire du système pourrait bien achever le système. Et on nous dira que nous ne sommes pas optimistes…