Les amis des «Amis de la Syrie» chez CharlieHebdo?

08/01/2014 On peine à imaginer la terreur et l’effroi absolus qu’ont pu ressentir les membres de CharlieHebdo dans les minutes qui ont précédé leur exécution, mercredi en plein cœur de Paris. Une banale séance de rédaction puis, soudain, des cris, des cagoules, des armes qui rugissent, des balles qui fracassent; c’est la guerre qui explose tout autour et ses éclats qui emportent tout, la chair, les os, puis les vies. En un instant, la salle de rédaction de CharlieHebdo n’est plus à Paris mais à Alep, à Homs, à Damas, où depuis trois ans des dizaines de milliers de Syriennes et Syriens connaissent la même horreur. Tous les jours, eux aussi sont arrachés de la banalité de leur vie pour être exterminés par les bouchers d’al-Nosra et affiliés, dont Fabius nous assure que «sur le terrain, ils font du bon boulot» (1). Aujourd’hui, leurs émules ont fait leur «boulot» au cœur de Paris. Reste à savoir pour le compte de qui.

Non «Nous ne sommes pas Charlie»
Le crime est abject, injustifiable et révoltant.
Nous laisserons toutefois l’instrumentalisation des grands sentiments larmoyants aux merdias de masse embedded dont la mobilisation générale permet aujourd’hui – hormis de faire davantage d’audience sonnante et trébuchante –, d’offrir un répit inespéré aux pouvoirs agonisants du Système en général, et à celui de Flanby en particulier.
Et même si nous condamnons avec la dernière énergie cet acte terroriste – comme nous condamnons toutes formes d’acte terroriste qu’il soit perpétré par des fanatiques ou par un Etat–, nous nous empressons de dire aussi que non, trois fois non, «nous ne sommes pas Charlie».
D’abord parce que l’incorporation forcée – type Libé (Nous sommes tous Charlie) – dans cette sorte de vénération aveugle, nous révulse.
Ensuite, parce que la monstruosité du crime de saurait légitimer le travail d’un journal à la fois ordurier et très politiquement correct qui, pour éviter le dépôt de bilan, avait fait du racisme antimusulman un véritable fonds de commerce depuis des années (2). Faire des victimes de cette tuerie, aussi abjecte soit-elle, des martyrs de la liberté d’expression est ainsi une pure escroquerie intellectuelle que nous dénonçons en disant que décidément «non, nous ne sommes pas Charlie».

Fanatisme ou False flag : le jeu des hypothèses
Pour l’heure, on ne sait rien des exécutants ni des commanditaires. Et l’on ne peut qu’envisager les diverses hypothèses. Mais une chose a frappé même les speakerines des merdias du Système : l’extrême sang-froid et le professionnalisme des exécutants de la tuerie.
A l’évidence, il s’agissait de tueurs expérimentés.
A l’évidence, leur coup était parfaitement préparés, et ils se sentaient suffisamment à l’aise pour prendre le temps de leur forfait, puis pour sortir sans hâte dans la rue, tirer des rafales, achever un policier à terre qui ne représentait aucune menace ; et enfin crier leurs slogans et signer ainsi leur crime du sceau de l’islamisme radical devant des caméras qu’ils savaient être là pour les filmer.
La première hypothèse de djihadistes amateurs type Mohammed Merah semble donc ne pas coller.
Le type de sang-froid et de professionnalisme dont on fait preuve les assassins ne courent en effet pas les rues.
On le trouve dans le grand banditisme, chez les djihadistes aguerris et familier de ce type d’opération (ce qui suppose un solide entraînement), ou enfin dans les rangs des tueurs professionnels qu’emploient les services secrets, tueurs qui peuvent d’ailleurs être soit des gens «de la maison», soit des groupes faussement terroristes et parfaitement mafieux louant leurs services.
L’hypothèse de djihadistes revenus de Syrie, après avoir combattus grâce au soutien des amis de la Syrie si chers à Fabius, est donc assez plausible.
Plausible aussi, l’hypothèse d’un False flag.
Car une première bizarrerie sème d’ores et déjà le doute.
Comment des tueurs aussi méticuleux et aguerris peuvent-ils avoir «oublié» rien moins qu’une carte d’identité dans la voiture qu’ils ont abandonnée après l’attaque.
On ne peut s’empêcher de penser au passeport du pirate de l’air présumé Mohammed Atta, retrouvé intact dans les décombres du World trade center…
D’ores et déjà la chasse à l’homme est lancée, les cibles ont le profil idéal (3) et ne reste qu’à espérer qu’ils seront pris vivants, ce qui n’a aucune chance d’arriver si nous sommes en présence d’un False flag. Les types seront alors liquidés et déclarés coupables dans un même élan avec la bénédiction de tous les merdias embedded.
Du côté du Réseau Voltaire, l’hypothèse du False flag est d’ailleurs largement retenue (4).

Epilogue provisoire
En ce qui nous concerne, toutes les hypothèses restes ouvertes à ce stade. Mais nous ne retranchons rien de ce que nous avons écrit sur twitter au soir de l’attentat (5) :
«Les assassins de CharlieHebdo servent les intérêts du Système, le renforcent ; lui donnent des armes inespérées pour dissimuler ses dérives et assurer sa domination.
Les terroristes islamistes sont les meilleurs alliés des pouvoirs qu’ils prétendent combattre.
D’où l’intérêt du Système d’en assurer la prolifération par de vertueuses croisades

A n’en pas douter, la tuerie de CharlieHebdo va fournir les mobiles nécessaires au Système pour relancer ses guerres et ses croisades, ajouter la folie à la folie, et accessoirement voter des lois toujours plus invasives et liberticides sous prétexte de lutte contre le terrorisme.

 

1 «Al-Nosra fait du bon boulot»  

2 CHARLIE HEBDO, PAS RACISTE ? SI VOUS LE DITES…

3 La traque d’une fraterie de djihadistes

4 Qui a commandité l’attentat contre Charlie Hebdo?

5 Réaction à chaud d’entrefilets sur Twitter