Obama le sauveur : épisode II
07/11/2012 Puisque «le
monde entier salue la réélection d’Obama»
à en croire un titre du Parisien,
nous nous sommes dit que, forcément, nous avions tort de ne pas être
ébloui par la chose, de ne pas vibrer à l’unisson rassurant dans cette
célébration désormais cosmique. Sans doute avons-nous jugé
un peu trop durement
le petit et sanglant bilan de son premier mandat. Sans doute
n’avons-nous pas mesuré à quel point il incarnait encore l’espoir et le
désir de changement, à quel point cette fois si,
damned, il allait donc
nécessairement pouvoir faire quelque chose, même si on ne sait pas trop
quoi. Mais si le monde entier
salue sa réélection, diantre ! c’est que ça va forcément être bien,
non ?
Bon allez, on ne va pas bouder son plaisir. Type aussi brillant que
prisonnier du Système, on se doute bien que BHO continuera à flatter ses
bailleurs de fonds de Wall Street ; à jouer au président-assassin en
multipliant les exécutions extra-judiciaires
(117 en 2010) ; à militariser
la législation US en votant des lois autorisant la détention sans fin de
suspects sans jugement. Mais il y a au moins un domaine dans lequel il suscite vaguement notre intérêt, et c’est bien
sûr celui
de sa capacité à
pourrir un peu la vie
de parano-Netayanhou.
L’entité sioniste contrariée
Il faut admettre que l’élection de la girouette mormone aurait donné
les coudées franches à l’Etat-voyou israélien avec toutes conséquences
que l’on imagine facilement. Dès lors, on se dit que libéré du poids de
sa réélection, donc libéré de la pression des lobbies, juifs notamment,
c’est désormais BHO qui devrait avoir les coudées franches pour
contrarier encore davantage
l’entité sioniste.
Bien sûr, nous ne croyons pas une seule seconde qu’il imprimera un
rééquilibrage quelconque de la politique américaine au Moyen-Orient
(trop lourd, trop gros pour lui),
mais on peut espérer au moins qu’il bridera encore quelque temps
les velléités guerrières
de l’entité sioniste vis-à-vis de l’Iran, et ce n’est finalement déjà
pas si mal.
Pour le reste, le Président le plus glamour depuis Kennedy fera ce qu’il
pourra, c’est-à-dire pas grand-chose qui puisse être de
nature à changer quoi que ce soit de la toxicité des Etats-Unis en tant
que pays capitaine de notre
Hyper-Titanic
occidental.
A la recherche de papa
C’est que BHO reste avant tout un pur produit du Système, donc un
prisonnier du Système, doublé d’un prisonnier de lui-même, de son besoin
pathologique de consensus (ah !
cette tragique absence du père…), de son besoin
irrépressible d’éviter la confrontation,
de créer des liens autour de lui, y compris avec ses adversaires, de
se faire accepter et même aimer par eux
(papa, où es-tu ?).
En quatre ans d’atermoiement, de quête éperdue d’approbation et de
reconnaissance, il a prouvé qu’il n’était pas l’homme de la rupture
attendu, qu’il n’était pas l’american-Gorbatchev
que les temps auraient exigé.
L’alliance stratégique entre les USA et Israël, bunker avancé du Bloc
atlantiste en terre barbare, a donc toujours de beau jour devant elle
avec son lot d’injustices et de crimes, à plus forte raison au moment où
l’administration US affronte la Russie et la Chine sur le sol syrien
pour le contrôle de la région et de ses ressources.
Epilogue
Mais au fond, que retenir vraiment de tout le cirque qu'aura été
l'élection du porteur de masque en chef d'une ploutocratie américaine
au bord de
l’implosion. Un seul chiffre servira d'épilogue à
notre commentaire.
6 milliards de dollars.
C'est ce qu'aura coûté le méga-show du match Obama-Romney pour la
présidentielle, le Sénat et la Chambre des représentants. Soid 13% de
plus qu'en 2008: donc la campagne la plus chère de l'Histoire.
Allez, BHO, au boulot, les richissimes donateurs attendent leur retour
sur investissement.