Surprise sur crise

04/08/09 Les crises ne se succèdent plus, elles s’entassent. Sur les crises climatique, écologique, financière, économique, morale, et en fin de compte systémique, voici qu’est en passe de venir se greffer, s’ajouter, s’additionner, s’entasser, et cela beaucoup plus vite que prévu, une crise pétrolière. Voici donc notre civilisation angoissée se retrouvant ballotée aux quatre vents d’une crise à têtes multiples, globale, totale, d’un désordre complet méticuleusement élaboré à force d’insouciance, d’inconséquence, de superficialité, d’aveuglement, de voracité.
Car force est de constater que chacune de ces crises trouve précisément son origine dans le mode de vie, le système donc, défendu et/ou imposé armes à la main par notre civilisation triomphante, le modèle des modèles du haut duquel on ne peut que regarder en bas, le reste du monde. Pourtant, une fois le vernis démocratico-droit-de-l’hommiste renvoyé à sa réalité de slogan publicitaire justifiant tout et son contraire, ne reste donc, au bilan de cette civilisation du court-terme, que le constat d’un échec fabuleux, de l’amorce d’un chaos d’un tel potentiel destructeur que les pronostics en restent réservés en termes de survie de notre biosphère, tout au moins telle que nous la connaissons, et peut-être même en termes de survie de l’espèce, la nôtre donc, puisqu’il est acquis que les éléphants, baleines, pandas et autres espèces inutiles sont condamnées à disparaître sous peu.
Il ne s’agit pas d'affirmer que notre civilisation, notre système, est à ce point plus pervers ou égoïste qu’un autre, plus radicalement envahissant ou dévastateur dans son idéologie. En fait, il est peut-être simplement tout aussi jusqu'au-boutiste que ceux qui l’ont précédé, mais son extrême toxicité pour le vivant en général résulte de la simple mais terrible conjonction d’une idéologie ultramatérialiste avec des moyens mécaniques et technologiques fantastiques.
Au final,  la surpuissance au service de l’idiotie forment sans aucun doute le cocktail le plus ravageur de l’Histoire de l’humanité. Pas de chance: nous en sommes. Et aux commandes du paquebot il y a Sarkozy, Berlusconi, le G8, les banquiers, le G20, les experts, le FMI, les consultants, la BM, les analystes, le Wall Street Journal, Obama noyauté par les lobbies, Lockeed Martin. Et que nous disent-ils? Qu’il faut con-so-mmer  bien sûr! Et surtout ne rien changer au système. On est mal.