Le grand plongeon, à grande vitesse
21/07/2010 Rien ne va plus au pays de l’Oncle Sam. L’effondrement US se
poursuit, implacable, inexorable, fulgurant, dissimulé sous les pixels d’une
reprise fantasmée dont le vernis craque de toutes parts sous la poussée d’une
réalité de plus en plus difficile à contenir.
Les économistes et autres experts agréés du Système ont beau brandir les
performances des spéculateurs de Wall Street pour nous assurer que tout va
mieux, que tout va bien ; en fait, il n’en est rien, tout va de moins en moins
bien, tout va de plus en plus mal au pays de l’American Dream.
Les chiffres de la réalité sont têtus. Et ne nécessitent que peu de
commentaires, sauf à vouloir les faire oublier. En voici quelques uns, tirés
d’une compilation
disponible ici dans son entièreté.
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En 2010, le gouvernement des États-Unis
émettra presque
autant de dette que le reste des
gouvernements du monde réunis.
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Le déficit budgétaire annoncé pour 2010
est d'environ 1600 milliards de dollars.
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Le total de la dette du gouvernement
américain atteint maintenant 90% du PIB.
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Le total de la dette du marché du crédit
aux États-Unis, en comptant celle du gouvernement, des entreprises et des
particuliers, atteint 360% du PIB.
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Huit comtés de l'État de Californie ont
désormais des
taux de chômage de plus de 20% (et
plus ?).
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Pour la première fois dans l'histoire des
États-Unis, les banques possèdent une plus grande part de la valeur nette du
logement résidentiel aux États-Unis que tous les particuliers.
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Le cumul des retraites non provisionnées
des 50 États américains est de 3’200 milliards de dollars.
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Quelque 32 états américains sont déjà à
court de fonds pour verser des prestations de chômage.
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Plus de 39,6 millions d’Américains
reçoivent maintenant des bons d'alimentation. Ils devraient être 43 millions
l’an prochain.
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Environ 40% des dépenses de consommation
proviennent actuellement de 20% des ménages américains qui ont les revenus les
plus élevés.
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Désormais, le
tiers-monde nord-américain fait craquer les coutures de l’American Dream.
Et pendant ce
temps là, le Pentagone encaisse 1'200 milliards par année pour tenter de
dominer le monde. Sauf qu’il le fait au travers d’un « micro-militarisme
théâtral » producteur de chaos, de défaites et autres débandades témoignant,
dans ce domaine aussi, de l’effondrement de la puissance américaine.
Perceptions, intuitions
Aux Etats-Unis, certains analystes dissidents ne s’y trompent pas,
constatant que la crise
ne cesse de s’amplifier, évoquant la situation en des termes
crépusculaires, parlant même de
Dark Age. Mais cette perception reste marginale au regard de l’océan
de béatitude de la presse-Pravda.
En définitive, tous ces faits têtus nous confortent dans contre notre conviction
d’assister à l’effondrement de la puissance américaine, selon un scénario déjà
développées ici, puis complété
ici, ou encore
là.
Et que cet effondrement implique logiquement l’effondrement du Système
américaniste dans son ensemble, à savoir l’effondrement du modèle économique
destructeur dans lequel le monde est encagé depuis la fin de la deuxième guerre
mondiale.
De ce côté-ci de l’Atlantique, une poignée de penseurs plus ou moins
clairvoyants tirent également la sonnette d’alarme, mais à la surface des choses
si l’on peut dire. A l’image d’un Jacques Attali qui ne cesse d’avertir que rien
n’a été fait pour corriger les mécanismes déviants du système, et que nous « serons
tous ruinés dans dix ans ».
Mais lui non plus ne semble pas vouloir, ou plutôt pouvoir, envisager que ce
Système n’est tout simplement pas réformable puisque c’est sa structure, ses
fondements, toute son architecture qui est faussaire et déviante ; puisqu’en
tant que Système intrinsèquement destructeur, il porte, dans ses gênes en
quelque sorte,
les germes de sa propre destruction.
Le Système américaniste, c'est-à-dire ce capitalisme sauvage par lequel
l’économie est devenue darwiniste dans son essence, est une mécanique folle qui
ne peut désormais plus tenir compte des dégâts qu’elle produit dans son
environnement, puisqu’une telle prise en compte est perçue par les acteurs de
cette tragique fuite en avant comme une limite à leur efficacité, à leur
compétitivité.
Tout cela aboutit au meurtre de notre environnement, à la captation des
richesses en faveur d’un nombre de plus en plus restreint d’individus, à la
destruction des ressources, à la privatisation et à la manipulation incontrôlée du vivant,
à l’asservissement de l’humain en général, avec, comme but ultime, la production
de dividendes.
C’est donc l’heure de
la bataille contre le Système, dans un grand élan d’espérance et de foi
en l’avenir, un autre avenir.