brèves 2002 Les États-Unis en guerre
 

 Brèves 2003

 Brèves 2002

- Le dernier coup de pouce de Powell à Bush? 22/11/2004 Après avoir servi avec zèle de caution morale aux fous de guerre du cabinet Bush pour leur ratonnade en Irak (notamment en allant jusqu'à présenter au Conseil de sécurité de l'ONU de fausses preuves de la possession par l'Irak d'armes de destruction massive ce fameux 5 février 2003), l'ambigü Colin Powell semble vouloir amorcer la pompe d'une nouvelle guéguerre avant de plier bagage. Dans la foulée des récentes menaces d'un Doobleyou récitant que les Etats-Unis feraient tout pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, le futur ex-secrétaire d'Etat a ainsi affirmé, mercredi dernier, détenir des informations selon lesquelles l'Iran «travaillait dur» pour assembler un vecteur et une éventuelle ogive nucléaire.
De leur côté, les renseignements militaires israéliens assuraient que «les Iraniens ont accepté de geler temporairement leurs opérations d’enrichissement d’uranium dans la centrale de Buscher, mais disposent parallèlement d’installations ultra secrètes à Ispahan où 37 tonnes de minerai d’uranium  («yellow cake») sont transformés en uranium combustible, du gaz UF6 (uranium hexafluoride).» Il faut dire que la volonté israélienne d'en découdre avec l'Iran ne date pas d'hier. Dans une interview du 5 novembre 2002, dans le Times, le général Sharon, «a man of peace» selon le bon mot du texan de Washington, demandait déjà à la communauté internationale d'attaquer l'Irandès que le conflit avec l'Irak serait terminé. Il faut dire que la volonté israélienne d'en découdre avec nombre d'autres pays, Iran et Syrie en tête, ne date pas d'hier: Mardi 18 février 2003, le général Sharon avait déclaré, à une délégation de congressistes étasuniens, que l'Iran, la Libye et la Syrie étaient «des Etats irresponsables et qu'ils doivent être désarmés.» Ajoutant que «le modèle d'une attaque américaine réussie en Irak faciliterait» ces opérations. Dimanche 19 janvier 2003, Benjamin Netanyahou avait, quant à lui, affirmé, sur la chaîne de télévision américaine CNN: «Il n y a aucun doute que l'Irak a transféré des armes en Syrie. (...) Il s'agit d'armements que l'Irak a jugés suffisamment importants pour les transférer en Syrie, soit parce qu'il ne veut pas qu'ils soient découverts, soit parce qu'il veut les garder en réserve». Un mois auparavant, le 24 décembre 2002, le général Sharon affirmait déjà disposer d'informations selon lesquelles l'Irak a transféré récemment des armes non conventionnelles en Syrie: «Il y a des informations que nous vérifions. Mais nous sommes sûrs que l'Irak a récemment transféré des armes chimique ou biologiques en Syrie», avait affirmé M. Sharon à la seconde chaîne privée de la télévision israélienne (ndlr.: les fameuses armes de destruction massive dont personne n'a jamais vu le début du commencement évidemment...). Dans la foulée, il avait aussi déclaré sans sourciller que «des experts et des savants irakiens travaillent dans l'industrie nucléaire en Libye».

-Rice, les «Vulcains» et la guerre, la guerre, encore la guerre et partout la guerre 16/11/04 En décembre 2002, nous avions évoqué l'existence du groupe des  «Vulcain», du nom du dieu romain du feu, groupe qui rassemble de hauts responsables américains contrôlant aujourd'hui la politique étrangère des Etats-Unis. Ses membres les plus éminents sont ou ont été le vice-président Dick Cheney, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et son adjoint Paul Wolfowitz, le secrétaire d'Etat Colin Powell et son adjoint Richard Armitage, ainsi que la conseillère à la sécurité nationale Condoleezza Rice, qui remplacera désormais l'ambigu Powell. Sorti en mars dernier aux États-Unis, un livre de James Mann, ancien journaliste du Los Angeles Times collaborant au Centre des Études Stratégiques et Internationales, relate l'émergence de ce groupe. Dans «Rise of the Vulcans, the history of Bush's cabinet war», l'auteur explique que «cette génération» de responsables se distingue des précédentes par sa dimension «militaire», puisqu'ils sont tous passés par le Pentagone. «Ils donnent avant tout la priorité au pouvoir militaire», note James Mann, précisant que leur vision, qui s'est forgée depuis les années 1960 sous l'influence notamment du professeur de sciences politiques Leo Strauss, «est celle d'une Amérique hors d'atteinte, dont le pouvoir militaire est si impressionnant qu'elle n'a plus besoin de rechercher des compromis ou des arrangements (à moins qu'elle ne le décide) avec d'autres pays». James Mann raconte par le détail comment ces six hommes et femme se sont entraidés durant les administrations républicaines successives de Nixon, Ford, Reagan et Bush père. Avant d'entourer Doobleyou, idéalement ignare en matière de politique étrangère notamment... L'invasion de l'Irak semble avoir été la première application de leur concept de «guerre préventive».
Hier, l'inénarrable Doobleyou a d'ailleurs récité les priorités qui devront être celles de Rice: lutte contre le terrorisme, conflit israélo-arabe et démocratisation du Grand Moyen-Orient! En clair nourrir le terrorisme par une réponse inappropriée et gobale aux problèmes locaux qui génèrent le terrorisme; forcer les Palestiniens à accepter un Etat-croupion sous la forme d'un bantoustan éclaté et encerclé de mur et barbelés et, enfin, après les 100'000 civils déjà tués en Irak, ajouter d'autres ratonnades au palmarès de la plus grande démocratie du monde: Doobleyou mardi 16 novembre: «Nous sommes une nation en guerre. Nous menons une importante coalition contre un ennemi déterminé. Nous mettons en place de nouvelles structures et des institutions pour affronter les régimes hors-la-loi, pour nous opposer à la prolifération d'armes et de matériaux dangereux et pour briser les réseaux terroristes.» No comment!
L'hypothèse d'un Votergate Après avoir décroché une première fois la Maison-Blanche par diverses magouilles, notamment en rayant massivement des électeurs démocrates des listes où, encore, grâce à une Floride bienheureusement en mains familiales, Bush vient donc d'arracher une prolongation de 4 ans à la tête d'un empire plus que jamais divisé. De nombreuses voix s'élèvent toutefois déjà pour dénoncer ce qui pourrait avoir été la plus énorme fraude électorale de l'Histoire (>>1 /// >>2). Et la Floride aurait à nouveau bien servi les intérêts du petit frère puisque, selon Thruthout.com, d'énormes différences ont été constatées dans cet Etat entre le nombre de voix obtenus par Bush et le nombre d'électeurs républicains effectivement inscrits sur les listes. Un site, Blackboxvoting suit l'ensemble de l'affaire de près.
De defensa.org consacre deux commentaires à l'affaire (>>1  /// >>2
), et un article sur la crise de légitimité du cabinet Bush qui en découle

-des nouvelles de L'EMPIRE! Chers lecteurs! Merci à tous ceux qui m'ont écris pour commenter et critiquer le premier numéro de notre magazine l'EMPIRE,désormais disponible en France. En Suisse, les 8000 exemplaires diffusés ont été vendus en 3 jours mais seul un succès dans l'Hexagone pourrait nous permettre de poursuivre l'aventure. Alors à vos emails et SMS pour diffuser la nouvelle!
On participé au premier numéro: Jean-Marie Benjamin, Claude Feuillet, Richard Labévière, Saïda Bédar, Anthony Morosoli, Vincent Kaufmann, Jean-Claude Ribaut, Laurent Flutsch, Jean Ziegler, Jacques Neirynck, Olivier Desmonts, Marian Stepcynski, Daniel Perren, Alain Gouttman, Nicolas Martin, Annie Laurent, Michel Bugnon-Mordant, Marie-Hélène Miauton, Philippe Grasset, Lyv Casten, Richard Anderegg, Lars Kophal, Chistophe Jacquet.
- En attendant la bombe sale
23/10/2004 Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU, le directeur général de l'agence international atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei s'est déclaré inquiet au sujet du «démantèlement à une large échelle et apparemment systématique qui a eu lieu dans des sites autrefois liés au programme nucléaire», du dictateur déchu Saddam Hussein. Des équipements qui peuvent être utilisés aussi bien à des fins pacifiques que militaires ont disparu, a déclaré M. ElBaradei, faisant craindre que des terroristes puissent s'en emparer. La lettre, datée du 1er octobre, a été postée sur le site internet de l'AIEA le 12 octobre dernier. Alors que des équipements militaires d'Irak ont été retrouvés chez des ferrailleurs à l'étranger «aucun équipement ou matériel de haute qualité et à double usage (civil et militaire) n'a été trouvé», a précisé M. ElBaradei.
En 18 mois d'occupation de l'Irak, et alors qu'elles prétendent ne pas être au prise avec une quelconque résitance nationaliste mais bien avec des groupuscules terroristes, les forces étasuniennes n'ont donc pas eu l'idée de sécuriser les sites sensibles du pays. Coïncidence amusante: début octobre, les autorités américaines viennent d'annoncer, de leur côté, que si une bombe sale était acheminée aux Etats-Unis via certains ports maritimes, ces derniers n'auraient pas les moyens de la détecter.
Avec leur ratonnade pétrolière en Irak, conjuguée à une inconséquence crasse sur le terrain, les Etats-Unis pourraient donc avoir offert sur un plateau à certains groupes terroristes la possibilité d'assembler une bombe sale, tout en leur indiquant ensuite la voie la plus sûre pour l'acheminer aux Etats-Unis. Affaire à suivre donc...(relire l'éclairage ci-contre).
Blix décomplexé «Je pense comme tout le monde que c’est une bonne chose que Saddam soit parti. Le monde est mieux sans Saddam, a déclaré le 12 octobre l’ancien chef des inspecteurs de l’ONU, Hans Blix, dans un entretien à la B BC (radio). Mais le monde n’est certainement pas plus sûr. Si (la guerre en Irak) se voulait un signal adressé aux terroristes de cesser leurs activités, cela a échoué lamentablement. Cela a stimulé le terrorisme. Et cela n’a pas arrêté la prolifération.»
La politique du caniche de Blair devient pathologique Le poodle britannique n'en sort plus. Son obstination à défendre l'indéfendable, a appeler sans cesse les Vieux Européens à passer l'éponge sur la supercherie irakienne pour, grosso modo, se réaligner sur les fous de guerre étasuniens, devient pathétique. Et Zapatero n'en démord pas.
Un chaos irakien ingérable Pour la première fois depuis le début de la ratonnade pétrolière en Irak, les Etasuniens ont été contraints d'appeler à l'aide les britanniques dans le nord du pays. Encore quelques lignes majeures de de defensa.org sur le sujet.
Profiteurs de guerre aux commandes Le Pentagone a accordé plus de 40% de ses contrats sans appel d'offres depuis 1998, a révèlé début octobre une étude du Center for Public Integrity, un centre d'enquêtes à Washington. Sur les six dernières années, le ministère américain de la Défense a accordé quelque 362 milliards de dollars sans faire jouer de concurrence, précise cette étude approfondie basée sur les données du Pentagone. Plusieurs de ces sociétés ont été récemment mises en cause, notamment Halliburton, dirigée par l'actuel vice-président Dick Cheney jusqu'en 2000, qui a obtenu de nombreux contrats en Irak et fait l'objet de plusieurs enquêtes aux Etats-Unis et à l'étranger. Boeing fait également l'objet d'une enquête par le ministère de la Justice au sujet l'énorme commande, très contestée, d'avions de ravitaillement en vol. Le rapport du CPI étudie également la tendance du Pentagone à externaliser des activités en faisant de plus en plus appel à des entreprises privées. Il relève que sur la période étudiée, chaque augmentation de budget se traduit par une augmentation équivalente de contrats extérieurs. La moitié du budget américain de la Défense -- soit quelque 900 milliards depuis 1998 -- a été utilisée pour payer des contractants, souligne encore l'étude

-C'en est fini de la fable des armes de destruction massive 08/10/2004 Principale raison avancée par les fous de guerre étasuniens, et leurs zélateurs, pour leur ratonnade pétrolière en Irak  (>>1 //>>2), la possession par Saddam Hussein d'armes de destruction massive vient d'être définitivement démentie par un nouveau rapport des inspecteurs en désarmement, et un rapport émanant de la CIA cette fois:
L'Irak de Saddam Hussein ne possédait pas d'armes nucléaires ou bactériologiques au moment de l'invasion américaine en mars 2003, selon un rapport d'un millier de pages du chef des inspecteurs en désarmement américain en Irak. Non seulement l'Irak ne possédait pas d'armes de destruction massive (ADM) mais elle n'avait pas de plan concret pour en fabriquer, ajoute ce rapport rédigé par Charles Duelfer et publié mercredi. Saddam Hussein avait le désir de s'en procurer mais n'en avait pas les moyens, a-t-il indiqué.
Accessoirement, un nouveau rapport de la CIA a mis en doute l'existence des liens entre l'ancien président irakien Saddam Hussein et le jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui considéré comme lié au réseau Al-Qaïda, selon un responsable américain cité mardi.
>>Toute la saga

- Les ADM irakiennes: c'était bidon! C'est désormais officiel! Et ça ne change rien 13/09/2004 Le Groupe de surveillance en Irak (ISG) publiera dans deux semaines son rapport dans lequel il conclut qu'il n'y a pas d'arme de destruction massive (ADM) en Irak, a révélé le Guardian vendredi 10 septembre dernier. Le rapport «va tirer la conclusion finale qu'il n'y a pas d'ADM dans le pays, même si la menace de Saddam (Hussein) était réelle», affirme le quotidien, sans citer de source. La présence d'ADM en Irak avait été la principale justification avancée par Washington et Londres pour justifier leur ratonnade pétrolière en Irak, déclenchée sans le feu vert préalable des Nations unies. L'ISG est une équipe anglo-américaine composée de 1400 scientifiques, experts militaires et du renseignement, chargée de rechercher les preuves que le régime de Saddam Hussein possédait des ADM. Il a entamé ses recherches en juillet 2003, quatre mois après l'intervention anglo-américaine en Irak.
Powell tente de sauver sa tête Promis à une carrière de cadavre politique pour avoir cautionné les mensonges des fous de guerre de Washington, Colin Powell a tenté lundi de sauver sa tête en regrettant que certains membres des services de renseignements savaient que les sources sur lesquelles reposaient des informations sur l'armement irakien étaient douteuses. «Ce qui me dérange, c'est que certains dans la communauté du renseignement savaient que les sources étaient suspectes et que je n'en ai pas eu connaissance» avant d'aller, le 5 février 2003, présenter les arguments américains sur les armes de destruction massive supposées détenues par Bagdad, a déclaré le Secrétaire d'Etat devant une commission du Sénat. Ben voyons.
Tortures en Afghanistan aussi Vingt-six militaires américains pourraient être inculpés de sévices sur des détenus en Afghanistan au terme d'une enquête sur la mort de deux prisonniers dans la base américaine de Bagram, indique la semaine passée le quotidien Washington Post, citant des responsables du Pentagone. Selon ces sources, les enquêteurs recommandent l'inculpation de 26 soldats. Leur investigation a duré plus d'un an. Elle avait été déclenchée après des morts de détenus en décembre 2002 et la révélation de sévices commis sur la base américaine.
Médecins US complices des sévices Falsification de certificats de décès pour couvrir des assassinats, dissimulation de preuves de mauvais traitement, voire participation active à ceux-ci, non-dénonciation de sévices: certains médecins militaires américains auraient gravement violé l’éthique médicale à la prison d’Abou Ghraïb, mais aussi en Afghanistan et à Guantanamo. Menée par le professeur Steven Miles, de l’Université du Minnesota, une étude très documentée éclaire d’une lumière peu glorieuse le rôle joué par ceux qui sont censés respecter le serment d’Hippocrate. Elle a été publiée à la fin août, dans la célèbre revue médicale britannique The Lancet.
11 septembre: et toujours l'effarante légéreté des SR américains La Commission d'enquête sur le 11 septembre, désormais dissoute, a publié dimanche un nouveau rapport détaillant la légereté des contrôles des services de l'immigration et des douanes dont ont bénéficié les pirates de l'air du 11 septembre. Selon ce rapport, 13 des 19 kamikazes ont présenté des passeports délivrés moins de trois semaines plus tôt lors de leurs demandes de visas, mais ce détail n'a pas entraîné de vérifications particulières. Deux d'entre eux ont menti «de manière repérable» dans leur demande de visa, mais n'ont pas été interrogés sur ces mensonges. Et les 19 ont laissé des blancs en remplissant leurs formulaires...
Bush au bord de la crise de nerfs? Selon l'édition du 28 juillet du Capitol Hill Blue, un journal fréquemment utilisé pour organiser des « fuites », le président Bush prendrait des médicaments antidépresseurs pour tempérer son comportement fantasque, sa dépression et sa paranoïa. Ces médicaments auraient été prescrits par le médecin de la Maison-Blanche, Richard Tubb, après que Bush ait donné des signes d'énervement le 8 juillet, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle un journaliste l'avait interrogé sur ses relations avec le PDG d'Enron actuellement inculpé, Kenneth Lay. Le journal ajoute que ses révélations antérieures sur les sautes d'humeur et les éclats déplacés de Bush ont été confirmées dans le récent livre du psychiatre Justin Frank, qui a diagnostiqué Bush comme étant un «mégalomane paranoïaque» et un «alcoolique non soigné». Le journal cite un consultant de longue date du Parti républicain, qui conseille aux candidats républicains au Congrès de garder leurs distances avec le Président. «Nous pourrions vraiment nous trouver dans une situation où le président des Etats-Unis ne serait pas dans un état normal, dit-il. Ce n'est bon ni pour mes candidats, ni pour le Parti, et certainement pas pour le pays non plus.» Dans son édition du 29 juillet, Capitol Hill Blue rapporte que Bush, maussade, «s'éloigne de plus en plus de ses assistants et de ses collaborateurs, se retirant dans un monde privé, paranoïaque, où seuls les loyalistes fervents sont bienvenus». Selon un haut conseiller républicain, «le George W. Bush que nous voyons aujourd'hui n'est pas le même Président au contact facile, au sens de la répartie, qu'auparavant. Il est de mauvaise humeur, méfiant et retiré.»

Le clan Bush tenté par la dictature? 27/07/2004 Alors que, en novembre 2003, le général Tommy Franks évoquait la possibilité d'une suspension du processus électoral et de la Constitution en cas d'attaque terroriste, la Maison-Blanche envisage désormais une possible suspension pure et simple du processus électoral en cas de grave... menace d'attentat. Comme le souligne De defensa.org (>>2) «il suffit d’orchestrer une campagne d’alertes débouchant sur l’argument de la nécessité de la suspension des élections pour ne pas prêter le flanc à une attaque terroriste, - en un sens, suspendre l’élection présidentielle US comme acte ultime de la lutte anti-terroriste, comme victoire décisive dans la guerre contre la Terreur, enfin comme acte ultime de patriotisme - qui dit mieux?»
Accessoirement, rappelons qu'à fin mai,
de nouvelles informations des services de renseignement faisant état d'un projet d'attaque majeure contre les Etats-Unis pendant l'été ont été reçues par de hauts responsables américains, selon CNN. Le très religieux ministre de la Justice, John Ashcroft («Je n'ai d'autre roi que Jésus», proclame-t-il), avait confirmé l'information. Un article du WSWS évoquait aussi une attaque terroriste de plus en plus probable sur Washington avant les élections.
En janvier dernier, ce même WSWS, évoquait la militarisation les villes américaines sous couvert de guerre contre le terrorisme. Fin novembre, dans une précédente analyse, le WSWS faisait état d'une possible déstabilisation du système US lors de la campagne électorale 2004, notamment à la suite d'une attaque terroriste.

- d'un glissement sémantique à l'autre Hormis la fable des armes de destruction massive de Saddam, l'autre alibi invoqué par le cabinet de Doobleyou pour se lancer dans son petit jeu de massacre électronique (>>1 /// >>2) en Irak était les pseudos-liens entre ce pays et la nébuleuse d'Oussama Ben Laden. Aujourd'hui, même la commission indépendante sur les attentats du 11 septembre vient d'affirmer qu'il n'y avait pas de «preuve crédible» d'une telle coopération entre Bagdad et Al-Qaïda. Le New York Times, qui s'était, comme tous les grands médias américains, mis aux ordres de la Maison-Blanche, commence sans doute à sentir le vent tourner et va jusqu'à demander, dans un éditorial, à l'administration Bush de «s'excuser» pour avoir une fois de plus présenté des arguments sur l'Irak qui ne tiennent pas la route. 
Me Mohammad Rachdane, un avocat jordanien qui dirige l'équipe de 20 avocats désignée pour défendre Saddam Hussein, s'est aussi fait une joie de conclure que les résultats de cette enquête montraient «que l'agression américano-britannique lancée contre l'Irak n'était justifiée par aucun argument légitime», mettant même «au défi l'administration américaine, le président Bush et tous ses conseillers de publier une raison, une seule raison légitime pour cette agression traîtresse contre la nation arabe et musulmane».
Toujours enfermé dans sa bulle virtuelle, Doobleyou a ensuite lui-même réaffirmé la main sur le cœur que Saddam Hussein était bien «en relation» avec Al-Qaïda.
Le terme «en relation» est ici particulièrement intéressant et semble bien annoncer l'un de ces glissements sémantiques dont le cabinet Bush a le secret. Depuis le 30 mars dernier en effet, la recherche des fameuses armes de destruction massives a déjà laissé place au simple «examen des intentions de Saddam Hussein pour se procurer des armes de destruction massive». Dixit le nouveau chef du Groupe d'Inspection en Irak (ISG), Charles Duelfer. Gageons donc que demain, le non moins fameux lien entre l'Irak et al-Qaïda se résumera sans doute au fait que Saddam Hussein et Oussama Ben Laden ont tous deux un "e" dans leur patronyme.

- Victoires diplomatiques au rabais pour l'Empire 10/06/2004 Le Conseil de Sécurité de l'ONU est-il juste une chambre d'enregistrement des décisions étasuniennes? C'est ce que l'on a été tenté de penser lorsque, mardi soir, les quatorze autres membres permanents dudit Conseil ont adopté, par une consternante unanimité, le projet de résolution américano-britannique sur le transfert de souveraineté à l'Irak. Un projet qui semblait donc consacrer l'abolition du droit international au profit du droit impérial, légalisant ni plus ni moins la présence des troupes d'occupation anglo-saxonne et leur guerre d'agression. Mais c'était avant d'avoir consulté le contenu de la cinquième version de la résolution. En fait, comme le souligne De defensa.org, cette résolution 1546 contient finalement «bien plus de concessions américaines que le moindre signe d’un triomphe quelconque, c’est une défaite américaine pas moins. (...) La 1546 n’est pas la soumission de la communauté internationale aux ordres des Américains mais la reconnaissance par la communauté internationale qu’il est inutile de bloquer toute possibilité d’évolution en Irak. Les Américains ont appliqué dans cette affaire leurs conceptions philosophiques, cette fois renversées (qui n’est pas contre nous est avec nous).»
Niet pour l'OTAN en Irak, niet à la démocratisation à coups de flingue Surfant sur ce qu'il a évidemment voulu considérer comme un succès diplomatique (Doobleyou est en campagne et plonge toujours dans les sondages...), le cabinet Bush s'est empressé de réclamer dans la foulée une plus grande implication de l'OTAN en Irak. Une requête qui a immédiatement suscité un tir de barrage par la France. Chirac: «Toute ingérence de l'OTAN dans cette région me paraît comporter de grands risques, a déclaré le président français lors de sa conférence de presse finale. Y compris des risques d'affrontement de l'Occident chrétien contre l'Orient musulman, c'est une caricature naturellement.» Faut-il vous l'emballer?
Autre pseudo succès diplomatique qui se révèle en fait plus proche du camouflet: la démocratisation à coups de flingue du fameux Grand-Moyen-Orient prônée par les Wolfowitz, Perle, Rumfeld et consors, et dont l'attaque de l'Irak devait être le coup d'envoi. En lieu et place de leur fumeux concept, le G8 n'a condescendu à adopter, mercredi, qu'un «partenariat pour le progrès et un avenir commun» avec le «Grand Moyen-Orient» et l'Afrique du Nord. Là encore, la France, par la voix de Jacques Chirac, ayant averti: «Le Proche-Orient n'a pas besoin de missionnaires de la démocratie». On apprécie particulièrement ici le choix des termes vis-à-vis d'un Empire teinté de fanatisme religieux et adepte du Choc des civilisations.
Rumsfeld a approuvé la torture de prisonniers Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a approuvé l'an dernier vingt quatre techniques d'interrogatoires dont sept qui ne figurent pas dans le manuel officiel de l'armée de terre concernant les interrogatoires, a annoncé mardi 8 juin un porte-parole du Pentagone. Ces techniques d'interrogatoires hors normes ont été utilisées contre des prisonniers détenus sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, soupçonnés d'être talibans ou d'appartenir à l'organisation terroriste Al-Qaïda. La presse américaine a dévoilé mardi l'existence de rapports rédigés par des experts du gouvernement américain en 2002 et 2003 qui justifieraient dans certains cas le recours à la torture mais le ministre de la Justice John Ashcroft a refusé d'en communiquer une copie au Congrès. Selon Washington Post, le département américain de la Justice estimait en août 2002 dans un mémorandum adressé à la Maison Blanche que le recours à la torture dans la lutte contre le terrorisme pouvait être justifié par des arguments de légitime défense.
Rançon pour les otages Irakiens? Le gouvernement italien a démenti hier des informations parues dans la presse selon lesquelles une rançon avait été payée aux ravisseurs des trois otages italiens, libérés mardi en Irak. Plusieurs journaux italiens ont publié des interviews de Gino Strada, un médecin humanitaire italien engagé depuis des années en Irak, qui affirme qu'une rançon de 9 millions de dollars a été payée pour obtenir la libération des trois hommes. Bien sûr, tout ceci est faux et la libération des otage, moins d'une semaine avant des élections européennes ou Berlusconi s'est porté en tête de liste des cinq circonscriptions italiennes, n'est qu'une évidemment qu'une coïncidence!
Les Etas-Unis s'inventent un nouveau héro Oublié, le scandale du financement des activités paramilitaires en Amérique Latine par des ventes d’armes en Iran, oubliées aussi, les coupes sombres dans les programmes sociaux, oublié, le licenciement fracassant en 1981 des contrôleurs aériens en grève. Nécessaire diversion oblige après le scandale de prisonniers irakiens torturés, les Etats-Unis se fabrique de toute pièce un nouveau héro en canonisant littéralement Ronald Reagan. Et pas question de dire à quel point ce président américain fut une calamité. En novembre dernier d'ailleurs, CBS l'avait appris à ses dépens en voulant diffuser Les Reagan, un téléfilm qui dressait un portrait peu flatteur du président, le montrant distrait pendant de grandes réunions, mélangeant Hollywood et la réalité, et fermant les yeux sur les dangers du sida. Unanimement condamnée pour s’être attaqué à Reagan, la chaîne avait dû faire marche arrière...
Dernier détail croustillant au pays de la Liberté: l
e grand public a pu suivre les cérémonies à grand spectacle de funérailles quasi monarchiques sur toutes les chaînes de télévisions, mais ces dernières ont dû s’engager.... à ne pas les commenter durant leur diffusion.
No comment donc.

L'armée US est-elle la plus mauvaise du monde? Une question devenue pertinente au regard du fiasco irakien.

- Crise à Washington: même un coup d'Etat évoqué 18/05/2004 Sidney Blumenthal, ancien conseiller de Clinton, actuel éditeur de Salon.com, évoque, dans son commentaire du Guardian, une hypothèse académique de coup d’État aux USA. De defensa.org, qu'on ne présente plus ici, nous raconte cet événement inédit. «Plus que s’attacher de façon approfondie à la perspective elle-même de l’action envisagée [un coup d'Etat], conclu De defensa, on retiendra pour l’instant combien cette hypothèse donne une mesure très préoccupante de la gravité de la crise américaine.»
Tortures généralisées sur ordre de Rumsfeld Le célèbre journaliste américain Seymour Hersh met directement en cause Donald Rumsfeld dans le scandale des tortures infligées aux prisonniers irakiens et qui, pour lui, s'inscrivaient dans un véritable programme avalisé par le numéro un du Pentagone.

- American&British way of war 10/05/2004 Le Guardian du samedi 8 mai cite un ancien officier britannique qui affirme que les techniques d'interrogatoire utilisées par les forces spéciales (SAS) sont largement répandues et correspondent aux tortures auxquelles les détenus irakiens seraient systématiquement soumis. Sous couvert de l'anonymat, cet ancien officier des SAS, rentré récemment d'Irak affirme que là-bas, les «gardiens de prison utilisent les techniques R2I», dites de «résistance aux interrogatoires». Selon le Guardian, la plupart des forces spéciales britanniques et américaines reçoivent une formation R2I pour se préparer à résister «aux techniques de dégradation» auxquelles elles sont susceptibles d'être soumises par l'ennemi en cas de capture. Humiliations et dégradations sexuelles entrent dans le cadre des méthodes R2I utilisées par les forces spéciales et «enseignées de part et d'autre de l'Atlantique, sous le slogan «prolonger le choc de la capture». Les spécialistes du renseignement militaire britannique et américain, révèle également l'ex-SAS, ont été formées dans un centre de services d'interrogatoire conjoint à Ashford, dans le Kent (sud-est de l'Angleterre).
Les techniques R2I prévoient notamment le maintien des prisonniers dans une nudité absolue la plupart du temps, comme le montrent les photos américaines de détenus irakiens dans la prison d'Abou Ghraib, à Bagdad. Visages masqués, privation de sommeil et perte de la notion du temps sont quelques-unes des méthodes utilisées à l'encontre des détenus. Les détails fournis par l'ex-SAS correspondent à ceux contenus dans un rapport rédigé par le général américain Antonio Taguba et étiqueté «secret/pas de diffusion à des étrangers». Le rapport, dont des extraits ont été publiés lundi par le Los Angeles Times, relève toute une série de sévices: des soldats américains ont «frappé» et «sauté sur les pieds nus» des prisonniers, «utilisé des chiens sans muselière pour faire peur aux détenus», «sodomisé un détenu», «menacé les détenus masculins de viol», etc.
A Guantanamo aussi Le gouvernement américain a donné son accord en avril 2003 pour des techniques d'interrogatoire à Guantanamo permettant d'interroger des prisonniers nus, d'inverser les rythmes de sommeil des détenus et de les exposer à des températures extêmes, au froid, à une musique violente et à des lumières aveuglantes, a rapporté dimanche le quotidien Washington Post sur son site internet.
Rapport accablant du CICR
Des responsables du Comité international de la Croix Rouge (CICR) ont constaté de leurs propres yeux les mauvais traitements infligés aux prisonniers irakiens par les soldats américains, selon un rapport du CICR aux autorités de la coalition dévoilé lundi par le Wall Street Journal. Selon ce rapport de 24 pages rédigé en février dernier, des délégués du CICR ont été directement témoins de ces mauvais traitements lors d'une visite à la prison d'Abou Ghraib, près de Bagdad, en octobre 2003. «Ils ont notamment constaté la pratique consistant à laisser des prisonniers entièrement nus dans des cellules en béton totalement vides et dans l'obscurité totale, semble-t-il pendant plusieurs journées consécutives», selon le rapport. Le document souligne aussi que le CICR a, depuis le début de l'intervention anglo-américaine en Irak en mars 2003, alerté les autorités de la coalition à propos de ces mauvais traitements mais constaté qu'ils se poursuivaient. «Cela semble indiquer que le recours à des mauvais traitements contre les prisonniers n'est pas exceptionnel mais pourrait être considéré comme une pratique tolérée par les forces de la coalition», selon le rapport.
Eurêka! «Peut-être les Français avaient-ils raison»
«Peut-être les Français avaient-ils raison sur l'Irak», a suggéré lundi le chef du service politique de l'hebdomadaire conservateur The Spectator, Peter Oborne, dans le quotidien londonien du soir Evening Standard. Dans une tribune qui fera date, M. Oborne estime que «l'Amérique, avec le président George W. Bush, est devenue un Etat voyou qui n'est plus digne d'appartenir à la communauté des nations et doit être endigué». Le fait que «la Grande-Bretagne a été le collaborateur principal de l'Amérique dans cette diabolique et bestiale occupation de l'Irak est un sujet amer de honte nationale, écrit le journaliste britannique. Cela signifie que nous, comme l'Amérique, sommes en danger de devenir des parias internationaux.»  «Il y a deux semaines, poursuit-il, j'ai regardé avec la honte la plus profonde comment un premier ministre britannique se levait à la chambre des Communes pour défendre le massacre de centaines de civils innocents à Falloujah. Il y a trois semaines, le même premier ministre (Tony Blair) se tenait aux côtés du président Bush et souriait tandis que celui-ci déchirait la «feuille de route» pour le Proche-Orient. Les choses sont en train de mal tourner. Il est sûrement temps d'admettre que les suspicions des Français à l'encontre des Etats-Unis étaient beaucoup plus judicieuses que nous n'avons jamais été prêts à l'admettre.» Le président français «Jacques Chirac avait raison sur l'Irak. Il est temps, souligne encore le journaliste, de se demander si l'ambition française d'une capacité militaire et diplomatique européenne séparée, capable de défier les Etats-Unis, n'est pas également juste. Il est temps, conclue-t-il, de se demander si nous devons rompre maintenant notre alliance avec les Etats-Unis, avant qu'elle ne nous brise.»

- Ben Laden aux mains des Etasuniens?  Le journaliste algérien  Mohamed Sifaoui, qui vient de publier Sur les traces de Ben Laden (Editions du Cherche-Midi, Paris, 2004), estime que le chef du réseau al-Qaïda pourrait déjà avoir été arrêté par les Etasuniens. L'équipe Bush le garderait donc au chaud, prévoyant de n'annoncer son arrestation ou sa mort qu'à quelques jours de la présidentielle de novembre. Dans une interview parue mercredi dans le 24heures, le journaliste cite un précédent avec l'arrestation au Pakistan de Khaled Cheikh Mohamed, l'un des chefs d'Al-Qaïda, effectuée six mois avant son annonce officielle par les Américains. Le journaliste dit avoir d'ailleurs été  contacté par l'équipe de campagne du challenger de Bush pour l'élection présidentielle, John Kerry, qui disait disposer des mêmes informations que lui en la matière.
Le tout-sécuritaire contre les droits de l’homme
La situation des militants des droits de l’homme à travers le monde s’aggrave. Selon un rapport publié mercredi 14 avril, 576 militants et 80 ONG ont subi, dans 80 pays l’an dernier, des violations de leurs droits dans un climat détérioré par le
«tout- sécuritaire». «La primauté des droits de l’homme reste à traduire dans les faits», a déclaré la prix Nobel de la Paix iranienne Shirin Ebadi. «Comment enrayer la montée en puissance de l’arbitraire et l’érosion des droits qu’induit la mondialisation économique ou le détournement de la lutte antiterroriste par des Etats opportunistes?». «De nombreux dirigeants politiques, heureux d’avoir trouvé un nouveau motif pour criminaliser les militants, n’hésitent pas à effectuer un amalgame sordide entre défenseurs des droits de l’homme et terroristes».

- des adm pouvant être déployées en 45 minutes, aux seules «intentions» de Saddam 30/03/2004 On en rirait presque si des milliers de gens n'étaient pas morts dans l'affaire (>>1 /// >>2). Jugez plutôt: après avoir justifié sa ratonnade pétrolière par l'urgence de détruire les fameuses armes de destruction massive, chimiques, bactériologiques, voire nucléaires que Saddam était censé pouvoir déployer en 45 minutes, la coalition anglo-saxonne n'était déjà plus à la recherche, le 9 juin dernier, que d'un vague «programme» d'armes de destruction massive (dixit Bush). Lundi dernier, la débandade a été totalement consommée est l'on est passé de la recherche dudit vague «programme» d'armes de destruction massive à «l'examen des intentions de Saddam Hussein pour se procurer des armes de destruction massive». Un nouveau glissement sémantique, un véritable effondrement en fait, que l'on doit cette fois au nouveau chef du Groupe d'Inspection en Irak (ISG), Charles Duelfer, qui l'a inauguré devant la commission des forces armées du Congrès.
Rappelons que le prédécesseur de M. Duelfer, David Kay, avait démissionné le 23 janvier dernier en annonçant qu'il ne pensait pas que Saddam Hussein ait jamais détenu ces fameuses armes de destruction massive.
Zoom sur le fameux groupe des «Vulcain» En décembre 2002, nous avions évoqué l'existence du groupe des  «Vulcain», du nom du dieu romain du feu, groupe qui rassemble de hauts responsables américains contrôlant aujourd'hui la politique étrangère des Etats-Unis. Ses membres les plus éminents sont le vice-président Dick Cheney, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et son adjoint Paul Wolfowitz, le secrétaire d'Etat Colin Powell et son adjoint Richard Armitage, ainsi que la conseillère à la sécurité nationale Condoleezza Rice.
Sorti ce mois-ci aux États-Unis, un livre de James Mann, ancien journaliste du Los Angeles Times collaborant au Centre des Études Stratégiques et Internationales, relate l'émergence de ce groupe. Dans «Rise of the Vulcans, the history of Bush's cabinet war», l'auteur explique que «cette génération» de responsables se distingue des précédentes par sa dimension «militaire», puisqu'ils sont tous passés par le Pentagone. «Ils donnent avant tout la priorité au pouvoir militaire», note James Mann, précisant que leur vision, qui s'est forgée depuis les années 1960 sous l'influence notamment du professeur de sciences politiques Leo Strauss, «est celle d'une Amérique hors d'atteinte, dont le pouvoir militaire est si impressionnant qu'elle n'a plus besoin de rechercher des compromis ou des arrangements (à moins qu'elle ne le décide) avec d'autres pays».
James Mann raconte par le détail comment ces six hommes et femme se sont entraidés durant les administrations républicaines successives de Nixon, Ford, Reagan et Bush père. Avant d'entourer Doobleyou, ignare en matière de politique étrangère notamment...
L'invasion de l'Irak aura été la première application de leur concept de «guerre préventive».

- Boucheries irakiennes! bénéfices US? 04/03/2004 Alors qu'aucune animosité n'a jamais opposé les populations sunnite et chiite du pays (même si les chiites ont été persécutés par le régime de Saddam Hussein), nous voilà, avec les 170 morts des attentats survenus mardi à Kerbala et Bagdad, plongé dans un climat de veille de guerre civile qui devrait permettre à l'occupant de jouer les pompiers et, donc, d'imposer plus que jamais ses choix dans ce pays. Robert Fisk relève la chose, avec la verve qu'on lui connaît.
Légalité de la guerre en Irak: «manipulation» du gouvernement Blair dénoncée Tony Blair a une nouvelle fois refusé lundi de publier l'avis complet du procureur général Peter Goldsmith sur la légalité de la guerre en Irak, en dépit des demandes de l'opposition. Seules les conclusions de cet avis, jugeant une guerre légale, avaient été rendues publiques peu avant le déclenchement des hostilités, en mars 2003. Jeudi dernier, l'ex-ministre Claire Short avait semé le trouble dans les rangs gouvernementaux en affirmant que l'avis de Peter Goldsmith avait été «manipulé» et que le procureur général avait été «influencé». La presse dominicale a en partie corroboré ces allégations en affirmant que la position de M. Goldsmith, au départ sceptique sur la légalité d'une guerre sans un aval clair de l'ONU, avait changé par la suite.

Mini-frappes nucléaires? Samedi 25 octobre 2003, Donald Rumsfeld et ses principaux collaborateurs aurait examiné un rapport du Defence Science Board (Future Strategic Strike Force) qui recommande l'usage préventif de bombes nucléaires de faible portée (mini-nukes) contre des bases «terroristes». Rumsfeld entendrait s'appuyer sur ce rapport pour justifier des frappes nucléaires contre les bases du Hamas, en Syrie, et du Hezbollah au Liban. A cette fin, le Pentagone aurait mis en œuvre une campagne de «communication» pour préparer l'opinion publique internationale à cette éventualité.

 

-C'en est fini de la fable des armes de destruction massive 08/10/2004 Principale raison avancée par les fous de guerre étasuniens, et leurs zélateurs, pour leur ratonnade pétrolière en Irak  (>>1 //>>2), la possession par Saddam Hussein d'armes de destruction massive vient d'être définitivement démentie par un nouveau rapport des inspecteurs en désarmement, et un rapport émanant de la CIA cette fois:
L'Irak de Saddam Hussein ne possédait pas d'armes nucléaires ou bactériologiques au moment de l'invasion américaine en mars 2003, selon un rapport d'un millier de pages du chef des inspecteurs en désarmement américain en Irak. Non seulement l'Irak ne possédait pas d'armes de destruction massive (ADM) mais elle n'avait pas de plan concret pour en fabriquer, ajoute ce rapport rédigé par Charles Duelfer et publié mercredi. Saddam Hussein avait le désir de s'en procurer mais n'en avait pas les moyens, a-t-il indiqué.
Accessoirement, un nouveau rapport de la CIA a mis en doute l'existence des liens entre l'ancien président irakien Saddam Hussein et le jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui considéré comme lié au réseau Al-Qaïda, selon un responsable américain cité mardi.
>>Toute la saga

- Les ADM irakiennes: c'était bidon! C'est désormais officiel! Et ça ne change rien 13/09/2004 Le Groupe de surveillance en Irak (ISG) publiera dans deux semaines son rapport dans lequel il conclut qu'il n'y a pas d'arme de destruction massive (ADM) en Irak, a révélé le Guardian vendredi 10 septembre dernier. Le rapport «va tirer la conclusion finale qu'il n'y a pas d'ADM dans le pays, même si la menace de Saddam (Hussein) était réelle», affirme le quotidien, sans citer de source. La présence d'ADM en Irak avait été la principale justification avancée par Washington et Londres pour justifier leur ratonnade pétrolière en Irak, déclenchée sans le feu vert préalable des Nations unies. L'ISG est une équipe anglo-américaine composée de 1400 scientifiques, experts militaires et du renseignement, chargée de rechercher les preuves que le régime de Saddam Hussein possédait des ADM. Il a entamé ses recherches en juillet 2003, quatre mois après l'intervention anglo-américaine en Irak.
Powell tente de sauver sa tête Promis à une carrière de cadavre politique pour avoir cautionné les mensonges des fous de guerre de Washington, Colin Powell a tenté lundi de sauver sa tête en regrettant que certains membres des services de renseignements savaient que les sources sur lesquelles reposaient des informations sur l'armement irakien étaient douteuses. «Ce qui me dérange, c'est que certains dans la communauté du renseignement savaient que les sources étaient suspectes et que je n'en ai pas eu connaissance» avant d'aller, le 5 février 2003, présenter les arguments américains sur les armes de destruction massive supposées détenues par Bagdad, a déclaré le Secrétaire d'Etat devant une commission du Sénat. Ben voyons.
Tortures en Afghanistan aussi Vingt-six militaires américains pourraient être inculpés de sévices sur des détenus en Afghanistan au terme d'une enquête sur la mort de deux prisonniers dans la base américaine de Bagram, indique la semaine passée le quotidien Washington Post, citant des responsables du Pentagone. Selon ces sources, les enquêteurs recommandent l'inculpation de 26 soldats. Leur investigation a duré plus d'un an. Elle avait été déclenchée après des morts de détenus en décembre 2002 et la révélation de sévices commis sur la base américaine.
Médecins US complices des sévices Falsification de certificats de décès pour couvrir des assassinats, dissimulation de preuves de mauvais traitement, voire participation active à ceux-ci, non-dénonciation de sévices: certains médecins militaires américains auraient gravement violé l’éthique médicale à la prison d’Abou Ghraïb, mais aussi en Afghanistan et à Guantanamo. Menée par le professeur Steven Miles, de l’Université du Minnesota, une étude très documentée éclaire d’une lumière peu glorieuse le rôle joué par ceux qui sont censés respecter le serment d’Hippocrate. Elle a été publiée à la fin août, dans la célèbre revue médicale britannique The Lancet.
11 septembre: et toujours l'effarante légéreté des SR américains La Commission d'enquête sur le 11 septembre, désormais dissoute, a publié dimanche un nouveau rapport détaillant la légereté des contrôles des services de l'immigration et des douanes dont ont bénéficié les pirates de l'air du 11 septembre. Selon ce rapport, 13 des 19 kamikazes ont présenté des passeports délivrés moins de trois semaines plus tôt lors de leurs demandes de visas, mais ce détail n'a pas entraîné de vérifications particulières. Deux d'entre eux ont menti «de manière repérable» dans leur demande de visa, mais n'ont pas été interrogés sur ces mensonges. Et les 19 ont laissé des blancs en remplissant leurs formulaires...
Bush au bord de la crise de nerfs? Selon l'édition du 28 juillet du Capitol Hill Blue, un journal fréquemment utilisé pour organiser des « fuites », le président Bush prendrait des médicaments antidépresseurs pour tempérer son comportement fantasque, sa dépression et sa paranoïa. Ces médicaments auraient été prescrits par le médecin de la Maison-Blanche, Richard Tubb, après que Bush ait donné des signes d'énervement le 8 juillet, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle un journaliste l'avait interrogé sur ses relations avec le PDG d'Enron actuellement inculpé, Kenneth Lay. Le journal ajoute que ses révélations antérieures sur les sautes d'humeur et les éclats déplacés de Bush ont été confirmées dans le récent livre du psychiatre Justin Frank, qui a diagnostiqué Bush comme étant un «mégalomane paranoïaque» et un «alcoolique non soigné». Le journal cite un consultant de longue date du Parti républicain, qui conseille aux candidats républicains au Congrès de garder leurs distances avec le Président. «Nous pourrions vraiment nous trouver dans une situation où le président des Etats-Unis ne serait pas dans un état normal, dit-il. Ce n'est bon ni pour mes candidats, ni pour le Parti, et certainement pas pour le pays non plus.» Dans son édition du 29 juillet, Capitol Hill Blue rapporte que Bush, maussade, «s'éloigne de plus en plus de ses assistants et de ses collaborateurs, se retirant dans un monde privé, paranoïaque, où seuls les loyalistes fervents sont bienvenus». Selon un haut conseiller républicain, «le George W. Bush que nous voyons aujourd'hui n'est pas le même Président au contact facile, au sens de la répartie, qu'auparavant. Il est de mauvaise humeur, méfiant et retiré.»

Une bonne surprise en préparation 27/07/2004 Vous aurez remarqué, amis lecteurs, que les mises à jour du site se sont un peu ralenties ces dernières semaines. Pas question ici de lassitude, au contraire! En fait, avec quelques amis, nous vous préparons ce qui, nous l'espérons en tout cas, sera une bonne surprise, pleine de belles signatures, en couleurs et tout et tout. Difficile d'en dire plus pour l'instant mais, dans la deuxième moitié de septembre, vous saurez tout, promis. D'ici là bien sûr, les mises à jour sur Entrefilets continuent, même si le rythme sera moins soutenus ces prochaines semaines encore.
Le clan Bush rêve-t-il de dictature? Alors que, en novembre 2003, le général Tommy Franks évoquait la possibilité d'une suspension du processus électoral et de la Constitution en cas d'attaque terroriste, la Maison-Blanche envisage désormais une possible suspension pure et simple du processus électoral en cas de grave... menace d'attentat. Comme le souligne De defensa.org (>>2) «il suffit d’orchestrer une campagne d’alertes débouchant sur l’argument de la nécessité de la suspension des élections pour ne pas prêter le flanc à une attaque terroriste, - en un sens, suspendre l’élection présidentielle US comme acte ultime de la lutte anti-terroriste, comme victoire décisive dans la guerre contre la Terreur, enfin comme acte ultime de patriotisme - qui dit mieux?»
Accessoirement, rappelons qu'un article du WSWS, en janvier dernier, évoquait la militarisation les villes américaines sous couvert de guerre contre le terrorisme. Fin novembre, ce même WSWS évoquait déjà, dans une précédente analyse, une possible déstabilisation du système US lors de la campagne électorale 2004, notamment à la suite d'une attaque terroriste.

- d'un glissement sémantique à l'autre Hormis la fable des armes de destruction massive de Saddam, l'autre alibi invoqué par le cabinet de Doobleyou pour se lancer dans son petit jeu de massacre électronique (>>1 /// >>2) en Irak était les pseudos-liens entre ce pays et la nébuleuse d'Oussama Ben Laden. Aujourd'hui, même la commission indépendante sur les attentats du 11 septembre vient d'affirmer qu'il n'y avait pas de «preuve crédible» d'une telle coopération entre Bagdad et Al-Qaïda. Le New York Times, qui s'était, comme tous les grands médias américains, mis aux ordres de la Maison-Blanche, commence sans doute à sentir le vent tourner et va jusqu'à demander, dans un éditorial, à l'administration Bush de «s'excuser» pour avoir une fois de plus présenté des arguments sur l'Irak qui ne tiennent pas la route. 
Me Mohammad Rachdane, un avocat jordanien qui dirige l'équipe de 20 avocats désignée pour défendre Saddam Hussein, s'est aussi fait une joie de conclure que les résultats de cette enquête montraient «que l'agression américano-britannique lancée contre l'Irak n'était justifiée par aucun argument légitime», mettant même «au défi l'administration américaine, le président Bush et tous ses conseillers de publier une raison, une seule raison légitime pour cette agression traîtresse contre la nation arabe et musulmane».
Toujours enfermé dans sa bulle virtuelle, Doobleyou a ensuite lui-même réaffirmé la main sur le cœur que Saddam Hussein était bien «en relation» avec Al-Qaïda.
Le terme «en relation» est ici particulièrement intéressant et semble bien annoncer l'un de ces glissements sémantiques dont le cabinet Bush a le secret. Depuis le 30 mars dernier en effet, la recherche des fameuses armes de destruction massives a déjà laissé place au simple «examen des intentions de Saddam Hussein pour se procurer des armes de destruction massive». Dixit le nouveau chef du Groupe d'Inspection en Irak (ISG), Charles Duelfer. Gageons donc que demain, le non moins fameux lien entre l'Irak et al-Qaïda se résumera sans doute au fait que Saddam Hussein et Oussama Ben Laden ont tous deux un "e" dans leur patronyme.

- Victoires diplomatiques au rabais pour l'Empire 10/06/2004 Le Conseil de Sécurité de l'ONU est-il juste une chambre d'enregistrement des décisions étasuniennes? C'est ce que l'on a été tenté de penser lorsque, mardi soir, les quatorze autres membres permanents dudit Conseil ont adopté, par une consternante unanimité, le projet de résolution américano-britannique sur le transfert de souveraineté à l'Irak. Un projet qui semblait donc consacrer l'abolition du droit international au profit du droit impérial, légalisant ni plus ni moins la présence des troupes d'occupation anglo-saxonne et leur guerre d'agression. Mais c'était avant d'avoir consulté le contenu de la cinquième version de la résolution. En fait, comme le souligne De defensa.org, cette résolution 1546 contient finalement «bien plus de concessions américaines que le moindre signe d’un triomphe quelconque, c’est une défaite américaine pas moins. (...) La 1546 n’est pas la soumission de la communauté internationale aux ordres des Américains mais la reconnaissance par la communauté internationale qu’il est inutile de bloquer toute possibilité d’évolution en Irak. Les Américains ont appliqué dans cette affaire leurs conceptions philosophiques, cette fois renversées (qui n’est pas contre nous est avec nous).»
Niet pour l'OTAN en Irak, niet à la démocratisation à coups de flingue Surfant sur ce qu'il a évidemment voulu considérer comme un succès diplomatique (Doobleyou est en campagne et plonge toujours dans les sondages...), le cabinet Bush s'est empressé de réclamer dans la foulée une plus grande implication de l'OTAN en Irak. Une requête qui a immédiatement suscité un tir de barrage par la France. Chirac: «Toute ingérence de l'OTAN dans cette région me paraît comporter de grands risques, a déclaré le président français lors de sa conférence de presse finale. Y compris des risques d'affrontement de l'Occident chrétien contre l'Orient musulman, c'est une caricature naturellement.» Faut-il vous l'emballer?
Autre pseudo succès diplomatique qui se révèle en fait plus proche du camouflet: la démocratisation à coups de flingue du fameux Grand-Moyen-Orient prônée par les Wolfowitz, Perle, Rumfeld et consors, et dont l'attaque de l'Irak devait être le coup d'envoi. En lieu et place de leur fumeux concept, le G8 n'a condescendu à adopter, mercredi, qu'un «partenariat pour le progrès et un avenir commun» avec le «Grand Moyen-Orient» et l'Afrique du Nord. Là encore, la France, par la voix de Jacques Chirac, ayant averti: «Le Proche-Orient n'a pas besoin de missionnaires de la démocratie». On apprécie particulièrement ici le choix des termes vis-à-vis d'un Empire teinté de fanatisme religieux et adepte du Choc des civilisations.
Rumsfeld a approuvé la torture de prisonniers Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a approuvé l'an dernier vingt quatre techniques d'interrogatoires dont sept qui ne figurent pas dans le manuel officiel de l'armée de terre concernant les interrogatoires, a annoncé mardi 8 juin un porte-parole du Pentagone. Ces techniques d'interrogatoires hors normes ont été utilisées contre des prisonniers détenus sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, soupçonnés d'être talibans ou d'appartenir à l'organisation terroriste Al-Qaïda. La presse américaine a dévoilé mardi l'existence de rapports rédigés par des experts du gouvernement américain en 2002 et 2003 qui justifieraient dans certains cas le recours à la torture mais le ministre de la Justice John Ashcroft a refusé d'en communiquer une copie au Congrès. Selon Washington Post, le département américain de la Justice estimait en août 2002 dans un mémorandum adressé à la Maison Blanche que le recours à la torture dans la lutte contre le terrorisme pouvait être justifié par des arguments de légitime défense.
Rançon pour les otages Irakiens? Le gouvernement italien a démenti hier des informations parues dans la presse selon lesquelles une rançon avait été payée aux ravisseurs des trois otages italiens, libérés mardi en Irak. Plusieurs journaux italiens ont publié des interviews de Gino Strada, un médecin humanitaire italien engagé depuis des années en Irak, qui affirme qu'une rançon de 9 millions de dollars a été payée pour obtenir la libération des trois hommes. Bien sûr, tout ceci est faux et la libération des otage, moins d'une semaine avant des élections européennes ou Berlusconi s'est porté en tête de liste des cinq circonscriptions italiennes, n'est qu'une évidemment qu'une coïncidence!
Les Etas-Unis s'inventent un nouveau héro Oublié, le scandale du financement des activités paramilitaires en Amérique Latine par des ventes d’armes en Iran, oubliées aussi, les coupes sombres dans les programmes sociaux, oublié, le licenciement fracassant en 1981 des contrôleurs aériens en grève. Nécessaire diversion oblige après le scandale de prisonniers irakiens torturés, les Etats-Unis se fabrique de toute pièce un nouveau héro en canonisant littéralement Ronald Reagan. Et pas question de dire à quel point ce président américain fut une calamité. En novembre dernier d'ailleurs, CBS l'avait appris à ses dépens en voulant diffuser Les Reagan, un téléfilm qui dressait un portrait peu flatteur du président, le montrant distrait pendant de grandes réunions, mélangeant Hollywood et la réalité, et fermant les yeux sur les dangers du sida. Unanimement condamnée pour s’être attaqué à Reagan, la chaîne avait dû faire marche arrière...
Dernier détail croustillant au pays de la Liberté: l
e grand public a pu suivre les cérémonies à grand spectacle de funérailles quasi monarchiques sur toutes les chaînes de télévisions, mais ces dernières ont dû s’engager.... à ne pas les commenter durant leur diffusion.
No comment donc.

- Attentat de plus en plus probable à Washington avant la présidentielle?  27/05/2004 De nouvelles informations des services de renseignement faisant état d'un projet d'attaque majeure contre les Etats-Unis pendant l'été ont été reçues par de hauts responsables américains, a indiqué mardi la chaîne de télévision CNN. Le très religieux ministre de la Justice, John Ashcroft («Je n'ai d'autre roi que Jésus», proclame-t-il), a confirmé l'information. Un article du WSWS évoquait déjà mardi une attaque terroriste de plus en plus probable sur Washington avant les élections. En avril dernier, le deuxième poodle européen de Doobleyou, José Maria Aznar (sur lequel les électeurs espagnols ont finalement tiré un trait), avait été le premier, suivi de Condoleezza Rice, à relancer la rumeur d'une probable attaque terroriste contre les USA avant la présidentielle de novembre. De defensa.org rappelle qu'à ce titre, le premier à avoir parlé de cette éventualité a été le général Tommy Franks qui évoquait alors ni plus ni moins qu'une suspension de la Constitution et... du processus électoral. Une aubaine pour Doobleyou et sa clique en cas de plongée persistante dans les sondages?
Accessoirement, mentionnons encore un autre article du WSWS qui, en janvier dernier, évoquait la militarisation les villes américaines sous couvert de guerre contre le terrorisme. Fin novembre, ce même WSWS évoquait déjà, dans une précédente analyse, une possible déstabilisation du système US lors de la campagne électorale 2004, notamment à la suite d'une attaque terroriste.
A terroriste, terroriste et demi Les Etats-Unis ont «sacrifié les droits humains» et se sont rendus coupables de «double langage» dans leur engagement en Irak et contre le terrorisme, accuse Amnesty International dans son rapport 2004 publié mercredi à Londres. La guerre unilatérale conduite pour chasser Saddam Hussein du pouvoir a eu en outre pour effet de «presque paralyser» les Nations unies. Amnesty se demande même si les événements de 2003 n'ont pas porté «un coup fatal aux espoirs d'une justice planétaire». L'organisation de défense des droits de l'Homme juge que l'ONU a été «court-circuitée lors du conflit en Irak, puis marginalisée dans la gestion de l'après-guerre, discréditée en raison de son apparente malléabilité aux grandes puissances». Elle paraît désormais «incapable d'obliger les Etats à répondre de leurs actes». Les Etats-Unis portent une responsabilité spécifique dans cette situation selon Amnesty. Aux Etats-Unis, en particulier, dénonce encore la secrétaire générale d'AI, Irene Khan, «les visées sécuritaires mondiales du gouvernement se révèlent dépourvues de principes ou de clairvoyance. En se rendant coupable de violations des droits humains sur son territoire, en fermant les yeux sur les atteintes commises à l'étranger et en recourant sans restriction à des frappes militaires préventives, (Washington) porte atteinte à la justice et à la liberté et rend le monde encore moins sûr.»
Les Etasuniens roulés dans la farine par les Iraniens? Des responsables du renseignement américain soupçonnent l'Iran d'avoir poussé les Etats-Unis à envahir l'Irak. Téhéran aurait livré des renseignements erronés à Washington via le dirigeant du Congrès national irakien (CNI) Ahmad Chalabi, rapporte mardi The Guardian. «Certains officiers du renseignement américain croient que l'Iran a intoxiqué les faucons du Pentagone et de la Maison blanche pour se débarrasser d'un voisin hostile (Saddam Hussein) et préparer le terrain pour un Irak dirigé par les chiites», affirme le quotidien britannique. L'homme en charge du renseignement auprès d'Ahmad Chalabi, Ara Kariim Habibi, a été pendant plusieurs années un agent rémunéré par l'Iran «qui passait des informations dans les deux sens», écrit le Guardian. Le journal cite un officier de renseignement américain ayant requis l'anonymat. «Il est très clair que les Iraniens nous ont roulés dans la farine matin, midi et soir, déclare un autre agent américain. Le renseignement iranien a manipulé les Etats-Unis pendant plusieurs années en se servant de Chalabi.»
Résolution d'opérette? En parlant de Chalabi, ce dernier a déclaré mardi, au sujet du nouveau projet de résolution que tente de faire passer les anglo-saxons à l'ONU, que, «
en vertu de la résolution, le développement politique de l’Irak serait entre les mains d’un superviseur de l’ONU, les forces de sécurité irakiennes seraient contrôlées par des étrangers, et même les finances de l’Irak seraient surveillées par un groupe de bureaucrates internationaux au service de gouvernements étrangers.»
Sur ce point en tout cas, difficile de le contredire.
L'armée US est-elle la plus mauvaise du monde?
Une question devenue pertinente au regard du fiasco irakien.

-Crise à Washington: même un coup d'Etat évoqué 18/05/2004 Sidney Blumenthal, ancien conseiller de Clinton, actuel éditeur de Salon.com, évoque, dans son commentaire du Guardian, une hypothèse académique de coup d’État aux USA. De defensa.org, qu'on ne présente plus ici, nous raconte cet événement inédit. «Plus que s’attacher de façon approfondie à la perspective elle-même de l’action envisagée [un coup d'Etat], conclu De defensa, on retiendra pour l’instant combien cette hypothèse donne une mesure très préoccupante de la gravité de la crise américaine
Tortures généralisées sur ordre de Rumsfeld Le célèbre journaliste américain Seymour Hersh met directement en cause Donald Rumsfeld dans le scandale des tortures infligées aux prisonniers irakiens et qui, pour lui, s'inscrivaient dans un véritable programme avalisé par le numéro un du Pentagone.

- American&British way of war 10/05/2004 Le Guardian du samedi 8 mai cite un ancien officier britannique qui affirme que les techniques d'interrogatoire utilisées par les forces spéciales (SAS) sont largement répandues et correspondent aux tortures auxquelles les détenus irakiens seraient systématiquement soumis. Sous couvert de l'anonymat, cet ancien officier des SAS, rentré récemment d'Irak affirme que là-bas, les «gardiens de prison utilisent les techniques R2I», dites de «résistance aux interrogatoires». Selon le Guardian, la plupart des forces spéciales britanniques et américaines reçoivent une formation R2I pour se préparer à résister «aux techniques de dégradation» auxquelles elles sont susceptibles d'être soumises par l'ennemi en cas de capture. Humiliations et dégradations sexuelles entrent dans le cadre des méthodes R2I utilisées par les forces spéciales et «enseignées de part et d'autre de l'Atlantique, sous le slogan «prolonger le choc de la capture». Les spécialistes du renseignement militaire britannique et américain, révèle également l'ex-SAS, ont été formées dans un centre de services d'interrogatoire conjoint à Ashford, dans le Kent (sud-est de l'Angleterre).
Les techniques R2I prévoient notamment le maintien des prisonniers dans une nudité absolue la plupart du temps, comme le montrent les photos américaines de détenus irakiens dans la prison d'Abou Ghraib, à Bagdad. Visages masqués, privation de sommeil et perte de la notion du temps sont quelques-unes des méthodes utilisées à l'encontre des détenus. Les détails fournis par l'ex-SAS correspondent à ceux contenus dans un rapport rédigé par le général américain Antonio Taguba et étiqueté «secret/pas de diffusion à des étrangers». Le rapport, dont des extraits ont été publiés lundi par le Los Angeles Times, relève toute une série de sévices: des soldats américains ont «frappé» et «sauté sur les pieds nus» des prisonniers, «utilisé des chiens sans muselière pour faire peur aux détenus», «sodomisé un détenu», «menacé les détenus masculins de viol», etc.
A Guantanamo aussi Le gouvernement américain a donné son accord en avril 2003 pour des techniques d'interrogatoire à Guantanamo permettant d'interroger des prisonniers nus, d'inverser les rythmes de sommeil des détenus et de les exposer à des températures extêmes, au froid, à une musique violente et à des lumières aveuglantes, a rapporté dimanche le quotidien Washington Post sur son site internet.
Rapport accablant du CICR
Des responsables du Comité international de la Croix Rouge (CICR) ont constaté de leurs propres yeux les mauvais traitements infligés aux prisonniers irakiens par les soldats américains, selon un rapport du CICR aux autorités de la coalition dévoilé lundi par le Wall Street Journal. Selon ce rapport de 24 pages rédigé en février dernier, des délégués du CICR ont été directement témoins de ces mauvais traitements lors d'une visite à la prison d'Abou Ghraib, près de Bagdad, en octobre 2003. «Ils ont notamment constaté la pratique consistant à laisser des prisonniers entièrement nus dans des cellules en béton totalement vides et dans l'obscurité totale, semble-t-il pendant plusieurs journées consécutives», selon le rapport. Le document souligne aussi que le CICR a, depuis le début de l'intervention anglo-américaine en Irak en mars 2003, alerté les autorités de la coalition à propos de ces mauvais traitements mais constaté qu'ils se poursuivaient. «Cela semble indiquer que le recours à des mauvais traitements contre les prisonniers n'est pas exceptionnel mais pourrait être considéré comme une pratique tolérée par les forces de la coalition», selon le rapport.
Eurêka! «Peut-être les Français avaient-ils raison»
«Peut-être les Français avaient-ils raison sur l'Irak», a suggéré lundi le chef du service politique de l'hebdomadaire conservateur The Spectator, Peter Oborne, dans le quotidien londonien du soir Evening Standard. Dans une tribune qui fera date, M. Oborne estime que «l'Amérique, avec le président George W. Bush, est devenue un Etat voyou qui n'est plus digne d'appartenir à la communauté des nations et doit être endigué». Le fait que «la Grande-Bretagne a été le collaborateur principal de l'Amérique dans cette diabolique et bestiale occupation de l'Irak est un sujet amer de honte nationale, écrit le journaliste britannique. Cela signifie que nous, comme l'Amérique, sommes en danger de devenir des parias internationaux.»  «Il y a deux semaines, poursuit-il, j'ai regardé avec la honte la plus profonde comment un premier ministre britannique se levait à la chambre des Communes pour défendre le massacre de centaines de civils innocents à Falloujah. Il y a trois semaines, le même premier ministre (Tony Blair) se tenait aux côtés du président Bush et souriait tandis que celui-ci déchirait la «feuille de route» pour le Proche-Orient. Les choses sont en train de mal tourner. Il est sûrement temps d'admettre que les suspicions des Français à l'encontre des Etats-Unis étaient beaucoup plus judicieuses que nous n'avons jamais été prêts à l'admettre.» Le président français «Jacques Chirac avait raison sur l'Irak. Il est temps, souligne encore le journaliste, de se demander si l'ambition française d'une capacité militaire et diplomatique européenne séparée, capable de défier les Etats-Unis, n'est pas également juste. Il est temps, conclue-t-il, de se demander si nous devons rompre maintenant notre alliance avec les Etats-Unis, avant qu'elle ne nous brise.»

- Après la fronde des diplomates britanniques, au tour des diplomates US  D'anciens diplomates américains, parmi lesquels de nombreux ambassadeurs, ont vivement dénoncé la politique de Washington au Proche-Orient dans une lettre au président George W. Bush, une initiative exceptionnelle rendue publique mardi. Les signataires affirment leur solidarité avec les 52 anciens diplomates britanniques qui avaient, dans une lettre au premier ministre Tony Blair fin avril, déploré l'alignement de Londres sur Washington dans cette région. Cinquante-huit anciens membres du corps diplomatique américain, anciens militaires ou membres d'autres agences gouvernementales autrefois en poste à l'étranger, ont paraphé ce courrier en forme de pétition. La lettre adressé à M. Bush déplore en particulier le soutien apporté par le président américain aux projets de séparation unilatérale d'avec les Palestiniens présentés par M. Sharon, qui fait perdre aux Etats-Unis leur vocation de «partenaire équitable». «Votre soutien inqualifiable aux assassinats extra-judiciaires de Sharon, au mur de séparation identique à (celui qui avait été construit à) Berlin, aux dures mesures militaires dans les territoires occupés et maintenant votre appui au plan unilatéral de Sharon coûtent à notre pays sa crédibilité, son prestige et ses amis», affirment les signataires.
Disney tente de censurer Michael Moore
Le groupe américain Walt Disney a interdit à sa filiale Miramax de diffuser un documentaire très critique sur le président George W.Bush réalisé par Michael Moore, a révélé mercredi le New York Times, citant des responsables des deux sociétés. Ce documentaire, Fahrenheit 911, en lice au prochain Festival de Cannes, décrit les liens qui existent entre la famille Bush et ses proches avec de grandes familles séoudiennes dont celle de Ben Laden. Disney a conclu un contrat avec deux principaux responsables de Miramax, Bob et Harvey Weinstein, qui prévoit que dans certaines circonstances, il peut empêcher sa filiale de diffuser certains films.

- the american way of war 27/04/2004 La chaîne CBS a montré mercredi des images attestant des tortures infligés par les troupes US aux prisonniers irakiens. Sur l'une des photos, on peut voir un prisonnier debout sur une boîte, la tête recouverte d’un sac noir et des fils électriques attachés aux mains. Selon l’armée américaine, citée par la CBS, l’homme a été menacé d’électrocution s’il venait à tomber. Un autre cliché montre des prisonniers nus contraints de grimper les uns sur les autres avec, sur la fesse de l’un d’entre eux, une insulte en anglais. On peut également voir des gardes hilares poser avec des détenus nus et une soldate américaine montrer du doigt les parties génitales d’un captif. La chaîne a également affirmé qu’une enquête de l’armée avait révélé qu’il s’agissait d’une pratique répandue. Six militaires sont actuellement traduits en cour martiale.
Profits de guerre Boeing a annoncé mercredi des résultats pour le premier trimestre bien meilleurs que prévu: une hausse de 6% du chiffre d'affaires à 13 milliards de dollars, et surtout un bénéfice net de 623 millions de dollars alors que le groupe avait accusé une perte de 478 millions de dollars un an plus tôt. La première explication à cette bonne performance vient de l'envolée du secteur militaire, dopé par les besoins en matériel de défense et de renseignement du gouvernement. La division défense a connu une «forte croissance des recettes» (+18%) et une «profitabilité excellente» au premier trimestre. Cette division défense, qui assure 57% du chiffre d'affaires du groupe, a notamment été soutenue par les fortes ventes d'avions de combats comme le chasseur bombardier F/A 18 ou, encore, les bombes guidées par satelitte JDAM, utilisées à foison en Afghanistan et en Irak.
De son côté le groupe US de services pétroliers Halliburton -- que le vice-président actuel et véritable patron de la Maison-Blanche, Dick Cheney, dirigeait jusqu'en 2000-- a annoncé mercredi un bond de 80% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, grâce en bonne partie aux contrats obtenus auprès du Pentagone en Irak. Les contrats liés aux opérations militaires et de reconstruction en Irak ont contribué à hauteur de 2,1 milliards de dollars au chiffre d'affaires du groupe, qui s'est élevé à 5,5 milliards pour les trois premiers mois de 2004. Halliburton, essentiellement via sa filiale Kellogg, Brown and Root (KBR), a obtenu une série de contrats de première importance, sans appels d'offres bien sûr, dont le montant avoisine les 6 milliards de dollars, à la fois dans le soutien logistique (alimentation, courrier...) aux troupes américaines et dans la remise en état du parc pétrolier irakien.
Larry Kudlow, du National Review, la publication de la droite américaine pure et dure, a manifestement été entendu lorsque, en juin 2002 déjà, il préconisait la guerre pour redresser les marchés.
Bilan chiffré du bourbier irakien
Il y a un an, c'est en grandes pompes que George W.Bush a proclamé la victoire de la coalition en Irak le 1er mai 2003. En toile de fond, le porte-avions USS Abraham Lincoln et une banderole: «Mission accomplie». Au final, les pertes n’auront jamais été aussi nombreuses que depuis la «fin des combats majeurs» et la victoire n’a jamais semblé si loin.
En tout, plus de
600 soldats américains ont été tués en un an depuis la fin officielle des combats majeurs, ainsi que 26 Britanniques, 19 Italiens, 11 Espagnols, 6 Bulgares, 2 Polonais, 2 Thaïlandais, 1 Salvadorien, 1 Estonien, 1 Danois et de nombreux civils, irakiens ou expatriés.
134 marines ont été tués pour le seul mois d’avril, dont dix jeudi au sud de Bagdad.
Plus de 2000 personnes ont été touchées par des attaques ou des attentats.
40 personnes représentant une douzaine de nationalités ont été prises en otages depuis le début du mois. Un Italien a été exécuté.
Une vingtaine d’attentats, suicide ou à la voiture piégée, ont été dénombrés cette année.
5 hélicoptères américains ont été abattus.
Les villes de Najaf et de Falloujah sont en proie à une quasi insurrection et la répression étasuniennes a fait des centaines de morts rien qu'à Falloudja.
46% des Irakiens estiment aujourd'hui que cette guerre a fait plus de mal que de bien à leur pays.
Cinquante-deux ex-diplomates britanniques dénoncent la politique du caniche de Blair de diplomatiques Dans une lettre adressée à Tony Blair lundi 26 avril, 52 ex-diplomates britanniques de haut haut niveau écrivent avoir «observé avec une préoccupation croissante» l'alignement de plus en plus marqué de la Grande-Bretagne sur la politique du président américain George W. Bush à propos de l'Irak et du conflit israélo-palestinien. Les signataires appellent M. Blair à tenter d'infléchir la politique «vouée à l'échec» des Etats-Unis au Proche-Orient. Ou à cesser de la soutenir.
Dans un entretien avec l'AFP, l'un des signataires de cette lettre, David Colvin, qui a notamment été ambassadeur du Royaume-Uni à Bruxelles, a émis un avis diamétralement différent. «La goutte d'eau, explique-t-il, a été le soutien de M. Bush au plan présenté le 15 avril par le premier ministre israélien Ariel Sharon. Il (George Bush) sanctionne de fait l'acquisition d'un territoire par la force. Vous ne pouvez pas faire ça. Si vous voulez changer les frontières, cela doit être fait avec le consentement des deux parties, pas de façon unilatérale. La solution des deux Etats est bonne mais (pas) si l'un des deux est une sorte de bantoustan morcelé, lardé de colonies.»

- Aznar et Rice relancent l'hypothèse d'une attaque terroriste contre les USA avant la présidentielle  21/04/2004 Le deuxième brave toutou européen de Doobleyou, l'inénarrable José Maria Aznar sur lequel les électeurs espagnols viennent de tirer un trait, a été le premier, suivi très vite de Condoleezza Rice, a relancer la rumeur d'une probable attaque terroriste contre les USA avant la présidentielle de novembre. De defensa.org rappelle qu'à ce titre, le premier à avoir parlé de cette éventualité a été le général Tommy Franks qui évoquait alors ni plus ni moins qu'une suspension de la Constitution et... du processus électoral.
Plus ça va mal, plus ça va bien Une série de cinq attentats contre des postes de la police irakienne, dont trois à Bassorah, ont fait près de 70 morts mercredi.
Réaction du premier ministre britannique Tony Blair:
Ces attaques «montrent que les terroristes sont aux abois».
Le même jour, un attentat contre le QG des services de sécurité à Riyad fait au moins quatre morts et une centaine de blessés.
Réaction du ministre séoudien de l'Intérieur, Nayef Ben Abdel Aziz:
«S'attaquer aux forces de sécurité, c'est témoigner de la faillite des cellules terroristes».
Apparemment, les deux zozos ont bien intégrés la trouvaille du «Plus ça va mal, plus ça va bien» inaugurée par le cabinet Bush face au bourbier irakien.

- Ben Laden aux mains des Etasuniens?  Le journaliste algérien  Mohamed Sifaoui, qui vient de publier Sur les traces de Ben Laden (Editions du Cherche-Midi, Paris, 2004), estime que le chef du réseau al-Qaïda pourrait déjà avoir été arrêté par les Etasuniens. L'équipe Bush le garderait donc au chaud, prévoyant de n'annoncer son arrestation ou sa mort qu'à quelques jours de la présidentielle de novembre. Dans une interview parue mercredi dans le 24heures, le journaliste cite un précédent avec l'arrestation au Pakistan de Khaled Cheikh Mohamed, l'un des chefs d'Al-Qaïda, effectuée six mois avant son annonce officielle par les Américains. Le journaliste dit avoir d'ailleurs été  contacté par l'équipe de campagne du challenger de Bush pour l'élection présidentielle, John Kerry, qui disait disposer des mêmes informations que lui en la matière.
Le tout-sécuritaire contre les droits de l’homme
La situation des militants des droits de l’homme à travers le monde s’aggrave. Selon un rapport publié mercredi 14 avril, 576 militants et 80 ONG ont subi, dans 80 pays l’an dernier, des violations de leurs droits dans un climat détérioré par le
«tout- sécuritaire». «La primauté des droits de l’homme reste à traduire dans les faits», a déclaré la prix Nobel de la Paix iranienne Shirin Ebadi. «Comment enrayer la montée en puissance de l’arbitraire et l’érosion des droits qu’induit la mondialisation économique ou le détournement de la lutte antiterroriste par des Etats opportunistes?». «De nombreux dirigeants politiques, heureux d’avoir trouvé un nouveau motif pour criminaliser les militants, n’hésitent pas à effectuer un amalgame sordide entre défenseurs des droits de l’homme et terroristes».

- un an après sa fin officielle, la guerre d'Irak a-t-elle commencée? 13/04/2004 De defensa.org envisage l'hypothèse qu'avec la campagne US contre l'Irak, nous ayons «assisté au développement de la pire campagne militaire qu’ait jamais conçu une armée, et plus encore cette armée saluée depuis une décennie par les analyses extatiques de tous les experts en place de l’intelligentsia occidentale. A partir d’une position offensive de force, l’armée américaine aurait manœuvré comme à la parade pour se placer en position opérationnelle et psychologique d’être partout sur la défensive, de devoir lutter selon les termes de l’adversaire [guerre asymétrique, tactique de harcèlement...], dans un climat dégradé pour elle, pour faire la bataille que, par tradition, elle n’aime pas faire et ne sait pas faire», c'est à dire une véritable guerre de basse intensité.
De defensa.org note aussi que l'année écoulée sous un régime d'occupation désastreusement géré aura «conduit au développement d’un anti-américanisme virulent chez les Irakiens. Cette année ayant été le temps nécessaire pour les Irakiens d’oublier le temps de Saddam et ses misères, et d’apprendre à haïr les Américains pour offrir à la résistance le milieu bien connu des révolutionnaires («le guérillero doit être dans le peuple comme un poisson dans l’eau», lapalissade toujours vraie du chairman Mao).»
Le pire à venir Relevons aussi qu'un message électronique émanant d’une personne employée dans une société de gardiennage en Irak, avec une carrière dans le renseignement et la lutte anti-terroriste, et transféré au site Defense&society.org, estime que l'accalmie aujourd'hui observée en Irak ne devrait être que de courte durée, le temps de permettre à la guérilla de tirer les leçons militaires des derniers affrontements et d'affiner sa stratégie. Le pire étant à venir...
Officiers britanniques horrifiés par le comportement des troupes US Avec 600 Irakiens, dont une écrasante majorité de civils, tués en quelques jours d'insurrection chiite, les troupes US ont une nouvelle fois donné toute l'effrayante mesure de leur fameuse American way of war. Plus que de simples méthodes d'engagement monstrueuses, cette façon de conduire une guerre en considérant l'adversaire comme des «sous-hommes» (selon le mot d'un officier britannique qualifiant la vision américaine des Irakiens en se référant au terme utilisé par les nazis pour les Juifs) que l'on peut exterminer, révèle tout un état d'esprit, un état d'âme en fait, purement raciste. Une fracture de plus d'avec la vision européenne du théâtre des opérations.

- des aDM pouvant être déployées en 45 minutes, aux seules «intentions» de Saddam 30/03/2004 On en rirait presque si des milliers de gens n'étaient pas morts dans l'affaire (>>1 /// >>2). Jugez plutôt: après avoir justifié sa ratonnade pétrolière par l'urgence de détruire les fameuses armes de destruction massive, chimiques, bactériologiques, voire nucléaires que Saddam était censé pouvoir déployer en 45 minutes, la coalition anglo-saxonne n'était déjà plus à la recherche, le 9 juin dernier, que d'un vague «programme» d'armes de destruction massive (dixit Bush). Lundi dernier, la débandade a été totalement consommée est l'on est passé de la recherche dudit vague «programme» d'armes de destruction massive à «l'examen des intentions de Saddam Hussein pour se procurer des armes de destruction massive». Un nouveau glissement sémantique, un véritable effondrement en fait, que l'on doit cette fois au nouveau chef du Groupe d'Inspection en Irak (ISG), Charles Duelfer, qui l'a inauguré devant la commission des forces armées du Congrès.
Rappelons que le prédécesseur de M. Duelfer, David Kay, avait démissionné le 23 janvier dernier en annonçant qu'il ne pensait pas que Saddam Hussein ait jamais détenu ces fameuses armes de destruction massive.
Zoom sur le fameux groupe des «Vulcain» En décembre 2002, nous avions évoqué l'existence du groupe des  «Vulcain», du nom du dieu romain du feu, groupe qui rassemble de hauts responsables américains contrôlant aujourd'hui la politique étrangère des Etats-Unis. Ses membres les plus éminents sont le vice-président Dick Cheney, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et son adjoint Paul Wolfowitz, le secrétaire d'Etat Colin Powell et son adjoint Richard Armitage, ainsi que la conseillère à la sécurité nationale Condoleezza Rice.
Sorti ce mois-ci aux États-Unis, un livre de James Mann, ancien journaliste du Los Angeles Times collaborant au Centre des Études Stratégiques et Internationales, relate l'émergence de ce groupe. Dans «Rise of the Vulcans, the history of Bush's cabinet war», l'auteur explique que «cette génération» de responsables se distingue des précédentes par sa dimension «militaire», puisqu'ils sont tous passés par le Pentagone. «Ils donnent avant tout la priorité au pouvoir militaire», note James Mann, précisant que leur vision, qui s'est forgée depuis les années 1960 sous l'influence notamment du professeur de sciences politiques Leo Strauss, «est celle d'une Amérique hors d'atteinte, dont le pouvoir militaire est si impressionnant qu'elle n'a plus besoin de rechercher des compromis ou des arrangements (à moins qu'elle ne le décide) avec d'autres pays».
James Mann raconte par le détail comment ces six hommes et femme se sont entraidés durant les administrations républicaines successives de Nixon, Ford, Reagan et Bush père. Avant d'entourer Doobleyou, ignare en matière de politique étrangère notamment...
L'invasion de l'Irak aura été la première application de leur concept de «guerre préventive».

- l'administration US «K.-O. debout» 16/03/2004 Une fois de plus, de defensa.org se distingue dans sa manière d'éclairer les événements. Concernant Madrid, nous renvoyons donc sans autre formalité à trois commentaires publiés coup sur coup par ce site, et qui apportent des éléments de réflexion majeurs.
De defensa évoque d'abord l'hypothèse, soutenue par certains sites US, d'un possible retour à une «stratégie de tension», en référence à l'implication de la CIA dans le terrorisme qui secoua l'Italie et la Belgique dans les années 1970-1980 (cf. les réseaux Gladio/Stay Behind). L’idée étant que les attentats seraient plutôt le résultat d’une manœuvre de provocation de groupes d’extrême-droite, soutenus par les Américains. (Le rapprochement peut en effet être fait entre les attentats de Madrid et l'attentat de Piazza Fontana en 1969, qui avait fait 17 morts et 85 blessés à Milan, celui du train Italicus, qui avait fait 12 morts et 50 blessés en 1974, et celui de la gare de Bologne, qui avait fait 85 morts et 200 blessés en 1980. Des attaques perpétrées à l'époque par des cellules néo-fascistes liées à des cercles dans l'Armée, la police et les services secrets italiens, ainsi qu'à la CIA et aux service de renseignement de l'OTAN. Le but d'une telle «stratégie de tension» étant de créer une psychose telle que la population finirait non seulement par accepter, mais par réclamer des mesures d'Etat policier considérées jusqu'alors comme inacceptables). 
Avec «Nous sommes tous Espagnols» le site stigmatise ensuite une différence fondamentale de perception des actions terroristes par les peuples étasuniens et européens. Extraits: «[Après le 11 septembre 2001], les Américains, dans leur majorité, ont refusé l’équation du terrorisme comme conséquence des actions extérieures des États-Unis ; ils lui ont préféré l’hypothèse maximaliste et manichéenne de la barbarie (ce qui donne une grande vertu usurpée à l’Amérique en conséquence), ou, mieux (analyse sophistiquée des intellectuels européens, délicieusement recasés dans le pro-américanisme), l’hypothèse romantique et diabolique du nihilisme. Les peuples européens raisonnent différemment: ils savent que lorsqu’on pose un acte, on doit s’attendre à en subir les conséquences. Aznar a épousé la cause US, pour des raisons dont nombre sont peu glorieuses et ont à voir avec des vanités diverses; l’attaque du 11 mars en a été la conséquence et le vote démocratique lui a fait payer cette énorme faute politique (sans parler de son fondement moral).»
Enfin, «La surprise de Madrid»  enfonce le clou sur le complet ratage d'une administration américaine qui, après les attentats de Madrid, avait parié sur un raz-de-marée en faveur d'Aznar.

- La démocratie espagnole éjecte Aznar et sa politique du caniche 15/03/2004 Le chef du gouvernement espagnol, l'europhobe José Maria Aznar, et son parti de droite, le PP, viennent de payer comptant 15 mois de politique du caniche à l'égard de Washington. Faisant fi de l'avis de son peuple majoritairement opposé à la guerre en Irak, Aznar avait en effet choisi de soutenir la ratonnade pétrolière lancée illégalement (l'ONU ne s'y était pas trompée) par les anglo-saxons pour de seules raisons géostratégiques (positionnement de troupes US au coeur du Moyen-Orient pour étoffer le contrôle militaire de l'Eurasie, contrôle des robinets d'or noir). Une forfaiture courronnée par une trahison heureusement démasquée, samedi, lorsque ce même gouvernement a tenté d'imputer à l'ETA les monstreux attentats de Madrid, dont il a pourtant su presque immédiatement (camionnette retrouvée avec des détonateurs et des versets du Coran le jour même, sans parler du modus operandi) qu'ils étaient le fait de la nébuleuse Al-Qaïda. Le peuple espagnol n'a pas pardonné cette dernière injure à la démocratie et le couperet est tombé: contre toute attente, les socialistes ont remporté les législatives de dimanche.
«Aznar est un peu machiavélique, nous disais Gil Calvo, sociologue et habituel commentateur politique dans les colonnes du journal El Pais, suite à la décision du chef du gouvernement espagnol de soutenir la politique guerrière de Bush. Comme il s'en va de la politique espagnole, c'était sa dernière opportunité, avant de nommer un successeur, de prendre des décisions avec lesquelles il va passer à l'histoire, mais pour lesquels il n'aura pas de comptes à rendre. Il pourra dire: j'ai accompagné Bush dans son passage du Rubicon, comme Jules César qui, en franchissant le Rubicon, a établi un nouvel empire en balayant la République. Bush ne l'aurait pas fait sans avoir le feu vert de l'un des principaux dirigeants de l'Europe continentale. Aznar s'est prêté au jeu, alors que même Silvio Berlusconi ne l'a pas fait. Aznar va se présenter devant l'histoire comme l'initiateur intellectuel du coup de force de Bush, celui qui l'a soutenu politiquement. Si on regarde dans une perspective historique, l'Espagne revient dans l'orbite de Washington, où elle avait été pendant quarante ans de dictature franquiste. A l'époque où elle était, en pleine guerre froide, un satellite américain
José Maria Aznar se sera donc trompé sur toute la ligne. L'homme, d'autant plus obsédé par l'idée de laisser à tout prix une trace dans l'histoire que sa nature médiocre le promettait à l'oubli, avait cru s'offrir à bon compte une stature internationale en soutenant le clan Bush. Au final, après avoir, aux ordres de Washington, tenté de diviser l'Europe avec la «lettre des huit»* (qui demandait l'alignement européen sur la politique guerrière US, et dont il avait été l'instigateur); après avoir, toujours aux ordres de Washington, fait bloc avec la très pro-américaine Pologne pour empêcher la signature de la Constitution européenne, Aznar quitte donc la scène politique par la petite porte, sous les quolibets et les huées. Voulant à n'importe quel prix décrocher les lauriers de l'Histoire en singeant la politique du caniche de son «ami» Blair, Aznar s'est attiré le mépris de son peuple et personne ne retiendra son nom.
Aujourd'hui, le chef des socialistes victorieux, Zapatero, a annoncé le retrait des troupes espagnoles d'Irak au 30 juin, et la fin du blocage sur la Constitution européenne. Le retour à la volonté du peuple en somme.
*Le 30 janvier 2003, huit pays d'Europe (Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Portugal, Danemark, Pologne, Hongrie et République tchèque) avaient signé une lettre scandaleuse appelant à se ranger derrière les Etats-Unis dans leur projet de ratonnade irakienne, cela en rupture totale avec leur opinion publique.
De la terreur et du terrorisme La piste d'Al-Qaïda se confirme dans la boucherie perpétrée, jeudi à Madrid, apparemment pour punir le gouvernement espagnol de son engagement aux côtés de la coalition anglo-saxonne dans la guerre illégale lancée contre l'Irak. D'emblée, condamnons sans réserve l'horreur d'attentats qui ont coûté la vie à plus de 200 civils innocents, et qui en ont blessé ou parfois mutilé plus de 1400 autres. Des personnes dont une grande partie sans doute s'était même opposée à la participation de leur pays à cette ratonnade, ce qui ajoute à l'absurdité naturelle de tels attentats aveugles.
Mais en pleurant les morts de Madrid, pleurons aussi les milliers de victimes innocentes (>>1 /// >>2), tuées par les bombes des libérateurs soutenus par Aznar. Des victimes innocentes tuées à coup de missiles largués par des pilotes immatures qui, d'une pression sur un joystick, ont lâché sans le moindre remords leurs chapelets de bombes sur des bourgades irakiennes, tuant hommes, femmes, enfants, vieillard et même bétail pour faciliter l'avance des courageux tankistes qui suivaient. Officiellement, tout cela n'était pas du terrorisme et ces «bouchers du ciel» ne sont pas considérés comme des terroristes, leurs victimes n'étant que des «dégâts collatéraux».
Pourtant, plus on y réfléchit, plus la différence se révèle ténue entre ces pilotes, intouchables dans leur forteresse volante, et les poseurs de bombes d'Al-Qaïda, terroristes par défaut de ne pas disposer de ces jolis jouets high-tech qui permettent aux gens civilisés de massacrer leurs adversaires sans risquer les éclaboussures.
Dans les guerres asymétriques, c'est à dire dans la guerre du faible au fort, on ne tue pas qui on veut, mais qui on peut.
Dans le même ordre d'idée, que dire de la monstrueuse répression exercée par les soldats zélés de Tsahal au Proche-Orient, qui est l'autre, sinon le principal alibi invoqué par les Jihadistes de tout poils pour justifier leurs boucheries.
Dans la semaine du 4 au 10 mars dernier, la contribution de Sharon à la paix aura ainsi été de 27 Palestiniens tués, dont deux enfants, deux femmes et cinq adolescents; un bébé mort d'avoir vu l'ambulance qui le transportait bloquée par les Israéliens à un barrage: 134 blessés dont cinq enfants, 12 maisons et des routes démolies, 11 hectares de terre agricole rasée. Une semaine presque banal en somme, qui s'inscrit dans la répression hystérique d'une intifada aussi légitime que la première, et qui a vu périr 2800 Palestiniens, dont 82% de civils. Officiellement, tout cela n'est pas du terrorisme et les soldats zélés de Tsahal ne sont pas considérés comme des terroristes, leurs victimes civiles n'étant que des «dégâts collatéraux».
Certains activistes palestiniens auront bien sûr répondu jusqu'à l'abject à une répression israélienne qui a duré tout au long de 35 ans d'occupation officielle.
Mais plus on y réfléchit, plus la différence se révèle ténue entre ces soldats zélés de Tsahal, intouchables dans leur Merkava, et les poseurs de bombes du Hamas, terroristes par défaut de ne pas disposer de ces jolis jouets high-tech qui permettent aux gens civilisés de massacrer leurs adversaires sans risquer les éclaboussures.
Rien ne servira jamais de combattre le terrorisme si l'on ne s'attaque pas aussi à ce qui le nourrit. Ici l'invasion, l'occupation et le pillage des ressources naturelles, là les spoliations, l'apartheid, la terreur d'Etat.

- «Un faux» pour déclencher la guerre 11/03/2004 Dans une audition au Congrès, le patron de la CIA, George Tenet, aurait accusé un troisième couteau (le néo-conservateur David Feith, un extrémiste de la clique Doobleyou) d'avoir rédigé «un faux» sur les pseudos ADM irakiennes pour déclencher la guerre.
Kerry, un adversaire raffiné et, surtout, de plus en plus sérieux
pour le Texan Doobleyou et sa clique d'épais. En plus, l'homme se taille déjà une stature internationale. La campagne s'annonce sans merci pour deux équipes qui se détestent.
Guerre en Irak «illégale», redit Hans Blix
La guerre menée par les Etats-Unis contre l'Irak était illégale, a estimé l'ancien chef des inspecteurs de l'ONU Hans Blix. Selon lui, seule une seconde résolution autorisant explicitement l'usage de la force pouvait rendre l'intervention légitime. «Je n'accepte pas l'argument selon lequel la guerre était rendue légale par les violations par l'Irak des résolutions (de l'ONU) précédentes», a affirmé Hans Blix dans une interview publiée par le quotidien britannique The Independant vendredi passé.
Privatisation de la guerre
Les profiteurs de guerre se pressent au portillon de la misère: un sacré business.
Un mini-Watergate en passant
Les aides de la majorité républicaine au Congrès américain ont espionné des dossiers informatiques confidentiels de sénateurs démocrates, pour s'informer sur les nominations de magistrats proposés par le président Bush, vient de révélér la police du Congrès. Au moins deux assistants de sénateurs républicains ont lu et télédéchargé pendant 18 mois, entre 2002 et 2003, sans y avoir été autorisés, quelque 4670 dossiers contenant les argumentaires démocrates pour faire opposition à la confirmation par le Sénat des juges jugés trop conservateurs choisis par M. Bush.
Le président de la Commission judiciaire du Sénat, le sénateur républicain Orrin Hatch (Uta), s'est déclaré «mortifié par ces violations (...) inacceptables de la confidentialité de ces dossiers». Pour le sénateur démocrate Patrick Leahy (Vermont) «le rapport de la police montre sans aucun doute que cette surveillance secrète était calculée et systématique».
OGM: Blair fidèle à sa politique du caniche Londres a comme prévu donné son feu vert hier à la culture, sous certaines conditions, de maïs génétiquement modifié pour l'alimentation animale, étant aussitôt accusé d'avoir sacrifié l'environnement en cédant à la pression de l'industrie agro-alimentaire et de Washington. Devenu l'un des plus féroces adversaires du gouvernement de Tony Blair sur ce dossier, Michael Meacher, encore secrétaire d'Etat à l'Environnement en juin 2003, n'a pas mâché ses mots hier matin au micro de la BBC radio, affirmant que «cette décision n'est pas motivée par l'intérêt général, mais par l'intérêt commercial de quelques énormes compagnies du secteur de la biotechnologie, comme Monsanto, et a été prise sous la pression du gouvernement américain».

- Boucheries irakiennes! bénéfices US? 04/03/2004 Alors qu'aucune animosité n'a jamais opposé les populations sunnite et chiite du pays (même si les chiites ont été persécutés par le régime de Saddam Hussein), nous voilà, avec les 170 morts des attentats survenus mardi à Kerbala et Bagdad, plongé dans un climat de veille de guerre civile qui devrait permettre à l'occupant de jouer les pompiers et, donc, d'imposer plus que jamais ses choix dans ce pays. Robert Fisk relève la chose, avec la verve qu'on lui connaît.
Légalité de la guerre en Irak: «manipulation» du gouvernement Blair dénoncée Tony Blair a une nouvelle fois refusé lundi de publier l'avis complet du procureur général Peter Goldsmith sur la légalité de la guerre en Irak, en dépit des demandes de l'opposition. Seules les conclusions de cet avis, jugeant une guerre légale, avaient été rendues publiques peu avant le déclenchement des hostilités, en mars 2003. Jeudi dernier, l'ex-ministre Claire Short avait semé le trouble dans les rangs gouvernementaux en affirmant que l'avis de Peter Goldsmith avait été «manipulé» et que le procureur général avait été «influencé». La presse dominicale a en partie corroboré ces allégations en affirmant que la position de M. Goldsmith, au départ sceptique sur la légalité d'une guerre sans un aval clair de l'ONU, avait changé par la suite.

- même kofi annan a été espionné par les Britanniques 27/02/2004 L'ex-ministre britannique du Développement international, Clare Short, a confirmé jeudi que des agents britanniques avaient espionné le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avant la guerre en Irak. Interviewée dans le cadre de l'émission Today de BBC Radio 4, Clare Short a affirmé: «Ces choses ont lieu et, dans le cas du bureau de Kofi (Annan), ça a été fait pendant quelque temps». Interrogée spécifiquement sur une participation britannique à ce type d'activités, Clare Short a répondu: «Eh bien, je le sais. J'ai vu des transcriptions de conversations de Kofi Annan.» «En d'autres termes, a insisté le journaliste de la BBC, des espions britanniques ont reçu pour instructions d'effectuer des opérations au sein des Nations unies sur des gens comme Kofi Annan?» «Oui, absolument», a-t-elle répondu.
Mme Short avait démissionné en mai 2003 du gouvernement pour protester contre l'intervention américano-britannique en Irak lancée sans le feu vert de l'ONU.
Dans notre brève du 10 mars 2003 déjà, nous annoncions que,
depuis début février, la NSA avait monté une opération mahousse d'écoutes téléphoniques et de surveillance des e-mails des membres du Conseil de Sécurité. Les Nations Unies avaient ouvert une enquête au plus haut niveau sur cet espionnage US et un Britannique avait même été arrêté. Le 8 février dernier, le Guardian confirme que Londres a bel et bien espionné des membres du Conseil de Sécurité pour le compte des Etasuniens au moment des votes cruciaux d'avant l'entrée en guerre des Anglo-saxons contre l'Irak.
ADM irakiennes: les SR danois non plus n'y croyaient pas Le renseignement militaire danois (FE) a demandé jeudi à la police d'ouvrir une enquête sur des fuites à la presse de rapports secrets fournis au gouvernement danois avant l'intervention en Irak et qui mettaient en doute la menace réelle représentée par le régime de Bagdad. Publiées le 22 février par le quotidien conservateur Berlingske Tidende, ces notes d'évaluation confidentielles des SR danois, d'avant la guerre en Irak, soulignaient qu'il «n'existe aucune information sûre sur des armes de destruction massive (ADM) opérationnelles» en Irak. Le premier ministre libéral, Anders Fogh Rasmussen, soutenait officiellement le contraire, affirmant même avec emphase devant le Parlement: «L'Irak possède des ADM. Ce n'est pas quelque-chose que nous croyons tout simplement. Nous le savons.»
Ben voyons.
>>Toute la saga des armes de destruction massive.

- en secret, le Pentagone reconnaît que l'ennemi public Numéro un n'est pas le terrorisme, mais bien la crise climatique! La crise climatique menace bien plus gravement la sécurité des Etats-Unis (et la nôtre d'ailleurs) que le risque terroriste. C'est ce qui ressort d'un rapport secret du Pentagone dévoilé par The Guardian. Le problème, c'est que le cabinet de Doobleyou n'a eu de cesse de minimiser la menace climatique pour satisfaire les grandes compagnies pétrolières dont il n'est qu'une émanation. (>>lire l'éclairage de de defensa.org)
Bourbier irakien: Rumsfeld dévie en corner Pour expliquer le bourbier irakien sans reconnaître une magistrale plantée US, le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a accusé lundi l'Iran et la Syrie de laisser entrer des combattants en Irak, lors d'une visite à Bagdad. «La Syrie et l'Iran ne sont pas venus en aide au peuple irakien, a déclaré M. Rumsfeld à des journalistes dans la capitale irakienne. Ils ont permis à des gens de passer (en Irak) depuis leur territoire pour commettre des attentats terroristes contre le peuple irakien.» Interrogé sur la nécessité d'effectuer des pressions sur Damas et Téhéran pour qu'ils cessent d'agir de la sorte, Rumsfeld a répondu: «Ce ne serait pas une mauvaise chose. Nous savons que l'Iran a abrité (le réseau) Al-Qaïda, nous savons qu'il y a eu des gens qui ont traversé leur frontière. Ils (les responsables iraniens) sont sûrement au courant de cela
Rappelons que l'Iran et la Syrie sont les prochaines cibles désignées des fous de guerre US. En ce qui concerne Damas, n
otons au passage l'hypocrisie par laquelle procède le cabinet Bush. Car aujourd'hui, les super-faucons qui réclament, à juste titre d'ailleurs, la fin de l'occupation du Liban, sont très exactement les mêmes (Powell, Cheney, The Bush family) qui, le 13 octobre 1990, ont donné leur feu vert à Damas pour envahir le Pays des Cèdres. Il s'agissait, alors, de se garantir la passivité de la Syrie durant... la première guerre du Golfe.
Mini-frappes nucléaires? Samedi 25 octobre 2003, Donald Rumsfeld et ses principaux collaborateurs aurait examiné un rapport du Defence Science Board (Future Strategic Strike Force) qui recommande l'usage préventif de bombes nucléaires de faible portée (mini-nukes) contre des bases «terroristes». Rumsfeld entendrait s'appuyer sur ce rapport pour justifier des frappes nucléaires contre les bases du Hamas, en Syrie, et du Hezbollah au Liban. A cette fin, le Pentagone aurait mis en œuvre une campagne de «communication» pour préparer l'opinion publique internationale à cette éventualité.

- Scandale confirmé: Londres a bel et bien joué les espions à la solde de Washington 09/02/2004 Dans notre brève du 10 mars 2003, nous annoncions que, depuis début février, la NSA avait monté une opération mahousse d'écoutes téléphoniques et de surveillance des e-mails des membres du Conseil de Sécurité. Les Nations Unies avaient ouvert une enquête au plus haut niveau sur cet espionnage US et un Britannique avait même été arrêté. Aujourd'hui, le Guardian confirme que Londres a bel et bien espionné des membres du Conseil de Sécurité pour le compte des Etasuniens au moment des votes cruciaux d'avant l'entrée en guerre des Anglo-saxons contre l'Irak.
La guerre en Irak comme une marchandise Dans une interview à la BBC, l'ex-chef des inspecteurs en désarmement de l'ONU, Hans Blix, a parlé de Doobleyou et de Tony Blair comme de marchands ayant eu à vendre un produit (la guerre en Irak (>>1 /// >>2) et agissant de mauvaise foi pour parvenir à leurs fins. Extrait d'une analyse que l'anecdote a inspiré à de defensa.org: «Ces mots confirmeront les plus violents critiques de notre système, jugeant que nous sommes désormais complètement dans un système marchand, c’est-à-dire un système où l’économie n’a pas remplacé la politique mais où la politique est devenue une fonction technique dépendant de la technique promotionnelle de l’économie. L’argument est devenue la promotion, la conviction est remplacée par la communication, le langage politique est totalement abandonné pour un deuxième langage (double si l’on veut, mais plutôt remplaçant le premier) qui est pesé par des techniciens de la communication, pour obtenir une soi-disant efficacité et des résultats. Le principal de ces résultats est la «vente» du produit (la guerre dans ce cas, qui doit être soutenue par une majorité des consommateurs-citoyens, selon les sondages). (...) Manifestement, la guerre en Irak n’est pas un bon produit. (Le consommateur-citoyen l’avait perçu puisque les sondages ne donnèrent que des résultats très ambigus de soutien à la guerre.) En bref : non seulement nous sommes dans un système marchand mais les vendeurs ne sont pas impeccables, les services sont pitoyables et le produit détestable. Pas étonnant que la société (au sens marchand du terme) ne marche pas très bien.»
L'intox des barils irakiens La presse occidentale a très largement repris les informations selon lesquelles 270 personnalités et sociétés opposées à la guerre contre l'Irak auraient été rémunérées par Saddam Hussein. Il s'avère que le journal irakien qui a publié cette accusation a été créé avec les fonds de George Soros, l'aide de la NED, un paravent de la CIA, les conseils de l'ancien patron de La Voix de l'Amérique et qu'il a bénéficié du soutien du gouverneur de l'Irak Paul Bremer lui-même. Elle a été diffusée mondialement par le MEMRI, une «agence de presse» créée par des officiers de Tsahal.
De Nixon à Bush,
du Watergate aux ADM irakiennes?
Des documents britanniques déclassifiés révèlent qu'en 1973, au moment de l'embargo pétrolier décrêté après la guerre israélo-arabe d'octobre, les Etats-Unis avaient (déjà) envisagé de se rendre militairement maîtres des champs pétrolifères du Golfe, mettant toutes les forces armées US au plus haut niveau d'état d'alerte nucléaire. Le mémorandum des services de renseignements britanniques mettait ainsi en garde le gouvernement du danger d'une confrontation américano-soviétique résultant d'une saisie des champs pétrolifères du Golfe Persique. Dans un article du WSWS on apprend aussi que ces mêmes Britanniques pensaient que Nixon avait amené le monde aux portes d'une guerre nucléaire pour contrer la crise dans laquelle s'enfonçait son gouvernement, empêtré dans le scandale du Watergate. «Un président américain dans une crise comme celle du Watergate est apparemment prêt à entreprendre de telles mesures en un temps très court sans même consulter ses alliés», écrivait ainsi le premier ministre britannique de l'époque, Edward Heath, à propos de la mise en état d'alerte nucléaire des forces US. A l'heure où, à quelques mois de la présidentielle, Doobleyou commence à glisser dans les sondages, le WSWS s'interroge: «Si Richard Nixon était prêt à risquer une conflagration nucléaire 30 ans plus tôt dans l'espoir de sauver son gouvernement d'une crise interne, jusqu'à quel extrême sont prêts à aller ses héritiers politiques dans l'administration Bush pour ne pas perdre le pouvoir?»

-Les fameuses armes de destruction massive irakiennes? Juste des munitions tactiques! 05/02/2004 Devant les députés britanniques réunis mercredi à la Chambre des Communes, Blair a pour la première fois admis que le Groupe d'inspection en Irak (ISG) qui devait découvrir les ADM irakiennes «n'a pas trouvé d'armes prêtes à être immédiatement utilisées». Mieux: il a affirmé aux députés britanniques qu'il ne connaissait pas, avant le vote du 18 mars 2003 autorisant la guerre en Irak, la nature exacte des armes de destruction massives présentées dans le fameux dossier à charge, du 24 septembre 2002, qui affirmait que l'Irak pouvait déployer des armes chimiques ou bactériologiques en moins de 45 minutes. Les déclarations de Tony Blair ont immédiatement provoqué des critiques dans les rangs de l'opposition. «La réponse du premier ministre soulève de graves questions sur ce que le gouvernement savait lorsque la Grande-Bretagne est entrée en guerre» contre l'Irak, a affirmé le porte-parole des conservateurs pour les Affaires étrangères Michael Ancram. Sa réponse le place en complète contradiction avec les commentaires de (l'ancien ministre) Robin Cook et (le ministre de la Défense) Geoff Hoon qui ont affirmé qu'ils savaient que l'affirmation sur les «45 minutes» faisait référence à de simples munitions tactiques et non à des armes chimiques et biologiques de longue portée.»
Les SR britanniques contre-attaquent
Alors que la fable sur les pseudo-armes de destruction massive irakiennes craque de tous côtés, les fous de guerre anglo-saxons, Doobleyou et son poodle britannique, ont choisi, pour couvrir leurs mensonges, de jeter l'opprobre sur leur service de renseignements, respectivement la CIA et le MI-6. Première riposte du MI-6.

>>The lie factory

>>Toute la saga des armes de destruction massive.
Cook à cœur ouvert
La guerre en Irak «se révèle être la bourde la plus grave de la politique étrangère et de sécurité de la Grande-Bretagne depuis l'expédition de) Suez» en 1956, affirme mercredi l'ex-ministre britannique des Affaires étrangères, Robin Cook, dans The Independent.

- ADM: Doobleyou noie le poisson 03/02/2004 Une semaine après s'y être opposé, Doobleyou a annoncé lundi la création d'une commission d'enquête indépendante sur les raisons ayant amené le renseignement américain à estimer que l'Irak possédait des armes de destruction massive (ADM). Le hic, c'est que ladite commission d'enquête, qui se profile comme une sorte de «Commission Warren» bis, ne devra avoir terminé ses travaux que d'ici à 2005, soit bien après l'élection présidentielle du 2 novembre...
Blair: à Poodle, poodle et demi
Dès le lendemain mardi, le poodle britannique Tony Blair, à peine blanchi dans une parodie d'enquête sur le suicide du Dr Kelly, a accepté lui aussi le principe d'une enquête indépendante sur la fiabilité des renseignements ayant conduit à l'entrée en guerre contre l'Irak, justifiée par l'affirmation de la présence d'armes de destruction massive (ADM) toujours introuvables.
Dans les deux cas, notons bien que ce sont les Renseignements de ces deux pays (CIA et MI-6, réputés les meilleurs du monde) qui se retrouvent donc sur la sellette, alors que ces mêmes services se sont plaints par la bande depuis des mois (>>1  /// >>2) d'avoir vu les informations qu'ils ont fournies tronquées, déformées et manipulées par les gouvernements.
Powell: les rats quittent le navire
Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a laissé entendre hier qu'il n'aurait peut-être pas recommandé une intervention américaine en Irak s'il avait eu la preuve que Saddam Hussein ne possédait plus d'armes de destruction massive (ADM).

 

janvier 2004

- paroles d'expert: «Pas d'armes de destruction massive en Irak» 28/01/2004 Dans des propos tenus vendredi 23 janvier aux Etats-Unis, l'américain David Kay, chef démissionnaire du Groupe d'inspection en Irak (ISG) chargé de retrouvé les fameuses ADM, a clairement fait entendre qu'aucune arme de destruction massive ne sera sans doute jamais trouvée en Irak: «Je ne crois pas qu'elles existaient, a reconnu David Kay vendredi. Ce dont tout le monde parlait, ce sont des stocks produits après la fin de la première guerre du Golfe (1991) et je ne pense pas qu'il y ait eu un programme de production d'armement à grande échelle dans les années 1990
Ce qui nous ramène au scoop de Newsweek, diffusé le 24 février 2002 (et passé inaperçu bien sûr), et selon lequel l'Unscom (la précédente mission d'inspecteurs en désarmement des Nations Unies) savait depuis 1995 que l'Irak avait détruit toutes ses armes de destruction massive, mais a dissimulé cette information. Cette année-là, en effet, le général Hussein Kamel, chef des armements irakiens, le plus haut gradé des déserteurs irakiens, quitta l'Irak pour la Jordanie et fut interrogé, le 22 août au soir à Amman, notamment par un membre de l'Unscom, M. Smidovich. Dans la transcription de cette rencontre, classée «sensible» par l'Unscom, et dont Newsweek a obtenu une copie, le général Kamel affirme, à la page 13 de ladite retranscription, que toutes les armes de destructions massives de l'Irak, autant chimiques que biologiques, ont été détruites (>>document pdf, 450Ko). Rappelons que le général Kamel retourna en Irak en 1996 où il fut assassiné, ce qui semble exclure l'hypothèse d'une opération de désinformation menée par Bagdad.
Evidemment, Doobleyou s'obstine dans son délire, jusqu'à la nausée.
Du côté du bourbier irakien, Washington ne peut décidément que se féliciter de sa trouvaille du «plus ça va mal, plus ça va bien»! Car avec six marines et deux employés de CNN tués mardi dans trois attaques séparées, ça va vraiment de plus en plus mal. Donc ça va bien.
11 septembre:
visa suspect, mensonge du clan Bush avéré
Selon des révélations de la Commission nationale d'enquête sur les attentats du 11 septembre, Khaled Cheikh Mohammed, cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001, a obtenu un visa américain six semaines avant ces attentats alors qu'il avait été inculpé en 1996 pour de précédents... complots.
L'Administration de l'aviation civile américaine (FAA) a par ailleurs ignoré le risque de détournement d'avions commerciaux en vue d'attentats suicide dans les mois ayant précédé les attaques du 11 septembre 2001 et n'a pas pris toutes les mesures de sécurité nécessaires, a encore affirmé mardi la Commission. «La FAA avait jugé peu probable le scénario d'un détournement», explique un rapport préliminaire de cette commission. Pourtant, souligne le document, les responsables de la sécurité pour la FAA «détenaient des informations dans les années 1990 selon lesquelles des individus liés à Ben Laden cherchaient à détourner des avions de passagers pour les utiliser comme des armes».
Petit retour en arrière. Au lendemain des attentats du 11 septembre, le porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleischer, certifiait que Doobleyou n'avait reçu aucun avertissement sur d'éventuelles attaques terroristes en préparation. Forcé ensuite d'admettre le contraire, Ari Fleisher avait ensuite joué sur les mots en expliquant que «des spéculations de longue date avaient été partagées avec le Président sur la possibilité de détournements dans un sens traditionnel du terme» (sic), mais que «le président et ses conseillers n'avaient aucun moyen de savoir que des pirates de l'air kamikazes utiliseraient les appareils comme des missiles».
Précision croustillante, la Commission précise que l'éventualité d'un détournement d'avions pour s'en servir comme des armes
a été «officiellement prise en compte en mars 1998 par le bureau de la sécurité de la FAA, avant d'être abandonnée... en 2000 et au début 2001» (>>relire 11 septembre, une tragédie suspecte).

- La coalition anglo-saxonne bientôt devant la CPI? 20/01/2004 Huit juristes internationaux ont demandé hier à la CPI d'enquêter sur d'éventuels crimes contre l'humanité commis en Irak par la coalition américano-britannique. Selon eux, les membres du gouvernement de Tony Blair sont passibles de poursuites. Ces experts justifient leur démarche par l'utilisation de bombes à fragmentation et de munitions à uranium appauvri par les forces de la coalition contre les troupes de Saddam Hussein l'an dernier. Ils basent leurs affirmations sur les déclarations de témoins recueillies en novembre à Londres. Les juristes s'interrogent aussi sur des attaques commises par les forces de la coalition contre des journalistes. Les Britanniques auraient utilisés plus de 2000 bombes à fragmentation pendant la guerre en Irak. Les combats auraient provoqué la mort de «plus de 8000» civils et «au moins 20'000» autres personnes ont été blessées, indiquent des chiffres cités par les huit experts.
>>
Sur ce site d'opposition, on trouve une vidéo (à droite sur la page de garde) très explicite sur la manière dont la coalition anglo-saxonne a mené sa ratonnade pétrolière en Irak: juste un répugnant jeu de massacre électronique.
L'armée US contre Doobleyou
Un rapport de Jeffrey Record, publié par le Army War College, critique violemment tant la guerre contre l'Irak que la «guerre contre le terrorisme» en général, dénonçant la menace de destruction des structures même des forces armées US. L'auteur, Jeffrey Record, est un expert réputé, qui fut l'adjoint principal du sénateur Nunn. Quant à l'Army War College, il est dépendant évidemment de l'armée US et reçoit un soutien actif des autorités de cette institution. En clair, ce rapport n'est ni plus ni moins qu'une prise de position officieuse l'armée. >> Le rapport

- Militarisation des villes US 12/01/2004 La guerre contre le terroriste aura permis de militariser les villes américaines. Le WSWS y voit une répétition générale (en prévision d'une crise majeure (>>2 ). Fin novembre, ce même WSWS évoquait déjà, dans une précédente analyse, une possible déstabilisation du système US lors de la campagne électorale 2004, notamment à la suite d'une attaque terroriste. S'ensuivrait alors une suspension de la Constitution et une militarisation du pouvoir, selon des hypothèses évoquées par le général Tommy Franks soit-même. Un scénario catastrophe certes, mais d'autant plus à craindre que, paradoxalement, il pourrait aider le trio des fous-de-guerre, Cheney-Rumsfeld-Wolfowitz, à se maintenir au pouvoir par la force au cas où leur marionnette Doobleyou n'était pas donnée gagnante dans les sondages (>>Lire aussi l'article de Yellotimes).
ORWELL Dans leurs journaux de 20 heures, en 2003, trois des principales chaînes de télévision étasuniennes, ABC, CBS et NBC, ont consacré:
15 minutes au réchauffement climatique (probable disparition d'un quart des espèces d'ici à 2050 sans compter les pertes humaines).
39 minutes au SIDA (3 millions de morts, 40 millions de personnes infectées).
4047 minutes à l'Irak (entre 8000 et 13'000 morts)
Vous avez dit Orwell?

- rapprochement stratégique Syrie-Turquie-Iran? 11/01/2004 L'énorme gaffe des USA qui, en échange d'un Saddam capturé par les Kurdes leur ont promis une autonomie régionale (>>lire ci-dessous), semble devoir bel et bien aboutir à un bouleversement d'alliance stratégique. Le rapprochement de la Syrie avec la Turquie, ulcérée par la promesse US, se confirmerait, avec en plus un troisième partenaire de poids: l'Iran.
Pseudo-arsenal irakien: Blair s'enfonce Tony Blair a reconnu dimanche lors d'une interview à la BBC-television que les armes de destruction massive (ADM) présumées du régime de Saddam Hussein pourraient ne jamais être retrouvées: «Dans un pays deux fois grand comme le Royaume-Uni, il pourrait ne pas être surprenant qu'on ne trouve pas où ce matériel est caché.»
Rappelons juste qu'avant la guerre, le Renseignement britannique était si bien informé qu'il avait soutenu, dans un rapport de septembre 2002, qu'un délai de 45 minutes était suffisant au régime de Bagdad pour déployer ses armes de destruction massive.
Rappelons aussi que 400 inspecteurs US chargés de trouver des armes de destruction massive viennent d'être discrètement retiré d'Irak bredouilles et que leur chef, David Kay, vient de démissionné (>>Toute la saga des ADM).
Le renversement de Saddam planifié par Bush dès son entrée en fonction Doobleyou a commencé à préparer la chute du régime de Saddam Hussein et l'invasion de l'Irak dès les trois premiers mois de sa présidence, bien avant les attentats du 11 septembre 2001, a déclaré son ancien secrétaire au Trésor, Paul O'Neill, lors d'un entretien avec la chaîne américaine CBS diffusé dimanche soir. M. O'Neill, réputé pour son franc-parler, avait été limogé en décembre 2002 après s'être publiquement interrogé sur la nécessité du plan de réductions d'impôts de Bush. Dans les premiers mois de la présidence de Doobleyou, les options militaires pour destituer Saddam Hussein étaient déjà à l'étude, indiquent des documents confiés par M. O'Neill et d'autres sources proches de la Maison-Blanche à l'auteur Ron Suskind, qui doit publier prochainement Le prix de la loyauté, un ouvrage décrivant de l'intérieur l'administration Bush. Des responsables américains étudiaient également des scénarios d'après-guerre: troupes de maintien de la paix, tribunaux pour juger les crimes de guerre, avenir de l'infrastructure pétrolière, selon ces documents. L'un des mémorandums, classés secret défense, est intitulé Projet pour l'après-Saddam, a indiqué de son côté M. Suskind à la chaîne CBS.
A l'instar de nombreux éléments déjà publiés ici, ces révélations font une fois de plus apparaître la saga des armes de destruction massive irakiennes pour ce qu'elle est, à savoir juste une fable destinée à vendre des opérations militaires prévues de longue date (>>2) par le trio Cheney-Rumsfeld-Wolfowitz, véritables patrons de la Maison-Blanche et marionnettistes d'un Doobleyou naturellement vacant.
Reste encore à faire toute la lumière sur les attentats du 11 septembre 2001, dont le directeur de l'enquête indépendante en cours déclarait récemment qu'ils auraient pu être évités. Attentats qui, rappelons-le aussi, auront servi d'abord de casus belli pour consolider militairement la domination Etasunienne en Asie centrale (au terme de dix ans de Grand Jeu dans cette région) et, ensuite, d'alibi pour officialiser la nouvelle stratégie de guerre préventive-préemptive de l'Empire, sous couvert d'une guerre contre le terrorisme décidément bien pratique.

- Pseudo-arsenal irakien: Washington accusé de manipulation 08/01/2004 Washington a «systématiquement» déformé et exagéré la menace présentée par l’Irak et ses supposées armes de destruction massive (ADM) afin de justifier l’entrée en guerre en mars dernier. C'est la principale conclusion d’un rapport publié jeudi par le très sérieux think-tank Carnegie Endowment for International Peace, un influent centre d’études internationales de Washington. La fondation Carnegie affirme que «les responsables de l’administration ont systématiquement présenté de manière inexacte la menace des armes de destruction massive et des missiles balistiques irakiens». Ce rapport d’une centaine de pages, qui a demandé six mois de travail, passe au crible les informations présentées avant la guerre et les déclarations faites à l’époque par les responsables de l’administration George W. Bush. Le document constate que depuis la chute du régime de Saddam Hussein aucune arme nucléaire, chimique ou bactériologique n’a été trouvée en Irak malgré d’intenses efforts de recherche, et qu’aucune information n’est venu corroborer de manière solide les accusations de liens entre Bagdad et l’organisation terroriste al-Qaïda d’Oussama ben Laden (>>toute la saga des ADM).
ADM: le flop se confirme
Quatre cents techniciens d’une équipe américaine spécialisée dans la recherche d’armes de destruction massive ont été retirés d’Irak, un signal qui pourrait indiquer que Washington ne s’attend plus à trouver des armements prohibés, écrit jeudi le New York Times.
Derrière l'arrestation bidon de Saddam, un deal qui pourrait se révéler la pire gaffe des USA On s'en doutait, ça se confirme. A l'image d'une «libération de Bagdad» interprétée par une poignée de copains de Chalabi sur une place encadrée par les chars US, l'arrestation de l'ancien dictateur de Bagdad n'était qu'un montage de plus. En fait, selon le site US dissident Xymphora ou encore le Sunday Herald, ( >>2) ce ne sont pas les forces US qui ont cravaté Saddam, mais les Kurdes, qui l'ont ensuite monnayé à la machine de propagande d'un cabinet Bush qui était en chute libre dans les sondages. Les Kurdes auraient ainsi obtenu, en échange de Saddam, des promesses US sur un statut spécial d'autonomie pour leur région. Un deal qui suscite d'abord l'ire des chiites irakiens, majoritaires dans le pays. Mais, ensuite et surtout, qui donne de l'urticaire aux Turcs, principaux alliés de Washington dans la région mais très sensibles sur la question kurde. A terme, la maladresse du cabinet Bush pourrait même aboutir à un renversement d'alliance historique dans cette partie du monde. Pour de defensa.org, «la possibilité existe désormais d’un renversement d’alliance régionale de la Turquie (l’abandon de l’alliance stratégique majeure avec Israël pour une alliance avec Damas, en attendant d’autres pays arabes intéressés), - tout cela, sans oublier la cerise sur le gâteau, qui est l’appartenance de la Turquie à l’OTAN alors que les liens Ankara-Washington pourraient devenir antagonistes.»  (Repérages: de defensa.org).
Et pendant ce temps-là, jubilent les profiteurs de guerre US L'économie US ne fonctionne à plein régime que grâce à la machine de guerre du cabinet Bush, nous explique The Independent. Ce qui n'évitera pas la crise économique majeure à venir selon IHT.
Et pendant ce temps-là, crève la planète
Le réchauffement du climat de la planète pourrait provoquer la disparition d'un quart des espèces végétales et animales d'ici 2050, met en garde une étude internationale. Cela équivaudrait à l'une des vagues d'extinctions les plus importantes depuis l'ère des dinosaures. Les Nations unies ont estimé que ce rapport, qui met en relief les menaces pesant sur des espèces allant de certains papillons australiens aux aigles espagnols, démontrait l'urgence, pour le monde entier, de mettre sérieusement en oeuvre le protocole de Kyoto, destiné à limiter les émissions de gaz à effet de serre.

- Retour sur investissement, suite 6/01/2004 Le géant américain du bâtiment et des travaux publics Bechtel (une société d'ingénierie californienne qui, en 1988, avait signé plusieurs contrats avec Bagdad pour la construction d'une... usine chimique à double-usage, a remporté mardi un nouveau contrat portant sur près de 1,8 milliard de dollars pour la reconstruction des infrastructures en Irak, a annoncé l'agence américaine pour le développement international (USAID). Le financement de ce contrat appelé «Irak infrastructure II» attribué pour une période de 24 mois est toutefois sujet à l'approbation du Congrès américain, a indiqué USAID dans un communiqué. Un premier contrat similaire de quelque 680 millions de dollars sur 18 mois avait déjà été attribué à Bechtel en avril 2003. L'un de ses responsables, Riley Bechtel, conseille le président Bush pour l'exportation.
Rappelons que les sociétés ayant soutenu financièrement Doobleyou lors de son élection en 2000 figurent parmi les mieux servies en Irak et en Afghanistan pour les contrats de reconstruction, selon un rapport d'un centre de recherches publié jeudi. Plus de 70 sociétés ayant effectué des dons d'au moins 500'000 dollars au profit de Bush ont obtenu au total 8 milliards de dollars de contrats, annonce le Center for Public Integrity, basé à Washington. Le rapport souligne les relations des entreprises avec l'armée et le monde politique (>>relire le dossier Waxmann). La plupart des contrats n'ont pas donné lieu à un appel d'offres. «Les 10 plus gros contrats pour l'Irak et l'Afghanistan ont été accordés presque tous à des sociétés employant d'anciens hauts responsables politiques ou des personnes ayant des liens privilégiés avec le pouvoir ou avec le Congrès», révèle le rapport. Le géant du pétrole Halliburton, dirigé par l'actuel vice-président Dick Cheney jusqu'en 2000, a remporté le plus gros contrat, d'une valeur de 2,3 milliards de dollars.
Aux dernières nouvelles, Halliburton a tiré presque un quart de ses bénéfices au 3e trimestre 2003 des contrats en Irak accordés sans appel d'offres à l'une de ses filiales, KBR. A elle seule, Kellogg Brown and Root a ainsi réalisé un chiffre d'affaires de 2,3 milliards de dollars, soit un bon de... +80% par rapport à la même période de l'année précédente.
Rappelons qu'en guise de cadeau d'adieux après la nomination de Cheney au gouvernement, Halliburton lui avait offert une prime de 20 millions de dollars.
Vous avez dit retour sur investissement?
Propaganda: le renseignement britannique chargé de vendre la guerre En novembre dernier, un ancien membre de renseignement US révélait que ses homologues britanniques du MI6 avaient été chargés de monter une opération de propagande, consistant à faire publier dans les médias des histoires exagérant la menace des pseudo-armes de destruction massive irakienne, histoire vendre l'idée d'une guerre contre Saddam au peuple anglais. Fin décembre dernier, le Times confirmait l'affaire.