- Le Liban otage d’un nouveau Grand Jeu 12/02/2008 Une fois de plus, des enjeux régionaux servent de toile de fond à la crise libanaise. Les protagonistes principaux sont connus. D’un côté Washington, Israël et l’Arabie Séoudite. De l’autre l’Iran et la Syrie. Pour Washington, il s’agit coûte que coûte d’asseoir son influence au Pays du Cèdre et, pour ce faire, de favoriser par tous les moyens l’émergence d’un gouvernement « ami ». D’où un soutien inconditionnel au premier ministre Fouad Siniora et à ses alliés de la majorité contre une opposition formée d’un général Michel Aoun incontrôlable, et de son allié du Hezbollah, bête noire des Etats-Unis. En plein bras de fer avec l’Iran, Washington refuse bien sûr de laisser un parti chiite peser sur l’échiquier politique au Pays du Cèdre, quant bien même les chiites représentent plus du tiers de la population. Dès lors, les émissaires américains n’ont eu de cesse d’inciter la majorité à ne faire aucune concession à l’opposition, participant ainsi activement au blocage politique actuel. >>>Suite

- oui, la CIA et le Mossad ont bien trempé dans les attentats du 11 septembre, mais qui s'en soucie  28/12/2007 Les révélations de l'ancien président italien Francesco Cossiga aurait dû faire l'effet d'une bombe. Mais rien. Ou presque. Et pourtant l'ancien chef d'Etat n'y est pas allé quatre chemins dans une interview accordée au Corriere Della Sera le 30 novembre dernier:  « On nous fait croire que Ben Laden aurait avoué l’attaque du 11 septembre 2001 sur les deux tours à New York, alors qu’en fait les services secrets américains et européens savent parfaitement que cette attaque désastreuse fut planifiée et exécutée par la CIA et le Mossad, dans le but d’accuser les pays arabes de terrorisme et de pouvoir ainsi attaquer l’Irak et l’Afghanistan. » >>>Suite

Politique us du chaos au Liban 20/12/2007 Il y a quelque chose de fascinant à entendre les responsables américains ânonner jusqu'à la nausée qu'ils veulent une élection présidentielle libanaise "sans ingérence extérieure", alors que c'est précisément l'ingérence américaine au Pays du Cèdre qui est à l'origine de l'impasse dans laquelle se trouve aujourd'hui le Liban. Une ingérence qui vient de prendre une tournure plus qu'inquiétante. Le 15 décembre dernier en effet, plutôt que de rencontrer le général Aoun, chef de l'opposition et candidat naturel des chrétiens à la présidence, le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des Affaires du Proche-Orient, David Welsh, a préféré s'entretenir avec le chef de la milice chrétienne des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea, meurtrier trois fois condamné à la prison à vie pour assassinats puis gracié. >>>Suite

- Liban: ces temps historiques où le monde marche sur la tête  27/11/07 Comme prévu, les pressions américaines ont permis de maintenir au Liban le gouvernement "illégitime et anticonstitutionnel" du clan Siniora-Hariri, enfonçant un peu plus le pays dans une dangereuse impasse à l'heure où nombre de miliciens ont graissé leurs armes et sont prêts à en découdre. La pilule est d'autant plus amère dans le camp des véritables souverainistes libanais, regroupés dans l'opposition derrière le général Michel Aoun, que c'est grâce à la troïka européenne que le diktat de Washington a pu être imposé au Pays des Cèdres. Pour les Etats-Unis, il s'agissait coûte que coûte de barrer la route vers la magistrature suprême au général chrétien Michel Aoun, beaucoup trop indépendant à leur goût. "Nous avons été trahis par les Européens", s'emporte le député Nabil Nicolas, membre du Courant Patriotique Libre (CPL) du général Michel Aoun. L'opposition avait en effet accepté de jouer la carte du compromis dans le cadre de la médiation opérée par la troïka européenne. Sauf que ladite troïka s'est finalement contentée d'arracher une liste de noms de présidentiables au vieux patriarche maronite Sfeir pour la soumettre ensuite.... au clan Siniora-Hariri pour choix définitif. Inacceptable pour le CPL comme pour ses alliés du Hezbollah! Nabil Nicolas prédit pourtant l'échec de cette manoeuvre de contournement pilotée par Washington pour maintenir au Liban un pouvoir à sa botte: "Les Américains et les Européens ne comprennent rien à cette région et la terre va trembler sous leur pied. Ils ne pourront pas indéfiniment soutenir un gouvernement illégal. Nous n'avons que deux options, conclut le député du CPL, l'entente ou le chaos.>>>Suite

ingérence americaine au liban
20/10/2007 Le Hezbollah et Michel Aoun toujours en ligne de mire Dans notre précédente brève nous relevions que depuis le ratage de la guerre sous-traitée par les Etats-Unis à Israël pour écraser le Hezbollah, Washington manipulait la scène politique libanaise pour faire émerger, maintenir devrait-on dire, un gouvernement à sa botte lors des prochaines échéances électorales. Et l'on sait que l'un des premiers mandats de ce docile allié sera précisément de désarmer le Hezbollah. Dans le quotidien Al-Akhbar de mardi, Jean Aziz affirme ainsi que lors d'une rencontre privée, l'ambassadeur des Etats-Unis, Jeffrey Feltman, a laissé échapper des propos qui ont convaincu l'assistance que les Etats-Unis veulent bel et bien "un président qui prône la nécessité de résoudre la question de l'armement du parti, abstraction faite du débat sur l'évolution de la mise en œuvre de la résolution internationale". >>>Suite

- Compte à rebours contre l'Iran CHIITE  12/10/07 (brève enrichie le 14) Sauf à voir basculer (comme le craint Paul Craig, ancien sous-secrétaire au trésor de Reagan), les Etats-Unis dans la dictature à la faveur d'un nouveau 11 septembre (>>lire l'article dans sa version française) qui s'avèrerait aussi suspect que le premier, les neocons étasuniens n'ont plus qu'un an de pouvoir pour achever leur remodelage à coups de flingue du Moyen-OrientEt malgré le sanglant bourbier irakien, les grandes manoeuvres de l'ombre ont commencé contre l'Iran. Dans sa livraison d'octobre, Le Monde Diplomatique fait l'état des lieux des préparatifs en cours . >>>Suite

- Psycho-Mickey bombe le torse  29/08/2007 Malgré la mise en scène solennelle, le ton exagérément ferme et déterminé, malgré les effets de manches d'un discours exclusivement rhétorique, Doobleyou, alias Psycho-Mickey selon une savoureuse trouvaille égyptienne, n'a pas réussi, mardi à Reno, à nous faire oublier la toujours étonnante vacuité de son regard, cette presque absence au monde qui nous fait parfois douter de sa réalité même. Comme si l'homme se confondait avec la marionnette, comme si la coquille était réellement, dramatiquement vide. Récitant une fois encore le credo de néocons hystériquement pro-israéliens, islamophobes et plus que jamais décidé à un  remodelage à coups de flingue du Moyen-Orient *, Doobleyou s'en est donc violemment pris à l'Iran lors d'un discours censé défendre les bienfaits de la boucherie irakienne. Brandissant la menace d'un "holocauste nucléaire" si l'Iran parvenait à se doter de l'arme atomique, réaffirmant que c'était bien là ce que Téhéran cherchait à faire, accusant la république des mollahs de soutenir la résistance irakienne et de semer le trouble dans tout le Moyen-Orient, le porte-parole des néocons a donc désigné l'Iran comme le nouveau Satan à abattre,  la forme du discours, les arguments choisis étant bien sûr calqués à la virgule près sur le modèle des recettes servies jusqu'à la nausée avant l'attaque de l'Irak. Tout les ingrédients y étaient, de  la menace des armes de destruction massive au soutien au terrorisme planétaire en passant par les menaces sur les libertés et la sécurité du monde libre...
Il faut dire que les néocons n'ont plus qu'une année de pouvoir devant eux, élection présidentielle US de 2008 oblige. Et si chacun peut mesurer l'entendue des dégâts provoqués par l'aventure irakienne (augmentation de la menace terroriste, massacres à grande échelle, menace de guerre civile et de déstabilisation régionale (cf. Pakistan), les néocons n'appliquent pas la même grille de lecture et voient encore une possibilité de victoire en Irak, quand bien même le cercle vertueux espéré par la démocratisation aux forceps du pays s'est transformé en cercle vicieux. Et même si ce chaos devait aboutir à la partition du pays sur fond de sanglante guerre civile, cela réaliserait au moins le vieil objectif  israélien de partition de l'Irak (relire à ce sujet Stratégie pour Israël dans les années 1980 (Extrait 1Extrait 2Extrait 3), le soutien inconditionnel à l'Etat hébreu étant l'une des priorités des néocons. A cet égard, il est évident que les agendas israéliens et néocons se superposent désormais à la perfection autour du projet de remodelage du Moyen-orient. Nous l'avons vu concernant l'Irak et, concernant l'Iran, il suffit de rappeler les déclarations d'un ancien chef du Mossad, Shavtaï Shavit le 1er septembre 2006, affirmant qu'"Israël doit se préparer à la pire des possibilités, même à une option militaire" (en préparation depuis longtemps d'ailleurs), pour empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaireOn se souvient aussi qu'en 2003 déjà, le Washington Post rapportait que le général Sharon avait affirmé à Doobleyou que l'Iran pourrait avoir la bombe atomique en 2005 (sic...) et, surtout, qu'il envisageait une attaque préventive contre Téhéran. De son côté, le magazine allemand Spiegel  (>>L'article du Ha'aretz) révélait dans le même temps qu'une unité spéciale du Mossad avait déjà reçu pour mission d'élaborer des plans d'attaques simultanées contre une demi-douzaine de sites nucléaires dispersés sur le territoire iranien. Parmi lesquels le réacteur de Bushehr, l'usine de production d'eau lourde d'Arak, la centrifugeuse de Natanz, la Compagnie nationale iranienne des métaux d'Ispahan et le Centre de recherches nucléaires de Rudan. Dans une interview du Times du 5 novembre 2002 et intitulée «Attack Iran the day Iraq war ends, demands Israel», le général Sharon avait enfin pressé la communauté internationale d'attaquer l'Iran dès que le conflit avec l'Irak serait terminé.
L'on  voit donc bien que, à la fois par conviction, ou plutôt aveuglement, et aiguillonnés par Tel Aviv qui pourrait être tenté de jouer les alliés en rupture de ban en cas d'inaction américaine, les néocons sont presque contraints à la fuite en avant. Reste à considérer l'aspect militaire de l'opération. Et là, rien n'est joué. Car nous l'avons déjà souligné, même si les Etats-Unis ont les moyens de renvoyer l'Iran à l'âge de pierre, les capacités de riposte de Téhéran ne sont pas celles de l'Irak, qui fut rappelons-le contrainte de rendre ses derniers missiles à l'ONU avant l'attaque américaine. L'Iran dispose de missiles russes modifiés capables d'envoyer par le fond n'importe quel bâtiment de la Ve flotte US. L'Iran peut contribuer à déstabiliser un peu plus l'Afghanistan et l'Irak. L'Iran peut bloquer le détroit d'Ormuz et provoquer une grave crise pétrolière. L'Iran a enfin théoriquement les moyens d'anéantir purement et simplement le corps expéditionnaire US englué en Irak. Il existe donc entre Washington et Téhéran une sorte d'équilibre de la terreur qui devrait empêcher le pire. Reste à savoir si, face à une administration américaine en pleine croisade, pressée dans son agenda et donc dangereusement jusqu'au-boutiste, ces considérations auront un poids quelconque.

* L'objectif néocons de remodelage du Moyen-Orient est à usages multiples. Il s'agit d'abord de créer un ensemble économique cohérent dans le plateau arabo-musulman qui puisse être soumis à la dictature des marchés sans barrière étatique. Pour cela, il faut renverser les régimes récalcitrants en leur substituant des pouvoirs amis sous quelque forme que ce soit mais avec une façade parlementaire pour les rendre fréquentables. Ensuite, il s'agit de casser les puissances naissantes qui pourraient devenir un rival militaire d'Israël qui, considéré ici comme le 51eme Etat américain, doit rester maître absolu en ce domaine dans la région. Enfin, il s'agit de contrôler les robinets du pétrole soit par la force, soit au travers de gouvernement inféodés.

- Privatisation de la guerre 12/07/2007 Selon le Los Angeles Times ( >>1  /// >>2), le contingent des milices privées financées par les Etats-Unis pour dégommer de l’Irakien s’élève désormais à… 180'000 hommes,  contre les 160'000 GI officiellement déployés. Le double avantage pour Washington est de ne pas être contraint de recourir à la conscription alors que le Pentagone peine déjà à faire tourner sa guerre avec l’effectif disponible.  Surtout, le nombre des mercenaires tués n’a pas à figurer dans le chiffre des pertes US que l’administration Bush doit fournir au peuple américain.
La boucherie des neocons Les pertes irakiennes elles, pourraient approcher du million de morts, évidemment dans l’écrasante majorité des civils. Le rêve neocons de démocratisation à coup de flingues du Moyen-Orient tourne ainsi à la plus épouvantable des boucheries. Heureusement, ces massacres de masse sont perpétrés au nom du monde libre, pour la liberté bien sûr, contre la terreur (…), sans quoi ce ne serait tout juste pas supportable. De leur côté, les neocons.

- Interview exclusive de Hussein Hajj Hassan 11/04/2007 Pour compléter son dossier sur le Liban et à l'heure où la crise politique au Pays du Cèdre est dans l'impasse, principalement parce que les gouvernements occidentaux s'acharnent à pratiquer la respiration artificielle sur le cadavre politique que constitue le gouvernement Siniora, Entrefilets vous propose une interview exclusive du député du Hezbollah Hussein Hajj Hassan. Lequel ne mâche évidemment pas ses mots pour nous dire à quel point la scène politique libanaise est instrumentalisée par les Etats-Unis qui créent ou alimentent les crises, partout où ils le peuvent, en cherchant à créer ce fameux "chaos constructif" censée faire naître ce non moins fameux "Nouveau Moyen-Orient".
- Dossier sur le Liban (enrichi le 20 mars) où l'on apprend que:
oui, la guerre de juillet 2006 déclenchée par Israël avait bel et bien été commanditée par les Américains qui espéraient que l'exode massif des chiites libanais vers Beyrouth allait provoquer une guerre civile. Objectif: plonger le Pays du Cèdre dans un nouveau chaos qui aurait notamment servi, le moment venu, de porte d'entrée locale dans la guerre régionale (texte enrichi le 20 mars) rêvée alors par les néocons contre l'Iran et la Syrie. Une thèse notamment soutenue par un député franco-libanais du Courant Patriotique Libre, Nabil Nicolas, qui fait aussi le point sur la situation politique intérieure libanaise et la complète soumission de l'actuel gouvernement au diktat des Américains. Un gouvernement qui se livre par ailleurs, à coup de millions, à une propagande hystérique avec la création d'un véritable culte autour de la personne pourtant controversée de Rafik Hariri, assassiné en 2005 dans des conditions plutôt obscures...
- où l'on apprend aussi,
dans une longue interview du général Michel Aoun, chef du Courant Patriotique Libre, que c'est précisément son entente avec le Hezbollah qui bloque les plans américano-israéliens de déclenchement d'une guerre civile au Liban. Le principal leader de l'opposition s'étonne aussi de constater que sur les 16 attentats commis au Liban ces dernières années, aucun n'a été élucidé, ce qui soulève de délicates questions sur leurs réels commanditaires.
- où l'on apprend enfin que
le chef de la milice chrétienne des Forces Libanaises, Samir Geagea, condamné 3 fois à la prison à vie pour assassinats et finalement grâcié (!!!), est l'objet des pires soupçons, considéré qu'il est par beaucoup comme un agent déstabilisateur à la solde des Etats-Unis et d'Israël.
Enfin, il est intéressant de revenir sur un discours prononcé par le  leader du Hezbollah, Cheikh Hassan Nasrallah, en décembre dernier, et dans lequel il donne sa version des faits (largement interdite de séjour dans la presse occidentale) sur les tentatives de déstabilisation du Liban et la guerre d'agression israélienne de juillet 2006.